lundi 20 octobre 2014

Pervers, la cascade. Psycho sociologie de la structure de la perversion. Notion de victime-buttoir

 PSYCHO SOCIOLOGIE DE LA PERVERSION : LA STRUCTURE DES GROUPES-TERREAU QUI SÉCRÈTENT LA PERVERSION. UN EXEMPLE ARCHÉTYPIQUE.

Le pervers ne se conçoit que dans un et plusieurs groupes dont au moins un dysfonctionne, ou disons fonctionne de manière perverse. Les "pervers" -au profil parfois inattendu- y grenouillent -ou le sécrètent- : intellos pointus, beaufs, ouvriers, prolétariat, il n'y a pas de prévalence sociologique de classe, caste ou cultures -sauf peut-être dans le milieu politique ou des affaires qui semblent plus achalandés pour le cas.- Le sont-ils, comme on pourrait croire et comme certains psy l'assurent, toujours ? ["Un" pervers narcissique disent-ils comme on pourrait dire un albinos ou un myope.] Le sont-ils tout le temps? avec n'importe qui? Ici j'ai pris le biais d'une monographie socio psychologique d'un groupe où on voit une cascade de pervers -pas forcément tout le temps et systématiquement- à l’œuvre. D'où la question connexe : est-on toujours le pervers de quelqu'un? [Toujours ? non, mais parfois dans ces "cascades" de série qui se rejoignent, s'éloignent, s'apparient... -dont certains cependant parviennent à arrêter le flux- on a en effet l'impression de poupées russes qui s'emboîtent, l'un entraînant l'autre.] Ici, on a un homme (1) harassé par sa femme (2) (indiscutablement perverse car les femmes aussi évidemment le sont) dont il ne sait comment se libérer (peut-être l'aime-t-il? en tout cas il en a peur... et honte de sa peur -elle l'a peu à peu coupé de tous ses amis, relations, famille-) ... un homme donc qui utilise pour se venger de celle-ci une "sœur" aînée (3), inconscient (?) des drames qu'il suscite (le résultat étant plus "réussi" qu'il n'avait pu imaginer, jusqu'au drame que peut-être il n'avait pas prévu.)



La réaction en chaîne simplifiée
Deux lignées de pervers ou dominées par un/e pervers/e se rencontrent par le biais de mariages


Si bien que Léna par exemple est entre deux feux de pervers -cas banal- : celui de Nathan -par Léa à l'origine- et d'Antonio -à l'origine-, par David et Adèle -ainsi que leur fille recrutée par sa mère contre son père.
Note liminaire : on note P pour pervers et VP pour "victime -devenue- perverse", mais nous ne savons rien du passé par exemple d'Antonio et de Léa, les deux "membres fondateurs" de la perversion de leur groupe -pour ce que l'on peut voir dans l'immédiat présent- donc pour eux le P peut aussi être un "VP".

On a donc ici deux lignées de pervers dont la "tare" se transmet aux enfants, mais pas à tous : la lignée d'Antonio, père incestueux qui a probablement violé et engrossée sa fille aînée (voir "Le syndrome de Stockholm) et qu'Adèle, sa cadette, défend bec et ongles -incriminant par la même occasion sa sœur, la victime ! voir le lien http://femmesavenir.blogspot.fr/2011/08/le-syndrome-de-s.html -le syndrome de Stockholm-). David, le mari d'Adèle, (devenu pervers par ricochet) qui fait subir à Léna, sa "soeur" sa perversion par ricochet. (Afin de se venger -ou de survivre- aux humiliations qu'Adèle lui inflige continuellement, il se sert de Léna pour se venger, sans souci que ce soit elle qui écope à sa place/).

