dimanche 26 janvier 2014

Un rêve, l'allégorie de la caverne







Je suis au studio -beaucoup plus grand dans le rêve et ouvrant sur un vaste jardin devant, ce qui n'est pas le cas dans la réalité- Je discute -un peu hard au début-, avec Magali. À quel sujet? Ce n'est pas clair. Certes, malgré nos excellentes -mais récentes- relations, elle a poussé F. -mon fils, son compagnon- à demander à R. -mon mari, qui vit ailleurs et avec lequel les relations sont très dégradées- de venir, grosso modo, me virer de chez moi* -d'où j'étais partie et où je suis revenue depuis peu-. Non, je ne crois pas, bien que ce soit le fond d'un décor à présent assez sombre. 

Inexplicable et troublant, un geste d'enfant certes, qui veut tirer son épingle du jeu en divisant les adultes, (ma présence inattendue dans une maison qu'elle s'était accoutumée à considérer comme sienne et surtout mon regard qu'elle redoutait critique la gênant?).. un enfant jouant de ses ''parents'' l'un contre l'autre puis inversant les cibles.. mais d'un enfant qui ''fait'' l'adulte -l'adulte d'expérience un brin componctieux- donnant assez bien le change, -au début-. Puis cette inversion des postures, le ton et les propos comiquement à contre emploi, m'avaient mise -un peu- mal à l'aise. Il est fréquent pourtant qu'une excessive empathie -la mienne- suscite de tels comportement chez ceux à qui elle s'adresse, certains enfants.. et adultes.

Elle fuit (où ? WC, toilettes ?.. Ou comme d'habitude, dans sa chambre ?) mais cette fois je la suis résolument, dans un rêve, on s'autorise tout. Et je continue de parler.. jusqu'à ce que, stupeur, je me rende compte que je parle à.. un tableau grandeur nature la représentant, tenu (par qui? peut-être F.) à bout de bras derrière un panneau, très en hauteur. (Évocation ici du tombeau de Cléopâtre.) Je la vois dehors dans le jardin.. Double mystère, le tableau et l'issue : par où est-elle passée ? Bien que connaissant cette maison, forcément c'est la mienne (!) je ne comprends pas.

 Je cherche (dans une sorte d'étable encombrée attenante au studio -qui n'existe pas en réalité- ressemblant à la cave voûtée de ma maison familiale dans le Midi, le décor a changé et se superpose-) et je l'aperçois par la porte cochère ouverte, dans le jardin, au fond -elle semble se moquer de moi- ; colère, je lui demande comment elle est sortie, elle me dit de chercher moi même. Je m'y colle, ça ne devrait pas être difficile. Retour au studio, dans la salle d'eau, rien..  je cherche.. et finalement je lui demande, en vain.

Je regarde aussi derrière le tableau magique et trompeur. Rien, ce n'est qu'un portrait mais d'un réalisme saisissant. Je me rends compte alors que (peut-être ?) tout le temps, que je lui ai parlé -mais comment savoir ?- je n'ai peut-être en fait parlé qu'à ce tableau... Malaise.

Je cherche toujours, en vain, il n'y a aucun passage. En désespoir de cause, je prends le chemin inverse et fouille à l'endroit où je l'ai vue -dans le jardin-.. Et je trouve en effet une petite buse.. insuffisante cependant pour laisser le passage à quelqu'un. Elle semble observer de loin. (Ou est-ce le tableau qui observe? Je vérifie, il est toujours dans l'appentis où je l'ai calé derrière des.. bottes de foin -cet appentis peut aussi être l'écurie de la chèvre de Marguerite quand j'étais petite.-)

Ce tableau ressemble à celui que j'ai effectué de Lydie -ma mère- il est sur le même support, une planche irrégulière de forme très particulière (a-t-il été recouvert? Dans le rêve, cela ne désole pas, ce qui serait le cas dans la réalité.. et je ne vois rien d'extraordinaire à ce que le personnage d'un tableau puisse se transformer à son gré, en ''sortir'', y retourner, le portrait redevenant ensuite celui d'origine). En désespoir de cause, je fais appel à des .. potes? Voisins? Étrange car ce sont aussi des amis du Midi, Pierre C... des ouvriers, Jorges.. un mélange de plusieurs copains surgissant comme par magie de partout.. et en nombre!! Est-ce une réminiscence de ma recherche des buses d'écoulement -que David connaissait mais à qui je n'ai pas voulu demander- dans ma maison familiale -dans le Midi-? On pioche ! Mais c'est moins dur ici. Et puis on est plus nombreux. Rien, c'est hallucinant. Mal au crâne !

Sans doute y a-t-il là une assimilation de ma maison familiale -où je ne savais même pas où se trouvaient les écoulements- à celle-ci -en principe mienne, pour la moitié- dont je me vois dépossédée de la même manière, Lydie ayant autrefois joué pour ou plutôt contre moi le rôle de M.? -mais elle, était chez elle, réellement-.. douloureuse réminiscence, le rêve est à la fois magique et impitoyable. (Mes mauvaises relations avec mon père, qui en jouait, -et jouait surtout de sa ''fragilité''.. lui aussi!- la fondaient parfois à m'exclure ''pour Jean, qui ne va pas bien et qu'Hélène fatigue..'' ai-je lu dans la partie de son journal qu'elle n'eût pas le temps de détruire, la mort l'ayant prise à l'improviste.)

