lundi 30 septembre 2013

Cantat. Trois ans aux Murets. Il chante encore..




Il n'a passé qu'un an dans les prisons lituaniennes et a ensuite été transféré au sud de Toulouse, aux Murets, prison modèle construite par Guillaume Gillet (prix de Rome), ultra moderne, dont voici la chapelle et plus haut le hall d'entrée... ce qui a fait dire à Nadine Trintignant (la mère de sa victime) qu'il avait "bénéficié de conditions de détention que beaucoup lui envieraient"... On ne peut le nier. Il a été libéré au bout de trois ans. Obligation (générale) lui est faite de se soumettre à la psychothérapie commencée en prison (ce n'est pas un calvaire) et de ne pas se servir de l'affaire à des fins commerciales même artistiques. Mais lorsqu'on le voit à l'écran chanter "l'amour qui tombe en poussière".. "dans les nuits sans sommeil".. "tout se paie".. "assiégé par le chant des sirènes".. qui dira que tous ne pensent pas qu'à Marie Trintignant devenue poussière quand lui chante encore? (Et à Kristina également.) Lorsqu'on voit ses mains, sa carrure, qui ne pense pas à un poing qui s'abat sur le visage d'une femme à l'allure d'adolescente? Il a payé? Oui. Mais l'esprit, le corps et l'imagination ne se plient pas à la rhétorique judiciaire... et heureusement.
 
  

Oui, qui dira que l'on ne pense pas qu'à "ça" en le voyant ? 

 Lien avec "l'affaire Kristina Radi, le dossier

Affaire Kristina Radi. Un suicide est parfois un meurtre






Les femmes battues ne sont pas celles que l'on pense

 Lorsqu'on lit ce qu'elle disait sur répondeur à ses parents (lien) on ne se demande pas si elle va se suicider mais plutôt comment elle a pu résister jusque là. Voici une femme qui représente l'archétype de la femme parfaite réussissant tout.. (et hélas de ce qu'il en advint.) Une intellectuelle pointue et reconnue, de surcroît jolie, qui vit un amour fou avec un homme lui aussi célèbre, un artiste, Cantat.. pas de soucis financiers, deux carrières flamboyantes qui ne s'entre empêchent pas etc.. le couple de feuilleton américain. Un enfant, puis deux et ... ce qui pourrait être un drame advint, qu'elle assume, comme tout.

Alors qu'elle est enceinte, il lui avoue un amour fou (encore un) mais avec une autre, elle aussi relativement reconnue, plus belle, plus jeune, plus passionnée... Mais il veut rester, il a le sens du devoir, le bébé n'est pas encore là etc.. Et sans doute il l'aime encore. Aimer "encore" n'est pas aimer "maintenant", c'est souvent de l'auto allumage mais baste. C'est elle qui lui demande de partir, afin de ne pas obérer le nouveau conte de fées que cet homme-enfant savoure émerveillé. Ce qu'il fait sans se faire prier. Elle pleure. Mais pour lui tout va bien.

Elle se remet. Il lui faut à présent assumer seule les deux enfants, il est tout à sa nouvelle passion et Marie est exigeante.. ce qui est tache difficile même lorsqu'on est Kristina Radi.. d'autant plus que, autre détail, vivant dans le sillage de son homme, dans une ville de province... mais qui lui convient, elle est loin des siens. Son travail l'oblige à voyager sans cesse, un travail, notons le, en partie de public relations (elle organise des spectacles partout dans le monde, engage des artistes, les promeut etc..) Qu'à cela ne tienne, ce travail qu'elle aime, elle le met en stand bye et se consacre à des traductions dans lesquelles elle réussit également (elle parle plusieurs langues, huit si "Match" n'exagère pas). 

Puis c'est le drame. Vilnius. Il tue Marie, se trouve en prison. Qu'à cela ne tienne, elle fonce en Lituanie, se bagarre, finit par convaincre.. non, il n'a jamais été violent, oui, c'est un homme attentionné, gentil, bon père etc.. Ment-elle pour le tirer d'affaire? Pour leur enfants? C'est probable, si on suit le témoignage de ses parents (lien). Elle trouve, brieffe (et paye? l'histoire ne le dit pas) les avocats, se démène.. Et cela marche, sa condamnation est légère, huit ans (il en fera quatre, avec même des permissions ultra discrètes). 

Durant sa détention, comme pour toutes les femmes de prisonniers, ce sont parloirs, attente (mais là, ce n'est pas la porte à côté, il est vrai qu'il sera transféré au bout d'un an aux Murets, près de Toulouse), assistances, lettres, contacts avec les juges, les médecins (il a tenté de se suicider lorsqu'il a appris la mort de Marie), les requêtes, les avocats, encore et toujours.. Cela ne l'empêche pas de bosser, d'élever seule (seule? Non, pire que seule) ses, leurs enfants. Enfin c'est gagné, malgré la mère de Marie qui hurle sa colère.. il sort, ayant "purgé" sa peine comme on dit, enfin, la moitié, quatre ans.

Et le revoilà, dans la même maison où elle l'accueille à nouveau, comme "avant"; il voudrait que rien ne se soit passé et s'y emploie. Au fond, s'est-il passé quelque chose? Si. Rien ne va plus;  en fait, ils sont séparés. Leur couple est de façade, c'est à dire pour lui, (le quitter à présent lui porterait préjudice -aurait-elle menti pour le sauver? sans doute-, il faut résister)... et il ne tient debout que par elle dit-il, et croit-elle. Elle ne peut pas le lâcher, pas à présent. L'aime-t-elle encore? Ses parents, dont elle s'est éloignée, le croient. Qu'il se reconstruise d'abord. Ils sont libres, c'est le contrat (tacite? l'histoire ne le dit pas) chacun vit sa vie comme il l'entend mais ils demeurent dans la même maison. Il s'accroche à elle lui aussi, en veut plus, il l'aime toujours etc.. Violences. Elle se tait, minimise. Un coup sur le coude ? broutilles ; une gifle? un "dérapage" ; des coups? un "énorme dérapage".. La prison l'a usé, il n'a plus d'inspiration, sa reconstruction est pénible etc.. 