L'autre lignée, celle de Nathan, toute différente mais qui rejoint la première en la personne de Léna (Nathan est son mari) est constituée par la mère, Léa (perverse) et ses enfants, en fait surtout Nathan, (qui lui sert à assoir sa position dans la famille de son mari -elle est pauvre et leur mariage, de convention, est considéré comme une mésalliance inacceptable) ... Nathan et qu'elle n' "aime" que pour cela... alors que les quatre autres filles -sauf l'aînée, Josée- ont -presque- échappé à la "tare". Léna est ainsi prise entre deux feux de "pervers", celui de David, son "frère" -par ricochet d'Adèle- et celui de Nathan, son mari -par ricochet de Léa-. Banal : il semble que certain/es sont la proie désignée de pervers.

Deux cas de figure se présentent alors : soit la victime réplique en devenant elle aussi perverse -cas Adèle-, soit elle parvient à se libérer sans casse, ce qu'on appelle la "résilience". Tout dépend de sa "force", -c'est à dire pour simplifier de son intelligence-, de sa situation, du soutien qu'elle peut trouver autour d'elle aussi. Dans le premier cas, la question est : comment et sur qui décide-t-elle d'exercer sa perversion? Sur l'agresseur -CE QUI PARADOXALEMENT, CONTRAIREMENT A CE QUI EST SOUVENT DIT, PEUT ARRÊTER LE CERCLE VICIEUX car le pervers s'attaque rarement à plus fort que lui et si le rapport s'inverse, il change de cap-... soit, si elle est trop anéantie, trop faible, notamment dans les milieux très défavorisés -cas Adèle-, sur une autre victime (syndrome de Stockholm) -ce qui alors est à la source d'une chaîne infinie et mortifère de perversions et de souffrances, jusqu'au suicide d'une victime en bout de chaîne, la mort ici d'Anita-. (Voir lien "le syndrome de Stockholm".)

Autre question : y a-t-il des "pervers" structurels comme les sous entendent parfois les psy? Ou tous le sont-ils devenus en raison d'un mimétisme et/ou de la nécessité de survie? Dans le cas cité, on ignore tout du passé d'Antonio, ouvrier fruste, serviable mais âpre à ses intérêts et très taiseux -il ne parle même pas français après des années dans le pays- à l'origine du drame (suicide d'Anita) et dans l'autre lignée, on sait peu de choses de celui de Léa, grande bourgeoise, qui elle, parle beaucoup mais ment tout le temps. On achoppe là sur la notion de victime-butoir, celle qui, ayant subi un ou des pervers, ne l'est pas devenue ou ne l'est devenue -car on n'y échappe pas totalement- qu'à "bon" escient, c'est à dire en ciblant les ou ses bourreaux et non leurs victimes. Victime butoir : une situation difficile mais pas impossible à surmonter. (Il faut de la force, de l'aide et de la créativité.)

CONCLUSION PROVISOIRE
ON OBSERVE ICI QUE LES PERVERS SONT DES ÊTRES FAIBLES, PITOYABLES, INCAPABLES DE SURVIVRE AU STRESS... ET/OU EN AYANT SUBI UNE TROP GRAND QUANTUM, PAR EXEMPLE TRÈS DÉFAVORISÉS PAR LEUR MILIEU, culturellement, moralement, affectivement, socialement (cas Adèle).. et les victimes-butoir, celles qui ont réussi à rompre la chaîne, sont en général fortes ou particulièrement débrouillardes... (ou mortes suicidées hélas : la sélection naturelle.)   


(1) Un peu brut de décoffrage en apparence, timide, effacé, taiseux, sans beaucoup de culture, ne lisant pas ou très peu -mais intelligent, astucieux, bricoleur de génie-.
(2) Idem, mais histrionique, (elle pose à celle qui a toujours raison -tous des hons sauf moi- sans laquelle la boîte où elle travaille comme simple secrétaire -et la terre!!- ne tourneraient pas dans le bon sens, avec une certaines candeur -mais avec lui, ça fonctionne.-
(3) Intello. Auteure.
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Discussion, un morceau d'anthologie. Soulignés, les points révélateurs de réponses-type de pervers.

