mardi 30 septembre 2014

Meurtre de femmes : Marie-Jeanne Meyer, 17 ans.. par Anthony Draoui. Les mots pour le dire..

  Analyse, à partir d'un article banal, ce que les mots veulent dire..


Une adolescente martyrisée puis tuée, plus exactement hachée vive de multiples coups de couteau, le crâne défoncé à l'aide d'un marteau ou une pierre.. par un multirécidiviste de l'agression contre les femmes de 19 ans.. (il promet une belle carrière) qui sera relâché après une nième (avec CON VO CA TION s'il vous plait... pour dans trois mois, mais, le croiriez-vous, comme il n'a pas vocation à être con, il se rirera -euh se tirera- en cavale, qu'auriez vous fait à sa place.. pendant UN an... et ne sera pris que parce que, sûr de son coup, il voyage sans billet y compris pour passer la frontière espagnole. Ben con non ? S'il avait eu un billet... il courrait toujours. Lisez ici dans un article -entre mille- qui met mal à l'aise la manière dont l'affaire est relatée : comme un fait divers entre un "jeune homme" et une jeune "femme"... C'est entre les mots, sous les mots et surtout par le choix des mots que l'on voit à quel point nos peaux comptent pour presque rien..

Expulsé de chez lui par sa mère (Note: de chez elle plutôt, non ?) fin mai 2011, Anthony Draoui avait trouvé refuge sur une colline escarpée de Tournon-sur-Rhône où il avait creusé un énorme trou pour les fondations de sa maison afin de s'installer à l'abri des regards. C'est à l'intérieur de cette fosse que le corps carbonisé et mutilé de Marie-Jeanne Meyer, 17 ans, décrite comme une brillante lycéenne plutôt timide et réservée, a été retrouvé le 21 juin 2011 sous un amas de terre, de pierres et de branches. Cette colline, non loin de sa maison familiale, elle la connaissait bien. Trois jours plus tôt, elle avait chaussé ses baskets et, casque vissé sur les oreilles, s'était élancée pour un jogging. [Note : à ne pas faire, cela rend inaudibles les bruits éventuels de traque, de poursuite.] Elle n'en reviendra jamais.
C'est un départ de fumée qui conduit les enquêteurs vers ce pan de colline où ils découvrent la plateforme terreuse avec en son centre une excavation de 3 mètres sur 2,5, des allumettes, des lunettes cassées et une paire d'écouteurs... et enfin, en creusant, les restes de l'adolescente,  le tronc et la tête, fortement calcinés, sur le dos. L'autopsie révélera de très nombreuses fractures à la tête et plusieurs coups de couteau au ventre. (Et des traces de viol.) Un profil ADN masculin est identifié. Coup de pot si l'on peut dire, peu après le meurtre, Anthony Draoui, déjà connu pour violences, à 30 kilomètres de là, est interpellé pour avoir tenté de braquer avec un couteau (et/ou un marteau) une femme à Saint-Rambert-d'Albon. Rien ne permet alors de faire le lien avec le meurtre de Marie-Jeanne mais son ADN est prélevé... Sauf que dès le lendemain, le voilà remis en liberté... certes avec une convocation (!) devant le tribunal correctionnel de Valence pour le 18 octobre, (3 mois après!) à laquelle il ne se présentera évidemment pas. (Tu m'étonnes ! Pour résumer, on a : braquage avec un couteau par quelqu'un déjà connu des services de police et de Justice pour violence envers des femmes.. et il est remis en liberté avec une simple convoc !! de surcroît devant un tribunal correctionnel comme s'il s'était garé sur un passage protégé.)


[C'est grâce à cette nouvelle agression, qui du reste montre bien à quel point il pensait ne rien risquer -ratée celle-ci- qu'il sera convaincu par l' ADN. Sans cela, il courrait peut-être encore ou crierait à l'erreur judiciaire.] Un mandat de recherche est lancé le 5 juillet, transformé en mandat d'arrêt le 7 octobre. Pourquoi ce retard de 3 mois? 

Et voilà comment l'article relate l'affaire : "Une terrible coïncidence : le jour même de la découverte du corps de Marie-Jeanne, Antony Draoui est arrêté pour avoir tenté de braquer une coiffeuse avec un couteau... U
ne "coiffeuse", pas grand chose en somme !! Et une "coïncidence".. !! Imprévisible, imprévue (!!) Je rappelle ici qu'une coïncidence est la succession ou concomitance de deux faits qui n'ont AUCUN RAPPORT ENTRE EUX. Mmmm ?

Anthony Draoui vagabonde pendant près d'un an dans les rues de Barcelone, sous une fausse identité. [Et il fait quoi pendant ce temps béni ? Un an tout de même !) Jusqu'au 7 juin 2012, où il est interpellé, sans billet, dans un train, regagnant l'Espagne après avoir tenté de voir sa mère en Ardèche. (Une chance, encore une fois, qu'il  ait voyagé sans billet sinon il courrait -et peut-être tuerait- encore..) Au juge d'instruction, il explique avoir engagé la conversation avec Marie-Jeanne et lui avoir proposé "une visite des lieux qu'elle avait acceptée". La promenade les amène au campement. Sous sa tente, il aurait cherché à l'embrasser à deux reprises. "Blessé, paralysé" par ce refus, il l'empêche de sortir, lui donnant un coup de poing avant de la frapper de "trois ou quatre coups de couteau dans le ventre". Il reconnaît avoir traîné ensuite son corps dans une fosse et avoir mis le feu à ses vêtements, alimentant les flammes plusieurs heures avec du désherbant pour que "tout disparaisse". 

 
L'expertise psychologique de Draoui révèle "une haine accumulée à l'égard des images maternelles" qui aurait "pu surgir lorsque Marie-Jeanne le repousse".. Agaçant, ce pychologisme au petit pied qui finit presque par excuser le/s assassin/s ou, a minima, qui occulte le fait que la société NE PROTÈGE EN RIEN LES FEMMES AGRESSÉES, SI BIEN QUE, DANS UN ESPRIT UN PEU PRIMAIRE, CELA ANNIHILE CHEZ LES MEURTRIERS TOUTE CONSCIENCE DE CE QU'ILS ONT FAIT -CE N'EST PAS SI GRAVE PUISQU'ON NE M'A PAS OU TRÈS PEU SANCTIONNÉ-... ET ILS RÉITÈRENT. Celui-ci par exemple n'exprime aucun remords : "J'avais froid et faim" -dit-il pour se justifier- "mais normalement je ne suis pas dangereux, je suis comme tout le monde.." !!) Faim? Il ne l'a pas mangée pourtant. Le jeune homme qui reconnaît le meurtre mais nie avoir entrepris de démembrer sa victime, est poursuivi pour homicide volontaire et risque trente ans de réclusion. Le verdict est attendu le 3 octobre. Notons la "neutralité" quasi indécente de la phrase qui, comme tout l'article ici "corrigé", met mal à l'aise ! "le jeune homme"... "il risque..." On le plaindrait presque, ce "jeune homme qui risque.."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire