L'affaire de Ligonnès, le charme discret de la bourgeoisie de Province. L'homme qui ne voulait pas être un raté.
Laissez les filles de NantesVenir nous embrasserLes filles de Nantes Sont belles et saventsavent aimer Qu’il fait bon vivre à NantesMarin et bien-aimé..
Voilà des gens qui font en tout points penser aux Duquesnois de "la vie est un long fleuve tranquille".. et un dessous des cartes malencontreusement dévoilé à la plèbe par un écart tout à fait imprévu du père et chef de la tribu. Nés tous deux à Versailles, elle d'une famille de la grande bourgeoise opulente, lui d'aristos mais dans la dèche, le père a fait faillite et n'écoutant que son courage, s'est barré, (puis superbement "refait", longtemps après puisqu'il offrira une Triumph à son fils, "refait" comment, mystère) laissant la mère se débrouiller seule avec les enfants, un seul fils, Xavier, le chouchou, âgé de 10 ans, et deux filles... la mère qui par ailleurs est en hot line avec Jésus, ce sont des choses qui arrivent parfois à des fervents ; la seule originalité de l'histoire pour l'instant est qu'ils se sont fiancés très jeunes, puis lui l'a quittée et elle s'est consolée avec un autre dont elle a un enfant sans l'avoir épousé. Bigre! (Les causes demeurent obscures. Déjà marié? Une piste, qui sait?) Ils se sont donc retrouvés quelques années après.. et c'est reparti, tellement bien qu'elle est enceinte. Comme il le dit à son ami l'écrivain Bruno de Stabenrath : "je prends le lot, la mère, et l'enfant" attitude que celui-ci salue comme généreuse et révolutionnaire, omettant que le second est de lui. Sacré Xavier! Généreuse? Il faudrait peut-être creuser un peu à la lumière de ce qu'on verra ensuite. Les beaux parents sont riches, lui non, mais ambitieux, il a un nom, un désir de revanche peut-être. Une fille mère célibataire, dans ce milieu catholique trad et surtout à l'époque, cela ne se fait pas, mais vraiment pas du tout. La marier, du moins intra muros est quasiment mission impossible, même si elle est jolie. Y a-t-il eu un deal? Que nenni, fî donc? Je demande juste. Une grosse dot pour faire passer le bébé? La curée? (De toutes manières, c'est le cas.) Et go!
Évidemment on pense à Zola...
Peut-être à tort, car ils s'aiment semble-t-il. De sa part à elle, c'est évident. Moins de la sienne. Très vite, comme dit Bruno de Stabenrath, "le DEVOIR CONJUGAL (quel beau mot!) avec Agnès l'ennuie". Cela ne les empêche pas d'avoir trois enfants, ce qui avec le premier qu'il a adopté, constitue une belle famille de trois garçons et une fille. De l'extérieur, ils représentent le couple idéal. Ne ratent jamais une messe, élèvent parfaitement leurs gamins, en fait c'est surtout Agnès qui s'en charge car lui est tout le temps absent et parfois pour d'assez longues périodes, un mois, sans jamais réellement fournir d'explications. Le travail.. Oui mais quel travail? "Je n'ai jamais su exactement ce qu'il faisait" dit Bruno de Stabenenrath en riant. Quand je le lui demandais, il me disait toujours "je t'expliquerai".. Le fait est qu'ils déménagent beaucoup : le Var, les USA (brièvement) et ensuite Nantes. Agnès suit et se résigne. Très vite, il a des aventures. Le sait-elle? Peut-être. Elle est malheureuse, seule, ils tirent le diable par la queue mais de l'extérieur rien n'apparait. Il se veut rassurant. Quand commence-t-il à dilapider l'argent de son héritage à elle ? Sans doute cela commence-t-il assez vite, on peut s'en douter à la lumière de la suite. Elle le lui reprochera, mais plus tard car, comme il se doit, elle n'est pas -totalement- au courant. (!) Et.. elle se défoule sur le net, sous pseudo (mais les IP la trahissent à présent qu'il a fallu chercher).
