Luc Boltanski "Prime édication -éducation!- et morale de classe". Syndrome du canal carpien

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1969_num_24_2_422071_t1_0516_0000_2

Ou comment la classe ouvrière a été conduite à avoir honte d'elle même -le prétexte : l'hygiène- par le biais de la puériculture et des médecins-instit et de tout l'arsenal politiquement teinté -bourgeois- livres scolaires pour les enfants, "traités" édifiants pour les mères*.. qui exigeait des femmes des prestations -en réalité impossibles à fournir- vis à vis de leurs bébés... ce qui débouchait sur un double bind particulièrement pervers et cruel : le mythe de la mauvaise mère, sale, inéduquée, qui néglige son foyer et ses enfants -ainsi que son mari- et le conduit à la déchéance sociale, CE QU'ELLES ÉTAIENT OBLIGATOIREMENT!! -alors que cette déchéance était déjà présupposée dans les principes qui imposent -comme absolument nécessaire- aux femmes des tâches que leur dénuement rendait impossible -se laver les mains dans un lavabo séparé de l'évier par exemple-.

 Un livre phare ! J'ai soudain "tout" compris à ma mère*.. Et ça m'a (et l'a?) libérée! Ou comment la classe ouvrière a été amenée à AVOIR HONTE D'ELLE MÊME par l'intermédiaire des thuriféraires de la classe dominante ("hussards noirs de la République" -les instituteurs d'autrefois formés dans les écoles Normales pour aller ensuite dans les bleds "civiliser" les barbares-; médecins ; personnel d'"hygiène"; assistant/es sociales etc...) et à tenter -en vain, forcément- de copier l' "élite" bourgeoise "éduquée" [qui elle même, consciente de l'obsolescence de cette "éducation", avait abandonné ses principaux dictats par exemple l'allaitement au biberon... si bien que, au moment, où chez les bourgeoises européennes, -conscientes de sa supériorité par rapport aux laits de vache-, l'allaitement au sein redevenait de plus en plus fréquent, en Afrique, Nestlé présentait le biberon comme le summum de la modernité hygiénique "blanche", l'opposant à l'animalité du sein... si bien que de nombreux bébés moururent de toxicose, les mères ne pouvant stériliser l'eau polluée].. d'où une frustration et culpabilisation permanente .. Le bras de levier : les jeunes enfants, la puériculture. Le poids le levage : les mères. (Voir "Nestlé contre les bébés".) http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/01/nestle-contre-les-bebes.html

* Nous n'avons eu de salle d'eau que tardivement -j'avais ? 9 ans-. A Clé, en pays minier, nous n'avions qu'un seul point d'eau -froide- dans la cuisine -et des WC dans la cour de l'école où nous habitions, une simple fosse inquiétante pour un enfant qui risquait de tomber dedans-.. donc pot de chambre je suppose -pour moi en tout cas-. Si bien que nous nous lavions obligatoirement dans l'évier -avec une cuvette je crois? pas certain.- Et rigoureusement ! Or lorsque nous bénéficiâmes d'un confort "extraordinaire" dans une autre école entièrement neuve, y compris le logement des instituteurs -douche, lavabo, évier, WC avec chasse !- ma mère se mit soudain à me harceler pour que ne me lave jamais les mains dans l'évier (c'était sale).. ce qui m'amena à lui faire observer que NOUS L'AVIONS TOUJOURS FAIT, FORCEMENT. Étions-nous sales pour autant? Je compris avec Boltanski que l'un des plus importants dictats de ces manuels -scolaires?- d'éducation et d'hygiène était l'interdiction absolue du lavage des mains au même endroit que celui de la vaisselle.. ce que TOUTES LES MÉNAGÈRES, SI PROPRES EUSSENT-ELLES ÉTÉ, FAISAIENT OBLIGATOIREMENT FAUTE DE BÉNÉFICIER DE PLUSIEURS POINTS D'EAU => Cela a généré chez certaines une maniaquerie fanatique -lavage à l'eau de javel constants des sols et éviers, serpillière essorée et re essorée etc...- pas forcément excellente ... justement pour l'hygiène! Conséquence : PRESQUE TOUTES LES FEMMES -CERTAINES SONT MES AMIES D'ENFANCE- DU PAYS MINIER OU J'AI PASSE 8 ANS ONT VERS 50 ANS VOIRE AVANT "LE SYNDROME DU CANAL CARPIEN", TRÈS DOULOUREUX, MÊME APRÈS UNE OPÉRATION -QUI NE MARCHE PAS A TOUS LES COUPS.- Relié à la torsion des linges parfois volumineux, réitérée des jours et des jours..