mardi 10 juin 2014

Une autre façon de dire je t'aime


 
Masochosme (je laisse) masculin, le jeu


Le réel

Amusant? Non puisque ça s'est mal terminé - par le meurtre du banquier qui aimait "jouer" semble-t-il, en affaires, à des jeux dangereux-. Mais tout de même ! Les autres "jeux" qu'il affectionnait -ou elle? cela parait plus discutable: servante sexuelle, elle lui servait ses commandes, fussent-elles d'être la maîtresse bottée- ces "jeux" sexuels sado maso -lui dans le personnage ligoté- n'entraient-ils pas en contradiction avec "ceux" de la vie réelle, avec les humiliations et les angoisses véritables qu'il lui faisait subir, mépris, insultes, harcèlements, promesses impromptues et mirobolantes mais toujours procrastinées -"plus tard, plus tard.."- puis déniées.. jusqu'à l'avoir anéantie ? Il semble que non. Jusqu'à la dernière seconde de sa vie, même au moment où il lui avoue, et en quels termes ("c'est cher payé pour une pute") ne jamais avoir eu l'intention de s'exécuter -alors même que c'est lui qui avait "offert"!-... il jouait et c'est en latex et ligoté qu'on l'a retrouvé mort de plusieurs balles.

On retrouve la même situation dans le livre de Wanda de Sacher-Masoch "La Vénus aux fourrures" où elle décrit sa répugnance à céder aux ordres de Léopold -c'est à dire à jouer la maîtresse, à le frapper- rôle qui là aussi fait "larsen" avec ceux de leur vie courante. Question : le masochisme masculin serait-il une catharsis libératrice par rapport à ceux qu'ils doivent et AIMENT endosser au quotidien ? Ainsi, un aristo, un financier qui se délecte de la crainte qu'il inspire.. choisissent-ils dans le sexe des rôles d'esclaves et, pour leur donner la réplique, des femmes qu'ils méprisent RÉELLEMENT. Prostituées ? Non -pas toujours- mais quelque part, ils font comme "si" et, pire, dans le cas Stern/Brossard, c'est bien en "putes" qu'ils tentent de les transformer.. ici, par les humiliations en série qui la conduisent à le fuir, puis les déclarations qui la conduisent à céder, à revenir, et enfin, lorsqu'il a épuisé tous les recours -il est allé trop loin-, par la tentation -sous prétexte d'assainir des relations qui la mettent sous sa coupe-, la promesse d'une fortune -pour elle car pour lui, ce n'est rien- qu'il lui fait miroiter, lui refuse ensuite, lui accorde après supplications, avec réticences .. et lui reprend aussitôt, forfaiture assortie d'insultes -"pute", "voleuse" etc..-  Il a gagné : les cartes brouillées, c'est bien ainsi qu'elle va ou risque d'apparaitre.

Car ce qu'ils n'oseraient exiger de leur "pair/es", ils l'imposent -souvent à des femmes socialement "inférieures"-... qu'ils avilissent et méprisent parce qu'elles ont consenti, fût-ce par amour. Les pervers n'aiment pas qu'on les aime et font tout pour en décourager leurs victimes -c'est à dire les détruire- .. jusqu'à aller trop loin et se détruire avec elles. Un pervers ne s'aime pas lui-même et de tels comportements sont souvent à la fois mortifères ET suicidaires. Dans le cas Stern/Brossard, on peut se demander s'il ne s'agit pas d'un "suicide" par victime interposée - lorsqu'elle pointe le revolver sur lui, elle note sa totale indifférence-. (D'après les prostituées, le masochisme masculin est extrêmement fréquent surtout dans les classes privilégiées et/ou intellos -à moins que les chiffres ne soient biaisés parce qu'ils représenteraient leur clientèle de prédilection?-)

Note : de telles relations peuvent exister même au sein d'un couple dont la sexualité est disons.. "pépère". http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/06/blog-post_11.html.
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