dimanche 31 mai 2015

La traite du lait de femme, une affaire en or : 5000 dollars/litre contre 33,3 dollars/l pour la femme

http://www.newsweek.com/booming-market-breast-milk-335151 (en anglais sur le lien) traduit par moi ici :



Pour Julia, (22 ans, mère d'un enfant de 2 ans et d'un autre de 7 mois "le "site" -?- a été une bénédiction financière. "Je suis femme au foyer -dit-elle- et l'argent que je gagne me permet de nourrir ma famille de bio et de payer des cours de danse à ma fille." Elle vend ses surplus de lait pour 3 $ l'once, (3 E/0,030 litres) Une once (oz) égale 28,3495 g ou 0,030 litres. Elle produit de 60 à 70 onces/jour et après qu’elle ait nourri ses enfants, a habituellement de 20 à 24 onces en sus (presqu'un demi-litre ? Elle sécréterait donc 2 litres de lait par jour?  Ce n'est pas possible, surtout avec un enfant de 7 mois seulement à moins que.. voir plus loin) un demi litre qu'elle congèle et met la nuit dans une glacière. À ce jour, elle a vendu plus de 1000 onces (30 litres). [Ndlr : Depuis combien de temps? La lactation n'est pas constante et lorsque le bébé a 7 mois, elle est plus abondante et plus riche certes, mais pas à ce point.. et question : comment s'y retrouvent-ils ensuite avec de grands prématurés? Une sélection des laits en fonction de la période de lactation de la femme ? Un mélange de plusieurs pour arriver à une homogénéité -relative- comme pour les vaches ?! Et surtout comment a-t-elle pu régulièrement sécréter autant de lait lorsque son bébé était nouveau né? A-t-elle continué à allaiter l'aîné pour maintenir sa production -c'est possible, même enceinte, mais peu recommandé pour le fœtus et surtout épuisant pour la mère? S'est-elle elle-même transformée en usine à lait? -Si on "tire" sur les seins, que ce soit le bébé qui tête ou un tire lait, moins efficace qui pompe, on arrive en effet à faire "venir" le lait c'est à dire à augmenter -un peu- leur production mais c'est éreintant, parfois pas très efficace, déforme les mamelons et peut générer un engorgement..- S'est-elle servie de son aîné puis de son bébé comme d'un tire-lait? Comment ceux-ci/celui-ci ont-ils été nourris alors? J'ai allaité 5 ans en tout et la "production" est fonction du bébé, c'est presque magique : il a faim, on sécrète, il est repu, ça s'arrête -pas toujours toutefois (d'où des engorgements, c'est peu fréquent mais fort douloureux et surtout il faut immédiatement "vider" le sein engorgé sous peine de lourdes séquelles ensuite.. mais, redite, c'est très rare du moins au cours d'un allaitement "normal" d'un seul bébé et par sa mère) ... donc avoir régulièrement une production qui outrepasse et surtout d'autant ! les besoins d'un bébé n'est pas possible ou en tout cas pas naturel... Certains médocs peut-être ? Il en existe. Une alimentation spéciale ? En tout cas, c'est lamentable, et pour la mère qui s'épuise, (allaiter, surtout  après que le nourrisson ait atteint un an, fatigue énormément) et pour son bébé, certainement privé.]

La "traite" du lait maternel n'a rien de nouveau (cf le Code d'Hammourabi en 1745 avant JC) et elle fut rentable pendant une trop longue période.. car a
u 19ème siècle, c'était un "emploi" parmi les mieux payés (ndlr, mieux payé que travailler en usine ou dans les mines sans doute, tout est relatif) ; les femmes démunies ayant accouché d'enfants illégitimes que souvent elles avaient abandonnés devenaient des machines à lait pour les familles aisées. "On échangeait la vie d'un bébé pauvre pour celle d'un riche". [Note : les femmes riches craignaient de s'abîmer les seins en allaitant (ce n'est pas forcément vrai, ou disons que ceux-ci s'abîment un peu dès la montée du lait si elle est importante car ils se distendent, la suite ne faisant pas forcément beaucoup plus de dégâts. J'ai allaité 5 ans et ma poitrine est encore convenable. La seule modification évidente et irréfragable est celle du mamelon, qui devient proéminent, parfois un peu plus foncé et le demeure, ce qui n'est pas forcément inesthétique d'ailleurs!).. et les décolletés plongeants de cette époque n'étaient guère propices à l'allaitement en effet. Donc là aussi, on échange ou croyait échanger (si on suit l'idée de base) une belle poitrine de femme "riche" contre une abîmée de femmes "pauvre".]

Puis les médecins ont fait du lait humain une thérapeutique en particulier pour les prématurés. Au 20e siècle, les banques de lait surgissent partout (le lait humain aidant malades et prématurés à se développer*). Lorsque le VIH apparut (1980) de nombreuses banques fermèrent mais en 1985, l'Association des banques de lait maternel d'Amérique du Nord (HMBANA) ayant établi des normes nationales pour le dépistage et la transformation du lait, c'est reparti. C'est à présent une association professionnelle à but non lucratif de 18 banques de lait (aux États-Unis et au Canada) et 10 autres devrait ouvrir dans les deux prochaines années.

