dimanche 28 septembre 2014

Propos de bar... Un pervers, c'est quelqu'un qui a peur


Ceux que l'on dit pervers... Propos de bar, après l'annonce de la décapitation de Hervé Gourdel..



 Bilou, en général un brave type, est très très en COLÈRE, MAIS CONTRE... LA VICTIME !!!! et il l'exprime haut et fort : "mais lavékapayaller ! enfin ! cébienfé." Lorsqu'ils se sentent faibles, écrasés par plus fort qu'eux, certains s'en prennent à la victime, césafot lavéképa etc... Ça vaut pour les femmes battues et même parfois pour les enfants. Infantile? Oui, Bilou, mais ils sont précieux. Ainsi sont ceux que l'on appelle "pervers" et que je préfère nommer duplices ou kaléidoscopiques. Mais eux en font parfois une méthode.

1On ne naît pas pervers, on le devient, et certains environnements (politiques, affaires) l'imposent dès le berceau comme un art de vivre normal.
2 N'importe qui [sauf les débiles profonds ou légers, les trisomiques par exemple n'en sont pas capables] a eu à un moment de sa vie une attitude perverse, cela ne peut être autrement : dans le cadre du travail, dans une situation compliquée, lorsqu'on fait face justement à des duplices. On n'a pas le choix.
3 Même si on l'est devenu au départ par soumission à un consensus qui l'érige en valeur, on peut s'en détacher à la faveur de rencontres, d'études.. mais aussi le redevenir comme un poussah... sans pour autant que ce mouvement ait été prévu, choisi et orchestré. (Mais lorsque l'habitude a été prise dans l'enfance par mimétisme, c'est plus facile : comme le vélo, même si on ne pratique pas, ça ne se perd pas.) Même inconscient ou relié à des circonstances dramatiques, le duplice n'en demeure pas moins mortifère pour ses victimes. On peut l'être vis à vis de quelqu'un et pas -ou pas autant- vis à vis d'un autre- selon parfois le "poids" social de la personne. C'est pourquoi il faut toujours se méfier de ceux dont on vous dit "quand on le/la connaît, il/elle est très bien mais au départ effectivement il/elle rebute un peu" et s'attacher surtout à ce que pensent de lui/elle les "inférieurs" ou les racisés par vocation, noirs, arabes, roms, pauvres.. La perversion n'est pas une tare génétique mais -parfois?- culturelle: on peut y échapper mais au prix de la solitude voire de l'exclusion... puis réintégrer le rang lorsque l'isolement pèse trop. 

Ceci étant posé, le duplice est quelqu'un qui a peur, qui sent ou croit avoir des manques dirimants et surtout devoir les cacher : c'est pourquoi ils sont souvent des hommes -les femmes sur ce point avantagées, le rang à atteindre pour elle est toujours situé plus bas, plus bas même que leurs capacités le mériteraient.. et même certains "défauts" d'hommes sont chez elles non seulement tolérés mais valorisés-. Ils choisissent donc pour pallier leurs manques.. quelqu'un/e qui leur semble à même de s'acquitter du job, pallier leurs manques -quelqu'un d'opposé à eux, en principe-.. Tant qu'il/elle joue son rôle -et discrétos- tout va bien. Mais lorsqu'il s'avère qu'il/elle ne le peut plus, (quand un drame menace aussi)... lorsqu'il découvre qu'il/elle aussi est affecté/e de "manques" légers ou dirimants -il ne permet jamais aux autres ce que lui s'autorise comme naturel- il s'indigne comme si on lui avait vendu du poisson pas frais et accable parfois avec une grande cruauté celui/celle qui selon lui a "failli" -a failli pour lui, c'est à dire n'a pas rempli le contrat implicite qu'il lui avait mis en mains- jusqu'à l'anéantir : césafot lavékapa. (Comme Bilou accable Hervé Gourdel.) Comme on fouette un cheval épuisé qui s'effondre et on le bourre de coups de rage de ne pouvoir continuer son chemin. Ce type de personnage -qui pourtant donne le change- a un âge affectif de 5 ou 6 ans, sous des dehors d'adulte raisonnable volontiers donneur de leçons. (Mais si tout va bien, ils en rajouteront aussi une couche, ils ne font pas dans la demi mesure : il/elle est un génie.) En fait, comme le peuple peut-être, comme la foule -qui retrouve alors un inconscient collectif commun- ils n'aiment que les vainqueurs, les riches, les pas-malades, les jeunes -ou plus jeunes qu'eux- ET les admiratifs... et les serviront parfois -mais surtout, ils se serviront d'eux !!!- et haïssent les vaincus, les pauvres, les sciatalgiques -ou autres-, les plus de 50 ans -même si c'est leur cas!- les esprits critiques surtout... qu'ils vont tenter d'anéantir -facile- (or dans une vie, on peut passer de l'une à l'autre de ces terrifiantes catégories.) Accablant les vaincus, ils serviront les vainqueurs.. (?) Mais servir, n'est-ce pas contradictoire avec la personnalité de ces êtres incomplets qui en chacun cherchent stratégiquement l'utile sans réel souci de la personne ? Non. (D'autre part, ils ne sont pas tous tirés au cordeau). Ils se feront alors des éternels "seconds" (ou des "premiers" mais d'une faible et quasi fictive coterie un peu courte qu'ils ont choisie ou suscitée pour cela, en la méprisant et pour cette raison -) les éternels seconds de chefs devant qui ils plieront sans problème.. mais en revanche, ils se serviront de leur prestige, de leur posture pour exister. Donnant donnant. Un pervers, c'est quelqu'un qui, demeuré enfant, a peur et qui veut un maître qui soit en même temps un esclave. (Le double lien : "obéis moi, désobéis!") Notons que c'est peut-être là que surgit la perversion comme artéfact : tout le monde aime à avoir comme substitut de mère ou de père quelqu'un de fiable, de fort, et de serviable.. mais en règle générale, pas uniquement ces personnages. Le duplice lui n'en connait pas d'autres. Et c'est là où blesse le bât : ayant conscience de sa fragilité -bien qu'il la cache- il en "prend" plusieurs par sécurité, au cas où l'un lui ferait défaut... [et si possible opposés, comme un homme politique se positionne -de manière floue, la langue de bois- à la fois pour X et pour Y afin d'être sur qu'en cas de victoire de l'un ou de l'autre, il tirera son épingle du jeu.] Chacun le protège de l'autre, qui peut le virer et le vouer à la solitude qu'en principe il abhorre.. Là, il doit cloisonner. Ce qui n'est pas plus mal : "azerty" affairiste dans son environnement originel, révolutionnaire dans le groupe anarchiste dans lequel il milite (!) héros romantique avec une camarade qu'il a choisie etc.. Tout va bien, il s'y retrouve parfaitement.. jusqu'au moment inéluctable où deux de ses porte-greffes vont se rencontrer... et obligatoirement se déchirer. C'est là qu'il va devenir pervers sans forcément l'avoir calculé au départ, jouant toutes les cartes à la fois, refusant de se positionner sous divers prétextes, et faisant mine de détester ce qu'il aime et vice versa. Le sait-il lui même? ce n'est pas sûr. C'est là aussi que ses exigences vont se faire de plus en plus accablantes, insurmontables : sa proie -à ce moment là, oui, on peut parler de proie- devant la concurrence étalée, doit tenir le rang sous peine d'être rejetée... puis reprise -implicitement- sous conditions, rejetée encore etc.. L'enfer? En un sens.        