Et le croirait-on ? Cette dame strictement vêtue, souvent de noir, aux cheveux poivre et sel, ponctuelle, sérieuse et bien sous tout rapports y compris professionnels -dans l'Institution Blanche de Castille, la boîte catho de ses enfants, elle travaille comme "surveillante-femme de ménage-remplaçante de profs absents, maîtresse de caté, les employés sont multifonction!- .. bref cette Madame Lequesnois s'adonne à des sites de rencontre genre "je te plais.com" dans lesquels, en termes crus, elle parle de ses expériences sexuelles à trois, deux hommes et une femme précise-t-elle, très réussies, et s'enquiert de quelqu'un qui voudrait les partager (?) se décrivant comme "pleine de charme" et très sexy. Vrai? Défoulement littéraire? Sur d'autres sites plus soft, elle se plaint de ne plus avoir de relations sexuelles avec son mari, toujours absent, et d'être en manque "de tout", amour, argent, sécurité, dignité. Des lettres de Xavier attestent qu'il sait qu'elle le trompe -mais peut-être pas de cette manière- avec son meilleur ami dit-il. Qui? Mystère. Est-ce vrai? (Ce n'est pas parce qu'il l'écrit que c'est exact!) mais il en souffre peu : sur d'autres, il affirme ne plus l'aimer, ne plus la supporter. Il aurait perdu la foi (du moins la foi "trad" qui est celle d'Agnès) et les bondieuseries de sa femme l'agacent. De droite, militant, colleur d'affiches (sans excès) bien que de tendances mystiques, il pose au libertaire accablé par une punaise.
La boîte qu'il a fondée ne marche toujours pas, les dettes s'accumulent, il emprunte partout, son beau-frère, le mari de sa sœur Christine son indéfectible soutien même à présent, l'aide.. ainsi que... des femmes. Après tout, n'est déjà pas le cas d'Agnès! Séducteur, il garde néanmoins la tête près du bonnet : il les choisit en général riches et généreuses, ce qui ne choque pas son ami Bruno de Stabenrath qui en plaisante. Mais ça finit par un trop gros poisson ou plus exactement poissonne, une femme d'affaire qui n'a pas le profil des autres. Il lui emprunte 50 000 Euros et sans qu'il le sache c'est le début de la dégringolade. Car elle a exigé une reconnaissance de dette. Amoureuse, oui, mais femme d'affaires, aussi. Et elle a raison. "Mais il a dû il y en avoir bien d'autres qui ne se sont pas faites connaitre" observe son ami en riant. Un brouteur ? Agnès sait-elle ses infidélités? sans doute. Mais leur nature spéciale? Mystère. Est-ce la raison de son mal être? Car si elle aussi batifole (et apparemment sans tabous!) comment reprocher ses aventures à Xavier.. si ce ne sont que des aventures? (Et d'autre part ce qu'elle écrit est peut-être faux.) Il fait ce qu'il veut (avec mon argent précise-t-elle sur un site, longtemps après), ne lui rend pas de comptes ou à peine mais à un moment il ne pourra plus lui cacher sa, LEUR déconfiture.
Cela évoque Jacques Heusèle, (lien) lui aussi notable de province qui a caché à sa femme ses revenus et des éléments de sa vie bien plus graves (pédophilie) qu'elle n'a découvert qu'après sa mort, violente, n'ayant jamais eu accès à leurs comptes bancaires. Apparemment, dans ces couples comme dans beaucoup de couples bourgeois, l'épouse, à la fois exploitée et infantilisée, est totalement sous la coupe du mari, sans que rien n'apparaisse si tout va bien. C'est ce que j'appellerais la délinquance économique des hommes mariés, plus fréquente mais moins pointée que les violences conjugales. Il y a plusieurs manières de frapper. Par les poings et par le vol.
Donc si on résume, dans ce "couple idéal et traditionnel catho" cité en exemple, la femme s'épuise, bosse -un travail rien moins qu'aristocratique-, élève les enfants, et le mari se ballade, la trompe, la pompe financièrement et exploite ses maîtresses pour tenir le rang. Un couple idéal en effet. Les termes à présent résonnent de manière sinistre.
Mais cela ne suffit pas. Son entreprise décidément ne rapportant toujours rien, les dettes augmentent et ils s'enlisent (car malgré tout, pour la galerie, ils maintiennent une façade, belle maison -loyer conséquent-, boîtes privées, sorties..) Il va falloir tôt ou tard payer l'addition? Il le sait mais ne veut pas le savoir. C'est un être dédoublé, clivé, comme beaucoup d'hommes violents ou escrocs qui à l'extérieur donnent l'image de parfaits. Reste l'angoisse, diffuse. La maîtresse (une des ses?) femme d'affaires à qui il a prêté 50000 E et avec laquelle il a rompu de manière assez mufle (pour une autre? s'est-elle aperçue alors qu'elle avait été manipulée, volée?).. bref, elle réclame son argent... au moment même où il lui en demande encore et cette fois, masque tombé (à moins que ce n'en soit un autre?) en l'implorant (je n'ai d'autre solution que mettre le feu à la maison et me tuer écrit-il). Et là, le personnage se dévoile, cette fois, en pleine lumière : il la menace, exige plus encore.. ("non seulement je ne te rembourserai pas mais ce serait bien que tu me prête encore de l'argent") ; il est passé de l'autre côté, le gentleman s'est fait (ou révélé) mac et truand. (Du reste c'est elle qui ira porter plainte après le drame de peur d'y passer elle aussi.) De Ligonnès possède à fond cette faculté de certains délinquants ou criminels de pouvoir agir et immédiatement oublier ce qu'ils ont fait, de cliver leurs actes de sorte qu'ils peuvent parfaitement éprouver une colère noire et sincère ! contre leur victime.. en lieu et place de la culpabilité et de la honte de leur forfaiture. Ils déshumanisent leurs proies; cela n'apparait cependant que lorsqu'elles lèvent la tête. Sortir de la case où il les avait enfermées est inattendu et inacceptable : la femme violée devient une "pute", la femme escroquée une garce vindicative sordide etc.. Il ne va pas se laisser "avoir"! Il lui a emprunté 50000 Euros, promettant de les lui rendre? Il ne le sait plus, ça ne l'intéresse pas, c'est elle qui l'a trahi (elle a osé lancer une procédure qu'à tout coups elle va gagner) et elle va le payer. Il est chrétien fervent? Cela ne lui semble pas contradictoire. Narcissique? Sans doute. Égocentrique? C'est évident. Lui seul vaut la peine. De vivre? En un sens. Il se décrit comme intelligent et équilibré comme peu le sont (!) -sa sœur confirme, même à présent!- mais ajoute-t-il, "le fait est là"... (!) Il reconnaît cependant son complexe de supériorité -justifié- (!) etc.. Un cas? Non, pas chez les maris cogneurs et/ou exploiteurs auxquels on peut le rapprocher, souvent soutenus contre toute évidence par une nombreuse famille. Son éducation, seul garçon d'une fratrie féminine sans père, qui se montre envers lui d'une indulgence qui laisse pantois est un signe, banal. Il n'est pas habitué à ce qu'on lui résiste, à ce qu'on lui demande des compte, que l'on exige son dû, qu'on le culpabilise. En ces cas, c'est la fureur: le séducteur aimable fait place au délinquant, mac et escroc.
Pour l'heure, tout s'écroule, la résistance de sa dernière pourvoyeuse, le procès qui menace, les dettes encore et toujours, il le sait, le piteux finale n'est pas loin. Le soutien absolu des siens n'a pas suffi à le remettre à flot, tant psychologiquement que financièrement. Il va perdre la face (comme son père), salir son nom. Dans son idéologie qui a mis la réussite sociale et matérielle et paradoxalement le conformisme (!) au point le plus haut (et qu'ils soient catho apparemment n'y change rien), il est un raté et de ça il n'est pas question. Comme beaucoup de narcissiques, il veut plier les faits en sa faveur. Or, sous la carapace de lord, il n'y a plus rien qu'un homme entretenu, réduit à quémander .. (et cette fois non seulement éconduit, mais poursuivi en justice.) Cela ne le gênait pas tant que l'omerta régnait, ce fervent chrétien comme beaucoup de bourgeois vit pour la façade et en oublie lui-même les sordides coulisses. Mais à présent qu'il sent venir le dévoilement, le regard de mépris d'Agnès bafouée, pillée, de ses enfants, de ses amis, de tous.. et même (?) peut-être de ses sœurs, à présent qu'il sent que ceux qu'il exploite sans le moindre scrupule vont à leur tour le mépriser, que l'affaire va être livrée aux recherches des policiers, des tribunaux, son passé fouillé, le verrou saute. Cette fois, cet homme tant aimé -surtout des femmes- et qui trouvait cet amour parfaitement naturel est un homme seul. A qui peut-il avouer cette déchéance qu'il cache si bien d'habitude et surtout la manière dont il a tenté d'y faire face? Mais il n'est pas comme le vulgaire qui accepte les échecs. Et il prépare sa sortie, en beauté, sans se hâter. Il a un plan..