Ils réalisent des tests sanguins (?) et couvrent les coûts des conteneurs et de l'expédition. Quand le lait maternel congelé arrive, il est pasteurisé et traité avec des médicaments pour des maladies telles que l'hépatite et le VIH. (Génial ! Traité avec quoi? ) HMBANA demande aux hôpitaux d'acquitter  les frais de traitement de 4 $ à 5 $ l'once, (0,030 litres) un prix qui selon eux ne couvre pas toujours leurs coûts. Les bébés les plus démunis (prématurés) sont les premiers à en bénéficier. (Une ordonnance d'un médecin est nécessaire.) (!!) Dans certains cas, c'est gratuit.

(Mais) deux autres grandes entreprises à but lucratif, Medolac et Prolacta, vendent du lait des donateurs (donateurs!!) Elles les paient 1 $ l'once (0,030 litres) et Medolac vend les sachets de 4 onces (0,12 litres) aux hôpitaux 5,90 l'once. (Donc ils font à peu près 2 dollars de bénéfices pour 
4 onces). Leur lait est le seul à "température ambiante" et n'a pas besoin d'être dégelé. Medolac, appelé coopérative laitière de la mère, (coopérative!) a également lancé un programme pour vendre du lait au rabais directement aux mères  (?) si elles peuvent prouver leurs enfants ont des besoins médicaux. (Où en est-il, ce programme ?)

Prolacta a commencé en 1999 et se sert essentiellement de lait de donateurs (!) pour fabriquer une ligne de fortifiants à base de lait pasteurisé dans ses installations qui (selon eux) ont coûté 18 millions de dollars. (S'ils ont dépensé de telles sommes, c'est bien évidemment qu'ils espèrent un rapide 
et important retour sur investissement. Au fait, vous avez remarqué que sur l'image les femmes "donatrices" sont toutes noires?) Son fortifiant -un concentré de lait maternel additionné de minéraux*- offre plus de calories que le lait maternel simple et est destiné aux nourrissons les plus fragiles, ( moins de 1250 grammes). La société affirme qu'il est fondamental pour des estomacs minuscules. Un prématuré pourrait consommer jusqu'à 10.000 dollars de fortifiant lors d'un séjour de 60 jours dans une unité néonatale de soins intensifs. 
[Ndlr : il n'y a rien de plus sur le prix/once de ce produit.. que l'on peut cependant déduire. Un bébé "normal" de 3 kg absorbe 100 grammes de lait par jour, donc un prématuré de 1 kg en ingère normalement trois fois moins -en fait, moins encore- soient 28,5 grammes en voyant large. Sur 2 mois, compte tenue qu'il prend de plus en plus au fur et à mesure qu'il grossit, on peut approximer sa consommation à 2 litres environ. Donc s'il a consommé pour 10000 dollars, cela porte le prix du litre de ce produit à 5000 dollars. On comprend mieux alors les énormes investissement financiers consentis par la firme.. si un seul prématuré leur rapporte 5000 dollars en deux mois. Rappel : les femmes sont payées 1 dollar pour 0,03 litres donc 33,3/litre -et 66,6 dollars pour deux-.. quand cela rapporte à la firme 4933 dollars soient 75 fois le prix qu'elles "donnent" à leur donatrices et là pour le coup je suis d'accord sur le terme.] 

*Le coup classique : on rajoute un produit quelconque (magnésium, jus d'ortie etc -secret de fabrication-) on appelle le truc autrement, plus éventuellement un brevet et une bonne publicité qui martèle partout l'éminente supériorité du produit.. et on en centuple le prix.
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A cette sordide augmentation (je dirais envolée lyrique) de prix, Prolacta rétorque qu'il faut jusqu'à 10 onces de lait de donneuses pour faire une once de fortifiant. (oui, et même, cela porte le rapport à "seulement" 7,5 ce qui n'est déjà pas mal !) En outre disent-ils, ce produit économiserait de l'argent aux hôpitaux, (invoquant des études montrant qu'un régime de lait maternel réduit l'incidence de l'entérocolite nécrosante, une maladie intestinale grave fréquente chez les prématurés.) L'année prochaine, Medolac va lancer son propre fortifiant de lait. (Ben voyons! avec soit 75% soit "seulement" 7,5% de retour immédiat sur investissement cela en vaut bougrement la peine!)

La concurrence entre ces deux entreprises est féroce. (Comme on les comprens!) Prolacta poursuit actuellement Elena Medo (qui avant de fonder son entreprise travaillait pour eux) parce qu'elle leur aurait volé des secrets commerciaux (secrets commerciaux? quès aquo?) et pillé leur liste de clients (là on comprend déjà mieux). 

