http://www.groupeinfoasiles.org/allfiles/revuedepresse/130330ArticleACAT%5B1%5D_NicoleMaillard.pdf
LES MURS DE L'ASILE OU LA LENTE
DÉGRADATION DE L’ÊTRE
Il me souvient avoir vu à Sainte Anne des "malades" qui étaient là parfois depuis des années.. sans que rien ne semble le justifier : des encombrants, surtout des encombrantes.. mêlées à des psychotiques graves (dangereux? peut-être mais ils étaient tous "out" avec les médicaments qu'on leur imposait comme aux autres : tous les matins, c'était la queue, l'infirmière distribuait la "manne" à tous -et vérifiait qu'ils l'avaient bien avalée- y compris à ceux qui semblaient là essentiellement par commodité -c'est à dire celle de leur famille-).. médicaments auxquels ils devenaient accro.. et que parfois ils réclamaient à corps et à cri (tel celui qui, arrivé des urgences dans la nuit, hurlait et suppliait l'infirmière de lui donner du "tranxène" X -je ne sais plus la dose mais elle était si énorme que la jeune femme refusait- spectacle inoubliable de ce type se traînant à ses pieds pour "en" avoir "s'il vous plaît, juste un"..)
Aucun médecin, si ce n'est le mardi je crois, un jet-psy ; enfermé dans une cage de verre -à l'entrée-, il "recevait"... les soignants, jamais les "malades" et ne se risquait jamais dans les couloirs, d'une saleté innommable. Il me souvient aussi d'une toute jeune fille qui venait de perdre ses parents et que personne dans sa famille ne se s'était souciée de recueillir.. échouée là depuis trois mois (dépressive! tu m'étonnes!) .. jusqu'à quand?.. Du dévouement de certaines infirmières ou simples aides-soignantes, -pas toutes-... et surtout de l'état de crasse du lieu, -vétuste-. Car dans le même service, il y avait aussi des trisomiques dont l'un, un peu obsédé sexuel était aussi encoprétique (!).. Et, de ceux que l'on pouvait redouter, des alcooliques en désintox souvent très jeunes, formant un clan à part que même les soignants n'osaient parfois pas contrer : ils s'étaient appropriés la télécommande, objet fondamental en HP, et contraignaient les autres à suivre leurs propres chaînes. Un seul changement eût généré une émeute, mais parfois ils n'étaient pas d'accord entre eux -et c'était leur "chef" -une toute jeune femme très violente- qui décidait sans appel. Elle pouvait passer de la cordialité la plus touchante -ou embarrassante- ("tu es super, tu comprends tout sans qu'on t'explique, des gens comme toi etc..) à l'agressivité sans transition, comme la plupart, selon les médicaments qu'ils avaient pris.. Il y avait aussi quelques "simples d'esprit" aussi (mais l'étaient-ils avant?) dont l'un, gentil et aimé de tous, aidait parfois les aides soignantes à nettoyer le/s trisomique/s.. mais qui avait la funeste habitude, lorsqu'une femme récemment admise lui plaisait, de venir dans la nuit (les hommes et les femmes étant ensemble, certes si possible dans des "chambres" séparées mais ne fermant pas à clef) pisser aux quatre coins de son lit, rien d'autre, une manière en somme se marquer son territoire.. ainsi que de monter son postérieur dénudé à quiconque était perçu par lui comme un rival dans l'amour de son élue. Rien que d'anecdotique. La plupart ne quittaient jamais leur vêtement d'hôpital, des sortes de pyjamas décolorés, trop grands bien souvent.
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Aucun médecin, si ce n'est le mardi je crois, un jet-psy ; enfermé dans une cage de verre -à l'entrée-, il "recevait"... les soignants, jamais les "malades" et ne se risquait jamais dans les couloirs, d'une saleté innommable. Il me souvient aussi d'une toute jeune fille qui venait de perdre ses parents et que personne dans sa famille ne se s'était souciée de recueillir.. échouée là depuis trois mois (dépressive! tu m'étonnes!) .. jusqu'à quand?.. Du dévouement de certaines infirmières ou simples aides-soignantes, -pas toutes-... et surtout de l'état de crasse du lieu, -vétuste-. Car dans le même service, il y avait aussi des trisomiques dont l'un, un peu obsédé sexuel était aussi encoprétique (!).. Et, de ceux que l'on pouvait redouter, des alcooliques en désintox souvent très jeunes, formant un clan à part que même les soignants n'osaient parfois pas contrer : ils s'étaient appropriés la télécommande, objet fondamental en HP, et contraignaient les autres à suivre leurs propres chaînes. Un seul changement eût généré une émeute, mais parfois ils n'étaient pas d'accord entre eux -et c'était leur "chef" -une toute jeune femme très violente- qui décidait sans appel. Elle pouvait passer de la cordialité la plus touchante -ou embarrassante- ("tu es super, tu comprends tout sans qu'on t'explique, des gens comme toi etc..) à l'agressivité sans transition, comme la plupart, selon les médicaments qu'ils avaient pris.. Il y avait aussi quelques "simples d'esprit" aussi (mais l'étaient-ils avant?) dont l'un, gentil et aimé de tous, aidait parfois les aides soignantes à nettoyer le/s trisomique/s.. mais qui avait la funeste habitude, lorsqu'une femme récemment admise lui plaisait, de venir dans la nuit (les hommes et les femmes étant ensemble, certes si possible dans des "chambres" séparées mais ne fermant pas à clef) pisser aux quatre coins de son lit, rien d'autre, une manière en somme se marquer son territoire.. ainsi que de monter son postérieur dénudé à quiconque était perçu par lui comme un rival dans l'amour de son élue. Rien que d'anecdotique. La plupart ne quittaient jamais leur vêtement d'hôpital, des sortes de pyjamas décolorés, trop grands bien souvent.