Discussion entre frère et "sœur", Léna et David

Contexte (voir plus haut); Léna a tenté de joindre David au téléphone [son ? deuxième coup de fil en 10 ans] pour une urgence et dans son intérêt -pensait-elle- et a eu Adèle son épouse -il était absent- qui l'a rembarrée.. Ceci dans un contexte de violence passée (jalousie pathologique, irruption en furie chez Léna autrefois avec sa fille -un pervers souvent a besoin d'un séide : il agit par personne interposée- refus de partir etc..) Le lendemain, elle appelle David selon un code (!) plus ou moins secret (!) -une clochette qu'elle a installée à l'orée de sa terre qui jouxte celle de David, un compound, autrefois une seule propriété, séparée sommairement à la mort des grands parents.-

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Léna : Tu as eu mon appel ?
David : Je l'ai eu maintenant. (Il feint de croire -ou il croit?- qu'il s'agit de la clochette quand il est évident qu'elle parle de son appel téléphonique de la veille, comme le mot "appel" l'indique.)
L : Mais hier, au téléphone, tu l'as eu ?
D: Non. J'étais pas là. (Note, il ne précise rien. Bien sûr, il m'était pas là, Léna le sait, mais elle veut savoir pourquoi il n'est pas venu récupérer les tuyaux comme prévu et craint qu'ils ne soient volés -ils sont déposés dans la rue.)
L: Adèle ne t'a pas transmis?
D: Euh.. si, mais longtemps après. (Ambiguïté voulue sur le "longtemps".)