.. renoue contact avec des anciennes maîtresses -dont l'une à l'étranger-, leur expose son fameux scénar de polar bouffon.. (il doit être exfiltré à l'étranger par les services secrets américains car il est un témoin clé dans une affaire de trafic de drogue de la plus haute importance! histoire totalement loufoque, mais sa famille s'y accroche avec le plus grand sérieux.) L'une des belles mord-elle aussi? Cela se peut. -Comme beaucoup de personnalité de ce type, il possède un don, une faculté de persuasion hors norme, ahurissante, il faut entendre sa sœur qui semble raisonnée, posée, rapporter en souriant, sans ciller, la fable qu'il leur a servie sur les services secrets, l’œil fixant la ligne bleue des Vosges.- Puis, il achète des outils de jardinage (!) de la chaux, de la toile de chantier, du ciment. Récupère les médicaments de son père qui vient de décéder. Un geste calculé, à froid croirait-on. Et on sait la suite.
Il a prévu sa cavale. Cet homme clivé, à la fois spontané et étonnamment calculateur et organisé, cet homme qui a dilapidé l'argent de sa femme -et celui de bien d'autres-, conduit les siens à la ruine.. tient pourtant une comptabilité quasi maniaque des dépenses de la famille, comptant par exemple.. combien les enfants "lui" ont coûté depuis leur naissance (!) colligeant les coûts de chacun, (proteste-t-il si l'un outrepasse ce qu'il lui impartit?)... cet homme qui cependant n'a pas su faire tourner une entreprise assez modeste.. a sans doute préparé sa fuite, méthodiquement, comme tout (mais là il va réussir), de l'argent, des faux pap, un point de chute.. et surtout mitonné ce scénario burlesque pour ne pas perdre la face.. scénar qui cependant fonctionne (pour sa mère et ses sœurs.. mais peut-être aussi pour d'autres). Peu après la tuerie, il a le temps croit-il et il a raison, les corps sont enfouis profond, encoconnés dans plusieurs sacs de plastique et saupoudrés de chaux, sous plusieurs couches de gravats et de toile, les formalités sont réglées, il a résilié les baux, vidé les chambres de ses deux fils aînés, averti les écoles et l'employeur d'Agnès, clôturés les comptes.. ils sont à l'étranger point.. Cela aurait pu passer pendant des années à Paris, dans une grande ville. Pas à Nantes où les fenêtres ont des yeux et des oreilles, où il sont des notables que l'on fréquente ne serait-ce que dans la rue en promenant le chien. Pas avec une femme dévouée qui n'a jamais été absente ni en retard à son travail une seule fois et qui soudain, après deux coup de fil d'ailleurs contradictoires et une lettre, se volatilise. Cela passe.. mais dix jours seulement, baste, c'est plus qu'il ne lui en faut. Il se paie le luxe d'une petite virée pour décompresser, (ça a été dur!!) une journée dans un bon hôtel où il drague la patronne encore émue, puis c'est le Var et c'est fini. Pas trop loin d'un port. Il est enfin libre. Problème réglé. Les siens ne sauront jamais quel homme il était, et sa mère et ses sœurs ne croiront jamais l'évidence, de ce côté là, il est tranquille.. Enfin libre, sans Agnès et les enfants qui vont avec. D'une grande candeur elle aussi au début, mais ayant vécu au quotidien ses mensonges, ses trahisons et ses dérobades, elle l'avait sans doute dévoilé. Le mépris et la rancune couvaient. Se doutait-elle de ce qui allait se passer? Oui. Elle dit à une amie peu avant sa mort "priez pour moi, je vais en avoir besoin.." .. la même à laquelle par mail elle s'était ouverte sur la dilapidation totale de son argent par son mari (qu'elle n'avait découverte, du moins dans toute son ampleur, que depuis peu; apparemment, il avait réussi à la lui cacher en partie.) A-t-elle accepté cette mort? Un prêtre aussi ne "s'étonne pas" du dénouement, mais il refuse d'en dire plus, secret de la confession.