Elle s'isole, n'appelle plus ses amis, ses parents, que leur dire? Ce qu'elle vit? Elle n'ose pas, ne veut pas les inquiéter, elle a honte aussi. Seule exception, sa sœur (mais elle exige le silence et celle-ci consent.) Elle coule.

Et enfin c'est le coup de foudre pour un autre, un artiste-producteur lui aussi (elle a repris son travail) François, aussi discret que Cantat était flamboyant, aussi tendre qu'il est violent, aussi prévenant qu'il est égoïste. Elle renaît, soulagée dit-il. Mais Cantat ne l'entend pas de cette oreille. Lui qui l'a quittée alors qu'elle était enceinte, est jaloux. Follement. Il l'aime, et après tout ce qu'il a vécu, elle est son pilier, son seul pilier. Sans elle, il ne peut vivre, (et puis Marie est morte alors..) il la menace de mettre fin à ses jours. Une vie normale. Harcèlement. Vis à vis de François, vis à vis d'elle.. elle le cache, même à lui. Il ne le réalise que trop tard, lorsqu'il lui parle d'abord. Et c'est le terrible coup de fil où, de Bordeaux (il est à Paris) elle lui avoue avoir fui avec sa fille et ne pas savoir où aller.. où aller se cacher. "Il faut que je disparaisse". Il faut que je disparaisse! Et enfin, une fois à l'abri chez un ami à lui que François a alerté, c'est l'hallucinant monologue à ses parents, sur répondeur. Elle a craqué, elle raconte, toujours en minimisant d'une manière presque comique, mais enfin elle parle. Presqu'incohérente par moments. 

Or, redite, il s'agit d'une femme qui n'a pas de soucis d'argent, entourée (en principe), reconnue, talentueuse, indépendante..  (que dire alors des autres, de celles qui -même si elles aussi sont valeureuses- n'ont pas les moyens de voyager, de se loger, de se cacher?) et surtout, ironie du sort, il s'agit d'une femme dont le travail est justement de parler, de "vendre", des artistes, des spectacles, des "événements".. de convaincre, d'affronter les autres, souvent des puissants, des décideurs, de réclamer des fonds.. tout ce qui semble le plus difficile (!) On a ici presque la caricature significative du résultat d'un harcèlement et de coups sur une personnalité qui, même parfaitement formatée pour la bagarre, en est inexorablement détruite.. ce qui donne la mesure du résultat sur une autre (non construite sur ce modèle). 

Peu après, son fils la trouvera pendue (cela aussi est troublant, une bonne mère, ce qu'elle était, infliger un tel spectacle à son enfant, cela interpelle.) Mais à ce stade, il n'est plus question de se demander si Cantat l'a tuée; il l'a fait, d'une manière ou d'une autre. Un suicide peut aussi être un meurtre (lien avec "le cas Adèle"

Note: ses parents, craignant de ne plus jamais revoir leurs petits enfants (dont Cantat les a totalement coupés), refusent de s'associer à François dans sa demande de réouverture de l'enquête.

L'affaire Kristina Rady, une femme parfaite, à tous points de vue, et qui en est morte, le dossier





Hors affaire : le harcèlement qui tue sans traces (violence psychologique, le dossier)

Quelques articles récents:
L'art d'attraper le sida ou chronique de la muflerie quotidienne
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Images animées, vertiges, la danse des canards :
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La danse des canards (2) ou plutôt le cri du coq
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L'incroyable longanimité envers les cogneurs ou assassins connus

Kristina Rady. Témoignage de François Saubadu

(Note liminaire, François Saubadu est défendu par MeYael Mellul, spécialiste du droit des femmes)




2009. Kristina n'a plus que quelques mois à vivre. Cantat, qui a purgé sa peine de prison pour la mort de Marie Trintignant, est revenu à Bordeaux et a retrouvé ses enfants et sa première femme, Kristina Rady, qui l'a si bien défendu pendant le procès*. Il va mal. Kristina est en train de lui échapper (on se demande bien pourquoi !) Le monde qu’il imaginait retrouver (!) est en train de s’effondrer. Leurs relations se sont distendues. (Souvent, femme varie.) Ils vivent chacun de leur côté, obnubilés tous deux par leur travail. Le contrat est clair : on se retrouve autour des enfants mais chacun est libre. C’est ainsi que lors d’un déjeuner professionnel, elle fait la connaissance de François Saubadu. Coup de foudre, une histoire passionnée commence. "Notre relation a duré trois mois", raconte-t-il. Nous avons vécu ensemble chez moi, parfois avec ses enfants. Elle semblait épanouie, soulagée. (Tu m'étonnes!) Parfois, elle m’emmenait dans son appartement de Bordeaux.. rempli de souvenirs de Noir Désir, une sorte de musée morbide à la gloire du groupe, très sombre..

Elle parle à Cantat. Crises de jalousie intenses, il assaille son "rival" de coups de fil et de SMS. "Il me disait qu’il aimait Kristina éperdument et que c’était terrible de lui faire ça, qu’il voulait se donner une chance avec elle après toutes ces épreuves. (!) Il me harcelait." Il s’en ouvre à Kristina et comprend alors qu’il fait la même chose avec elle, il la terrorise. (Donc elle le lui avait tu). Elle a fini par me parler de violences physiques, du fait que ses enfants dormaient souvent chez des voisins à cause de leurs disputes, qu’il la torturait psychologiquement, qu’il faisait des chantages au suicide, menaçant de s’ouvrir les veines si elle le quittait, et surveillait son téléphone portable, à la recherche des messages que je lui envoyais. Elle a vécu l’enfer." (Elle est morte peu après.)