Avec eux, il faut être un "chef" inaliénable et infaillible -mais ne pas le montrer pour ne pas les humilier- et jouer le jeu épuisant du "tout va bien" -si on veut les garder-... jusqu'au moment où on ne veut plus, où on n'en peut plus et où on craque. Alors, tous les coups seront permis -de leur part-, les insultes, ratée, minable, envieuse, profiteuse, tu ne comptes pas, [tu n'as pas ton mot à dire, sous-entendu tu ne gagnes pas suffisamment pour qu'on tienne compte de ton avis -au sujet de la reconstruction d'une maison commune-], tu n'as jamais rien fait pour la famille, raté l'éducation des enfants, tu es une fille unique égoïste incapable de partager, et surtout de comprendre une autre culture que la tienne, un esprit étroit misérable etc.. Là, on voit à l’œuvre un phénomène curieux et comique que les psy appellent transfert : les "défauts", les manques, prétextes de ces passages à tabac psychologiques, souvent, correspondent exactement à ceux de celui qui les envoie en mitraille -et nullement à sa victime, en général sise à l'opposé, forcément il l'a choisie pour cela-.. ce qui rend ses propos exaspérants à hurler de rage, mais aussi désopilants. Un avare reprochera à sa victime de l'avoir exploité ; un profiteur -ce que, sans en être gêné, il avoue plus ou moins être vis à vis d'une nouvelle compagne, lui il a le droit-, lui reproche d'être profiteuse ; un égoïste âpre à la possession, la dira vénale ; celui qui se croit "minable" -par rapport à son entourage qui lui oppose en filigrane la faiblesse de sa position par rapport à celle de tel ou tel- la traitera de ratée ; et celui qui la prétend "incapable de comprendre une autre culture", formaté par un environnement raciste contre lequel il avait autrefois ferraillé jusqu'à sa rédition, l'est lui-même devenu par ricochet, et il la déteste de ne pas avoir accepté exclusion et humiliations -et d'être partie, elle, alors qu'il eût aimé la renvoyer, lui, quitte à la rappeler-..

EN RÈGLE GÉNÉRALE, ÉCOUTER SES CRITIQUES -PARFOIS HYPER VIOLENTES- SUR UNE CIBLE QUELLE QU'ELLE SOIT DONNE UNE BONNE IMAGE... DE CELUI QUI S'INDIGNE : LE DÉLINQUANT LUI REPROCHERA.. DE NE PAS SUIVRE STRICTEMENT LA LOI -SUR UN POINT MINEUR!- ; LE JALOUX OBSESSIONNEL, D’ÊTRE POSSESSIVE ; L'AVARE PATHOLOGIQUE, SON ÂPRETÉ AU GAIN ; ET CELUI QUI A OUBLIÉ QU'IL VOUS DOIT 500 EUROS (!) SA TENDANCE INSUPPORTABLE A NE PAS S'ACQUITTER DE SES DETTES ENVERS SES AMIS (!) -PAR EXEMPLE ELLE LUI DOIT 20 EUROS!-.. ETC 

Éducation de "pervers", normal ! Le cas Bhutto




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