Christine de Ligonnès, avec un attachement émouvant, d'une voix enfantine, nette et maniérée à la fois, un regard brillant "entendu" comme si elle parlait à Xavier qui met mal à l'aise, expose benoîtement l'histoire de l'agent infiltré, elle y croit, ainsi que son mari, absolument : il est innocent, le crime est un montage, les corps ne sont pas ceux de la famille, les poids ne correspondent pas, les tailles non plus.. (leur avocat lui même semble plus circonspect, voire un peu em) d'ailleurs on ne lui a pas permis ni à elle ni à sa famille de voir les dépouilles, ce qui est un signe etc.. sans s'apercevoir que si réellement il avait été exfiltré selon un scénar mettant en scène la mort de toute sa famille et implicitement la sienne, le fait même d'écrire une lettre où il l'annonce benoîtement à tous est absurde.. et le fait pour elle, fût-ce pour le défendre bec et ongles, de claironner sur tous les écrans qu'il est toujours en vie ainsi que les siens! l'est encore davantage : comme exfiltration, on a connu mieux ! ainsi tous les méchants ultra puissants à leurs trousses sauront qu'ils vivent toujours et n'auront plus qu'à lancer leurs limiers et leurs tueurs pour finir le job.
Suite : http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/02/la-delinquance-maritale-vol-escroquerie.html
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Évidemment on pense à Zola...
Peut-être à tort, car ils s'aiment semble-t-il. De sa part à elle, c'est évident. Moins de la sienne. Très vite, comme dit Bruno de Stabenrath, "le DEVOIR CONJUGAL (quel beau mot!) avec Agnès l'ennuie". Cela ne les empêche pas d'avoir trois enfants, ce qui avec le premier qu'il a adopté, constitue une belle famille de trois garçons et une fille. De l'extérieur, ils représentent le couple idéal. Ne ratent jamais une messe, élèvent parfaitement leurs gamins, en fait c'est surtout Agnès qui s'en charge car lui est tout le temps absent et parfois pour d'assez longues périodes, un mois, sans jamais réellement fournir d'explications. Le travail.. Oui mais quel travail? "Je n'ai jamais su exactement ce qu'il faisait" dit Bruno de Stabenenrath en riant. Quand je le lui demandais, il me disait toujours "je t'expliquerai".. Le fait est qu'ils déménagent beaucoup : le Var, les USA (brièvement) et ensuite Nantes. Agnès suit et se résigne. Très vite, il a des aventures. Le sait-elle? Peut-être. Elle est malheureuse, seule, ils tirent le diable par la queue mais de l'extérieur rien n'apparait. Il se veut rassurant. Quand commence-t-il à dilapider l'argent de son héritage à elle ? Sans doute cela commence-t-il assez vite, on peut s'en douter à la lumière de la suite. Elle le lui reprochera, mais plus tard car, comme il se doit, elle n'est pas -totalement- au courant. (!) Et.. elle se défoule sur le net, sous pseudo (mais les IP la trahissent à présent qu'il a fallu chercher).
Et le croirait-on ? Cette dame strictement vêtue, souvent de noir, aux cheveux poivre et sel, ponctuelle, sérieuse et bien sous tout rapports y compris professionnels -dans l'Institution Blanche de Castille, la boîte catho de ses enfants, elle travaille comme "surveillante-femme de ménage-remplaçante de profs absents, maîtresse de caté, les employés sont multifonction!- .. bref cette Madame Lequesnois s'adonne à des sites de rencontre genre "je te plais.com" dans lesquels, en termes crus, elle parle de ses expériences sexuelles à trois, deux hommes et une femme précise-t-elle, très réussies, et s'enquiert de quelqu'un qui voudrait les partager (?) se décrivant comme "pleine de charme" et très sexy. Vrai? Défoulement littéraire? Sur d'autres sites plus soft, elle se plaint de ne plus avoir de relations sexuelles avec son mari, toujours absent, et d'être en manque "de tout", amour, argent, sécurité, dignité. Des lettres de Xavier attestent qu'il sait qu'elle le trompe -mais peut-être pas de cette manière- avec son meilleur ami dit-il. Qui? Mystère. Est-ce vrai? (Ce n'est pas parce qu'il l'écrit que c'est exact!) mais il en souffre peu : sur d'autres, il affirme ne plus l'aimer, ne plus la supporter. Il aurait perdu la foi (du moins la foi "trad" qui est celle d'Agnès) et les bondieuseries de sa femme l'agacent. De droite, militant, colleur d'affiches (sans excès) bien que de tendances mystiques, il pose au libertaire accablé par une punaise.