L : Mais quand ?
D : Je sais pas. Longtemps. C'est pour ça que je suis pas venu. (On voit ici toujours l'ambiguïté qu'il cultive à tout instant, rendant la conversation pénible, répétitive, épuisante, exaspérante à la fin ; implicitement, il veut faire porter le chapeau à Adèle pour se justifier de ne pas être venu.. D'autre part, il ne se gêne pas pour surgir chez Léna à toute heure même tardive, minuit, une heure... et il aurait pu venir afin qu'ils aillent tous les deux chercher ces tuyaux. En fait, c'est l'inverse : il est ulcéré parce que depuis peu elle a refusé qu'il arrive chez elle sans la prévenir à tout instant et à toute heure  raison pour laquelle elle a installé la clochette, exigeant qu'il "sonne" avant d' "entrer"... mais mieux, elle peut aussi l'utiliser pour l'appeler, une réciprocité des relations toute naturelle... qu'il n'accepte pas. Il veut pouvoir disposer d'elle à son gré mais de facto lui interdit l'inverse, même un simple appel téléphonique -il a peur de sa femme : le drame dont il va être question a du reste été motivé par un simple appel de Léna, le premier depuis 10? ans.- Là, elle commence à douter, à prendre conscience.. Ce qui explique ses questions insistantes ensuite.)
L : "Longtemps" ça veut dire quand?
D: Je te dis que je sais pas, je vais pas te dire une heure je veux pas mentir. (Il donne -d'une manière candide- une "raison" noble à son refus de répondre : il a oublié -depuis la veille au soir!- et ne "veut pas mentir" ! En fait, comme on va voir, il a sans doute été prévenu par Adèle tout de suite, contrairement à ce qu'il laisse entendre, mais n'est pas venu, soit par peur, [il est possible que sa fille, qu'Adèle, qui n'ose se mesurer à Léna directement, a recrutée contre elle soit présente et il a redouté un clash]... ou simplement qu'il veuille lui faire payer son inacceptable refus de sa présence à son gré -la clochette!- )
L : Et elle t'a parlé des tuyaux?
D:  Oui, je crois.. (Encore ce flou qu'affectionnent les pervers : l'oubli ! il ne sait pas... c'est "ancien"!! Il ne peut pas avoir oublié : passionné de ferraille, ces tuyaux semblaient intéressants pour lui.)
L : Bravo !! J'en ai marre de ne pouvoir te joindre alors que toi tu viens dès que ça te chantes.. Et de me faire engueuler en prime.
D (air surpris) : QUI t'engueule? (Là, il fait carrément l'imbécile, mais c'est un peu gros, à moins que ce ne soit voulu? Léna commence à bouillir.)
L : Tu te fous de moi ? QUI crois-tu, peut m'engueuler ? (Crié)
D : Ah... (air navré.) (Il feint de découvrir -et d'en être accablé- le problème qui depuis des années les hante et les détruit, la jalousie pathologique et la violence d'Adèle contre Léna qui cependant le protège ou le tente)
L : D'où ma question : pourquoi refuses-tu d'avoir un portable ce qui aurait (m'aurait, nous aurait) évité tous ces problèmes et surtout ce drame?
D : Mais c'est du passé! tu vas pas ressasser ça à l'infini. Si dans dix ans on se voit, je suis sûr que tu m'en parleras encore. (Il feint de s'attacher au "drame" qui remonte à un an et de ne pas voir que les causes -et les traces- de celui-ci demeurent intactes -Léna n'a au départ pas osé téléphoner (!) puis ne s'y est résolue que par un effort sur elle même-. Depuis, Léna ne se sent plus en sécurité chez elle. Ici, il renverse les termes de l'équation : c'est Léna qui "ressasse" -gâteuse, vindicative- et non Adèle et sa fille qui sont agresseuses.. -sans qu'il ne la défende en rien du reste-.)
L : Non, c'est du présent, ça date d'hier exactement.
D : Bon... mais tu sais bien comment elle est.. (Là aussi, il pratique, copiant en cela Adèle, la connivence vague et navrée, fautive et hypocrite pour noyer le poisson. Accablé, il parle d'elle comme d'une catastrophe naturelle contre laquelle on ne peut rien.)
L : Non je ne sais pas et je m'en fous ; mais elle est ta femme et tu vis plus ou moins avec, même si elle te traite de hon tout le temps ou pire (silence.) Je répète donc : pourquoi n'as-tu pas de portable ?
D : Mais yen a plein à l'usine qu'ont pas de portable, ya pas que moi.. yen a même un qui..
L : Ne dévie pas s'il te plaît encore une fois : il y en a peu à l'usine ou ailleurs, du moins je l'espère, que la femme traite de hon puis va faire un scandale chez leur sœur lorsqu'ils s'y réfugient -soi disant pour lui échapper- au point qu'elle est obligée d'appeler la police pour les déloger. Non?
D: (Silence.) (Le pervers pratique toujours le silence, soit avec l'air épuisé, soit arrogant, et oblige sans cesse à répéter des questions banales mais pour lui dangereuses -qui le révèlent- de sorte qu'il épuise, lui ! et qu'à la fin, il n'y a pas de réponse, et on lâche, c'est le but. Ici, Léna ne se laisse pas démonter, mais a le tort de s'énerver).
L : Donc je répète ma question : pourquoi n'as-tu pas de portable ce qui aurait évité le drame qui m'a valu de quitter ma maison pour un an? (crié)
D : TU AS VU DANS QUEL ÉTAT TU TE METS? Moi je viens et je me fais insulter; je veux qu'on me respecte ! (crié) (Cette fois, il feint -?- la colère en réponse -ou l'éprouve réellement?- afin de dévier encore du sujet essentiel : il va ainsi pouvoir partir "fâché" en la traitant -indirectement- de folle ingrate. Notons que l'énervement de Léna provient précisément de lui... et de ce qu'elle commence enfin à comprendre.)
L: MAIS TU ES PERVERS ! Je ne m'en étais jamais aperçue ! (Crié).
D: Non je suis pas pervers, jamais, je veux bien rendre service, je viens, mais pas me faire engueuler.. tu as vu comme tu me parles? (Emphatique). (Le pervers utilise souvent la théâtralité pour tirer son épingle du jeu lorsqu'il est acculé, et remplace les "faits" crus et durs par des professions de foi sur jouées totalement inverses qui ont le mérite d'énerver encore davantage sa victime. On pourrait le comparer à un exhibitionniste qui, au moment même où il expose sa quéquette, hurlerait : "voyez donc comme je suis pudique, moi, plus pudique je meurs, je ne supporte pas les gens qui s'exposent etc." Exaspérant : Notons que ce type de rapport pathologique ne peut se concevoir que dans l'intimité, à deux seulement : le pervers et la victime qu'il tente de mystifier : n'importe quel chaland qui se mettrait en tiers oblitèrerait sa manip et il ne la tente donc même pas s'il y a un public. Une des raisons peut-être pour laquelle il essaie toujours d'isoler sa victime.)

