A MICHEL, auteur à succès et ami cher
La populace dites-vous ?
Mais la populace, c’est moi, c’est vous… et même Nicole,
Enfin, j’espère… La populace, ce sont ces soirées à l’école,
Le soir sous mes fenêtres, à Clé, la mine pour horizon...
On m’a formatée.
Je suis un tank —actuellement en disponibilité—
Un peu excessif. Mais… Mais… Mon cher...
On pouvait dire ô Dieu, bien des choses en somme,
en variant le ton.
Par exemple tenez : cynique, à la Rhett Butler :
«Tout ce que je veux, c’est récupérer mes ballots — de coton—
Le reste, je m’en fous. Qu’ils s’entretuent si ça leur plaît…»
Rétrocédant à la salazopérine, mais avec séquelles :
Un trou du cul bien abîmé, de sanglantes fistules,
Une maladie… de prolétaire, un peu ridicule…
Il y a des filaires qui se croient tout permis !
Je l’avoue, et ne fus pas la seule, j’en ai ri.
Dies irae.
Les estérichiae choli,
Contrairement à vous, Michel, ne font pas le détail...
Entre Achra’fiéh et… valetaille,
Tout trou du cul étant bon à prendre
Comme tout os à ronger…
La guerre égalise. Colibacille sans frontières…
La populace ? Au fond, Michel, vous m’inspirez.
Mais pourquoi cette passion ? Car vous avez raison,
C’est un peu éthique, volontaire.
Et même… controuvé.
Sans doute est-ce érotique ; il faut bien une explication.
Car je suis snob, voilà.
Je le dis et le proclame,
La populace m’enchante et m’envoûte
Comme d’autres, les riches. Mon âme
Est ainsi cistronnée. Un gêne ? Sans doute.
La dignité. Des pauvres, des femmes, des juifs, des ratés,
Qui furent jetés comme je l’ai été, pour d’autres raisons.
Oui, ce doit être cela, simplement : la dignité,
Des papiers interdits. La honte envolée.
Des syndicalistes. Des anciens d’Espagne. Dignes et forts.
Je n’ai pas vu de différence des discussions et des corps,
Le soir entre les militants ; ensuite, à l’université.
Ou plutôt si : leur teneur était plus juste et plus vraie.
Ma madeleine…
Ma liturgie. Amen. Et merci.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire