Hélène Larrivé
à
Mesdames et Messieurs les Ministres de l'Intérieur, Madame Marisol Touraine, Madame le chef de la Police, Monsieur le chef de la Gendarmerie, Monsieur le Préfet du Gard, Monsieur Hollande etc..
Lettre ouverte
[Tout d'abord une observation pour Madame Marisol Touraine, l'adresse mail indiquée sur votre site -Ministère des affaires sociales- ne fonctionne pas, c'est par téléphone que j'ai pu obtenir celle-ci d'un Monsieur du reste qui semblait un peu étonné de ma requête. J'eusse préféré, je l'avoue, une femme.]
Objet : la violence contre les femmes (entre autres) dans le Midi "déshérité". Choses vues.
Mesdames, Messieurs, des statistiques comme nous en voyons souvent dans la presse, en voici une qui certes requiert une étude plus précise mais que je vous livre telle que car à force elle finit par être préoccupante ; d'autres suivront hélas ...
"Depuis que je vis dans le Midi, à Anduze puis à Saint-Ambroix, deux petites villes des Cévennes (quatorze ans mis bout à bout avec un an d'interruption récemment à Paris) j'ai subi SIX ACTES DE VIOLENCE, tous de la part d'hommes. Une précision : je ne suis ni gendarme, ni policière, ni patronne de bar ou de tabac ou caissière de super marché mais retraitée de l'éducation nationale, auteure et, pour faire vite, artiste.
1 La première, très ancienne, (10 ans) que l'on peut dater par l'article de Midi-Libre et de la Marseillaise qui l'a précédée (et qui indirectement en est la cause, bien involontairement de leur part, au contraire), d'un responsable de la Croix-Rouge, médecin. (Coup au visage, une dent cassée.) Sanction : rien. (cf note 1, l'affaire "Totophe".)
2 D'un escroc homo bien sous tout rapport en apparence. Pas de blessures, par chance, aucune voiture n'est passée lorsqu'il m'a projetée avec une extrême violence sur la chaussée et je n'ai pas heurté de pilier de trottoir. Sanction : moi-même (!) Sans commentaires.
3 D'un immigré ouvrier maçon, un coup au visage (qui parait-il ne m'était pas destiné mais à un autre dont il était jaloux, -je me suis interposée.-) Cela suivait néanmoins un harcèlement (sexuel) de plusieurs semaines, stations nocturnes devant ma maison, menaces, bris d'une porte, d'une chaudière etc.. (Un bridge à refaire.) Sanction (à la fin) : prison ferme, six mois... mais grâce à la "compression de peines", pardon, confusion ! (il avait réitéré plusieurs fois les mêmes actes -mais un cran au dessus, forcément- avec d'autres) cela signifie : rien. Moralité, si vous agressez une femme -ou un homme-, dans la foulée, agressez en une ou deux en sus, ça ne vous coûtera pas plus cher : un bonus.
4 D'un jeune (drogué) affaire (très médiatisée) sur laquelle je ne veux pas revenir avec plus de précision : menaces et harcèlement, (non sexuel) siège de ma maison, cocktail Molotov (disait-il) etc.. (Pas de blessures mais une peur constante de plusieurs semaines.) Sanction : rien. Au contraire, MENACES de la part du père, nous allons voir que c'est courant. (Le jeune homme récidivant régulièrement avec d'autres sans que rien ne se passât bien qu'il fût condamné à DEUX ans de prison fermes, oui, j'ai bien dit deux ans -pour violences graves- il finit par se faire "avoir" lui-même le jour où il s'est attaqué à plus fort et plus déterminé que lui -en principe, il n'agressait que les femmes- mais cette fois là, à la Féria, plusieurs jeunes hommes se sont interposés et ça a mal fini.. -pour lui-.)
5 De la part d'un "ami" (!) maçon ou qui se disait tel. (Coup à la tête, très violent.) Sanction, rien. (3)
6 Ce coup de feu récemment, inidentifié pour lequel je pense ne pas avoir été visée -du moins spécifiquement- puisqu'il y en a eu une autre au moins. Sanction, rien, forcément. (4)
Vous remarquerez que toutes ces agressions sauf la dernière me ciblaient directement et étaient le fait d'hommes. Trois au moins étaient "récidivistes".
[Je ne compte évidemment pas les insultes et menaces même lourdes -de mort- sauf pour le numéro quatre car il s'agissait d'un délinquant hyper violent "confirmé" déjà multi récidiviste et condamné, bien que "dehors".] Mon cas n'est pas unique, loin s'en faut. Voilà donc ce que nous vivons AU QUOTIDIEN (car cela laisse malgré tout des traces psychologiques et/ou physiques quoiqu'on en dise et quoiqu'on en PENSE soi-même.)
Donc en résumé, 1,3 agressions tous les trois ans
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En comparaison, à Paris, (où j'ai vécu 30 ans) je n'en ai subi "que" (!) deux, de surcroît de hasard et d'inconnus :
1 Dans le métro à Montparnasse (sans gravité, des gens se sont interposés, sans doute une tentative de vol.)
2 D'un voleur de carte bancaire, à Montparnasse toujours! Sans gravité également (il m'a projetée au sol mais sur un trottoir plan, sans plots, et, sportive à l'époque, j'ai su tomber-rouler sans me blesser).
