lundi 10 février 2014
Sport, sexisme et totalitarisme.. et des héros oubliés, Tommie Smith, John Carlos..
Les régimes totalitaires ont toujours eu tendance à mettre en avant l'exaltation du sport comme moyen de promouvoir leurs modèles. Dans le cas soviétique, cela va parfois tourner à l'obsession. c'est ainsi qu'un grand nombre de sportifs vont dénoncer les méthodes impitoyables des selectionneurs et entraineurs. Les espoirs repérés dès la maternelle dans les centres sportifs du Parti sont littéralement façonnés pour devenir des "machines à gagner". Paradoxalement moins en URSS que dans les autres pays communistes, notamment en Allemagne de l'Est dont les dirigeants sont obsédés par l'idée de surclasser le frère ouest-allemand. C'est ainsi que le dopage fit des ravages dans les rangs des athlétes de la RDA, particulièrement chez les femmes, nageuses, patineuses de vitesse ou lanceuses du poids, bourrées d'hormones mâles pour gonfler leurs performances. Certaines, gavées de testostérone finiront même par changer de sexe.
On verra aussi des entraineurs mettre enceinte des gymnastes pour que le corps produise un surcroît d'oestrogènes, puis les faire avorter dès la compétition terminée. L'humoriste Pierre Desproges ironisait à l'époque :"Il y a trois sexes en Allemagne de l’Est : homme, femme, et nageuse olympique". Il n'empèche que depuis, beaucoup d'anciens athlétes ont révélé le dopage systématique en RDA, jettant le doute sur les pratiques des autres pays communistes où le secret reste de mise. Il sera même question dans les instances sportives internationales d'invalider toutes les victoires est-allemandes au début des années 2000 avant de finalement rester sur un statu-quo.
Boycotter les jeux olympiques est un bon moyen de marquer les esprits. Ainsi, lors du retour de l'URSS aux Jeux en 1956, les Pays Bas, la Suisse mais aussi l'Espagne franquiste refusérent de participer pour protester contre la répression par le pacte de Varsovie des tentatives de démocratisation hongroises. Le Cambodge, L'Irak, le Liban et bien sûr l'Egypte furent aussi absents, mais cette fois pour protester contre l'intervention franco-britannico-israélienne pour récupérer le canal de Suez nationalisé par le président égyptien Nasser. De même pendant les années 70, de nombreux pays africains ne se rendirent pas aux J.O. pour protester contre la présence de l'Afrique du Sud qui pratiquait à l'époque une politique d'apartheid avec une stricte séparation des noirs et des blancs.
Mais les jeux furent parfois aussi l'objet d'autres évenements dépassant le simple cadre de l'affrontement Est/Ouest. Ainsi, en 1968, lors des jeux de Mexico, les athlètes noirs Tommie Smith et John Carlos, 1er et 3ème du 200 m., lèvent un poing ganté de noir et baissent la tête lors de l'hymne américain pour protester contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis. Suivis par d'autres protestations symboliques d'athlètes de la délégation américaine, cette action spectaculaire aura un grand retentissement dans l'opinion publique.. Et la carrière de Smith et de Carlos fut définitivement achevée !
http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Tommie_Smith
Suite ici :http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/02/a-lheure-ou-beaucoup-sont-scotches-en.html
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