mardi 25 mars 2014

Harcèlement : le réflexe conditionné, la publicité et la madeleine de Proust. Le point gâchette.

Note : ce texte est à mettre en regard avec "la notion de 'cinglage' " http://femmesavenir.blogspot.com/2014/03/harcelement-la-notion-de-cinglage.html


LE VIRTUEL





LE RÉEL


LE VIRTUEL


LE REEL

L'ART D’ACCOMMODER LES RESTES FEMMES
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Pour comprendre, traquer (et se protéger de) la violence psychologique, il ne faut pas seulement analyser les témoignages des victimes.. mais aussi et surtout se pencher sur.. ses auteurs! sur ses initiateurs, et parmi eux ses "pro" stipendiés à prix d'or par les firmes.. j'ai nommé les publicistes. Élémentaire mon cher Watson : s'ils gagnent autant de fric alors que le capitaliste ou le politique moyen a plutôt les doigts qui collent, (allant jusqu'à récupérer au balai des déchets d’arêtes de poisson plus ou moins pourris pour en faire de fausses saucisses), c'est bien qu'ils rapportent ! Beaucoup. La manipulation mentale est même ce qui rapporte le plus. (Contre celle-ci, on ne peut rien : c'est elle qui a permis à trois gus avec un cutter de faire exploser l'éclatant symbole du pays le plus puissant du monde.) Ce sont eux qui donnent le "la" de l'art de faire prendre au gogo -ou plutôt à la gogote- des vessies pour des lanternes. C'est donc du côté de ces auteurs de violences psychologiques légales et de masse qu'on appelle "créatifs" qu'il faut chercher. Un publiciste VEND ou plutôt incite à acheter n'importe quoi, saucisses, centrales nucléaires, hommes politiques...

Vous avez remarqué la vogue relativement récente des publicités "enchaînées" ou "à suspense"? Il y eut d'abord "les ronds rouges arrivent" placardé partout (Elf) suivi par la fille seins nus qui clamait : "demain, j'enlève le bas". Intriguer, faire penser,  parler,  attendre.

De même les clips ; ils commencent souvent par une musique connue, un stimulus agréable quelconque, quelques notes seulement (la suite viendra toute seule dans la tête, obsédante car la mélodie interrompue, on ne peut s'empêcher ensuite de la fredonner pour atténuer la frustration)... et des images, au départ explicatives, parfois longuettes avec cependant, associé, un point-gâchette sans cesse martelé sur un ton un peu plus haut. Mettons une photo idyllique de campagne, vaches au pré, ruisseau d'eau limpide, sur l'air d'à la claire fontaine ou "la truite", avec des enfants jouant en avant-plan... et en surimpression, en haut, des adultes attendris qui semblent veiller sur eux.. de 30 ans à 60 ans. La voix off, suave, souriante et nette qui couvre mais pas totalement la musique susurre un message évocateur pour tous -dans le genre des livres scolaires cul-cul de CP- : "ah mon enfance.. mon grand père.. le bonheur de la vie simple et tranquille.. souvenir.." bla bla.. Puis l'image change; à présent on est dans la "réalité" : c'est une table dressée sur la pelouse d'un jardin avec une jolie maman servant des têtes blondes qui apparait. Et la voix off de reprendre le thème : ne laissons pas passer les choses simples.. offrez leur votre grand plaisir d'enfant.. (suspense, on se demande ce que ça va être, intrigués malgré nous) et enfin surgit en zoom, de couleur vive, souvent rouge ou jaune, la crème à tartiner "poisonnella" -entre parenthèse farcie de produits chimiques-, les fausses saucisses, des bonbons.. Excellent. Mais le temps d'antenne coûte. Après quelques mois de "campagne" -j'adore le terme-, si ça a "pris", c'est à dire si le réflexe conditionné s'est correctement installé, on peut raccourcir. Plus besoin de sauce, juste les trois notes de musique et l'image, notre cerveau fera le reste. Ça économise. C'est prévu.

But : le fric. Cible : les gogo/tes à tondre -tous-. Outils : l'émotion, le plaisir, la musique, l'image, une formule choc star parfois. Armes : les médias. Point d'appui du levier : la famille, la maternité, la santé, le sexe.. Techniques : la répétition inlassable, la culpabilisation, la flatterie, l'induction d'une association automatique si absurde soit-elle ; il y a des réussites exceptionnelles, quatre notes seulement et l'image d'un fromage (!) apparaît dans la tête de tous (exemple de "chaussée aux moines": QUATRE NOTES psalmodiées et ça roule ma poule, toujours, vingt ans après. A JAMAIS.)