Le récit date certes mais les similitudes avec le comportement de Cantat vis-à-vis de Marie Trintignant à Vilnius sont troublantes. Et la suite des événements va tragiquement confirmer cette impression. Fin mai 2009, François Saubadu doit partir un mois et à son retour, il la retrouve à Paris. Elle lui apparaît perdue, terriblement angoissée. Ils prennent ensemble un TGV pour Bordeaux et alors que le train approche de la gare, elle lui demande de changer de wagon, craignant que Cantat ne l’y attende. Une semaine plus tard, son téléphone sonne, c'est Kristina, bouleversée qui lui explique qu’elle a eu la veille une violente dispute avec Cantat, qu’elle s’est enfuie de leur domicile avec sa fille et ne sait où aller se cacher. Il n’est pas à Bordeaux mais appelle un ami bordelais, lui demande d’aller chercher d’urgence Kristina et Alice et de les héberger. C'est là, à l'abri chez l'ami que, Kristina, en larmes, s’isole dans le jardin, compose le numéro de ses parents à Budapest.. et se lance alors sur messagerie dans ce long monologue (sept minutes trente-trois secondes) ahurissant qui révèle en filigrane mais de manière assez précise la personnalité de Cantat et jette un éclairage épouvantable sur le couple autodestructeur qu’il forme avec elle. Une femme battue, harcelée comme une autre. Le voici retranscrit et analysé (lien)

* La question est posée: mentait-elle alors quand elle assurait n'avoir jamais subi de violences quelles qu'elles soient, -oui, probablement, voir le témoignage de ses parents- ou Cantat a-t-il changé ensuite? Elle avait cependant bien des raisons de lui en vouloir : il était tombé amoureux de Marie alors qu'elle était enceinte de leur dernier enfant et c'est elle qui lui avait demandé de partir vivre son amour en toute sérénité.. ce qui la conduisit à lâcher son travail de productrice (qui l'obligeait à voyager constamment) afin de pouvoir élever seule ses enfants. Parlant huit langues, elle s'est alors lancée dans des traductions, avec succès. Par la suite, après ce qu'elle appelle "les événements regrettables" (le meurtre de Marie et les 4 ans de prison -la moitié de sa peine, avec quelques permissions- pour Cantat) elle demeura avec lui, consciente qu'il ne tenait debout que par elle, une sorte de jeu social puisqu'en réalité ils étaient séparés dont il était le seul bénéficiaire... et qui ne lui réussit pas.

Kristina Rady, "des événements regrettables" !



Contexte (lien)


Analyse des propos 
d'une femme battue, terrorisée. 

"Allô, c’est Cini [le diminutif de Kristina] … Ici beaucoup de choses se sont passées et des pas bonnes, c’est pourquoi je ne savais vraiment plus quoi vous dire donc je ne vous appelais pas, et après ça faisait si longtemps que je ne vous avais pas appelés que je n’osais même plus vous rappeler sans savoir que dire, comment vous expliquer la raison pour laquelle je ne vous avais pas appelés, le cercle vicieux, même quand on a quarante ans…

Cercle vicieux en effet : l’isolement. On n’ose pas parler. La honte. La peur de blesser ses proches. 

 Hélas, je n’ai pas grand-chose de bon à vous offrir, et pourtant il aurait semblé que quelque chose de très bon m’arrivait, mais en l’espace de quelques secondes Bertrand l’a empêché et l’a transformé en un vrai cauchemar qu’il appelle amour. Et j’en suis maintenant au point – alors que j’avais du travail pour tout ce mois-ci, ce qu’il ne supporte pas – 

Autre constante : la sidération. L’impossibilité de se concentrer, de travailler.. voire l’interdiction sous divers prétextes ("divertissement", ménage à faire, écoute de lui-même etc..) "Un vrai cauchemar qu'il appelle amour."

.. qu’hier j’ai failli y laisser une dent, tellement cette chose que je ne sais comment nommer ne va pas du tout [mot inaudible], mon téléphone, mes lunettes, il m’a jeté quelque chose, de telle façon que mon coude est complètement tuméfié et malheureusement un cartilage s’est même cassé, mais ça n’a pas d’importance tant que je pourrai encore en parler.

Toujours, la minimisation (voire même l’humour) et l’understatement, elle ne dit pas "il m’a frappée" mais se contente de décrire quelques gestes comme si elle montait un scénario de film, légèrement. Note : les blessures au coude sont des blessures de défense (il visait probablement la tête.)

Mais… puisque nous avons donc décidé de revivre ensemble et que Bertrand, n’est-ce pas, est à nouveau amoureux de moi et ne peut vivre qu’avec moi..

Également constants, les dénis et déclarations d’amour paradoxales, quand les faits crient le contraire, que la victime sous influence suit. Perturbée, désorientée, elle y croit, n’y croit pas, ne sait plus..

.. ce qui serait bien s’il était possible de vivre avec lui, mais on ne peut pas, et voilà… J’ai essayé et j’essaye de vivre de telle manière que je ne sois pas obligée de fuir, car soit il sera déjà trop tard pour fuir faute d’être encore en état pour le faire..

La victime sait qu’elle doit partir avant de ne plus le pouvoir mais l’état de sidération l’en empêche, le vertige éprouvé devant les injonctions paradoxales -et parfois le chantage au suicide- qu’elle reçoit. Ici, Kristina rate le coche et semble presque le savoir : c’est MAINTENANT.. ou jamais.

… soit je réunis mes forces maintenant et je m’enfuis avec Liszka [Alice], mais sans même savoir où… nous ne voudrions pas revenir vivre à Budapest, plutôt partir pour un autre pays, seulement, avec Bertrand dans un état aussi grave, on n’arrive pas à réfléchir la tête claire et, de peur, on ose à peine respirer. Ainsi, je ne sais pas, mais il est possible que nous apparaissions soudain pour rester un temps à Györök, et puis je repars en laissant là-bas Liszka, je ne vois pas comment faire autrement. Ensuite, avec un peu de chance, si j’en ai la force et qu’il n’est pas trop tard, je déménagerai dans un autre pays et je disparaîtrai simplement, car je dois disparaître..

La peur, la terreur, la confusion même (note, ici il s’agit d’une femme, intello, et qui n’a pas de soucis financiers ! que dire des autres, la majorité ?) "Je dois disparaître" ! 

… et j’enverrai quelqu’un pour récupérer mes affaires et me les transporter, je ne sais pas, tout simplement je ne sais pas comment je dois faire, je n’ai aucune idée de ce qu’il faut faire dans ces cas-là… 

Mais je n’ai pas voulu vous parler de tout ça, naturellement vous pouviez deviner qu’une série d’événements encore plus regrettables que ceux de 2003 a eu lieu, car à l’époque cela ne m’était pas arrivé à moi, tandis que maintenant cela m’arrive...