La boîte qu'il a fondée ne marche toujours pas, les dettes s'accumulent, il emprunte partout, son beau-frère, le mari de sa sœur Christine son indéfectible soutien même à présent, l'aide.. ainsi que... des femmes. Après tout, n'est déjà pas le cas d'Agnès! Séducteur, il garde néanmoins la tête près du bonnet : il les choisit en général riches et généreuses, ce qui ne choque pas son ami Bruno de Stabenrath qui en plaisante. Mais ça finit par un trop gros poisson ou plus exactement poissonne, une femme d'affaire qui n'a pas le profil des autres. Il lui emprunte 50 000 Euros et sans qu'il le sache c'est le début de la dégringolade. Car elle a exigé une reconnaissance de dette. Amoureuse, oui, mais femme d'affaires, aussi. Et elle a raison. "Mais il a dû il y en avoir bien d'autres qui ne se sont pas faites connaitre" observe son ami en riant. Un brouteur ? Agnès sait-elle ses infidélités? sans doute. Mais leur nature spéciale? Mystère. Est-ce la raison de son mal être? Car si elle aussi batifole (et apparemment sans tabous!) comment reprocher ses aventures à Xavier.. si ce ne sont que des aventures? (Et d'autre part ce qu'elle écrit est peut-être faux.) Il fait ce qu'il veut (avec mon argent précise-t-elle sur un site, longtemps après), ne lui rend pas de comptes ou à peine mais à un moment il ne pourra plus lui cacher sa, LEUR déconfiture.
Cela évoque Jacques Heusèle, (lien) lui aussi notable de province qui a caché à sa femme ses revenus et des éléments de sa vie bien plus graves (pédophilie) qu'elle n'a découvert qu'après sa mort, violente, n'ayant jamais eu accès à leurs comptes bancaires. Apparemment, dans ces couples comme dans beaucoup de couples bourgeois, l'épouse, à la fois exploitée et infantilisée, est totalement sous la coupe du mari, sans que rien n'apparaisse si tout va bien. C'est ce que j'appellerais la délinquance économique des hommes mariés, plus fréquente mais moins pointée que les violences conjugales. Il y a plusieurs manières de frapper. Par les poings et par le vol.
Donc si on résume, dans ce "couple idéal et traditionnel catho" cité en exemple, la femme s'épuise, bosse -un travail rien moins qu'aristocratique-, élève les enfants, et le mari se ballade, la trompe, la pompe financièrement et exploite ses maîtresses pour tenir le rang. Un couple idéal en effet. Les termes à présent résonnent de manière sinistre.
Mais cela ne suffit pas. Son entreprise décidément ne rapportant toujours rien, les dettes augmentent et ils s'enlisent (car malgré tout, pour la galerie, ils maintiennent une façade, belle maison -loyer conséquent-, boîtes privées, sorties..) Il va falloir tôt ou tard payer l'addition? Il le sait mais ne veut pas le savoir. C'est un être dédoublé, clivé, comme beaucoup d'hommes violents ou escrocs qui à l'extérieur donnent l'image de parfaits. Reste l'angoisse, diffuse. La maîtresse (une des ses?) femme d'affaires à qui il a prêté 50000 E et avec laquelle il a rompu de manière assez mufle (pour une autre? s'est-elle aperçue alors qu'elle avait été manipulée, volée?).. bref, elle réclame son argent... au moment même où il lui en demande encore et cette fois, masque tombé (à moins que ce n'en soit un autre?) en l'implorant (je n'ai d'autre solution que mettre le feu à la maison et me tuer écrit-il). Et là, le personnage se dévoile, cette fois, en pleine lumière : il la menace, exige plus encore.. ("non seulement je ne te rembourserai pas mais ce serait bien que tu me prête encore de l'argent") ; il est passé de l'autre côté, le gentleman s'est fait (ou révélé) mac et truand. (Du reste c'est elle qui ira porter plainte après le drame de peur d'y passer elle aussi.) De Ligonnès possède à fond cette faculté de certains délinquants ou criminels de pouvoir agir et immédiatement oublier ce qu'ils ont fait, de cliver leurs actes de sorte qu'ils peuvent parfaitement éprouver une colère noire et sincère ! contre leur victime.. en lieu et place de la culpabilité et de la honte de leur forfaiture. Ils déshumanisent