Deborah de Robertis, exposant -son vagin- devant "l'origine du monde" ! Un geste fort.

UN TABLEAU VIVANT.. Les tableaux vivants était à la mode au seizieme siècle et sans doute de tout temps.. jusqu'à récemment. Peut-être pourrait-on en trouver l'origine dans la Grèce antique et les défilés des panathénées? Il s'agissait d'exalter de nobles sentiments, de susciter des vocations belliqueuses aussi, mystiques souvent.. ou seulement de s'amuser, de contempler. On prenait des jeunes filles, si possible jolies -des jeunes gens aussi, plus rarement, voire des enfants- et on les déguisait en mythes ou en allégories de déesses ou héroïnes romanesques selon l'actualité : la Pureté, la Patrie, la Beauté, l'Amour.. Aphrodite, les Athéniennes.. Par la suite, le stalinisme préféra la Mère, le Travailleur, le Soldat héroïque.. également en oeuvres monumentales dont on voit encore les ressucées sur les monuments aux Morts, par exemple au parc de la Tête d'or à Lyon (de Jean-Baptiste Larrivé, Prix de Rome.)
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Deborah de Robertis, elle, s'est visiblement amusée à retourner le principe en un tableau vivant-choc.. pas des sylphides.. d'elle-même, et de sa vulve clairement exposés.. juste devant le tableau de Courbet qui précisément montre un sexe de femme.. et qui constitue le block booster du Musée. Là aussi, une femme s'approprie son corps elle-même et par ce simple geste, naturel, donne élégamment un coup de canon dans l'édifice qui fait de nous des frileuses- honteuses de ce corps si peu "nôtre" et pourtant nôtre aussi ! ce pauvre corps à la fois honni, caché, impur et par ailleurs appété avec une ferveur parfois étouffante voire mortifère -si on n'est pas toutes devenues barjos lorsqu'on a subi ce double bind depuis toujours, ce qui est le cas de toutes les femmes, c'est bien que nous sommes d'une solidité à toute épreuve !-

Deborah de Robertis, artiste plasticienne, nue devant le tableau de Courbet, l'origine du monde. Une autre Milo Moiré. Bravo. 

http://www.lefigaro.fr/culture/2014/06/06/03004-20140606ARTFIG00269-nue-devant-l-origine-du-monde-on-a-pris-ca-au-serieux.php

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http://www.lefigaro.fr/culture/2014/06/05/03004-20140605ARTFIG00163-nue-devant-l-origine-du-monde-les-explications-de-l-artiste.php (la vidéo)

Et oui ! ce que l'on garde jalousement, enferme dans des Musées, contemple avec ferveur.. et encadre d'or (!) ... (et qui coûte un prix inestimable) serait donc honteux DANS LA RÉALITÉ du modèle vivant? Interdit d'exposer? Sous peine d'amende? Trouble de l'ordre public? Y'a pas comme un défaut ? Le tableau de Courbet est fait pour les hommes.. Mais lorsqu'une femme s'expose elle-même -après tout, c'est bien de NOUS qu'il s'agit!- RIEN NE VA PLUS. Déborah de Robertis a été amenée sans violence au poste de police puis relâchée. Trouble de l'ordre public : elle pourrait effrayer des enfants (!) Question : des enfants amenés pour voir le tableau, s'il y en a, seraient-ils plus "effrayés" par le réel ? UNE INVERSION HYPOCRITE DES CAUSES ET DES EFFETS : il me souvient, à 6 ans, en colo au bord de la mer, avoir été -comme toutes- inquiète jusqu'à l'angoisse, non pas devant la nudité MAIS DEVANT CE QUI ÉTAIT CACHÉ : QUE POUVAIT-IL BIEN Y AVOIR DE SI HORRIBLE ENTRE LES JAMBES DES FEMMES -ET DES HOMMES- POUR QUE L'ON NOUS LE CACHÂT AVEC UNE TELLE FORCE D'INTERDIT, POUR SUSCITER UN TABOU D'UNE VIOLENCE SANS PAREILLE ? C'EST CELÀ QUI NOUS FAISAIT PEUR ! EN NOUS REGARDANT, ON NE VOYAIT RIEN D'EXTRAORDINAIRE. CA DEVAIT DONC "POUSSER" APRÈS. QUELLE HORREUR NOUS GUETTAIT ? COMMENT LES FEMMES ADULTES, LES MONOS, AFFLIGÉES D'UNE TELLE MONSTRUOSITÉ ANATOMIQUE -DONT ON DISAIT DE SURCROÎT QU'ELLE SENTAIT MAUVAIS- POUVAIENT-ELLES AVOIR LE COURAGE DE SOURIRE, DE VIVRE, DE FAIRE COMME SI TOUT ÉTAIT NORMAL? GRANDIR, DEVENIR FEMME NOUS TERRORISAIT.

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LE DOSSIER Milo "Quand les femmes prennent elles mêmes leur corps en mains"

http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/04/quand-les-femmes-prennent-leur-corps-en.html