vendredi 8 mai 2015

Le Parménide, dessine moi un arbre

Quelques notions préalables indispensables sur Parménide, le philosophe lui même : : http://femmesavenir.blogspot.com/2015/05/parmenide-le-vrai.html

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Le texte (de Platon) est une critique de la théorie de la Forme* (ou "idées" -juste pour simplifier à présent-) dans laquelle Parménide objecte à Socrate que si les Formes existent, d’une part il est impossible que les êtres d’ici-bas les connaissent telles qu’elles sont vraiment donc d'y accéder... et d'un examen à chaque fois sous un angle nouveau de l’hypothèse "si L'Un est…" Parménide énonce les conséquences positives et négatives qui découlent pour L'Un de son existence et de sa négation. (voir à la fin.)**

* C'est la thèse de Platon, l'idéalisme (le monde réel est celui  des Formes intelligibles. et le sensible (que par définition nos sens peuvent analyser) ne conservant jamais ni la même qualité, ni la même quantité, (il est en mouvement -changement perpétuel-) non seulement s’oppose au monde intelligible mais a été créé par celui-ci donc n'existe pas. 
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Où l'on retrouve le Théétête : "on peut toucher chaque osselet mais pas le nombre 3 et c'est cependant celui-ci qui te permet de dire, de comprendre, de percevoir qu'il y a 3 osselets." De même si on imagine un arbre, ce n’est pas "un" arbre sensible et existant, mais un concept (on ne peut le toucher) : il appartient au monde intelligible. 

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Discutable : lorsque je pense à un arbre, c'est le tilleul de chez moi que je vois automatiquement. Aurais-je l'idée du concept sans le tilleul? Du plat voire du plan en mathématiques sans le lac gelé devant moi ? Du mouvement sans le vol des oiseaux.. ou moi même? Pas sûr ! 
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Où l'on retrouve Ségolène !! La répétition constatée empiriquement d’occurrences sur des objets sensibles différents, (le ciel est bleu mais la mer et mon Tshirt aussi) fonde Platon à affirmer que ce sont les Formes qui insufflent leur réalité aux choses et non comme on le pense naïvement, l'inverse. Sans la Forme par exemple de la Bleuité, (il faut créer un mot!) on ne pourrait remarquer ni penser la répétition de ces occurrences. (Cf le Théétète.) Les Formes sont ce qui permet d’utiliser le terme Bleu pour des objets sensibles différents. Le constat de cette "répétition" est pour Platon le signe de l’existence autonome et indépendante du monde intelligible, précédent -et créant- le monde sensible. C'est pourquoi il faut passer par des termes spécifiques pour désigner le concept -ce qui ne se voit pas- (ou l'essence) de chaque chose exprimée différemment : la numération (le nombre) l’arboréité (l'arbre) bleuité, lourdité, etc.
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Cela va plus loin encore. Pour Platon, le monde sensible tire sa réalité de ces Formes intelligibles : sans elles, point de connaissances sur le réel et même, point de réel. 

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Donc la connaissance fonde le réel ? Pour Platon, oui. Idéalisme "pur".
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Discutable : s'agit-il chez Platon d'une coquetterie littéraire? 
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Partant, il questionne Parménide afin de chercher à comprendre comment les Formes intelligibles peuvent participer aux choses sensibles. (Dialogue fictif car Parménide est mort depuis longtemps.)
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Dans le Parménide, l'Un est le principe d'unité sous-jacent à la multiplicité des Idées et des phénomènes. 

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Question : comment passe-t-on de la forme à l’Un ? La forme n’est pas l’Un. Si elle l’est, l’Un serait alors le concept de forme ? L’Un de l’Un ? L'Un à la puissance 2? Peut-être : le concept unifie, (réduit) le sensible (le bleu) ; l'unification des concepts serait l'idée (mettons celle de couleur); et l'unification de ces formes, l'être?
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Non, selon la première des trois hypothèses : 
1. L'Un échappe à l'être et à la connaissance comme à la parole. Cet Un absolu ne participe pas à la substance des choses. 
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Donc l’Un serait d’un domaine à part. Question : s'il ne participe pas de la connaissance, comment le connaître ? Cf Kant : le noumène est inconnaissable. Pire : comment en avoir même l'idée? L'intuition? Les idées ou formes a priori? C'est à dire la réminiscence -chez Platon- d'un état antérieur oublié dans lequel nous l'aurions connu?- Mais qui a mis ces formes a priori en nous? Forcément un principe supérieur, mettons Dieu. Toute philosophie butte sur cette aporie. Pourquoi -et éventuellement- comment pense-je et/ou suis-je? 
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2 : Hypothèse plus féconde : l'Un, c'est l'être, il est donc multiple et accepte tous les contraires, (cf Héraclite "toute chose suppose son contraire".) Il est connaissable. (Multiple ne signifie pas inconnaissable.) 
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3 : Hypothèse la moins compréhensible : l'Un est et n'est pas, il change, il est instant. (On retrouve là.. le principe d'incertitude et/ou la théorie des quantas -!!-)
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Dans le Parménide, dans une première hypothèse, Platon présente un Un supérieur à toute distinction, à toute attribution, de sorte qu'on ne peut même pas dire qu'il existe. (Hypothèse 1.)

Dans une deuxième hypothèse, il montre un Un qui est pure multiplicité puisque c'est un Un qui est et qu'entre l'Idée d'Un et l'idée d'être il y a une communication (peut-être même superposition -l’un EST l’être-) .. et, s'il y a une pareille communication, il faut encore une communication entre cette communication et chacune des Idées etc.. Il semble choisir -sans l'avouer clairement- l'idée de l'Un-Multiple (c'est à dire la seconde hypothèse.)

Chez les néoplatoniciens, l'Un est affirmé, le/s dieu/x lui étant subordonné/s (cf la seconde hypothèse du Parménide -de Platon-). Mais l'être s'exprime selon plusieurs modes (hiérarchie?) : l'être, la vie, l'intellect... et même les "Dieux" (dieux supérieurs, dieux du monde, dieux simples "chefs", dieux détachés du monde, dieux célestes, et enfin.. les âmes universelles et les êtres supérieurs -héros humains-)


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