Le discours du pervers, le mythe démenti immédiatement surjoué a contrario ou l'art de rendre l'autre fou

L : Tu dévies systématiquement la question comme si tu cherchais à m'énerver encore davantage. Oui, tu m'as rendu de gros services, je ne le nie pas, que pour la plupart je ne t'ai pas demandés du reste et je t'en remercie, surtout pour Tess..
D : Laisse tomber".. (Gêné.) C'est ici sa seule réplique sincère : pour David, grand costaud bricoleur de génie, pousser une comporte ou lever un bac ne présente pas de difficulté, de même que des réparations diverses qu'il effectue avec elle ou des objets qu'il a magnifiquement soudés -pour elle un énorme souci. Mais d'autre part, il refuse qu'elle demande à un ami -qu'elle paie- de le faire, comme s'il était jaloux qu'elle s'adresse à un autre, ce qui a pour effet paradoxal qu'elle se trouve parfois dans l'embarras, ne voulant plus -depuis le drame- de son aide -lorsqu'elle requiert trop de capacités-... tandis que l'ami, mal à l'aise devant l'attitude de David, refuse également de travailler pour elle.)
L : ... mais oui, tu m'as occasionné des emmerdements sans commune mesure. Et tu le sais. Pas grave, j'assume. Mais des emmerdements qui eussent été évités si tu l'avais voulu. Et là je n'assume pas. Et ça pose question.
D : Tu vas pas encore ressasser.. (Encore l'inversion des termes de l'équation : c'est de sa faute à elle qui "ressasse" et non de celles qui l'ont agressée.)
L : Le dernier épisode date d'hier et tu parles de ressasser !Je répète ma question : pourquoi n'as-tu pas de portable?
D : (Silence) (Le silence est l'arme du pervers. Tantôt on a la fausse (?) colère -pour justifier son départ-, tantôt le silence -pour susciter l'empathie ou l'angoisse- et faire lâcher l'adversaire. Le but : ne pas répondre à une question qui le dévoilerait, brouiller les pistes, rendre l'autre fou.)
L : Alors ?
D : Puisque tu le prends comme ça, je m'en vais. (L'un ne marchant pas -le silence- il use de l'autre, la colère, réelle ou feinte, plus vraisemblablement réelle mais volontairement théâtralisée.)