Minimisation, (des événements "regrettables" !) élisions, même avec des proches, même dans une telle détresse. Mais là il s’agit de la mort de Marie Trintignant évidemment, tuée par Cantat, (qui fit 4 ans de prison sur les 8 auxquels il avait été condamné.) Maintenant, "cela" m’arrive. dit-elle. Des événements "encore plus regrettables que ceux de 2003"? qu'est-ce à dire en effet si ce n'est que c'est elle à présent qui risque d'être tuée? Elle l’avait pourtant défendu au procès, certifiant qu’il n’avait jamais été violent (était-ce vrai? Non sans doute si on suit le témoignage de ses parents -lien-. Syndrome de Stockholm? Amour? De le tirer d'affaire? Souci de préserver pour ses enfants l'image de leur père? Un terrible mensonge qui va se retourner contre elle, c'est bien ce qu'elle semble dire ici.)

.. déjà à plusieurs reprises j’ai échappé au pire, et puis c’est intenable, les enfants n’en peuvent plus, Furi [sa sœur] était au courant, mais bien sûr il s’agit d’un énorme dérapage, je l’ai appelée… et elle m’a promis de ne rien vous dire, même si parfois c’est pire de fantasmer sur quelque chose que d’apprendre la vérité, mais vous ne sauriez imaginer pire que ma vision de la chose, et Bertrand est fou, il croit que c’est là le plus grand amour de sa vie et que, mis à part quelques petits dérapages, tout va bien.

"J'ai échappé au pire". Le "pire", dans son langage édulcoré jusqu'au comique involontaire ne peut être que la mort, sa mort. "Le plus grand amour de sa vie".. Oui il le "croit" ou fait semblant, mais elle aussi emploie les termes understatés de "dérapage" (il s'agit ici en filigrane de sa mort ou de celle de Marie sauf qu’elle précise "énormes dérapages"…) ou d’événements "regrettables" (la mort d’une femme et en le cas, la sienne aussi qu'elle semble pressentir est certes un "événement regrettable" mais...peut-être un peu plus !- 

Et tout le monde, bien sûr, dans la rue le considère comme une icône, comme un exemple, comme une star, et tout le monde désire que pour lui tout aille bien, et après il rentre à la maison et il fait des choses horribles avec moi devant sa famille."

On n’en saura pas plus sur ces "choses horribles" (mais on peut deviner) ... si ce n'est qu'elles ont lieu devant les enfants.

Lien avec la pétition des "effrontées"
Lien avec l'article d'atlantico
Note : François Saubadu est défendu par Me Yael Mellul, spécialiste du droit des femmes.

Bertrand Cantat. L'affaire Kristina Rady.



En France, si une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups son conjoint, combien sont comme Kristina (lien) dans la tombe jusqu'aux chevilles, à la taille, au cou... avant d’y être précipitées pour de bon ? Note : il y a des cas différents: des femmes régulièrement frappées qui reçoivent un jour un coup de trop et en meurent, mais aussi celui de femmes sur lesquelles leur compagnon n'a jamais levé la main et qui sont un jour tuées sans que cela ne puisse être imaginé en aucune manière (lien avec "Henry VIII revisité à Clamart"). Ceux-là sont moins prévisibles et évidemment il n'y a aucune plainte déposée avant.


 
 Me Yael Mellul, who defends françois Saubadu

Le suicide de Kristina Rady. Cantat est-il récidiviste ?

Le cas de Kristina Rady [note, il s’agit de sa femme -écrivain et traductrice franco hongroise qui, si "Match" n'exagère pas, maîtrisait huit langues- qui l’avait défendu.. sans doute en mentant! lors de son procès pour le meurtre de Marie Trintignant -qu'il avait connue alors que Kristina était enceinte de leur fils, ce qui généra leur rupture de son fait, désireuse qu'elle était "de lui laisser vivre son histoire sans entraves"]..  cette affaire m’a toujours interpellée : un suicide est souvent un meurtre déguisé (voir le cas Léna-Adèle-Anita). A présent, "Les effrontées", apparemment tout aussi gênées mais avec davantage d’éléments demandent de rouvrir le dossier d’une investigation qui a été clôturée (avant même que le rapport d'autopsie n'ait été effectué) 24 heures après le décès. Entre autres éléments nouveaux, il y a cet enregistrement vocal rendu public où, peu avant son suicide, elle lance à ses parents un SOS poignant. Présomption d'innocence, évidemment. 

Voilà ce que l’on peut entendre : "Hier, j'ai failli y laisser une dent".. "À plusieurs reprises déjà, j'ai échappé au pire"… "Bertrand est fou".. "J'espère qu'on va pouvoir s'en sortir et que vous pourrez encore entendre ma voix. Sinon, vous aurez au moins une preuve que... des preuves, il y en a. Les gens dans la rue et nos amis ont vu, hier, quand Bertrand a tout cassé" ..  "Mais comment s'en sortir saine et sauve ?" (lien avec l'enregistrement en entier.) Et ce n’est pas tout : en 2012, le père de Kristina relate que Bertrand l’aurait fait tomber en la poussant contre la fenêtre, en 2013, ses deux parents affirment dans "Paris-Match" qu’il l'aurait giflée quand elle était enceinte (donc avant l'épisode de Vilnius -le meurtre de Marie- et par conséquent elle aurait menti au procès de Cantat en prétendant qu'il ne l'avait jamais frappée, un terrible mensonge -si c'est le cas- qui s'est retourné contre elle.) Note, statistiquement, c’est durant la période de grossesse que les femmes subissent le plus de violences. Samuel Benchetrit, ex-compagnon de Marie Trintignant a révélé à la Cour que Kristina aurait subi le même épisode traumatisant que Marie, Cantat l’aurait frappée et menacée avec un couteau. Enfin, le compagnon de Kristina dont Me Yael Mellul est l'avocate (Me Mellul qui depuis plusieurs mois se démène pour alerter l'opinion publique sur ce dossier, par tweets, interviews, articles..) dénonce à son tour ces violences.

