mercredi 13 août 2014

39 ieme jour.. La mémoire des choses

Il a effectivement plu cette nuit! Les feuilles sont comme "lavées" par leur douche (quasi quotidienne à présent!) et brillent au soleil, qu'il s'agisse des arbres, cèdres, oliviers.. ou du plus modeste brin d'herbe, tout scintille gaîment au vent léger qui parachève l'oeuvre nocturne de l'eau. Les lauriers roses voient leurs fleurs tomber au sol, intactes, qui font autour d'eux comme un parterre coloré. 

Bizarrement, le matin, lorsqu'il fait encore frais, presque froid, cela me rappelle notre été en Angleterre, quand nous nous levions le matin pour aller déjeuner au petit "resto" du camping, soit dehors, soit dedans abrités par une demi verrière. Le froid (nous devions même mettre des pulls!) l'humidité partout mais un timide soleil voilé qui égayait sans brûler toute cette verdure de pelouse naturelle... et le vent marin frisquet. Une impression de propre, de pureté, de bonheur, de fraîcheur. Nous étions heureux. Les enfants, la nature.. Ce fut notre dernier été, resté à jamais gravé dans ma mémoire, un des rares moments où, guéris de nos démons, lui de sa terrible mère, moi du puits -dont à l'époque j'ignorais tout cependant- nous fûmes un couple, une famille "normale", (un peu honne même, s'amusant d'un short que je voulais acheter à un étal en bord de mer, cette mer pleine de tranchants et glacée où on ne pouvait pas se baigner au delà des genoux!  -et qui ne m'allait pas- ... mis au vote sous le regard incrédule de la vendeuse anglaise, je crois avoir gagné, il faut dire que Dimitri avait trois ans et par principe votait tout ce que je votais.. R. avait protesté, c'était quasiment un abus de faiblesse, une trahison -puis il m'avait dit que, même triganesque, car de surcroît j'avais un chapeau idiot, j'étais jolie-..) Nostalgie. Il ne faut plus y penser. Après, Marianne est tombée malade, (anorexie) et chacun accusant l'autre, ce fut l'enfer. Nous eussions dû nous séparer définitivement alors, ça aurait évité des drames. Le souvenir est toujours malheureux : lorsque c'est du bonheur, le coeur se serre de le savoir enfui, et de n'avoir même pas perçu sur l'instant la magie qu'il enfermait, lorsque c'est triste, cela réactive la peine. Peut-être donc suis-je heureuse sans le savoir en ce moment même, dans cette nature sur laquelle j'ai la chance de pouvoir "régner" -donc la protéger- et que sous peu ce souvenir sera douloureux.

Incontestablement, le climat a changé, moins chaud ou plutôt dont la chaleur (accablante l'après midi) est tempérée par la pluie, drue, d'orage, ou, comme hier, fine, parisienne! de la nuit, inhabituelle ici. Les gens disent que de surcroît il n' y a pas eu de véritable hiver cette année. Une seule saison donc, un climat quasi tropical. Est-ce la nature qui ainsi "corrige" le réchauffement climatique ? Du moins ici car il y a des régions où il n'a pas plu depuis des années et où, sous l'implacable soleil que rien n'atténue, tout se meurt, plantes, bêtes et gens. Triste : qu'avons-nous fait de la planète ? 

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