LA RÉVOLTE

L (Elle le suit) : Et bien moi je vais te dire pourquoi tu n'as pas de portable : parce que maintenant j'ai compris: tu en as marre d'une femme qui te méprise et te traite de hon, tu ne sais pas te défendre contre elle, d'autant plus qu'elle a recruté votre fille qui joue encore plus fort contre toi -et qui, elle, est peut-être sincère, voulant défendre sa mère- mais tu n'oses pas la quitter -pour je ne sais quelles raisons, je m'en fous- et TU TE SERS DE MOI POUR TE VENGER D'ELLE. Ces drames qu'indirectement tu suscites, au fond, te conviennent. Seulement, moi, je ne t'ai rien fait. Au contraire, je t'estime et supporte mal que l'on te maltraite, de ton propre aveu. Je suis l'idéal : une grande gueule solide pour te cacher derrière et te venger par elle interposée de ce que tu encaisses de coups. Mais c'est moi qui les prends à ta place.
D : JAMAIS. JE TE JURE. (Emphatique) (On revient à l'empathie sollicitée, au théâtralisme, aux assertions de pure forme d'autant plus surjouées que la réalité immédiate démontre exactement le contraire, attitude classique des pervers.. tel celui qui laisse à l'eau une victime qu'il a poussée se lamentant sur la berge, une bouée cachée derrière lui... "Ah, s'il pouvait, avec quelle joie il le sauverait, c'est tellement pénible d'être impuissant" etc... Exaspérant.)
L : Alors achète une recharge de portable. Je ne te croirai que lorsque tu l'auras et mis ton numéro sous ma porte. Sinon, je ne te croirai pas et continuerai à penser que je suis, contre ta femme, la tête de bélier idéale pour lui rendre tout le mal qu'elle t'a et te fait, ô oui, je suis d'une autre trempe, non? relativement connue, auteure et de plus moi je ne te méprise pas, au contraire.Tu n'as pas à bouger je fais le job. Elle ne peut rien te reprocher. Tout baigne : sur mon dos. (Crié)
D : REGARDE DANS QUEL ÉTAT TU TE METS. (Là, sous prétexte de commisération, il est odieux et aggrave encore l'"état" de Léna. Voulu ? peut-être, peut-être pas.)
L : MAIS C'EST TOI QUI M'Y CONDUIS, DANS CET ÉTAT ET CA T'ARRANGE EN RÉALITÉ !! tu es comme une femme qui a deux amants et se délecte de les voir se bagarrer en faisant semblant d'en être désolée, tirant son épingle du jeu des deux cotés à chaque bagarre. TU ES EN FAIT TRÈS CONTENT QUE JE SOIS DANS CET ÉTAT, CA T’ÉVITE D'Y ÊTRE, TOI. Je te répète : ou tu as un portable ou tu ne reviens plus.
D : Tu veux toujours avoir raison. C'est comme ça depuis toujours.. ON PEUT PAS DISCUTER AVEC TOI. (Là, il est entrain de rendre les armes mine de rien. Il utilise alors toujours les mêmes vagues formules ... involontairement comiques -"on ne peut pas discuter avec toi"- alors que c'est lui qui depuis le début l'a épuisée en bottant en touche à chaque fois pour la même et unique question, la seule, et en tentant de la culpabiliser elle, c'est à dire en faisant d'une victime -d'un couple pervers- la responsable de ce qu'elle subit.
L : En effet : tant que tu n'auras pas de portable, on ne peut pas. Marre de me faire agonir dès que je veux te voir, en le cas, pour ces foutus tuyaux..  Tu viens ici quand ça te chante, y compris à minuit, d'accord, ça ne me dérange pas ou plutôt si, trois secondes, puis ça me fait plaisir, mais moi, si je t'appelle, une fois en (?) 10 ans ? c'est le drame... au cours duquel, excuse moi du peu, tu ne m'as pas défendue. Mais quel jeu joues-tu? la lettre, je commence à croire que c'est toi qui l'a, non pas écrite, mais lue et signée. Et tu as fait porter le chapeau à ta femme seule. Ou alors tu n'as pas eu le courage de t'y opposer, ce qui revient au même: complice par passivité.*
D : Tu ressasses toujours, j'en ai marre.. (Répétant, répétant à l'infini, -une caractéristique du pervers, la répétition, comme un commercial qui veut vendre, vendre à tout prix et matraque sa cible sans relâche- il contraint l'adversaire à répéter également.. et ensuite le traite indirectement de ressasseur.)
L : Le dernier épisode date d'hier, je te le répète. Et puis, il est facile aussi d'écraser quelqu'un, de le forcer à quitter sa maison, et ensuite de lui ordonner l'oubli sous peine d'être considéré comme un radoteur rancunier médiocre. (Il part).