Donc 1/15 ans, mineures. Le premier auteur n'a pas été identifié, le second non plus mais les policiers ont patrouillé (avec moi et un témoin) immédiatement et presque toute la nuit dans Paris, faisant le tour des billetteries pour le serrer, en vain. Merci à eux qui ont passé une nuit blanche.
=> LE MIDI SEMBLE PAR CONSÉQUENT AU MOINS CINQ FOIS PLUS DANGEREUX POUR LES FEMMES QUE PARIS et la violence n'y est pas également traitée. Si j'ose, elle est mal traitée.
Mesdames et Messieurs les Gendarmes, (ceci concerne essentiellement ceux de la "base"), certes votre travail est de plus en plus difficile, il n'est que de voir la proportion de suicides dans votre profession (donc ceci n'est pas une critique envers vous mais au plus haut niveau)... cette violence dont en fait vous êtes les premières victimes mais qui s'exerce à l'opposé sur les plus faibles, les enfants, les malades, les vieux, les femmes, les NON DÉLINQUANTS (!) {car le fait d'être délinquant et homme incontestablement protège, du moins de la "petite" délinquance}... nous pourrit la vie et parfois nous donne envie de nous "convertir" (2) surtout, lorsque l'on voit que, selon que l'endroit où on se trouve, par exemple ici, dans une zone laissée à l'abandon, elle n'est pas également obviée : cela explique d'ailleurs qu'ELLE S'Y ACCROISSE À LA MESURE DE L'IMPUNITÉ DONT LES DÉLINQUANTS SONT OU SE CROIENT CERTAINS.
Pire. Il semble même parfois que chez certains cette violence soit presque considérée comme norme ou en tout cas, addenda secondaire à traiter ultérieurement en fonction d'un calendrier surchargé d'élagages de haies fort gênantes pour d'éventuels camions etc .. Je n'en veux pour preuve que la manière dont j'ai été empêchée de m'exprimer au cours d'une réunion organisée hier par la Mairie du village où ont eu lieu les faits.. (au sujet, pensais -je, de la sécurité -comme cela m'avait été dit au téléphone : j'avais naïvement observé que pour une fois, "ça" réagissait et j'en avais été infiniment touchée, plus dure a été la chute !)... empêchée donc de parler... jusqu'à une/des moqueries* qui en la circonstance peuvent être plus traumatiques encore pour la victime que l'acte d'agression en lui-même car :
1 Elles le suivent et quoiqu'on en dise, qu'ELLE en dise, elle est en situation de faiblesse -relative-.
2 Elles sont révélatrices d'un renversement des rôles et des didascalies stupéfiant (et qui fait mal).
3 : Elles sont issues de personnes qui théoriquement ont une plus grande surface que les délinquants (parfois pitoyables.)
Cela s'explique cependant : lorsque l'on sait ne pouvoir rien (ou très peu ?) contre cette violence ; lorsqu'aucun moyen (ou très peu ?) ne sont mis à la disposition des autorités en charge de la sécurité... et qu'elles redoutent d'être -injustement?- interpellées à ce sujet -voire assignées si le cas est grave-, le plus simple pour celles-ci, n'est-ce pas ? est :
1 De la nier,
2 De la taire soi-même ou la minimiser
3 Et surtout de la FAIRE TAIRE, violemment s'il faut (!) quitte à s'en prendre à ses victimes, au cas (peu fréquent, on le conçoit !) où celles-ci oseraient en parler voire protester publiquement.
Ce qui, en termes de mécano, revient à mettre hors-circuit ou à cacher le voyant rouge d'un autobus en marche lorsqu'il avertit de la surchauffe du moteur (afin de ne pas inquiéter les passagers qui ont payé leur place) et à veiller à ce que personne ne le dévoile.. et au cas où un le découvre involontairement (mettons qu'assis près du moteur, il soit le premier à être rôti/e) à ce qu'il n'avertisse les autres, quitte à le menacer s'il passe outre.. (Et pourtant rôtis, tout/es les passagers vont l'être tôt ou tard.)
Merci d'en tenir compte. Quant à moi, je ferai en sorte que cette lettre ouverte ait le plus de diffusion qu'il soit possible à la mesure de mes réseaux.
Ceci est adressé, entre autres, évidemment, à Monsieur le Ministre de l'Intérieur car le droit des femmes est aussi celui des hommes ....
Hélène Larrivé
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Liens
(1) L'affaire Totophe ou comment en ayant aidé un SDF à demi mort de froid, (je l'ai amené chez moi) je me suis attirée les foudres d'un responsable -travailleur social bénévole- à qui, selon l'expression savoureuse d'un dirigeant d'Emaus, j'aurais "volé" un pauvre. Il aurait dû être là (et n'y était pas) http://aujourlejour2.blogspot.fr/2012/12/totophe-le-social-ca-paie-bien.html
(2) Lorsque les forces de l'ordre ou la Justice semblent ne pas faire ce qu'il faut, résultat.. prévisible. http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/11/viol-harcelement-un-homme-se-fait.html
(3) L'avant dernière agression, typique, agresseur connu, pas de preuves, parole contre parole et hop.. http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/12/mpn-ou-assimiles-parmi-nous-au.html
(4) L'article base : la dernière, une balle cette fois! Ça augmente ! http://pagetournee.blogspot.com/2015/08/une-balle-perdue-en-tout-cas-pour-moi.html
Le dossier "Violence en herbe, prémisses de la violence en blé" : http://pagetournee.blogspot.fr/2015/08/dossier-la-violence-en-herbe.html
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