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Une contradiction majeure et inquiétante: certains "malades" relativement "dangereux" (telle cette belle femme chic style Catherine Deneuve -elle était dans une autre aile- qui avait pour habitude de demander du feu à la cafétéria et de gifler à tour de bras celui ou celle qui lui en avait offert sans qu'un seul muscle de son visage ne bougeât, je le sais parce que j'y ai eu droit).. certains donc pouvaient sortir, aller prendre un café à la cafet, (en fait une salle immense avec quelques tables jamais nettoyées où on trouvait des restes de sandwiches, des cendriers débordants et des mégots au sol, avec une machine à café).. seuls ou avec des visiteurs -on pouvait toutefois voir le jardin par les baies vitrées-.. pouvaient même se promener dans le parc voire en ville.. tandis que d'autres, (dont la jeune orpheline) étaient inexplicablement bouclés. Même "Juju" qui montrait sa quéquette assez fréquemment -rien d'autre- parfois suivait quelqu'un pour se rendre à la "cafet" -mais comme il rentrait toujours, l'hôpital étant son univers entier depuis des années que pour rien au monde il n'aurait quitté.. ni surtout une aide soignante qu'il affectionnait particulièrement, personne n'y prêtait attention. J'ignore si d'autres, plus dangereux, n'en faisaient pas autant.
A Montpellier, c'était bel et bien le cas : il arrivait que des pédophiles dangereux (ayant violé ou tué) "soignés".. (avec quel succès?).. bénéficient de permission de sorties de plusieurs heures l'après-midi.. A la question "n'est-ce pas un risque?" la réponse était invariablement "Non, en général, ils ne récidivent pas.." Mais UNE exception, c'était le viol ou la mort d'UN enfant... tandis que des débiles légers (mais redite, l'étaient-ils avant?) étaient enfermés dans les ailes de "sécurité" entièrement isolées par des grilles -un zoo dans un zoo- totalement abrutis par les médicaments: des zombies, assis toute la journée figés sur des bancs.. dont l'une récitait des poèmes à longueur de temps. Délire? Non, Artaud. Ceux-ci étaient-ils "recommandés" si l'on peut dire (!) par des familles peu désireuses de se soucier, de s'occuper, ou simplement de croiser dans la rue un des leurs jugé peu présentable, du moins dans leur décor? En province, tout se sait, se tait.. mais pèse dans une carrière quelle qu'elle soit*. Pouvait-t-on avec quelque argument (?!) pousser à des diagnostics ad hoc qui mettaient à l'abri de l'indésirable, par ailleurs -relativement- bien traité/e? S'agissait-il de victimes qu'il convenait de mettre à l'écart et de désavouer par avance pour la sauvegarde du clan? D'un chef du clan? Dans le domaine de la psy, tout se brouille facilement : où est la cause où est l'effet? (Note, dans le "syndrome de Stockholm" lien, Anita est bel et bien dite "folle" et fut un temps elle aussi enfermée en HP, comme beaucoup d'enfants victimes d'agressions sexuelles de la part de proches.) Family life? Oui, décliné en multiples versions.
Dont voici la plus "hard"
Une question de cadrage, comme tout...
L'article : http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/01/internements-abisofs-abusof-abusifs-les.html
* L'omerta est parfois si totale que l'un d'entre eux (un indésirable) affirmait que toute sa famille l'avait rayé au point de ne plus jamais faire mention de lui.. c'est à dire de nier son existence même.. ce qui dans une petite ville semblait invraisemblable.. mais fut ensuite avéré: son propre frère -homme politique mineur- avait en effet, même auprès de très proches, "occulté" cet imprésentable et tous croyaient et assuraient qu'il était enfant unique. Le "malade" lui affirmait -ce fut confirmé ensuite- qu'il avait été durant toute son enfance roué de coups par son père dans l'indifférence de tous, ce qui aurait généré en lui des troubles physiques et psychologiques évidents -de cognition-.
LE DOSSIER
http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/01/la-psychiatrie-et-les-femmes-cest-fou.html
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