lundi 28 juillet 2014

21 ieme jour sans eau ni électricité.. le quart d'heure du tigre.. et Etty Hillesum

Le quart d'heure du hérisson (ou du tigre)



Peur que, comme hier, dans la nuit,
Je n'appelle chez "lui" -comme il dit-
(C'est à dire chez "elle").. puisque jamais
Il ne répond... ou, c'est selon,
Appelle sans cesse, à son gré.. 
-Protestant si je ne suis pas au pied-
Et, comme il est demandé (!)
Ne "laisse un messaaage" ?

Soudain plus de "haine mortelle", de rage
De folle meurtrière, de mystification,
Le fer engagé, l'implacable d'hier aujourd'hui rompt..
Et, cas exceptionnel, "s'excuse" même..
(Car il m'aime)..  "Cessons de nous faire du mal..
S'il te plaît"... (!) et ron et ron petit patapon..

Juste au moment où sa balle,
Pour une fois renvoyée,
L'a touché en plein râble.
Dérapage, tête à queue..
-Il aurait dû attendre un peu
Ç'aurait fait moins minable.-

Un jeu enfantin ce soir pour vérifier.
J'appelle. Messagerie.. Le temps de filer aux WC,
Planqué -sa place serait-elle instable?-
Il va rappeler dans une minute -et en "profiter"- ?
Car c'est un homme très occupé.

[Autrefois, m'ayant mise en "automatique"
(Il était encore amoureux)
Il m'appelait dès qu'il chiait. Classe.
Allô? Ça faisait "floc floc", puis la chasse,
Sentimental et poétique..
Quasiment Tristan et Yseult.]

Et j'ai gagné.. les oreilles et la queue :
Il a immédiatement rappelé..
Et deux fois... J'ai laissé sonner,
A quoi bon, c'était juste un jeu.

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 Et une découverte rare, celle d'Etty Hillesum, une jeune intellectuelle hollandaise de 25 ans qui, avant de périr à Auschwitz, (plus ou moins volontairement), a laissé des cahiers réunis dans ce livre, dans lesquels elle s'interroge sur la mort, l'amour -physique aussi, peu fréquent pour une mystique- et la raison de dépasser la peur et la haine pour ne pas céder aux bourreaux et trouver malgré tout de la beauté et un sens à la vie.. une descente aux enfers pas à pas (les juifs n'ont plus droit aux parcs, à la nature, aux jardins publics, aux bus, aux vélos, aux magasins, aux cafés, et même aux sièges dans les allées.. ce qui les contraint (y compris les enfants pour l'école) à des marches harassantes pour le moindre déplacement, à des files de plusieurs heures pour tout achat alimentaire... qui pourra du reste leur être refusé lorsqu'enfin vient leur tour! à l'épuisement total et la faim..) à laquelle elle résiste...  et une réflexion à la Boèce, stoïcienne, d'un grande force -à mon sens, un peu trop!- mais absolument sublime. "Lorsque ce que j'appelle par commodité Dieu ne peut plus nous aider, alors, c'est nous qui devons le faire" dit-elle. Il me semble que, où qu'elle soit, elle se moque de moi. Et que je ne suis pas tombée sur son livre par hazard. Par moments je me sens "elle", totalement, un double un peu ridicule mais un double tout de même..  Et par moments, elle (enfin, JE!) m'exaspère. Les deux textes mis dos à dos.. sont intéressants, voire désopilant !

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