jeudi 28 mai 2015

Éloge de la vie sauvage

La vie "sauvage" est lamentablement dévalorisée, ne serait-ce que le terme. Marginal, utopiste.. ceci est parfois asséné à ceux-là même qui la VIVENT et par conséquent démontrent qu'elle est possible et nullement héroïque. Et cependant elle est naturelle (comme l'indique son nom) et représente en quelque sorte un repos pour nos corps martyrisés.


C'est la vie "sociale" utile.. (mais utile à qui? A la société? Ou à un petit nombre de profiteurs-pollueurs de celle-ci?) et le travail qui nous fondent à nous faire violence en permanence, physiquement -et c'est socialement valorisé- : se lever au réveille maton, (je laisse) ; manger à heures fixes C'EST A DIRE AUX HEURES FIXÉES PAR LE TRAVAIL ET/OU LE PATRON (LES IMPÉRATIFS SOCIAUX), MÊME SANS FAIM.. OU PIRE, A ÉPROUVER UNE SENSATION DE FAIM COMME LE CHIEN DE PAVLOV CONDITIONNÉE PAR LE STIMULUS EXTÉRIEUR HABITUEL, IL EST MIDI, ON A UNE RUDE JOURNÉE OU APRÈS MIDI À PRÉVOIR ETC.. ** Or la digestion nous coûte beaucoup de l'énergie qu'elle nous procure, surtout s'il s'agit de nourriture malsaine PLUS LOURDE. (Exemple hier avec les moules?) si bien que cela nous fonde paradoxalement à éprouver une FAUSSE "faim", à vouloir manger pour digérer ce qu'on a ingéré en sur-nourritures quelques heures ou moins auparavant ! D'où fatigue, sommeil etc*** . C'est un cercle vicieux. D'où obésité ou sur poids.. 

D'autre part, la nourriture industrielle ne comportant pas ou très peu de nutriments indispensables, on a tendance à en absorber davantage pour compenser le manque. Ce sont ces violences inconscientes que nous nous infligeons ou qu'on nous inflige qui nous rendent malades, ce conditionnement dont on n'a même plus conscience qui nous démolit.. Même l'amour physique que (SURTOUT LES PLUS ADAPTES D'ENTRE NOUS*), nous ne nous l'autoprisons (je laisse!) parfois seulement si on n'a pas de travail trop matinal le lendemain etc.. Mais le désir est éphémère et peu soluble dans un emploi du temps.


* donc les plus valorisés socialement.
** voire socialement suscitée : on est invité au restaurant le soir pour se détendre d'une rude journée, on n'a pas faim mais sommeil, un café et on y va tout de même.. Et l'art du cuisinier est justement de susciter la faim, de nous donner (ouvrir!) l'appétit pour des nourritures dont notre corps n'a nul besoin voire carrément toxiques (l'appétitif !) et nous empêcher (détourner) d'assouvir ses besoins réels ET GRATUITS (dormir) : CAFÉ, POUSSE CAFÉ, DIGESTIF ETC..

*** d'où stimulants café thé clops alcool etc
Note : même l'hygiène ou ce qu'on appelle telle, parfois, est funeste : produits dangereux, trop généreusement tartinés sur la peau qui finissent par la bousiller (déodorants) et générer des maladies.


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La souffrance réelle et mortifère n'est même plus ressentie tant elle est habituelle. Elle est atténuée voire remplacée par la joie du devoir accompli, la laudation, parfois l'argent, la promotion car nous aussi sommes "en promotion" ! Nuit blanche mais les copies sont corrigées dans un délai record. On a sommeil? Un deux ou dix cafés feront l'affaire. On est fatigué? Idem. Angoissé? Des médocs et tout ira mieux. Nous perdons conscience de notre corps, sacrifié au Dieu travail- société -honneurs et le traitons de nous mêmes en machine à exploiter.


OR LORSQU'ON VIT "SAUVAGE", ON CONSTATE QU'EN FAIT ON TRAVAILLE TOUT AUTANT, VOIRE PLUS, VOIRE MIEUX, ON DORT EN FAIT ASSEZ PEU*, (LA QUALITÉ COMME POUR LA NOURRITURE REMPLAÇANT LA QUANTITÉ) ET ON EST CAPABLE D'ACCOMPLIR DES EFFORTS IMPOSSIBLES DANS LA VIE "PRISON".

* PARCE QU'ON DORT AUX HEURES EXIGÉES PAR NOTRE CORPS, (DIFFÉRENTES SELON CHACUN), LES PLUS PRODUCTIVES ET NON AUX HEURES IMPOSÉES PAR LE TRAVAIL OU LA SOCIÉTÉ.. tandis que dans la vie-prison on se rattrape (quand on le peut c'est à dire rarement) par des "grasses matinées" jusqu'à midi ou plus encore : la pléthore suit la pénurie .. pléthore qui ne peut en aucun cas pallier au manque quotidien. On plie notre corps à une discipline absurde comme s'il était une machine. Pas assez de sommeil? On verra, on se "rattrapera" samedi.

Cela vaut pour tout même pour s'exonérer (pisser-chier) ! On y va quand on "peut" : surtout les femmes pour les mictions. D'où constipation, malaise, infections ou plus encore*.

Idem pour le "sport" : aucun travail physique souvent dans la vie prison, du moins en semaine, nous délabre la musculature : là aussi "on se rattrape" (comme pour le sommeil) les week ends : c'est le sport** ou le bricolage, excessifs qui sont censés compenser. Et c'est là qu'on se bousille le dos ou autre chose. Tandis que dans le vie sauvage on est contraint d'effectuer un effort, même minimum mais quotidien et c'est ce qui importe (puiser l'eau tous les jours par exemple).

* voir " Le ventre notre second cerveau" Pierre Pallardy
** d'autant plus violent qu'on a été plus sédentaire ! (Voir les clubs de gymn, remise en forme et les dégâts qu'ils occasionnent).
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L'accumulation et l'angoisse du manque

Comme si nous étions une machine, pour gagner du temps, on accumule.. des "prestations" et non des choses, c'est à dire ce qui n'est éminemment pas accumulable -le sommeil ; les dépenses d'énergie ; la bouriture (je laisse) et jusqu'à la défécation!- Tout comme on ne va pas chier deux fois plus si on n'a pas pu durant deux jours, -justement on sera constipé et on "gardera" souvent un reliquat désagréable en permanence-, on ne va pas se muscler deux fois plus si on s'éreinte après avoir été immobile six jours ou plus. On va juste se bousiller.

Pour les mêmes raisons, on accumule les provisions comme si on ne devait jamais pouvoir bouger pour se réapprovisionner et tout nous y conduit : réductions si on achète de plus grandes quantité, promotions... angoisse de manquer, entretenue par les publicités ("vous n'avez plus qu'une minute pour profiter de nos offres etc..) D'où la nécessité de dépenses connexes, (électricité, congelo à mettre un bœuf).. et gaspillage, pollution, sur consommation, obésité (et son cortège de maladies afférentes)... et absence totale d'efforts ou de mouvement physiques... tandis que si tous les jours vous allez à pied vous approvisionner : 1 vous dépensez moins (globalement !) ; 2 vous mangez juste à votre suffisance ; 3 vous bougez et vous portez mieux ; 4 vous polluez moins voire pas du tout.

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