mercredi 28 janvier 2015

Les mouvements palestiniens et les femmes .. souvenirs de Beyrouth

[Réponse à une internaute..  qui dénonce du sexisme des groupes gauchistes, de gauche voire anar]

Article parallèle (sexisme dans les mouvements israéliens pro palestiniens ! ) les falashas  http://femmesavenir.blogspot.com/2015/01/les-mouvements-pro-palestiniens-juifs.html


 1973, Beyrouth. [Oui, de telles choses -moindres- je les ai vécues exactement dans des mouvements gauchistes ET anar.] Quant aux mouvements palestiniens, lorsque je suis allée avec mon ex voir (nous étions invités) un camp à Beyrouth [contrairement à ce qu'on pense, en 73, à Beyrouth, ce n'étaient pas des tentes à la kurde mais une sorte de vrai "village" pauvre ou un ensemble de "lotissements" vétustes sans jardin cependant avec rues, télé, laverie... un confort relatif, une école et beaucoup de solidarité entre les gens qui vivaient très proches... mais à l'entrée en effet c'était fermé et gardé par des mecs en armes devant une herse au cas où]... bref, nous étions donc chez le jeune chef du camp avec un certain nombre de combattants, TOUS DES MECS !! bavardant en arabe... lorsque j'avisai derrière une porte à droite et un vague rideau une jeune femme souriante qui depuis un certain temps me faisait des signes -"viens"-, je me levai tout de suite et la rejoins : dans la pièce adjacente, des femmes -aucune voilée!- qui m’accueillirent comme si j'étais leur sœur revenue de l'étranger... Par chance, certaines -notamment la femme du chef- parlaient anglais... et voici, au bout d'un moment de conversation [qui s'est très vite orientée vers : "Comment c'est en France pour vous -les femmes-? Tu es en fac? Quelle chance ! Et tu as un bébé? C'est pareil que les hommes? Même si vous êtes mariées?"] ... leur requête : la jeune épouse du chef -par ailleurs instituteur !-, 16 ans, avait dû quitter le lycée où elle excellait, son mari l'ayant exigé car il voulait des enfants tout de suite (!!!) Elle se trouvait trop jeune et n'avait pas perdu tout espoir d'étudier. (Je crus comprendre à mi mots qu'elle prenait un contraceptif en cachette.) Beaucoup m'ont raconté des histoires exactement semblables... Leur demande était que j'aille voir mon mari -un français, certes d'origine libanaise mais vivant en France, le pays de l'égalité!-... afin qu'il intercède ou du moins parle au chef pour qu'au moins Leila puisse retourner au lycée. Je l'ai fait aussitôt, interrompant ces Messieurs : il a refusé, gêné, [genre "mais tu me déranges voyons avec tes histoires! des pourparlers étaient en cours (?) pas question de distraire l'attention bla bla bla pour des affaires bla bla etc... Cela n'avait rien à voir.." etc..] Je regrette encore de ne pas les avoir interrompu en force -le chef au moins devait parler anglais voire français- et posé clairement la question... Je n'ai donc rien pu faire pour Leila.. et plus jamais je ne me suis intéressée à la Palestine -ou de très loin- malgré toute mon amitié pour (notamment) Azzedine Kalak, (représentant de l'OLP, assassiné peu avant la naissance de mon fils). Note:  peu après, dans ce camp, ils furent TOU/TES MASSACRÉ/ES.

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