jeudi 2 janvier 2014

La pédophilie.. côté jardin (!). Des "lieux de vie" pas comme les autres (!)




 Préoccupant, isn'it? Analyse sous forme d'un constat que l'on aimerait bien oublier...

L'idéologie parfois opère des mouvements de pendule du zéro à l'infini. Ce fut le cas après 68 -ici en 73 particulièrement, date de l'anecdote qui va suivre-. Shit -un peu- ou plus -mais ici ce n'est pas le cas- plaisir, liberté, culture, mise à mal des valeurs dites "bourgeoises", tolérance et respect des différences, refus de l'exclusion de ceux qui sont en échec -ici scolaire- voilà le contexte. Jardin ensoleillé.

C'est là que j'ai côtoyé un de ces personnages (dans le cadre d'un "lycée" parallèle par ailleurs fort intéressant qui avait la particularité d'accueillir à la fois des jeunes -11 à 18 ans- en échec, d'autres, perfect et également lorsque c'était possible, des handicapés même lourds, autistes parfois violents..  bref tous ceux dont personne ne voulait, expérience pédagogique passionnante -et souvent réussie-).. J'y ai donc rencontré un .. comment dire? pour simplifier, disons membre de notre "fan club", personnage sympathique, toujours disponible, cultivé, bien disant et surtout bien introduit socialement.. toujours prêt à rendre service -il jouait le rôle de ce que dans un établissement normal on appellerait un "pion" ou un répétiteur car il n'était pas enseignant de profession mais médecin !-... dont il fut clair et très vite qu'il était dans cette "mouvance", c'est à dire.. un pédophile, probablement acté (non violent c'est sûr, enfin si l'on peut dire.. disons qu'il n'était pas le violeur sadique que l'on peut imaginer.. mais violeur tout de même)... et je fus la seule à m'interroger puis à m'insurger, au début soft, ensuite fortement -et ouvertement-. 

L'idée était en effet la liberté -mal comprise-, y compris et surtout sexuelle, y compris et surtout celle des "enfants" (!) qui n'étaient pas comme Freud l'avait bien dénoncé des "êtres innocents sans pulsions sexuelles" etc etc.. Complexe d’œdipe, Reich et tout le bazar, révolte contre le carcan bourgeois qui bla bla .. les broyait  ainsi que tous, l'inversion (presque!) des valeurs.. enfin un fatras agité formé d'atomes différents et opposés tournant en spins rapides.. et, certes gentiment, j'ai été plus ou moins traitée de réac, coincée -de ce que vous pensez, les philosophes, toujours des emmerdeurs rabat joie-. Je précise que le "cas" n'était pas général bien au contraire et que les collègues étaient sans histoires aucune.. mais il y avait "celui-là", un seul, -du reste "extérieur" à l'équipe mais révéré en raison de son aura, de son "job".. et de son âge, nettement plus âgé que nous- un donc qui ouvertement, "aimait" les enfants et ne s'en cachait pas, je veux dire des sixièmes, cinquièmes et quatrièmes -11 à 13 ans- après ça ne l'intéressait plus... le milieu des parents était intello bourge ou artiste, parfois fort connus -désireux de faire profiter à leur gosses de la liberté dont eux avaient été privés dans l'enfance etc-.. Et oui. Il n'y a jamais eu de plainte à ma connaissance -mais je suis partie au bout d'un an.-

Le cas n'est pas unique. Des établissements? Je l'ignore, mais, pire, des "lieux de vie" -comme on disait-, insoupçonnables, le Coral par exemple (ou d'autres que significativement je ne peux pas citer, ayant été menacée-harcelée après un signalement et un article pourtant soft... menaces suivies d'effet -simple geste de vandalisme sans gravité mais bon...-) furent par la suite impliqués dans des affaires -certes bien pires- sans que même des gens y compris "engagés", parfois du bled même où ils s'étaient installés, ne réagissent beaucoup, refusant parfois de croire l'évidence. Même après le/s procès. L'argent aplanit parfois et ceux-là n'en manquent pas.

 

 Dans un domaine plus restreint, quasi anecdotique, on pouvait voir bien avant cette époque, un "prof" de gym -lesbienne affichée type camionneur, soit mais attirée par de très jeunes filles- entourée d'une cour de gamines de 11 à 13 ans avec une ou plusieurs "favorites" sans que dans le collège ni même parmi les instances dont elle relevait -Mairie, association sportive..- il n'y ait un murmure. Là aussi je me suis -faiblement- insurgée -à 16 ans, je n'étais pas en position de le faire d'autant que je n'avais jamais été en cause perso- sans que personne, y compris parmi des gens particulièrement can't, droite trad, église.. ou au contraire engagés gauche humaniste voire coco.. ne relève la balle. Par la suite, il fallut une plainte d'un parent (enfin!) pour qu'elle soit, non renvoyée (!) mais plus ou moins blâmée et qu'il lui soit retiré la responsabilité d'un groupe sportif qu'elle pilotait avec un dévouement exemplaire. C'est tout. Fini ? Non. 

Lorsque récemment (40 ans après) je fis état de l'affaire, légèrement, au cours d'une conversation comme simple anecdote* (!), je reçus une sorte de camouflet soft un peu ironique-condescendant sur le même modèle qu'autrefois (rien de changé!) dans le style "ô les bruits, les fameux "bruits" qui courraient.. on en a dit beaucoup ! et beaucoup plus qu'elle n'avait fait.." et "on" tourna aussitôt les talons : l'omerta, 40 ans après, toujours! Admirons le "beaucoup PLUS", attirude (je laisse) typique des agresseurs et de leurs défenseurs se targuant, avec une inénarrable indécence, systématiquement.. de ce qu'ils N'ONT PAS FAIT pour justifier CE QU'ILS ONT FAIT. Ils n'ont agressé -non, "agi", c'est mieux, qu'UNE -ou DEUX- fois, pas de quoi en faire un flan.. voire QUELQUES FOIS, ce n'est toujours pas la mer à boire.. Ou bien ils n'ont pas été violents, donc ce n'est pas si grave.. ou ils l'ont été, oui, mais si peu.. et enfin ils n'ont pas tué etc.. Tous les agressés sexuels connaissent ce type de justification.. qu'ils reçoivent comme autant de gifles à la figure. Il faudrait presque remercier les agresseurs de ne pas avoir violé, les violeurs de ne pas avoir tué, les tortionnaires de ne pas avoir tué, les tueurs de ne pas avoir torturé etc.. 

* Elle est comique. Ayant été au cours d'un voyage, provisoirement, à ma demande- intégrée dans le groupe comme mono en second, il n'y avait pas de chambre prévue pour moi et l'excellent prof qui chapeautait la sortie me dit en toute candeur de ne pas me tracasser, il n'était pas question à 16 ans de me faire dormir au dortoir des élèves -filles et garçons- on me logerait dans la même chambre que Mademoiselle [..] (!) Je répondis un peu trop vite.. et sans doute un peu trop fort.. que "dormir avec les élèves ne me gênait pas DU TOUT mais vraiment PAS DU TOUT".. Croyant me mettre à l'aise, il insista "mais on ne peut pas te mettre avec des gamins de 14 ans voyons".. (!) mais son adjointe, m'ayant jeté un coup d’œil amusé, trancha net : "On lui trouvera une chambre perso, c'est tout..." Je lui en fus éternellement reconnaissante.. mais enfin PAS UN MOT NE FUT PRONONCÉ. Omerta, qui perdure -à demi- 40 ans après.

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