Crimes d'amour à Kaboul par Telerama_BA
Le 3/9/2010 à 0 heures sur la 5
Le 3/9/2010 à 0 heures sur la 5
Crimes d'amour à Kaboul, au pays d'Hamid Karzai (Tanaz Eshaghian)
Dans la constitution (2004) de la République islamique
d'Afghanistan, l'islam est la source de la
loi mais la charia n'est pas appliquée. Néanmoins, accusées d'avoir commis un "crime moral", trois jeunes femmes, Kareema, détenue depuis 2 mois —qui
encourt jusqu'à 15 ans de prison pour avoir eu des relations sexuelles avant le
mariage—, Aleema, bouclée depuis 3 mois —idem pour s'être enfuie de chez ses
parents !— et Sabereh, 18 ans —arrêtée à la demande de son propre père
pour avoir eu des relations sexuelles avec un voisin— etc.. subissent de lourdes
procédures.. et risquent la mort.
"Dieu merci,
l'Afghanistan est un pays musulman. Avoir des relations avant le mariage, s'enfuir
de sa maison sont des crimes." Ainsi s'exprime le
sous-directeur de la prison pour femmes de Kaboul. Tanaz Eshaghian, immergée
des mois entre ses murs, puis au tribunal a suivi ces femmes en attente de leur procès...
et a aussi pénétré dans les familles taraudées par la "flétrissure". Ce qu’elle découvre est totalement hors de la peinture attendue et plus inquiétant encore : l’ordre moral, la terreur, le harcèlement contaminent leurs propres victimes au point qu'elles deviennent à leur tour bourreau : délation, trahison d’amis qui les ont aidées, d’amants... toutes relations sociales sont ainsi gangrenées.. Alima accuse la voisine qui l'avait accueillie de proxénétisme ; Firouz dénonce son amoureux qui arrive pieds et mains entravés au tribunal ; Karima exige sèchement un cadeau : "Tu croyais t'en tirer comme ça ?" Tractations glauques entre les familles, intimidations sordides des amoureux, pressions, menaces, cela évoque l’ambiance de l’Union soviétique lors des purges staliniennes ou celle des USA du maccarthysme où tout le monde dénonçait tout le monde: le mari, la femme ; la mère, la fille; le frère, la sœur —ex Ethel Rosemberg dénoncée par David et Tessie Greenglass, son frère et sa mère— et l’enfant, ses parents. Comme ici où aussi rôde la terreur : une femme, soupçonnée d'adultère vient d'être exécutée par balles et elles ont peur, à juste titre. Une réminiscence sordide -mais qui a l'avantage d'être comique- (lien).
et a aussi pénétré dans les familles taraudées par la "flétrissure". Ce qu’elle découvre est totalement hors de la peinture attendue et plus inquiétant encore : l’ordre moral, la terreur, le harcèlement contaminent leurs propres victimes au point qu'elles deviennent à leur tour bourreau : délation, trahison d’amis qui les ont aidées, d’amants... toutes relations sociales sont ainsi gangrenées.. Alima accuse la voisine qui l'avait accueillie de proxénétisme ; Firouz dénonce son amoureux qui arrive pieds et mains entravés au tribunal ; Karima exige sèchement un cadeau : "Tu croyais t'en tirer comme ça ?" Tractations glauques entre les familles, intimidations sordides des amoureux, pressions, menaces, cela évoque l’ambiance de l’Union soviétique lors des purges staliniennes ou celle des USA du maccarthysme où tout le monde dénonçait tout le monde: le mari, la femme ; la mère, la fille; le frère, la sœur —ex Ethel Rosemberg dénoncée par David et Tessie Greenglass, son frère et sa mère— et l’enfant, ses parents. Comme ici où aussi rôde la terreur : une femme, soupçonnée d'adultère vient d'être exécutée par balles et elles ont peur, à juste titre. Une réminiscence sordide -mais qui a l'avantage d'être comique- (lien).
Hélène Larrivé
d’après Marie Cailletet
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire