samedi 20 décembre 2014

Réponse à une internaute. Le MPN, la victime et le psychiatre.. resucée de "Family life"



Question : un MPN avoue-t-il son mal être ? 
 



H : - Il ne le disait pas et même le niait mais c’était évident. Sauf tout à fait à la fin, lorsque nous n'eûmes plus aucune relation, lorsqu’il m’avoua "je me déteste moi-même". (Un peu tard.) Il me poussait à bout pour que je pique une crise et ensuite appelait -parfois- le SAMU. A la limite, à un moment, complètement épuisée,  je ne savais tellement plus où j'en étais que j'aurais presqu'été d'accord pour être internée, soulagée, juste pour avoir la paix, me reposer enfin loin de lui, de ses reproches, ses harcèlements, et à la fin, ses insultes. J'ai réagi à temps sinon avec les médocs dont on m'aurait probablement farcie.. je crois que j'y serais encore, réduite -peut-être- à l'état de légume ou quasiment. Lui, tranquille : tout le fric pour lui (y pensait-il dès ce moment? je l'ignore mais la suite montre que c'est tout à fait possible) et fini son principal souci qui était, paradoxalement ! que je ne le quitte. 

Les scènes -surtout à la fin-, véritables passages à tabac psychologiques se terminaient par des philippiques du style "ratée, minable, parasite, jalouse, envieuse, folle -comme ta mère et ta tante-, quel cadeau ! (mais bizarrement il ne voulait pas que je le quitte!!!) : sans moi pourrais-tu avoir cette bagnole? Hein? Dis moi ! Cette maison? Ce jardin que tu aimes tant ? Et tu oses etc etc..." Il m'est arrivé de hurler... et c’est là qu’il appelait les pompiers. A un moment, j'ai dû aller aux urgences psy de St Anne je ne sais combien de fois. Dix peut-être en tout ou même davantage encore. Personne ne m'a vraiment aidée -les psychiatres ne m'écoutaient pas et me proposaient des médocs- sauf SOS amitié, une fois seulement. Un soir, pendant que le psychiatre était sorti un instant, j’ai lu ses notes sur moi qu’il avait laissées sur le bureau –un mec particulièrement antipathique certes mais bon-, une horreur, il reprenait mes propos avec une extrême malveillance, omettant toutefois certains mais en rajoutant d’autres pour faire joli, le salopard (misogyne?) devait avoir une vocation rentrée de romancier mais sans le talent de Flaubert. En gros et en langage profane, j'étais une bourgeoise un peu garce -calculatrice- velléitaire et versatile qui prétendait vouloir (!!) changer de vie sans le faire et, bien que souffrant de [je ne me souviens plus du terme mais je crois paranoïa et autre chose encore] notamment [donc il devait y avoir plus à mon passif ! notons ici la péjoration de la pathologie par celui-là même qui est censé la soigner, paradoxe!] refusait radicalement l'hospitalisation (!) et les médicaments, prétendant qu'ils vont la rendre dépendante et qu'elle n'en a pas besoin (!) -sa paranoïa semblant s'exprimer essentiellement envers les milieux médicaux qu'elle connaît bien, une TS à 16 ans assez grave*-, reportant son mal-être sur son entourage et surtout son mari (!!) bien qu'apparemment satisfaite d’un sort dans lequel elle trouve des bénéfices secondaires non négligeables, son entourage s’inquiétant infiniment à son sujet et la mettant à l'abri du besoin... bref, un cas d’hystérique etc.. –cela peut vouloir dire "jouant la comédie"- ! qui emmerdait tout le monde avec ses états d'âmes à la con" ce n'est certes pas la lettre mais bien l'esprit. L'horreur, certes j'avais lu Laing et Esterson -heureusement - mais C’ÉTAIT AU DELÀ DE CE QUE JE POUVAIS IMAGINER. Je l’ai traité de salopard ou d’enfoiré lorsqu’il est revenu, il n’a pas bronché et a noté posément (certainement "se montre intolérante à la critique, bordeline ou psychotique voire pire ?) J’ai fui. 






* Comment le savait-il ? je n'en avais jamais parlé : apparemment, "ils" avaient posé "un diagnostic commun" (!)  mon ex -qui n'est pas médecin- et lui, en réunion ou seulement dans le couloir vite fait alors qu'on m'avait conduite au bureau pour les formulaires à remplir (?).. A ce sujet, une anecdote marrante : un soir, un gus qui attendait me parla aimablement. Très cohérent, cultivé, aimable. "Vous faites quoi?".. "Prof de philo" ... "Tiens ! comme ma mère".. "Vraiment? Et vous?"... "Moi je suis chasseur de têtes, en somme"... "Comment ça?".. "Je suis expert en [...] et chargé par un grand cabinet -il me dit le nom- de recruter des spécialistes pointus pour tel ou tel boulot. Je voyage donc beaucoup. En ce moment, j'ai quatre contrats que je ne parviens pas à honorer. Je crois que c'est la fatigue qui m'a conduit là, avec le décalage horaire, je n'ai pas dormi depuis trois jours et du coup j'ai eu comme une.. hallucination, ma femme s'est inquiétée".... etc... 
Passe alors un.. psychiatre? infirmier psychiatrique? infirmier tout court? aide soignant? secrétaire? Mystère. Blouse blanche en tout cas : -Monsieur Dupuis? -Oui, c'est moi. -Profession s'il vous plaît, ce n'est pas noté. -Chasseur de têtes.." répond distraitement le "malade" en manque de sommeil. Le gus ne bronche pas d'un poil. -Ah!!! de têtes, oui... évidemment... de têtes... quelles têtes? Iroquois? Fantômes?" On a éclaté de rire. "Non désolé Monsieur c'est vraiment ma profession.. c'est à dire que je cherche..." Toujours pas démontée, la blouse blanche l'a aussitôt coupé : -Bien, bien, ne vous justifiez pas Monsieur, j'ai noté.." (Mais qu'avait-il noté?) Et il est reparti du pas mécanique bien dressé qu'ils ont tous, l'allure sèche et préoccupée copiée, pour les non médecins, des médecins, et pour les médecins, de l'archétype de la Science en Marche. C'est la seule fois où je me suis marrée comme une ... euh, comme une folle..

Deux images
http://femmesavenir.blogspot.com/2014/12/les-femmes-et-la-psychiatrie-en-deux.html

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