samedi 10 janvier 2015

Charlie. La parole peut-elle modifier la vision?

Ôtez moi d'un doute : hier, mon fils me décrit -par téléphone- la vidéo de la mort de Coulibali, impressionné. Je ne vois rien mais j'entends.. Ca tire partout. "Ça y est. Ils l'ont tiré à je ne sais combien ? 10? 20? armes pointées sur lui ont craché et l'ont littéralement explosé alors qu'il sortait recroquevillé -blessé?- son arme baissée, tassé... c'était un peu poignant tout de même.." Aujourd'hui j'entends dans le troquet un gus dire qu'il a tiré jusqu'au bout et finalement s'est fait plier, provocant. "Tiens nous n'avons pas les mêmes info".. "C'est une vidéo, incontestable, regardez!" Et de me montrer en effet une vidéo... dans laquelle on voit bien le gus sortir, courbé -ce que m'avait dit mon fils- et être plié aussitôt sous un feu nourri (60 balles). "Je n'ai pas vu qu'il a tiré.." .. "Si, vous n'avez pas entendu?" .. "Mais c'était avant, à l'intérieur.. quand le GIGN est entré.. C'était qui qui tirait?" Le gus me certifie qu'il a au moins pointé son arme. On revoit la vidéo. Non, elle pend au sol en bandoulière et le gus semble amoché. La vision même peut-elle être modifiée par les mots? Sans le passage et re passage de la vidéo, l'idée de base était qu'il avait défié les GIGN et avait été descendu -logiquement-. Je n'en suis pas sûre après avoir re re vue. Aucune critique envers eux, il est évident qu'ils ne pouvaient courir de risques; mais malaise tout de même, j'aurais bien aimé qu'il soit vivant, ne serait-ce que pour savoir..
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Le dossier

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