mardi 4 septembre 2012

Femmes à kaboul !!


Crimes d'amour à Kaboul par Telerama_BA
Le 3/9/2010 à 0 heures sur la 5

Crimes d'amour à Kaboul, au pays d'Hamid Karzai (Tanaz Eshaghian)

Dans la constitution (2004) de la République islamique d'Afghanistan, l'islam est la source de la loi mais la charia n'est pas appliquée. Néanmoins, accusées d'avoir commis un "crime moral", trois jeunes femmes, Kareema, détenue depuis 2 mois qui encourt jusqu'à 15 ans de prison pour avoir eu des relations sexuelles avant le mariage, Aleema, bouclée depuis 3 mois idem pour s'être enfuie de chez ses parents ! et Sabereh, 18 ans arrêtée à la demande de son propre père pour avoir eu des relations sexuelles avec un voisin etc.. subissent de lourdes procédures.. et risquent la mort.

"Dieu merci, l'Afghanistan est un pays musulman. Avoir des relations avant le mariage, s'enfuir de sa maison sont des crimes."  Ainsi s'exprime le sous-directeur de la prison pour femmes de Kaboul. Tanaz Eshaghian, immergée des mois entre ses murs, puis au tribunal a suivi ces femmes en attente de leur procès... 

et a aussi pénétré dans les familles taraudées par la "flétrissure". Ce qu’elle découvre est totalement hors de la peinture attendue et plus inquiétant encore : l’ordre moral, la terreur, le harcèlement contaminent leurs propres victimes au point qu'elles deviennent à leur tour bourreau : délation, trahison d’amis qui les ont aidées, d’amants... toutes relations sociales sont ainsi gangrenées.. Alima accuse la voisine qui l'avait accueillie de proxénétisme ; Firouz dénonce son amoureux qui arrive pieds et mains entravés au tribunal ; Karima exige sèchement un cadeau : "Tu croyais t'en tirer comme ça ?" Tractations glauques entre les familles, intimidations sordides des amoureux, pressions, menaces, cela évoque l’ambiance de l’Union soviétique lors des purges staliniennes ou celle des USA du maccarthysme où tout le monde dénonçait tout le monde: le mari, la femme ; la mère, la fille; le frère, la sœur ex Ethel Rosemberg dénoncée par David et Tessie Greenglass, son frère et sa mère et l’enfant, ses parents. Comme ici où aussi rôde la terreur : une femme, soupçonnée d'adultère vient d'être exécutée par balles et elles ont peur, à juste titre.  Une réminiscence sordide -mais qui a l'avantage d'être comique- (lien).
Hélène Larrivé d’après Marie Cailletet



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