Résumé : les parents de Kristina affirment que leur fille a subi des violences; son dernier compagnon aussi ; l'ex-compagnon de Marie Trintignant, de même… et surtout elle-même le dit à travers ce cri de détresse posthume. Cela ne suffit-il pas ? Pour les signataires de la pétition militantes contre les violences faites aux femmes, il ne s’agit pas de rejuger l'affaire Marie Trintignant mais d’élucider celle de Kristina Rady.


A funnel is forever, playlist for a story very banal indeed


Lien clips vidéos (L'histoire d'un mec)


En quelques clips, un couple bien dans les statistiques qui se sépare (provisoirement ?!) après 20 ans. Elle l'attend. Lui en trouve tout de suite une autre plus convenable -en fait il l'avait déjà avant car il est prévoyant, pour les femmes comme pour l'argent-. Homme 60 ans, Neuilly, aimant randonnées, art, voyages, non fumeur, cherche femme à proximité, non fumeuse, sans animaux, plus si affinité. L'inverse de la première sur bien des plans, variété fait beauté. Vive meetic. Quand l'autre (qu'il n'a jamais cessé de voir!) revient, évidemment, ça complique un peu. Il est déchiré et très malheureux. (Les femmes ont souvent mauvais caractère, on vous dit, surtout à un certain âge.) Mmm?

dimanche 29 septembre 2013

Un cadeau de mon ex. Parce que je le vaux bien !



Maltraitance infantile, l'omerta




L'origine du port du voile ?



  Une tradition ancestrale chez les prostituées (lien avec l'auteur)

 Article cité presque textuellement mais non vérifié ; intéressant, qui semble plausible. Voir lien.

"Les premières porteuses de voile intégral étaient les prostituées, prêtresses de la fécondité se revendiquant du culte d'Ishtar, déesse de l'amour physique vénérée dans la Mésopotamie (Irak). Elles ont été reconnues dans le Code d'Hammourabi (1730 avant JC.) A Canaan (actuelle région comprenant la Palestine et Israël), elles étaient accompagnées d'hommes prostitués vêtus eux aussi de vêtements féminins. Ces rituels qui avaient pour but de favoriser la croissance des enfants, des cultures et du bétail, ont pour beaucoup été repris par les religions judaïques et chrétiennes. Chez les Grecs et les Romains, les prostituées sacrées se paraient également d'un voile afin de dissimuler leur visage. Le port du voile intégral de plus en plus à la mode dans les 57 pays islamiques et désormais partout est la remise à jour de cette origine ancestrale oubliée... C'est [ndlr, entre autres car il était tout simplement féministe] en raison de cette origine que Kemal Attatürk, fondateur de la Turquie moderne, avait interdit le port du niqab et autres voiles dans son pays. 

 Cela fait donc 7 000 ans que le voile sert de marquage pour les prostituées. Le théologien Ghaleb Bencheikh dit à ce sujet que les femmes voilées de la Mecque "ont des tenues héritées du temps des Assyriens", l'Assyrie étant l'ancienne région du nord de la Mésopotamie." Pourquoi voilées? pour qu'on ne les reconnaisse pas ensuite "en civil" au cours de leur existence normale, bourgeoise peut-être? Pour s'autoriser paradoxalement PLUS DE LIBERTÉ dans l'abord de clients? L'art de montrer juste un peu pour donner envie d'en voir davantage -et de consommer- comme les bateleurs de cirque donnant un avant goût du spectacle dehors, gratos, pour encourager le chaland à entrer? Le voile, un outil érotique? Peut-être. Une variante en Europe étaient les masques que portaient volontiers les courtisans -mais des deux sexes-, obligatoires au cours de certains bals parfois licencieux très prisés où n'importe qui abordait n'importe qui sans gêne, hors barrières étiquetales.. une sorte de catharsis joyeuse brisant les carcans quotidiens rigides à l'extrême. On dit que c'est au cours de l'une d'elles qu'Anne Boleyn, masquée, accomplit avec d'autres dames de la Cour une danse quasi érotique -pour l'époque- devant le Roi et son invité François 1er... l'homme à femmes.. particulièrement émoustillé, sous les regards étonnamment bienveillants de Henry VIII -cependant amoureux d'elle et qui lui, n'ignorait pas de qui il s'agissait-.. désirant se le concilier dans sa bagarre contre le Pape.


Fiona, le beau père



 

et que sa compagne accuse de l'avoir tuée.. et à présent les grands parents d'avoir également maltraité la petite soeur (c'était tout de même hautement probable, il ne faut pas découvrir l'eau tiède.)

Kafka et Milena, la lettre au père. Kafka, un macho par défaut, évaluateur de dommages (à la baisse!)



La maison de Kafka, à son image, modeste et aimable.

Issu d'une famille juive aisée, seul fils d'une fratrie de six filles, aîné, dominé par un père autoritaire et dur, Kafka fut "cet être exigeant jusqu’à la névrose pour qui les femmes n’étaient source d’inspiration et de joie qu’à la condition qu’elles se tiennent à distance et ne suscitent le désir que par élision, pour ne pas troubler de leur intolérable réalité un idéal qu’il souhaitait inatteignable*." La "Lettre au père" de est la clef de son œuvre.




"La lettre au père"


