mercredi 6 mai 2015

Racisme... anecdotes marrantes; le radar à détecter les juifs

Deux anecdotes marrantes. Prof de philo à Nîmes avec des élèves pourtant d'un bon niveau, vlatypa que j'entends des propos nauséabonds racistes anti arabes.. assez unanimes ou du moins ceux qui n'étaient pas d'accord ne disaient-ils rien, genre "tout de même ils sont un peu limite, pas très nets sur eux, obsédés de sexe, s'exprimant mal.." etc.. Propos "soft" -si l'on veut- [peut-être pour ne pas désobliger une prof qui avait 8 de coef au bac?] Rien sur les juifs par contre, ce n'était pas encore la mode. Que faire? Une idée. Je recherche le soir à la bibliothèque du lycée -heureusement très bien tenue- la fameuse lettre de Racine ["et nous avons des nuits plus belles que vos jours" est ce que l'on en retient, mais elle exsude d'un prégnant mépris raciste de parisien vis à vis des "gens du midi" -sales, ignares, vulgaires, incompréhensibles.. mais les filles sont jolies et pas trop inabordables- etc...] et je fais un petit montage invisible, remplaçant "gens du midi" par "arabe".. et hop un poly.. puis un autre, mais avec le vrai texte. L'air de rien, le lendemain, je distribue le premier, c'est la fête à la grenouille : "Oui... vous voyez... bon il exagère un peu mais il y a du vrai dans ce qu'il dit.." etc... et je leur donne aussitôt le texte authentique. J'entends toujours la bronca qui s'ensuivit immédiatement ! et quelques rires des plus futés et/ou des -rares et silencieux- opposants. "Ne te demande pas pour qui sonne le glas, lorsqu'il sonne, c'est pour toi". Ça, je suis sure qu'ils ne l'auront jamais oublié.
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Autre anecdote. C'est en banlieue hard cette fois -beaucoup d'élèves arabes-. Niveau moyen. Au fil d'un texte de Nietzsche, ça dérive un peu.. et voilà que, à titre d'illustration, certains se targuent de reconnaître à coup sûr les juifs -sans forcément les connoter péjorativement, du moins l'assurent-ils-. C'est une presque majorité... ou bien les autres se taisent-ils comme toujours (règle absolue, les masses s'alignent toujours sur le plus honnard.) 
- Comment les reconnaissez-vous? 
- A leur allure, c'est indéfinissable mais on les détecte de manière évidente." 

Impossible de les convaincre. En désespoir de cause, je leur demande:
-Soit, on va donc voir à l'oeuvre votre "radar à juifs" : suis je juive?"
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Ils me regardent, interloqués .. un instant de gêne.. puis, une discussion serrée entre eux... "oui"... "non je crois pas"... un plus futé tranche "elle doit l'être à demi"... enfin les "oui" et les "non" se répartissent à peu près à égalité et les voilà, l’œil allumé, qui attendent le "verdict". 
- Alors ? 
- Alors ? Alors la moitié d'entre vous s'est trompée... votre "radar à juifs" ne fonctionne pas, c'est tout ce qu'on peut en déduire et tout ce que vous avez à savoir.
- Mais s'il vous plaît.. Quelle moitié? Allez ! Vous êtes juive ou non? dites-nous!" Je fus inflexible.
- Pas question. A la fin de l'année peut-être si vous êtes tous présents au dernier cours." Ils restèrent interloqués, sur leur déception. ("Elle nous a encore eus.")

LE DOSSIER
http://femmesavenir.blogspot.fr/2015/05/antisemitisme-en-4-images.html 

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