En cherchant l'issue, je trouve un bébé chien abandonné que je mets aussitôt à l'abri dans le studio, en catastrophe.. Et je demande à F (?) du lait. M. proteste, j'ai déjà récupéré un chien. Ça commence à bien faire. De colère, je vire les affaires qui sont sur le lit pour y installer mon chiot. Je veux pouvoir le surveiller tout en piochant et en défrichant (cela rappelle le chemin de la Roque accaparé par une riveraine que j'ai réouvert.)

Les potes (qui piochent) viennent le voir, certains croient savoir à qui il est (''à quelqu'un qui habite vers.. Château Gombert -!!!-  en remontant en angle en face de l'avenue de Roubaix!'' -donc... nous sommes à présent pour un instant et en même temps.. à Marseille ; les lieux comme les gens sont superposés et ce mélange est plaisant.) Je refuse de le rendre à ceux qui l'ont laissé dehors sous la pluie.

On cherche toujours. Je finis (?) par trouver une petite voûte.. insuffisante elle aussi pour laisser passer quelqu'un. (Là, c'est sûr, on est dans ma maison familiale.) M. propose à F. (? pas sûr car il n'apparait presque pas dans le rêve !) de partir.. raz le bol de ce bazar, elle veut un petit nid douillet enfin. Puis finalement, revirement, elle décide de rester et semble s'accommoder des tranchées qui défigurent le jardin, creusées jusqu'à la voie publique... et du chiot. Souriante.

Je n'y prête du reste pas trop attention, occupée à piocher et à bavarder avec les potes. L'ambiance s'est détendue. L'une veut adopter le chiot. C'est un chien de chasse poilu, gris et qui va devenir grand -un Grey hound?- et je dois faire attention que ce ne soit pas un chasseur qui le prenne.. Et ce n'est pas le cas de la copine. J'hésite pourtant.

La gentillesse des copains m'a remis le moral, je ne suis même plus en colère (mais crevée).. comme si j'avais trouvé la solution à un problème, bien que ce ne soit pourtant pas le cas. L'ambiance du rêve, au début : angoissante, limite cauchemar, le portrait qui ''remplace'' l'être à qui je croyais parler, utilisant comme par hasard le même support que le tableau représentant ma mère, la superposition du même symbole incarné par deux êtres totalement opposés.. qui tous deux me crient silencieusement ''fous le camp''.. de chez moi.. mes recherches au départ solitaires, un peu humiliantes aussi puisqu'un mot suffirait à les rendre inutiles.

 Mais l'apparition des copains même vaine (ils n'ont pas plus que moi trouvé l'issue) m'a rassurée. Je m'inquiète cependant un peu : la maison et surtout le studio attenant sont donc vulnérables, si on peut en sortir par un passage dérobé, on peut aussi y rentrer. M. à qui j'objecte cet argument -pour qu'elle parle enfin- ne semble pas s'en émouvoir, mais je pense aussi à F. et à moi. Ce passage qu'elle a trouvé, d'autres le peuvent aussi dans l'autre sens. Il semble que non pourtant.

 Je me réveille avec soulagement. J'ai l'impression d'avoir pioché toute la nuit au point d'en avoir -réellement!- des courbatures. Je pense avoir dormi toute une nuit et suppose qu'il est le matin très tôt. En fait il est 21 h seulement. Depuis le moment où je me suis endormie, il s'est écoulé à peine 3 heures. Soufflant ! le rêve m'avait paru infini. Mal de tête au début (piocher au soleil me donne souvent mal au crâne !!) puis un sentiment intense de libération. De joie.. bien que, au début du moins, ce fut limite un cauchemar. (Très rare chez moi.)

Ce rêve, (l'allégorie de la caverne, l'anneau de Cyges, Alice in wonderland..) que je n'ai pourtant pas entièrement déchiffré, représente sans doute un condensé de ma vie actuelle (et quelques pans de mon passé) qu'il actualise.. et liquide. Quoiqu'il demeure en partie obscur, il fallait sans doute que je le fasse pour me libérer, et cela a marché. La fatigue soudaine qui m'a saisie au moment de partir au bois, c'était certainement l'appel insistant de ce rêve, de quelqu'archétype venu de loin qui a spontanément compensé une trop grande détresse. L'appel de moi-même et des autres à la fois, instinctif, hors logos, qui a remis les choses à leur juste place. Je songe sans la moindre logique à Lydie, à Gustau*, qui peut être me l'ont ''envoyé'' (!) le nœud du problème -avant le clash- ayant été, alors que je parlais à F. (devant M.) du Puits de Celas (au sujet de sa grand-mère) de voir celle-ci s'emparer d'un catalogue de pubs pour les promos de la semaine de Lidl et se mettre à le feuilleter attentivement.

*Gustave Nouvel était son fiancé, résistant, mort en 44 sous la torture, dont elle dût sans doute aller reconnaitre le corps à la Libération, peu après. Un drame qui la marqua à jamais et qui l'explique en grande partie. (Voir ''Les lettres à Lydie''.)




















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