Dora, 25 ans, sa garde malade.. et sa compagne
 Elle ne fut jamais remise à son destinataire! Franz l'écrivit à la suite du refus de son père qu’il épouse Julie Wohryzeck. Franz obéit, il obéit toujours. Son père l'effraie et le domine. Celui-ci lui reproche d'être inapte à la vie, pas fort, pas solide, Franz suppose que c'était dans le but qu'il réagisse, se rebelle, s'affirme. Ce fut l’inverse. Franz n'avait pas une haute opinion de lui-même ; bien qu'ayant travaillé toute sa vie, malgré son état de santé -il était tuberculeux- (il avait pour tâche d'évaluer les dommages subis par des employés ou ouvriers en cas d'accident du travail pour le compte d'une compagnie d'assurance -donc probablement à la baisse!- et était très bien noté pour sa méticulosité ainsi qu'en attestent ses bulletins d'avancement!) il se considérait comme un parasite ; il n'avait pas la force de répondre à son père, ni de lui désobéir, d'autant que ses ordres étaient pervers, par exemple, lorsqu'ils étaient à table, le père disait toujours qu'il ne fallait pas parler la bouche pleine, ne pas trop manger, ne pas faire de miette, ne pas aller trop vite etc. (Kafka s'efforçait donc de le satisfaire).. alors qu’il faisait lui-même exactement ce qu'il interdisait à ses enfants, parlant la bouche pleine, mangeant beaucoup et vite... Il le dénigrait toujours, ainsi que ses amis. Chaque fois qu'il disait apprécier quelqu'un, son père s'empressait de le rabaisser. Il voulait que Franz s'intéresse au Judaïsme et du jour où il s'y est intéressé, le judaïsme lui devint odieux, il jugea les écrits juifs illisibles. Le père Kafka était en bonne santé, destructeur, sûr de lui, il pensait qu'il était de loin supérieur aux autres, surtout à son fils auquel il dit un jour qu'il le "déchirerait comme un poisson". Dans sa lettre, Franz lui explique qu'il parle de lui dans tous ses romans, y racontant tout ce qu'il ne peut lui dire en face. À la fin, on peut découvrir un message d'espoir, Kafka écrit qu'il espère que cette lettre va les apaiser et leur "rendre à tous deux la vie et la mort plus faciles." (!)

* Ne dit-il pas à Milena Jesenska, (son "grand" amour), lorsqu'il la prie de ne plus lui écrire, qu'il a trouvé une "solution" (une solution à quoi? A son incapacité de vivre, de vivre avec une femme et d'écrire à la fois -il lui faudrait une transparente-.. il s'agit de Dora, une institutrice de maternelle de 25 ans, qui le soigna jusqu'à sa mort, deux ans après.)  

samedi 28 septembre 2013

Lettres de Milena à Kafka

A Kafka...

Milena Jesenska


Je te voyais parfois si évanescent, si profondément triste, sans volonté, si versatile, ça me peinait infiniment, et je m'en voulais de ne pas avoir pu te rendre heureux ni te changer (mais en réalité tu ne le voulais pas.) Je me sentais si forte par rapport à toi et si .. défaillante de ne pas pouvoir en faire plus (mais si j'avais pu, ça n'aurait pas été moi et tu ne m'aurais pas aimée.)

T’avoir vu tout à l’heure. Rien. Un peu de joie comme quand on revoit un vieil ami qui a changé. Sans plus. Pas trop compris les entonnoirs (un symbole?) mais ça fait toujours plaisir un cadeau. Je suis contente de te savoir heureux, relativement, et apparemment bien entouré (du moins pour ce que tu souhaites réellement même si tu l'avoues rarement). Il m’a fallu du temps mais je suis redescendue, redevenue moi-même, mal au dos compris. J’ai compris (ou plutôt accepté de voir) que ma tristesse n’avait rien à voir avec toi, tu la masquais seulement (car je tentais de t’égayer, et à deux on lit moins les journaux) ; dès que tu t’es retiré, elle est réapparue. Mais elle ne provient pas de ton absence, elle est inhérente à la conscience claire que nous allons vers un désastre écologique et beaucoup plus vite qu’on ne pensait, et au fait que je me bats avec des armes démesurément faibles comme beaucoup de potes, comme tous ceux qui se battent, et qu’on ne gagnera pas.

Au fond je ne devais pas t’aimer vraiment (du moins pas comme tu le voulais): une relation une fois par mois, quelques jours, dans le Midi, aurait pu fonctionner mais, habitué à C à présent, tu en voulais plus, peut être à juste titre.. Et mon "désamour" que tu as dû subodorer avant moi t’a blessé. D’où ta tristesse et parfois ta colère. Je crois que je t’ai aimé deux ans, avant A. Après ça n'a pas été pareil... Et étrangement cet amour fou a resurgi lors de ma crise en ce 21 juin, venu d’un passé si lointain, si enfoui.. Puis je me suis raisonnée.. c’est à dire forcée à me l’arracher de moi, même si je devais m’emporter un bout de chair avec.. Ça ne marchait pas toujours, ou avec des hauts et des bas.. 

Enfin il y eut l’électrochoc (tant mieux, ça aurait pu durer toujours). La rencontre.. Là, il s’est passé en quelques secondes ce qui aurait dû prendre un an ou deux. Le disque dur se reformatait, se vidait à toute allure, effaçant ses données de 20 ans en un zip. Et hop plus rien.. Vierge. Prêt à redémarrer. D'attaque. Mais vide.
En somme, on ne s’est pas aimés en même temps.

Quelque chose en toi t’empêchait d’être, de vouloir. L'amour fou que tu dis avoir éprouvé pour moi (comme tout) n’a pas été acté. "Plus tard" pensais-tu, disais tu, (quand tu aurais le courage d’affronter ta mère, de lui dire que tu aimais une femme non juive.) Mais plus tard, (souvent,) c’est jamais. Cette incapacité à être se transmet. Même moi, à l’opposé, (je veux tout et tout de suite comme dirait Mel) je changeai. Déçue, un peu blessée, je me suis lancée vers la tragédie annoncée. Et là, ce fut irrémédiable. Après, l’amour émerveillé de la rencontre avait disparu.

Je t'effrayais autant que je te fascinais. Mais Franz, lui, eu le courage de le lui dire et de rompre dès le début sachant qu’il ne pourrait que l’insatisfaire et qu'à la fin il finirait par s'épuiser et la haïr. Lui aussi lui a benoîtement écrit -sans méchanceté- qu'il avait enfin trouvé une "solution" (!) en la personne de Dora, une toute jeune femme qui en effet prit soin de lui jusqu'à la fin. Lui aussi était juif, aux prises avec un père abominable, elle, comme moi, ne l'était pas, mais aux prises elle aussi avec un père terrible, qui cependant a tenté (en vain) de la tirer de Ravensbruck. Tu vois, il y a peu à transposer.
 http://femmesavenir.blogspot.com/2007/11/lettre-milena.html

La haine des roms (Flaubert) via face book

"Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s'étaient établis à Rouen. Voilà la troisième fois que j'en vois et toujours avec un nouveau plaisir. L'admirable, c'est qu'ils excitaient la haine des bourgeois, bien qu'inoffensifs comme des moutons. Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sols et j'ai entendu de jolis mots à la Prud'homme. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d'ordre. C'est la haine que l'on porte au bédouin, à l'hérétique, au philosophe, au solitaire, au poète. Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m'exaspère. Il est vrai que beaucoup de choses m'exaspèrent. Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton."

