lundi 30 septembre 2013

Bertrand Cantat. L'affaire Kristina Rady.



En France, si une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups son conjoint, combien sont comme Kristina (lien) dans la tombe jusqu'aux chevilles, à la taille, au cou... avant d’y être précipitées pour de bon ? Note : il y a des cas différents: des femmes régulièrement frappées qui reçoivent un jour un coup de trop et en meurent, mais aussi celui de femmes sur lesquelles leur compagnon n'a jamais levé la main et qui sont un jour tuées sans que cela ne puisse être imaginé en aucune manière (lien avec "Henry VIII revisité à Clamart"). Ceux-là sont moins prévisibles et évidemment il n'y a aucune plainte déposée avant.


 
 Me Yael Mellul, who defends françois Saubadu

Le suicide de Kristina Rady. Cantat est-il récidiviste ?

Le cas de Kristina Rady [note, il s’agit de sa femme -écrivain et traductrice franco hongroise qui, si "Match" n'exagère pas, maîtrisait huit langues- qui l’avait défendu.. sans doute en mentant! lors de son procès pour le meurtre de Marie Trintignant -qu'il avait connue alors que Kristina était enceinte de leur fils, ce qui généra leur rupture de son fait, désireuse qu'elle était "de lui laisser vivre son histoire sans entraves"]..  cette affaire m’a toujours interpellée : un suicide est souvent un meurtre déguisé (voir le cas Léna-Adèle-Anita). A présent, "Les effrontées", apparemment tout aussi gênées mais avec davantage d’éléments demandent de rouvrir le dossier d’une investigation qui a été clôturée (avant même que le rapport d'autopsie n'ait été effectué) 24 heures après le décès. Entre autres éléments nouveaux, il y a cet enregistrement vocal rendu public où, peu avant son suicide, elle lance à ses parents un SOS poignant. Présomption d'innocence, évidemment. 

Voilà ce que l’on peut entendre : "Hier, j'ai failli y laisser une dent".. "À plusieurs reprises déjà, j'ai échappé au pire"… "Bertrand est fou".. "J'espère qu'on va pouvoir s'en sortir et que vous pourrez encore entendre ma voix. Sinon, vous aurez au moins une preuve que... des preuves, il y en a. Les gens dans la rue et nos amis ont vu, hier, quand Bertrand a tout cassé" ..  "Mais comment s'en sortir saine et sauve ?" (lien avec l'enregistrement en entier.) Et ce n’est pas tout : en 2012, le père de Kristina relate que Bertrand l’aurait fait tomber en la poussant contre la fenêtre, en 2013, ses deux parents affirment dans "Paris-Match" qu’il l'aurait giflée quand elle était enceinte (donc avant l'épisode de Vilnius -le meurtre de Marie- et par conséquent elle aurait menti au procès de Cantat en prétendant qu'il ne l'avait jamais frappée, un terrible mensonge -si c'est le cas- qui s'est retourné contre elle.) Note, statistiquement, c’est durant la période de grossesse que les femmes subissent le plus de violences. Samuel Benchetrit, ex-compagnon de Marie Trintignant a révélé à la Cour que Kristina aurait subi le même épisode traumatisant que Marie, Cantat l’aurait frappée et menacée avec un couteau. Enfin, le compagnon de Kristina dont Me Yael Mellul est l'avocate (Me Mellul qui depuis plusieurs mois se démène pour alerter l'opinion publique sur ce dossier, par tweets, interviews, articles..) dénonce à son tour ces violences.

Résumé : les parents de Kristina affirment que leur fille a subi des violences; son dernier compagnon aussi ; l'ex-compagnon de Marie Trintignant, de même… et surtout elle-même le dit à travers ce cri de détresse posthume. Cela ne suffit-il pas ? Pour les signataires de la pétition militantes contre les violences faites aux femmes, il ne s’agit pas de rejuger l'affaire Marie Trintignant mais d’élucider celle de Kristina Rady.


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