leurs proies; cela n'apparait cependant que lorsqu'elles lèvent la tête. Sortir de la case où il les avait enfermées est inattendu et inacceptable : la femme violée devient une "pute", la femme escroquée une garce vindicative sordide etc.. Il ne va pas se laisser "avoir"! Il lui a emprunté 50000 Euros, promettant de les lui rendre? Il ne le sait plus, ça ne l'intéresse pas, c'est elle qui l'a trahi (elle a osé lancer une procédure qu'à tout coups elle va gagner) et elle va le payer. Il est chrétien fervent? Cela ne lui semble pas contradictoire. Narcissique? Sans doute. Égocentrique? C'est évident. Lui seul vaut la peine. De vivre? En un sens. Il se décrit comme intelligent et équilibré comme peu le sont (!) -sa sœur confirme, même à présent!- mais ajoute-t-il, "le fait est là"... (!) Il reconnaît cependant son complexe de supériorité -justifié- (!) etc.. Un cas? Non, pas chez les maris cogneurs et/ou exploiteurs auxquels on peut le rapprocher, souvent soutenus contre toute évidence par une nombreuse famille. Son éducation, seul garçon d'une fratrie féminine sans père, qui se montre envers lui d'une indulgence qui laisse pantois est un signe, banal. Il n'est pas habitué à ce qu'on lui résiste, à ce qu'on lui demande des compte, que l'on exige son dû, qu'on le culpabilise. En ces cas, c'est la fureur: le séducteur aimable fait place au délinquant, mac et escroc.
Pour l'heure, tout s'écroule, la résistance de sa dernière pourvoyeuse, le procès qui menace, les dettes encore et toujours, il le sait, le piteux finale n'est pas loin. Le soutien absolu des siens n'a pas suffi à le remettre à flot, tant psychologiquement que financièrement. Il va perdre la face (comme son père), salir son nom. Dans son idéologie qui a mis la réussite sociale et matérielle et paradoxalement le conformisme (!) au point le plus haut (et qu'ils soient catho apparemment n'y change rien), il est un raté et de ça il n'est pas question. Comme beaucoup de narcissiques, il veut plier les faits en sa faveur. Or, sous la carapace de lord, il n'y a plus rien qu'un homme entretenu, réduit à quémander .. (et cette fois non seulement éconduit, mais poursuivi en justice.) Cela ne le gênait pas tant que l'omerta régnait, ce fervent chrétien comme beaucoup de bourgeois vit pour la façade et en oublie lui-même les sordides coulisses. Mais à présent qu'il sent venir le dévoilement, le regard de mépris d'Agnès bafouée, pillée, de ses enfants, de ses amis, de tous.. et même (?) peut-être de ses sœurs, à présent qu'il sent que ceux qu'il exploite sans le moindre scrupule vont à leur tour le mépriser, que l'affaire va être livrée aux recherches des policiers, des tribunaux, son passé fouillé, le verrou saute. Cette fois, cet homme tant aimé -surtout des femmes- et qui trouvait cet amour parfaitement naturel est un homme seul. A qui peut-il avouer cette déchéance qu'il cache si bien d'habitude et surtout la manière dont il a tenté d'y faire face? Mais il n'est pas comme le vulgaire qui accepte les échecs. Et il prépare sa sortie, en beauté, sans se hâter. Il a un plan..
.. renoue contact avec des anciennes maîtresses -dont l'une à l'étranger-, leur expose son fameux scénar de polar bouffon.. (il doit être exfiltré à l'étranger par les services secrets américains car il est un témoin clé dans une affaire de trafic de drogue de la plus haute importance! histoire totalement loufoque, mais sa famille s'y accroche avec le plus grand sérieux.) L'une des belles mord-elle aussi? Cela se peut. -Comme beaucoup de personnalité de ce type, il possède un don, une faculté de persuasion hors norme, ahurissante, il faut entendre sa sœur qui semble raisonnée, posée, rapporter en souriant, sans ciller, la fable qu'il leur a servie sur les services secrets, l’œil fixant la ligne bleue des Vosges.- Puis, il achète des outils de jardinage (!) de la chaux, de la toile de chantier, du ciment. Récupère les médicaments de son père qui vient de décéder. Un geste calculé, à froid croirait-on. Et on sait la suite.