G. Flaubert, lettre à George Sand, Croisset, vers le 15 juin 1867
Pas mal, malgré le ton "Sévigné" un peu 16ième ("Faner c'est remuer du foin en batifolant dans une prairie") incontournable à l'époque. Salut Gustave, essaie de faire mieux la prochaine fois, mais si la forme est nulle, le fond est bon.

Des nouvelles d'Aliaa

http://www.elle.fr/Societe/Les-enquetes/Aliaa-Magda-Elmahdy-la-rage-au-corps-2305974




Parents tueurs, le mythe de Médée


Médée, magicienne, (qui tenait ses dons de Lydie), aurait égorgé ses six (?) enfants par désespoir amoureux (Jason, qu'elle avait pourtant sauvé au prix d'une trahison de sa propre lignée -elle lui avait donné la toison d'or d'où son exil par la suite-, peu reconnaissant, l'avait répudiée pour épouser la fille de Créon et devenir roi de Corinthe. Une fois de plus, le mythe ne rend pas justice aux femmes, même si Jason y apparaît comme un assez triste personnage, limite maquereau car cette démarche existe en effet chez les parents tueurs, mais les hommes y sont nettement sur représentés : il tuent pour atteindre leur femme qui est partie, souvent avec un autre. (Ils peuvent aussi procéder autrement, plus soft.) 

Les crimes du divorce

Il y a autant de type d'assassins d'enfants (j'entends de SES enfants) que de personnages mais grosso modo on peut les classer selon quelques critères. Celui qui tue "à la Médée" souvent n'a jamais été maltraitant et se suicide ensuite : il tue pour opérer un dernier geste contre sa femme/homme disparu/e. Les femmes le pratiquent aussi mais souvent ratent leur suicide ensuite, volontairement ou non (elles ont en général moins l'habitude des armes.) Notons qu'on a parfois ici des crimes multiples: le père ou la mère tuent tous les enfants, jusqu'à six, comme Médée. (Lien 2, 3,4, 12)

Les crimes des lions
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Tout autre est le cas des couples recomposés qui arrive juste après, dans lesquels l'enfant est haï parce qu'il représente la vie passée de celui ou celle que l'assassin voudrait avoir pour lui seul. Une jalousie rétroactive que l'enfant focalise, surtout s'il ressemble à son géniteur. Ces crimes sont les plus hard car ils sont souvent précédés de maltraitances, de tortures. Ils ne concernent en général que l'enfant ou les enfants du conjoint. Ils s'effectuent la plupart du temps avec la complicité ou l'indifférence du parent biologique, (souvent la mère) qui ne veut pas voir.. y compris lorsque les scènes ont lieu devant elle ou à côté... et ensuite plaidera l'ignorance (cela peut parfois être exact, mais peu plausible) et chargera son conjoint. Les femmes se sentent alors plus épouses que mères et sacrifient leur enfant à l'autel de la bonne entente amoureuse ou du conformisme social : après une première (ou une nième) séparation, avouer que rien ne plus avec l'élu n'est pas facile. (C'est le crime du lion qui pour conquérir une femelle, tue ses lionceaux afin de provoquer l'oestrus et assurer sa propre lignée.) Il arrive que celles-ci soient terrorisées par leur conjoint et elles mêmes battues ou tuées. ( Lien 5, 6, 7, 8)


Les crimes par jalousie

Ici, c'est l'inverse: l'enfant, perçu comme trop talentueux, est jalousé par un de ses parents, souvent celui du sexe opposé mais pas toujours. Mal intégré dans son groupe familial, devenu bouc émissaire, il sera humilié, maltraité, chassé et dans le cas extrême, tué ou conduit au suicide. Il arrive qu'un des deux membres du couple (souvent l'homme) se sente davantage l'enfant de son conjoint que son époux/se, d'où sa jalousie envers son pseudo "frère/soeur" qui lui "prend" sa pseudo "mère" et son désir de.. le voir "loin". Si celle-ci est amoureuse, elle peut laisser faire, abandonnant alors symboliquement son/ses enfants à l'ire/rejet du père, faisant mine de ne pas voir ou même faisant chorus avec celui-ci. Les raisons invoquées sont la loyauté, la bonne entente du couple, et paradoxalement.. qu'en dira-t-on, la position sociale. Dans certains milieux encore, en Province notamment, divorcer ne se fait pas, surtout pour une raison aussi "futile". Voir le cas Anita-Lena.
http://fabricationmaladiepsy.blogspot.fr/2012/08/le-syndrome-de-stockholm-le-cas-lena.html

Les crimes de psychotiques

On échappe ici à tout scénario classique. Dans un cas, le père a tué avec la complicité de la mère (ou sous ses ordres selon son avocat) ses propres enfants pour leur assurer un voyage vers l'éternel, probablement en toute bonne foi (elle portait tatoué sur ses bras en lettres énormes les prénoms de ses six enfants.) La drogue ou l'alcool ont souvent un rôle déterminant. (Lien 1, 8)

Les crimes "amoureux"

Le couple vit dans sa bulle, souvent isolé, totalement, et se sent davantage amants que parent. Une folle passion. Les enfants dérangent et on se débarrasse de tout ce qui dérange... (ex mari, mari, ex femme, ou enfants) à l'exemple de MHL et de son compagnon qui, de leur propre aveu, passaient trois à quatre heures par jour à faire l'amour et qui auraient tué leurs enfants (un, issu des deux; l'autre de la femme seulement) pour être plus tranquilles. Femme-enfant, elle prétend avoir été terrorisée, dû répondre aux exigences sexuelles de son compagnon et du coup n'avoir rien su. Peu plausible puisque juste après les assassinats, ils louaient une chambre d'hôtel pour leurs ébats (tandis que les cadavres pourrissaient sur le balcon).

