lundi 31 octobre 2011

Polygamie, familles, je vous hais

Une députée part en guerre contre la polygamie 

 "La polygamie en Afrique sub saharienne -c'est là qu'elle est le plus répandue- est une plaie, source des drames infinis. Rivalités de clans, de lignées, de fratries -plus que de femmes-, esclavage ou pseudo esclavage -comment appeler autrement le "mariage" fortement "conseillé" à des adolescentes moyennant rétribution au papa, avec un homme âgé déjà marié plusieurs fois, c'est à dire un pédophile ?- mutilations sexuelles qui vont souvent de pair car il faut éviter que les jeunes épouses ne soient trop demandeuses de plaisir, grossesses très précoces forcées, coups, promiscuité, surpopulation et jalousies... associées à un mélange trans-générationnel contre nature et souvent funeste -les enfants aînés étant parfois plus âgés que les dernières épouses qu'ils côtoient quotidiennement-, frustration sexuelle -si un homme accapare dix femmes, on a neuf célibataires en manque d'épouse-, imaginez tout cela sous le même toit. 

Haines, jalousies, complots et assassinats -souvent infanticides ou "épousicides", rarement punis-, ce sont des familles entières, c'est à dire deux à trois cents personnes, qui sur des générations, en sont affectées. La femme en est réduite à rien, remplaçable, battable, tuable lorsqu'elle ne peut produire ou dans le meilleur des cas, éjectable à coup de pieds sans pécule et sans ses enfants... avec la complicité (ou l'initiation) parfois de la belle-mère ou belle-famille voire même de ses consœurs de misère qui ainsi pensent atteindre un meilleur statut, à tort car il est probable qu'elles aussi seront un jour remplacées... Sans leur mère, les enfants de ou des épouses répudiées sont parfois dans une situation au mieux, de bâtards, ou au pire, proche de l'esclavage -par rapport à leurs demi frères et sœurs- et cela pourra changer pour ces derniers à la survenue d'une nouvelle épouse ! Il n'est pas rare que l'une ou l'autre -ou un enfant-  soient retrouvés morts noyés au marigot ou opportunément emporté par un croco. Personne ne s'émeut trop, un accident, cela arrive.

Suzanne Rousseau dans "Le petit garçon qui courait derrière un taxi" (HBL édition) raconte que, débarquée en Afrique dans la famille de son époux, elle s'étonna de ne pas y trouver la mère de celui-ci, mais en revanche plusieurs "belles-mères", épouses de son père.. dont certaines étaient plus jeunes qu'elle. Une famille plutôt riche et respectée, du reste son mari devint ensuite ministre mais où personne ne parlait de l'absente. La nouvelle mariée n'osa pas soulever la question qui semblait taboue y compris pour son mari. Morte? Un drame?

En fait, elle vivait depuis des années à la périphérie d'un village assez proche dans la misère la plus complète, seule, dans une hutte traditionnelle se nourrissant d'un maigre potager qu'elle cultivait elle-même, rejetée à la fois par son mari et sans doute par sa propre famille qu'elle n'osa jamais solliciter, une femme répudiée étant un objet de honte pour les siens. Ceux-ci du reste ignoraient ou feignaient d'ignorer sa situation. Grâce à Suzanne et à son mari, elle revint au "foyer" mais son statut demeura intermédiaire entre celui de belle-mère et d'esclave, gardant les enfants, nombreux, travaillant sans relâche sans rémunération et souvent durement admonestée par ses "belles-sœurs" -les épouses de son mari- car elle ne parvenait pas à se servir d'appareils électroménagers, si bien que d'elle-même, elle repartit malgré la déchirure d'être séparée de ses petits-enfants comme elle l'avait été de son fils. Celui-ci ne la retint pas.


D'autres, dans les mêmes circonstances préférèrent se perdre dans la capitale et ses bidonvilles et, si aucun cousin ou "pays" ne les a recueillies, parfois se prostituer ; en ce cas, elles  rompent à tout jamais avec leur famille d'origine et d'alliance et même avec leur clan et village, totalement déracinées, isolées. Livrées à elles-mêmes et sans armes pour survivre, les suicides ne sont pas rares. Il arrive aussi que, chanceuses si l'on peut dire, elles émigrent à l'étranger où leur sort, bien que peu enviable, sera tout de même meilleur. 

La plupart du temps, leurs enfants, surtout s'il s'agit de garçons, demeurent dans leur famille, même s'ils sont tout jeunes lors de la répudiation, il suffit qu'elles n'allaitent plus pour que ce soit légal, et ils sont alors élevés par les autres épouses, la grand-mère ou des servantes, avec plus ou moins de bonheur. Parfois réduits eux aussi en semi esclavage, parfois assez bien traités comme le fut le mari de Suzanne. Les liens avec eux sont alors totalement rompus. Ainsi voit-on un ministre fréquentant la jet-set dont la mère vit dans une hutte en terre battue sans eau ni électricité exclue de tous. Celle dont on ne parle jamais et en ce cas particulier, que même son fils qui cependant lui faisait parvenir quelques maigres subsides n'allait pas volontiers visiter, préférant son père et ses belles-mères socialement plus présentables.
Article censuré sur le Post.

De même en Turquie, il était/est courant qu'un homme veuf chargé d'enfants aille au Kurdistan chercher "une kurde" pour lui servir à la fois de femme, servante, éducatrice d'enfants et ouvrière agricole, choisie beaucoup plus jeune, 10 à 30 ans d'écart. Les enfants de ce second mariage n'ont la plupart du temps pas le même statut que leurs demi frères et sœurs qu'ils ne connaissent souvent même pas si l'écart d'âge, 30 ans parfois, est important. Avec la polygamie qui tend à refaire surface à présent, il est à craindre que même mariés et pourvus, certains n'en fassent autant, avec les conséquences encore pire que l'on a vues. 

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