Il a prévu sa cavale. Cet homme clivé, à la fois spontané et étonnamment calculateur et organisé, cet homme qui a dilapidé l'argent de sa femme -et celui de bien d'autres-, conduit les siens à la ruine.. tient pourtant une comptabilité quasi maniaque des dépenses de la famille, comptant par exemple.. combien les enfants "lui" ont coûté depuis leur naissance (!) colligeant les coûts de chacun, (proteste-t-il si l'un outrepasse ce qu'il lui impartit?)... cet homme qui cependant n'a pas su faire tourner une entreprise assez modeste.. a sans doute préparé sa fuite, méthodiquement, comme tout (mais là il va réussir), de l'argent, des faux pap, un point de chute.. et surtout mitonné ce scénario burlesque pour ne pas perdre la face.. scénar qui cependant fonctionne (pour sa mère et ses sœurs.. mais peut-être aussi pour d'autres). Peu après la tuerie, il a le temps croit-il et il a raison, les corps sont enfouis profond, encoconnés dans plusieurs sacs de plastique et saupoudrés de chaux, sous plusieurs couches de gravats et de toile, les formalités sont réglées, il a résilié les baux, vidé les chambres de ses deux fils aînés, averti les écoles et l'employeur d'Agnès, clôturés les comptes.. ils sont à l'étranger point.. Cela aurait pu passer pendant des années à Paris, dans une grande ville. Pas à Nantes où les fenêtres ont des yeux et des oreilles, où il sont des notables que l'on fréquente ne serait-ce que dans la rue en promenant le chien. Pas avec une femme dévouée qui n'a jamais été absente ni en retard à son travail une seule fois et qui soudain, après deux coup de fil d'ailleurs contradictoires et une lettre, se volatilise. Cela passe.. mais dix jours seulement, baste, c'est plus qu'il ne lui en faut. Il se paie le luxe d'une petite virée pour décompresser, (ça a été dur!!) une journée dans un bon hôtel où il drague la patronne encore émue, puis c'est le Var et c'est fini. Pas trop loin d'un port. Il est enfin libre. Problème réglé. Les siens ne sauront jamais quel homme il était, et sa mère et ses sœurs ne croiront jamais l'évidence, de ce côté là, il est tranquille.. Enfin libre, sans Agnès et les enfants qui vont avec. D'une grande candeur elle aussi au début, mais ayant vécu au quotidien ses mensonges, ses trahisons et ses dérobades, elle l'avait sans doute dévoilé. Le mépris et la rancune couvaient. Se doutait-elle de ce qui allait se passer? Oui. Elle dit à une amie peu avant sa mort "priez pour moi, je vais en avoir besoin.." .. la même à laquelle par mail elle s'était ouverte sur la dilapidation totale de son argent par son mari (qu'elle n'avait découverte, du moins dans toute son ampleur, que depuis peu; apparemment, il avait réussi à la lui cacher en partie.) A-t-elle accepté cette mort? Un prêtre aussi ne "s'étonne pas" du dénouement, mais il refuse d'en dire plus, secret de la confession.
Christine de Ligonnès, avec un attachement émouvant, d'une voix enfantine, nette et maniérée à la fois, un regard brillant "entendu" comme si elle parlait à Xavier qui met mal à l'aise, expose benoîtement l'histoire de l'agent infiltré, elle y croit, ainsi que son mari, absolument : il est innocent, le crime est un montage, les corps ne sont pas ceux de la famille, les poids ne correspondent pas, les tailles non plus.. (leur avocat lui même semble plus circonspect, voire un peu em) d'ailleurs on ne lui a pas permis ni à elle ni à sa famille de voir les dépouilles, ce qui est un signe etc.. sans s'apercevoir que si réellement il avait été exfiltré selon un scénar mettant en scène la mort de toute sa famille et implicitement la sienne, le fait même d'écrire une lettre où il l'annonce benoîtement à tous est absurde.. et le fait pour elle, fût-ce pour le défendre bec et ongles, de claironner sur tous les écrans qu'il est toujours en vie ainsi que les siens! l'est encore davantage : comme exfiltration, on a connu mieux ! ainsi tous les méchants ultra puissants à leurs trousses sauront qu'ils vivent toujours et n'auront plus qu'à lancer leurs limiers et leurs tueurs pour finir le job.
Suite : http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/02/la-delinquance-maritale-vol-escroquerie.html
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LE DOSSIER "LES HOMMES VIOLENTS.. MAIS AUSSI
EXPLOITEURS, ESCROCS" -CE DONT ON NE PARLE JAMAIS-
OU "LES MACS NE SONT PAS TOUS CEUX QUE L'ON CROIT"
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