Un type qui, à l'écoute de quatre notes de musique verrait automatiquement un fromage serait classé par les psychiatres dans une rubrique, je ne sais pas laquelle mais il doit y avoir un nom pour cela. Mais comme le gus (vous et moi) se contente de sourire à l'évocation, il n'est pas pointé comme malade psychique. Un bizarre, sans danger. Seulement voilà, mettons qu'il soit pris d'une crise d'angoisse, de rage parfois clastique, qu'il parte en courant, qu'il traverse une rue sans regarder... là, il y a bien une rubrique pour le caser, et elle est funeste : un parano obsessionnel, dangereux. Le malheureux aura beau expliquer (s'il est conscient des causes de son comportement, ce qui n'est pas toujours le cas), à peine l'écoutera-t-on. Puisqu'il est toqué! Donc la pub fait de nous des sortes de "doux" dingues non répertoriés puisque nous le sommes tous, le normal étant -soi disant- le général.

Or le harceleur agit exactement de même mais CONTRE UNE SEULE PERSONNE ou un très petit nombre, et en privé. (De fait, sa victime, incompréhensible, ne bénéficiera d'aucune indulgence.) Il prépare d'abord le terrain, laboure profond. Agit toujours en tête à tête. Si la cible est solide, il met plusieurs couches. Puis, go! Insultes, dénigrements bien ciblés là où ça fait le plus mal (et s'il s'agit d'un proche, ce qui est presque toujours le cas, il sait). Répète. Des heures. Rien ne le fatigue. C'est le lancement du clip, l'imprégnation, ce qui coûte le plus, qui prend du temps et requiert un certaine talent, surtout si la victime se défend. Mais à terme, c'est rentable. Puis il s'en va. Et l'affaire tourne seule, le radiateur est branché. Régulièrement (parfois sur des années, avec quelques vaccins de rappel de ça de là.) => Ensuite, un seul geste suffira pour faire démarrer la machine : crise d'angoisse, colère clastique, incompréhensibles de l'extérieur c'est à dire pour tout le monde sauf elle. Donc "elle" est folle. Cercle bouclé et parfois la victime avec. Cf le dossier psychiatrie "les encombrantes."
http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/01/la-psychiatrie-cest-fou-le-dossier.html

SOLUTIONS

Savoir tout d'abord que les reproches et insultes qui constituent parfois de véritables passages à tabac psychologiques sont des productions du harceleur sans aucun support réel. Ils s'appuient simplement comme dans la pub sur des points gâchettes type existants chez tous (mais exprimés de manière particulière chez chacun) : la maternité en tête avec le sexe (offrez leur les joies de votre enfance) ; la famille (comme votre grand mère l'a fait pour vous) ; la nostalgie (autrefois c'était merveilleux, hélas, ce n'est plus pareil) ; la culpabilité (ne privez pas vos gamins de ce qu'on vous a offert) ; la flatterie et la guérison -d'un mal infligé!- (par l'achat du produit -note : le harceleur aussi veut "vendre" quelque chose de "curatif" à sa cible anéantie : lui même-).* La pub, s'attaquant à tout-public, s'arrête là.

Mais pas le "harceleur" dont la cible est spécifique. Lui peut peaufiner. Cela va du zéro à l'infini selon le sujet visé. Les variations sur les thèmes principaux -maternité, sexe, famille, réussite- donnent alors, a minima car cela peut être plus hard encore : "Tu es moche" (si la cible attache grande importance à son allure, et/ou a vieilli) ; "Ta mère ne t'aimait pas" (si la cible est marquée par une enfance difficile) ; "Tes enfants ne t'aiment pas" (si la cible a quelques soucis avec ses gamins -comme tous-) ; "Tu es une ratée" (si la cible, ébranlée par l'enfer qu'elle vit ou a vécu -par son fait!-, rame durement) ; "Chez Colette, c'est impec" (point gâchette sexe-jalousie ici modifié en "maîtresse de maison" et "réussite sociale" si le plan du cul ne fonctionne pas.) ; "Avec elle on ne se dispute jamais" (point-gâchette jalousie, là sont mises en évidence chez l'"autre" des "qualités" -de soumission! ou d'équilibre- dont la cible pourrait être envieuse).. Certes tout ne fonctionne pas, mais sur l'ensemble jeté pèle mêle, il y aura forcément à un moment un point déclencheur qui sera touché.. et c'est sur celui-là qu'il faut appuyer, abandonnant les autres. 

NOTE
Ces techniques de harcèlement sont employées dans la torture en temps de guerre (cf "Noces kurdes") pour conditionner les soldats. Déprivation sensorielle, -isolement extrême-, humiliations en série parfois racistes, épuisement, coups.. et passage en boucle de musique, soit militaire appelant à la haine d'un groupe "ennemi" (ici les arméniens, très fort, insupportable).. soit, après un silence, un répit qui fait cesser la douleur, des messages suaves, souvent une douce voix féminine sussurant des messages "réconfortants" explicites ou subliminaux (mais toujours orientés) si la victime a "bien" réagi. Par exemple si elle a consenti à crier ce qu'on lui ordonnait (des slogans anti arméniens ou anti kurdes en le cas) .. ou a tabassé qui on lui a ordonné de tabasser. Drogue aidant, c'est ainsi qu'on "forme" les chiens de guerre, les tortionnaires. Les mêmes techniques sont employées contre les animaux.

LES DOSSIERS VIOLENCES PSYCHOLOGIQUES

 http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/02/les-dossiers-violences-psychologiques.html 

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