Les dénis

Cela revient actuellement de plus en plus. Incompréhensible, sans doute, mais cela existe. Les meurtres sont alors multiples.. suivis de congélation dans ces cas, bien souvent. Comme si la mère ne pouvait se résoudre à perdre totalement le résultat inattendu même abject de son corps. Ces femmes sont de tout niveau social. Combien sont ignorés? Un nouveau né s'élimine plus facilement qu'un enfant déjà enregistré à l'état civil.

Les crimes légaux

Un enfant est rejeté, laissé à l'abandon, stigmatisé, non ou mal soigné, sans pour autant être vraiment maltraité physiquement, souvent parce qu'il représente une honte pour une famille au dessus de tout soupçon (handicapé, né d'inceste, adultérin, naturel) ou seulement une charge insurmontable. Il se peut que les autres soient normalement investis et même parfaitement éduqués (voir le cas Anita.) La mort peut survenir par "accident" (on a exigé qu'il aille chercher de nuit un objet lourd qui l'a entraîné au fond d'un ravin.. qu'il aille faire les commissions le soir en passant par un terrain vague dangereux où il s'est fait agresser.. on a refusé d'aller le chercher du lycée alors qu'il avait raté son train et il a dû accomplir 10 km de nuit lourdement chargé etc...), de maladie (personne ne s'est soucié de ses maux de ventre et l'opération a été trop tardive).. et peu de médecin investigueront, surtout dans les campagnes. La fatalité. Ça arrive.

Les profils


Il n'y en a pas, voir vidéo. Certains sont des visages d'ange, (MHM, avec son allure de vamp, qui lui sera reprochée, arrivant à son procès en star, impeccablement maquillée, coiffée, habillée, souriant aux shots des journalistes) c'est souvent le cas, d'autres semblent usés, peu conviviaux (mais les images ont été en général prises lors de leur arrestation ou procès, ce qui n'arrange personne.) Une constante : l'isolement de la famille, quel que soit le milieu social et les raisons (déshérence économique, passion amoureuse, maladie..)



Monde de folie? Oui. Mais qu'est-ce qu'être normal? Certain parents assassins élaborent un scénario assez habile (pas toujours) pour expliquer la "disparition" de l'enfant, alertant les médias et jouant assez bien la comédie devant les caméras, reprochant sa lenteur à la police etc.. (lien 9, 10, 11.) On ne peut les taxer de déséquilibre, de "folie", même si leur histoire parfois tient mal. (Mais leur niveau intellectuel n'est pas le même dans tous les cas.) Beaucoup ont une vie extérieure qui, même pauvre, semble normale.


Ces cas extrêmes sont intéressants parce qu'ils révèlent le début du tracé de "la flèche du désamour", qui passe par l'indifférence, l'agacement, la haine, la perversion (même "blanche", sans violence physique), le rejet "franc", la manipulation (on prétend virer l'enfant parce qu'il est insupportable.. ce qui parfois peut être exact mais provient justement de ce qu'il subit, telle cette mère infanticide qui affirme avoir tué son fils "parce qu'il était gros et paresseux")... Ces parents là, eux, vont jusqu'au bout, poussent le tracé jusqu'à l'endroit où il va logiquement, la disparition (ici, mort) de l'enfant de leur horizon. La majorité des enfants tués le sont par leurs parents ou par un proche (concubin/e d'un parent). Notons que sur un crime reconnu, combien demeurent ignorés? Si le mari de VC n'avait pas ouvert le dernier bac du congélateur, ce qu'il ne faisait jamais, sa femme, ménagère émérite se chargeant de tout ce qui avait trait à la maison (ou s'il n'avait pas parlé) qui aurait pu se douter? Il existe aussi des meurtres impunis et impunissables (comme le fait de pousser un enfant au suicide, voir le cas Anita, lien)

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Daily motion, You tube, Viméo, Face book, que choisir?


Daily motion est le plus pratique, (mais il lui arrive de bousiller les clips par un décalage entre la bande son et l'image, catastrophique si on a fait un effet de rythme), on peut choisir en toute simplicité sa miniature etc.. mais il censure parfois de manière bizarre (exemple... la censure parentale -!- pour le clip sur Sarko pendant la campagne électorale, levée depuis que le vent a tourné, à présent, c'est un clip -anodin- sur Cahuzac qui a été shunté!) ou encore "violation de droits d'auteur" (pour des contenus parfois tombés depuis des lustres dans le domaine public, ce qui constitue un copyfraud ou je ne m'y connais pas). Actuellement, sur ce clip vengeur anti consommation, j'ai sur DM, en fin de lecture un message clignotant assez funeste me demandant je ne sais quoi, ce pourquoi je viens de le doubler sur Youtube. Qui est parfait, ne censure pas, permet de gros envois, met assez peu de publicité.. mais est plus compliqué à manipuler, on ne peut mettre la miniature que l'on veut (il nous donne le choix entre trois, parfois aussi nulles les unes que les autres) sauf à devenir je ne sais quoi (premium en quelque sorte) auquel cas on doit accepter la publicité (assez courte et peu agressive par rapport à DM.. qui, il faut le reconnaître, ne le fait plus depuis quelque temps). Même problème parfois pour la synchronisation mais le son est plutôt meilleur. Peu de vues cependant, il fonctionne par groupes et si on n'a pas d'abonnement, (ils insistent beaucoup là dessus) on n'a pas de vues. Viméo est le top, qualité excellente, image et son... mais ultra lambin (il met le double de temps de téléchargement de DM et YT, à peu près équivalents). Quant à face book, il charge assez vite mais ensuite reste des heures à vous laisser un message disant que c'est en cours et qu'on vous préviendra quand la vidéo sera arrivée.. et bien sûr comme entre temps on est parti, on ne peut jamais la voir ensuite. Aucun renseignement sur les vues par ailleurs. Il faut naviguer entre les deux, réserver Viméo aux clips top, prendre DM pour les sans danger, (quoiqu'on puisse avoir des surprises), et pour les gros envois ou les vidéos idéologiquement chargées, le bon YT.

La plupart des enfants tués le sont par leurs parents