Après le 'chacun pour soi" lancé par le commandant Smith, (et pendant le procès qui a suivi la catastrophe) on a un condensé de toutes les aberrations de notre société dite civilisée qui commence alors son "progrès". Les camps de concentration et leur barbarie : des coups de feu tirés contre les "troisièmes" classes bouclées dans le couloir inférieurs -certains purent escalader mais évidemment pas les femmes engoncées dans leurs lourdes robes et corsets-... le refus de venir en aide aux rescapés hurlant dans l'eau dont certains avaient généreusement offert leur place à ceux qui ramaient (!) L'attente VOLONTAIRE pour éviter d'être submergés par les malheureux crevant de froid dans les glaces.. "pour que ce soit calmé".. (En un sens, c'était judicieux quoiqu'atroce)... mais là où on atteint se summum de l'horreur hypocrite, c'est que c'est "à la demande des femmes afin de les sauver" comme a osé le prétendre l'un des hommes d'équipage gradé embarqué dans les canots, deux par canots mais parfois il y en avait six, une erreur.. (!) alors qu'au contraire ce sont les femmes qui les suppliaient d'y aller, pensant à leurs maris et fils restés dans le navire sombrant. Mais elles n'avaient pas le pouvoir et parait-il ne savaient pas ramer convenablement. Une inversion qui fut tentée au procès, sans succès car elles furent nombreuses à démentir ainsi que d'autres témoins. L'homme capable du meilleur comme du pire, comme dira Wiesel ensuite parlant des camps de la mort d'où il revenait, car il y eut aussi des gestes héroïques d'hommes et de femmes qui laissèrent leur place à d'autres, toutes classes confondues.. et des filous qui s'embarquèrent déguisés en femmes. Dont le créateur du navire, Ismay -mais il ne prit même pas la peine de se déguiser.-
Lors du choc latéral le bateau insubmersible (!) s'est ouvert comme une boite de conserve. La frime toujours, la vitesse trop grande (il fallait montrer que le bateau était le plus rapide qui soit) malgré les risques d'iceberg qui avaient fondé le Califorian a couper ses moteurs à quelques miles nautiques de là. De sorte que les radios des navires se couchant comme tout bourgeois à 10 heures ou un peu plus tard n'ont pas entendu les appels de détresse. En revanche ils ont vu les fusées mais ne s'en sont pas souciés (contrairement à ce qu'avait prétendu le Commandant au procès, exigeant de l'équipage l'omerta sur ce détail sordide.. Tous obéirent.. sauf un courageux qui osa avouer qu'ils avaient vu les fusées sans venir alors qu'ils étaient à moins de 10 miles.
Aucune possibilité d'envoyer des messages en morse car le bateau n'était pas équipé de projecteur de recherche ! Pas assez de canots puisqu'il était insubmersible. Puis omerta encore : les hommes d'équipage étant suspendus de salaire c'est à dire licenciés et éventuellement repris (!!) n'osant évidemment parler, de surcroît bouclés au cas où. Des salles bains en marbre, de la vaisselle d'or mais ni projecteur de recherche ni même de jumelles pour la vigie, qui sinon aurait pu voir l'iceberg beaucoup plus tôt et comme la collision a été limite, elle eût été évitée.
La privatisation lucrative des postes radio (par Marconi) si bien qie les messages payants des passagers, rentables, étaient prioritaires et bloquaient ceux d'alerte !!
Tout cela était suicidaire, comme notre société : c'était la mort annoncée de 1400 personnes, atroce, seules dans l'eau glacée, suppliant en vain qu'on les secoure. Beaucoup plus de 3ièmes classes évidemment. Trois fois plus. Et la sotte confiance éberluée dans la technique, l’insubmersibilité du navire ... hypocrite de la part de ceux qui l'instillaient car Ismay par exemple son principal promoteur -entre autres- savait fort bien qu'il ne l’était pas et sauta dans un canot sans ambages.
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