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Contrôle de la qualité (tout se tient dès que le profit entre en jeu.)
Ces banques 
de lait maternel à but lucratif détournent le lait de donneurs (!) destiné aux organismes sans but lucratif. (Ndlr : sans le dire aux femmes.) "Si nos banques de lait à but non lucratif disparaissent demain, les hôpitaux verront leurs coûts d'approvisionnement augmenter de beaucoup" dit John Honaman, directeur de HMBANA. (Et d'autre part, pour le profit, les "donneuses" ou l'entreprise elle même peuvent être tentés de l'allonger avec d'autres laits, voir plus loin.)

D'autre part, Prolacta n'a pas payé les donateurs (!) lors de ses premiers produits lancés en 2006. Au contraire, il a engagé... des recruteurs (!) (Pardi, c'est plus rentable de chercher des esclaves que de les payer) pour mettre en place des banques de lait. Certaines (combien? Où ?) étaient caritatives donnant un dollar 
pour chaque once de lait collecté à un organisme de bienfaisance. Mais les critiques les plus lourdes contre Prolacta tiennent à ce qu'ils n'ont pas toujours informé les mères qu'ils profitaient financièrement de leur lait. (Le comble de l'abjection compte tenus de l'énormité des profits.)

"Ils usent de stratagèmes de marketing "élégant" pour se donner l'allure d'entreprise socialement responsable" dénonce Amy Vickers, directrice de HMBANA. "Mais .. nous ne devrions pas tirer profit de nos fluides corporels. (Ou plus exactement du fluide corporel des autres!) Cela ressemble à de la vente d'organes au marché noir." Depuis, des filiales de Prolacta ont toiletté leur politique et offert de payer certains donateurs. (Quelles filiales? Combien sur l'ensemble ? Et combien? et à quelles bénies donatrices?)

Prolacta a discrètement lancé son programme de "1 $/once". Scott Elster, son PDG précise qu' "avec les donneurs rémunérés, nous obtenons trois fois plus de lait." (?) Mais on peut se demander si cela ne pas fait qu'inciter les femmes ou l'entreprise à diluer le lait avec d'autres liquides (ou produits soi disant "renforçants") ...


De nombreux émules ont surgi au cours des dernières années avec les réseaux sociaux, Facebook, des sites mondiaux, Human Connect, mamans dans le besoin, ou locaux, mamans-à-excès... Ces sites favorisent le partage de lait dans la communauté libre, vantant le lait maternel "brut" à partir d'une source de confiance comme la forme la plus pure de la nourriture. Et bien sûr, il y a aussi les arrangements privés. Mais Sarah Keim et son équipe, 
chercheure à Columbus ont récemment acheté environ 100 échantillons de lait et constaté que 10% contenaient de l'ADN bovin et les trois quarts des "niveaux inappropriés" de bactéries et de virus, y compris les salmonelles. (Ndlr : s'agit-il ici de Prolacta et autres firmes privées ou de la vente pas internet voire directement?) 

Les critiques craignent également que certaines mamans puissent être tentés de vendre leur lait tout en donnant leurs bébés préparations pour nourrissons. Medolac et Prolacta prétendent avoir pris des mesures de prévention, exemple, Prolacta exige de chaque donneur (!) une note du médecin et pédiatre de l'enfant certifiant que le bébé est sain et nourri au sein. (Oh une super garantie en effet! Comment peuvent-ils le savoir? C'est la patiente qui le dit, forcément..) Medolac paie ses donateurs (!) qu'après une période d'attente de 90 jours, ce qui, selon eux, "éliminerait ceux -celles- qui chercheraient à se faire de l'argent rapide" (et selon moi, leur procure à eux une confortable avance sur paiement, des bénéfices en sus! Là, l'hypocrisie atteint son comble.)

Le sein est-il vraiment meilleur? C'est l'idée d
errière ce boom. Des études montrent que les avantages du lait maternel sont la baisse des taux d'infections de l'oreille, de rhumes et des voies gastro-intestinales et certains chercheurs ont trouvé des corrélations entre l'intelligence et le lait maternel, ce qui a été fortement contesté.
L'engouement est loin d'être fini. Aujourd'hui, les scientifiques étudient ses composants spécifiques (ils peuvent pour les adultes être d'un grand secours contre la maladie de Crohn.) "C'est le plasma blanc", dit Elster.. "comme nous l'étudions de manière plus approfondie, nous allons non seulement aider les bébés mais potentiellement tout le monde."

*Anecdote. Le fait est que j'ai "nourri" -sans le lui dire- avec mon propre lait une très vieille dame (84 ans) qui se mourait (en occlusion intestinale) -les médecins lui avaient donné quelques heures à vivre à peine-, qu'elle l'a absorbé sans le vomir (elle ne pouvait rien absorber du tout, même pas de l'eau et était nourrie par perfusion)... et a vécu une semaine avec un net "mieux" dès le départ, ce qui leur avait semblé un miracle. C'est un infarctus qui finalement l'a emportée.
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Les nourrices au 19ième. Hugo, Zola pas morts.
 http://femmesavenir.blogspot.com/2015/06/httpfemmesavenir.html
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En une image 
http://femmesavenir.blogspot.com/2015/06/allaiter-ce-nest-pas-pomper-leau-dun.html

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