 * Contexte : Adèle aurait intercepté une lettre que Léna avait écrit à David (non agressive, au contraire) et y aurait répondu -en leur deux noms, avec deux signatures- par une lettre d'insultes particulièrement cruelle, extravagante, truffée de fautes et de majuscules imprévues, de surcroît totalement hors sujet par rapport à la lettre de Léna dont celle-ci était censée être une réponse. En réalité, il est clair que le but était de susciter une rupture définitive entre eux. Contexte : Léna venait de se séparer de son mari, hard ! et avait quelques soucis avec sa fille anorexique -Adèle, comme tous les pervers, attaque toujours lorsque sa victime est en position de faiblesse-. De mémoire, orthographe respectée : "Tu as jamais connu l'Amour et tu veut semer la merde partout, Personne t'Aime et t'a Jamais aimée, pas tes Parents, famille pourrie, tu supportes pas l'Amour... Nous on est une Famille Uni ou tout le Monde S'aime ou il n'y a Jamais rien, Jamais jamais rien de caché, ou tout Est Limpide comme l'Eau.." (!) [compte tenu du contexte, cela ne manquait pas de saveur]. Adèle répond que c'est lui qui l'a écrite. Impossible : le style, ampoulé, redondant, prétentieux et inculte à la fois, sordide et candide.. est celui d'une femme et d'une femme du profil d'Adèle : instruction littéraire minime, sentimentalisme visqueux, naïvetés, répétitions.... et cruel à la fois, typique du personnage,  une héroïne Harlequin couvrant -de loques transparentes- une Gun moll de Gérard de Villiers.... La question étant plutôt : "David l'a-t-il lue et signée?" à laquelle il certifie que non. A présent, Léna doute: elle pense que David a fini par se laisser convaincre de guerre lasse (Adèle peut être très insistante jusqu'à obtenir ce qu'elle veut). Mais surtout, QUI avait intérêt à envoyer cette lettre visiblement mitonnée pour générer une rupture définitive? Adèle et Adèle seule : séparer définitivement David de Léna -en un sens c'est gagné- revenait à l'isoler, le fragiliser (et peut-être évitait quelques informations que détenait Léna qui eussent un peu écorné l'image de bourgeoise impeccable qu'elle veut se donner pour la galerie et surtout pour son mari.)


Antiphrases (parler "à l'envers" : "une femme si exceptionnelle" pour indiquer le contraire), aposiopèses (laisser en suspends la fin d'une phrase évocatrice.. "il faudrait même aller jusqu'à dire qu'elle... enfin vous voyez"), prétérition (parler de quelque chose pour affirmer ne pas le faire ; "je ne vous dirai pas tout ce qu'elle a fait, si vous le saviez vous en tomberiez de votre chaise"..), ellipses (laisser un flou artistique pour que l'auditeur imagine le pire qui cependant n'est pas énoncé: "vous savez bien comment elle est, je ne vais pas vous faire un dessin"), insinuations (laisser entendre quelque chose de vague sans insister, souvent en l'attribuant à un autre : "c'est encore pire que ce que vous pensez.... mais je ne dirai rien par respect...".. ou "si tu savais ce qu'il dit de toi... il faut te le dire tout de même, par honnêteté mais... enfin... non non je ne peux pas le répéter c'est trop affreux..") : le discours type du pervers/e, son arme, son levier, répété souvent à l'infini pour que ça rentre bien -ET CA MARCHE!- .. Si vous entendez ces phrases, fuyez, c'est un/e pervers/e qui cherche à vous déstabiliser... ou à se servir de vous pour déstabiliser une autre victime. Soyez certain qu'il fera la même chose avec l'autre visé, cette fois contre vous.

 

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