mercredi 9 avril 2014

Machisme au quotidien, une "proposition" déplacée et la condescendance d'un dresseur vis à vis d'une "dame à fantasmes"

A mettre en regard avec le sketch : http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/03/les-machos-ou-simples-petits-cons-cest.html

Au bois, toujours. Il se passe des choses étranges. Premier paramètre : peut-être suis-je hyper viligante voire limite parano, je ne le nie pas*. Deuxième : il se passe tout de même le soir des choses étranges!! Futiles? Oui et non. Perturbantes aussi.
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Nous sommes avec Dimitri (mon fils) vers le rond-point. Je viens d'arriver à pied, lui est en voiture. Les chiens s'amusent. Sur les allées, beaucoup de promeneurs. Dans le sous-bois, beaucoup moins. J'ai chaud et lui demande les clefs de la voiture pour aller poser mon caban. Dimitri, lui, a repéré le "comportementaliste" canin qui vient régulièrement donner des leçons aux toutous un peu pénibles.. et également aux maîtres dépassés, à vrai dire surtout aux maîtresses, souvent plus toutes jeunes (50-60 ans). Sympa, la petite quarantaine, doux.. Mon fils veut l'engager pour donner quelques "cours" à Yok, le jeune staff (?) vigoureux récemment recueilli par moi à la SPA (il m'a foulé le poignet!) Perso, j'ai un doute ; au cours d'une "leçon" que nous observions de loin, on a vu une toute petite dame asiatique se faire tirer par son molosse avec une telle force que sans son fils qui l'a immédiatement saisie, elle aurait été embarquée... certes tout le monde fait des erreurs mais cela n'avait pas paru émouvoir le prof. Encore un qui ne sait pas ce qu'est une sciatique et le risque de se re déplacer une vertèbre en tombant. 

Je me dirige donc vers la voiture, garée à l'écart, coupant par le sous-bois.. quelques mètres à peine. Au bout, un petit pont. Devant le petit pont très étroit, un gus casqué devant sa moto. Je ne distingue pas son visage mais suis contrainte de passer à un mètre (il ne bouge pas). Vague malaise, la simple courtoisie eût voulu qu'il se poussât pour me laisser le passage.. mais bof, un inéduqué, c'est tout. Cette fois, je le vois. Il me fixe et j'entends avec stupeur "c'est quand tu veux !"
.. Immédiatement en hypoglycémie, je fonce vers la voiture, rate l'ouverture, (je tremble) puis y parviens, mets mon caban et retourne fissa.. le type est toujours là.. mais des joggeurs arrivant sur l'allée (super!) je ne vais pas me donner le ridicule (?) de le contourner.. sauf que.. lorsque je le croise, (je prends soin de ne pas le regarder) j'entends encore, mais un peu plus fort : "tout de suite si tu veux".. (!) je file vers le rond point... et comme la première fois, mon chien accourt.. sans même ce coup ci que je l'aie appelé. Plus loin, le comportementaliste réprobateur discute gravement avec Dimitri; il est mécontent que Yok ne soit pas resté assis à ses pieds comme il le lui avait ordonné et n'ait même pas répondu au rappel de mon fils. Je me permets d'intervenir, pas du tout agressive : "il a eu raison, en fait c'est moi qui suis sa maîtresse et j'ai eu une petite.. disons.. mésaventure déplaisante à l'instant même vers le parking.. il a bien fait de foncer vers moi finalement.." Le mécontentement du gus (nullement intéressé par ma mésaventure) s'accroît. "Lorsqu'on lui dit de rester assis, il doit rester assis." Je tente encore d'expliquer, toujours sans agressivité, bien que je tremble au point de ne plus très bien tenir debout. "Une proposition désagréable.. Peut-être a-t-il senti mon stress, je suis en hypoglycémie.." (Les chiens -et les chats- peuvent détecter même de loin, à l'odeur, l'hypoglycémie de quelqu'un.) Et c'est là que ça se gâte. Cette fois le ton change. "Je vous laisse la liberté de vos interprétations (sourire condescendant, mains levées) mais lorsqu'on lui dit de ne pas bouger, il ne doit pas bouger et lorsqu'on l'appelle, il doit venir..".. "Sans doute, mais c'est un cas particulier.. les animaux sentent parfois des choses qui.." .. Mimique de celui à qui on veut vendre du poisson pas frais. J'insiste (décidément, le type tout à l'heure m'a fait perdre mes moyens, j'aurais dû rompre là tout de suite.) "Pendant le tsunami par exemple, les éléphants ont filé dans la montagne et aucun animal n'a été.."   

