lundi 2 juin 2014

Via FB. Féminicides au Mexique... bien planqué. Merci à P. Altman et à Emmanuelle Steels


Libé 2/6/14 :  Entre 2005 et 2011, plus de 1 500 femmes ont été victimes d’homicide volontaire pour des raisons sexistes. Soient 250/an ou 20,8/mois ou 5,3/semaines*. D'après EMMANUELLE STEELS
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*Question : ces chiffres comprennent-ils aussi les assassinats ou meurtres intra familiaux ou doit-on les rajouter?!!?
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MÉFIEZ VOUS DES HOMMES POLITIQUES FÉMINISTES

Récemment, lorsque l’on parlait des meurtres de femmes au Mexique, on évoquait Ciudad Juárez, le symbole de la violence machiste. Mais à peine ces histoires de jeunes femmes étranglées et mutilées dont les corps étaient abandonnés dans le désert eurent-elles lassé les médias qu’une nouvelle alerte parcourt le pays: l’Etat de Mexico qui englobe la grande banlieue de la capitale arbore un taux record de meurtres de femmes. Entre 2005 et 2011, période durant laquelle l’actuel président, Enrique Peña Nieto, était gouverneur plus de 1 500 femmes ont été victimes d’homicide volontaire pour des raisons sexistes que le Mexique qualifie juridiquement de féminicide. C'est comme si dix Ciudad Juárez s’étaient déplacées vers le sud.

L’ampleur du phénomène n’apparaît que depuis la fin du mandat de Peña Nieto (en raison de la résistance des autorités à admettre la situation) avec les dénonciations publiques qui se sont intensifiées ces dernières semaines. L'étendue de la violence contre les femmes dans cette région semble alimentée par le système: il s'agit d'un féminicide institutionnel, favorisé par la faiblesse des peines encourues. Dans l’Etat de Mexico, 9 meurtriers de femmes/10 passent entre les gouttes (pas de sanction, enquêtes bâclées ou inexistantes, corruption généralisée, il arrive que des policiers réclament de l’argent aux proches pour mener à bien leur travail !) => tuer une femme comporte si peu de risques que cela ne peut que susciter des vocations
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Le livre "les Mortes de l’Etat", qui vient de paraître de Humberto Padgett est un pavé dans la mare. Selon lui, il existe tout un appareil mobilisé pour minimiser et étouffer le phénomène ; Peña Nieto ayant basé sa campagne électorale sur son image auprès des femmes, a imposé l'omerta sur cette "question" si bien qu'il a aggravé les drames, les institutions ayant ordre de se taire (et de plus les chiffres réels auraient été maquillés). Rendu invisible, le féminicide a forcément prospéré, surtout avec le phénomène de retour relié à l’ascension professionnelle et à l’émancipation économique des femmes plus rapides qu’ailleurs : les hommes se vengent, ça ne coûte rien. Le Président n’est pas le dernier à encourager une vision archaïque du rôle des femmes. Les Mexicains, et en particulier les Mexicaines, ont encore en tête la phrase qu’il a lancé à un journaliste qui lui demandait s’il connaissait le prix du kilo de tortilla : "Je ne sais pas, je ne suis pas la maîtresse de maison."

LE DOSSIER "deux femmes et demi par semaine"
http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/04/le-dossier-des-insultes-aux-coups-et.html

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