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Images
1. Les
images surgissent, folles
2. A
tout instant, il est avec elle
3. Il
l’embrasse, lui sourit
4. Et
dorment ensemble
5. Comme
nous autrefois, sa jambe
6. Sur
la sienne, je le vis, le vois
7. Tout
le temps. Déchirure.
8. Elle
est sa femme et je ne suis
9. Rien
qu’un rêve
10. devenu
cauchemar.
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Roussette
La haine m'a tenue,
Le désir de mordre, de griffer
D'arracher des yeux et le ventre
De hurler devant Antigone,
Comme un chien à la mort.
Haine des bourgeois convenables
Qui réservent leur vacances
Sans laisser d'imprévus les dévier
D'une voie sacrée, celle du pognon
Du travail -et des combines aussi.-
Et je suis l'imprévue.
Il ne reste plus rien à présent
D'arracher des yeux et le ventre
De hurler devant Antigone,
Comme un chien à la mort.
Haine des bourgeois convenables
Qui réservent leur vacances
Sans laisser d'imprévus les dévier
D'une voie sacrée, celle du pognon
Du travail -et des combines aussi.-
Et je suis l'imprévue.
Il ne reste plus rien à présent
Que Roussette qui se meurt.
Désespérée de mon abandon.
Dommages collatéraux, une innocente
S'en va, et je demeure.
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Le pognon
Un souffle d'ectoplasme, un homme
Que je croyais autre et qui le fut (?)
Ou le feignit pour me plaire.
Qui s'apparie à qui fait bien le ménage
Range parfait et réserve pour baiser
Au soleil. Pas question de décommander
On ne sera pas remboursé.
-Le pognon, c'est sacré-.
Divorcer oui mais pas question d'indemnité.
Si tu n’arrives pas mets toi sous curatelle.
Un homme bon et beau que j'ai aimé.
Un homme bon et beau que j'ai aimé.
Garde le ton pognon -ou plutôt le nôtre-
Je le hais autant que je te plains.
La liberté n'a pas de prix.
Roussette va mourir et me regarde
Pour me demander à moi son Dieu
Comment ça se fait.
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La piqûre fatale
Dans la galerie glacée, vent du Gardon
Toi dans ton loft, couché avec ta femme.
Je la croyais vacataire et te le reprochais
C'est moi qui l'étais et elle en est/était aise.
Haine, retrouvailles aussi de moi,
Puis désintéressement, au fond ce n'est rien.
Roussette me demande doucement
Ce qui se passe pour qu'elle ne voie plus,
N'entende plus et ne parvienne plus à avaler.
La piqûre est prête quand elle convulsera.
Aurais-je le courage de pousser le piston?
Je l'ai bien eu de m'en aller.
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Le dos au sol
Veillée funèbre, Roussette s'est traînée dans un carton,
Elle ne veut pas que je la voie mourir.
Elle ne sait plus où elle est mais ma voix
Lui fait faiblement lever la tête.
Et elle me regarde, étonnée.
Pourquoi ne puis-je plus marcher?
Pourquoi mon dos touche-t-il le sol glacé?
Je suis comme toi. Mon dos aussi traîne le sol.
J'ai tout perdu sauf la vie.
Comme elle a tout sauf sa vie qui lentement la quitte.
Elle s'est rendormie.
Je vais dormir aussi.
J'ai peur.
J'ai peur.
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Bêtes et amants
Le silence après la pièce.
Trop de silence.
Je suis seule, avec Roussette qui se meurt.
J'ai peur.
Je ne la quitterai pas.
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En attendant le moment
Je suis seule dans la galerie
Attendant le moment.
Roussette me regarde moins à présent
Elle n’a plus la force de lever
la tête
Dans une heure ? Il ne faut
pas dormir
Ou tout de suite ? Ces
quelques heures
Misérables gagnées sur la mort
Valent-elles la peine ?
Mais tout à l’heure dans mes bras
Elle a ronronné.
Je lui parle, je n’ai qu’elle.
"Je suis là, ne t’en fais
pas, je ne te quitterai pas.. "
Elle se détend et ronronne
faiblement.
La piqûre est prête sur la table.
Je pense à toi. Notre vie n’a été
que cela
Quelques heures gagnées sur la
mort.
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