Il me coupe sec, assertorique : "vous vous l'imaginez !! mais bon, je vous laisse à vos fantasmes.. ".. "Et moi aux vôtres qui ne sont ni plus ni moins anthropocentriques que les miens!" Cette fois (mais trop tard) enfin, je réagis, le ton est scandé, fort, la prof ressurgit de la "petite dame" effrayée et gaga" qu'il laissait "à ses fantasmes". Le type est parti aussitôt, affectant de ne s'adresser qu'à Dimitri "tu m'appelles quand tu veux un rendez-vous ou si tu as un problème.." Réflexion de celui-ci "mais que tu es agressive!"

Il n'a en rien saisi l'inconvenance du ton qui m'était adressé, la tentative d'établir avec moi une relation machiste d'emprise, le mépris sous jacent qui sourdait de chacune de ses attitudes, mimiques, interruptions, le décalage aussi entre nous (y compris peut-être ? au niveau des compétences -j'ai eu tant d'animaux et souvent en mauvais état-..) décalage qui eût requis une attitude et des didascalies -éventuellement- opposées..  Si mon propre fils ne le saisit pas, quel homme le fera? 

Je râle. Dimitri observe alors qu'il n'est pas forcément exclu que le type casqué ait simplement parlé au téléphone avec quelqu'un !! (soit mais je n'ai pas vu de micro.) Quant aux écouteurs, ils pouvaient être dissimulés par le casque. Soit mais le regard ne s'explique pas : lorsque l'on parle à un intime, en général, on se penche et on se retourne.
 - Même à supposer qu'il parlait à quelqu'un au téléphone, voyant ma tête, il aurait dû rétablir les faits..
- Qu'aurait-il pu faire ?
- Se pousser, enlever son casque ou me dire tout simplement "excusez-moi, je ne m'adressais pas à vous."
- Ca pouvait te vexer!" (!!) Je ris.
- Aucune nana ne se fâche de n'avoir pas risqué d'être violée sais-tu!
- Mais ça aurait eu l'air de dire "vous croyez pas qu'en vous voyant j'ai pensé un seul instant à.."
On se marre.
En traversant la prairie, je lui montre le gus, à demi-caché par la futaie, toujours planté au bout du pont, toujours casqué, l'air de celui qui ne risque absolument rien (dans l'attente d'une autre nana qui couperait pour aller à sa voiture?) Dimitri me propose en riant d'aller l'interroger sur le sens de "c'est quand tu veux". Évidemment je refuse (quoique j'eusse peut-être dû le faire moi-même..) Mais QUE LUI REPROCHER? Une attitude déplacée? Un tutoiement inadapté? Une "plaisanterie"? Une tentative de susciter la peur? Et est-ce le cas? Une grossièreté, oui, mais rien ne prouve qu'elle ait été délibérée. Il aurait sans doute plaidé la parano (pas tout à fait faux.) On a laissé courir. 
Ce n'est pas justiciable, même pas vraiment blâmable hard, mais ce sont de telles "mésaventures", anodines, ridicules, dont on parle peu et que l'on n'analyse jamais.. qui mises bout à bout, nous fondent à rester chez nous sans même identifier les causes d'une soi disant "agoraphobie".. ou de nous mettre plus ou moins "sous la coupe" d'un accompagnateur.
* J'ai subi un viol à 22 ans

Analyse
http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/04/suite-de-la-condescendance-appuyee.html

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