Celui qui aime quelqu’un à cause de sa beauté l’aime-t-il ? Non, car la petite vérole qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu’il ne l’aimera plus. Et si on m’aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m’aime-t-on moi ? Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même. Où est donc ce moi, s’il n’est ni dans le corps ni dans l’âme ? Et comment aimer le corps ou l’âme, sinon pour ces qualités, qui ne sont point ce qui fait le Moi, puisqu’elles sont périssables ? Car aimerait-on la substance de l’âme d’une personne abstraitement quelques qualités qui y fussent ? Cela ne se peut et serait injuste. On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualités.
Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices car on n’aime personne que pour des qualités empruntées. (Et il conclut : on n'aime donc personne sauf Dieu.)
.Qu’on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices car on n’aime personne que pour des qualités empruntées. (Et il conclut : on n'aime donc personne sauf Dieu.)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire