"Je suis chaque femme assassinée
parce qu'elle est femme. Chaque prostituée assassinée par un client. Chaque
conjointe morte dans un fémicide déguisé en "drame familial" et
suspecte de l'avoir mérité, chaque fille brûlée vive pour l'honneur d'une famille
qu'elle était sensée garantir et qui a eu l'affront de parler à un garçon,
chaque femme kidnappée, violée sur le chemin de l'école, tuée parce qu'elle a
voulu étudier, chaque femme morte d’anorexie pour
avoir voulu correspondre aux attentes d'une société machiste, chaque
homosexuel/le et chaque trans suicidé/e parce que rejeté/e par les sien/nes, chaque
femme violée puis tuée à Ciudad Juarez ou ailleurs, chaque enfant tué par son
père dans un accès de violence patriarcale et dont la mort sera bafouée par les
juges et la société qui excuseront l'assassin, chaque femme autochtone disparue
au Canada ou aux Etats-Unis et dont tout le monde se fout et que personne ne
cherche, chaque fille avortée parce qu'elle n'est pas garçon, chaque femme
congolaise torturée sexuellement sans aucune intervention de la communauté
internationale, chaque petite bonne Indienne ou Malgache ou Mauricienne piégée
en Arabie Saoudite par des maîtres qui lui ont volé ses papiers morte sous les
coups de ses propriétaires dans le silence général, chaque Yézidie kidnappée
par Daâsh pour être revendue et violée des centaines de fois, chaque femme qui
s'est suicidée parce qu'on lui a refusé une IVG, chaque femme lapidée, Marie
Trintignant, Asia Bibi, Reeva Steenkamp, Stephanie Moseley, Meriam Isham, Shéhérazade,
tuée avec un tournevis il y a deux semaines à Paris et toutes celles qui ont
perdu la vie dans de semblables circonstances." Et je suis Charlie parce qu’ils
sont morts pour que j’aie le droit de rire de tout. D’être libre… de les
traiter aussi de f de p. sexistes à l'occasion.
Le dossier
http://femmesavenir.blogspot.fr/2015/01/image-charlie.html
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