Portraits (exécutés par moi) d'un homme qui, il y a des lustres (très exactement en 51) m'a agressée sexuellement, dans un car (ces vieux cars avec de hauts dossiers isolant complètement les voyageurs) qui reliait Clé à St Ambroix, deux villages distants de 8 km. Je le prenais seule tous les jeudis et samedis pour aller chez ma grand-mère.
J'avais environ 3 ans. Ma mère m'avait appris où descendre après plusieurs trajets de "répétition", ça collait. Les premières fois, elle me confia au chauffeur et propriétaire des cars Pascal, Léon (?) puis ce ne fut plus nécessaire. Ce jour-là, elle m'avait fait asseoir au milieu, par prudence en cas d'accident, et sur le siège intérieur. J'étais censée ne pas bouger jusqu'à ce que j'aperçoive le "papier collant", en fait une affiche jaune, moment où je devais me préparer pour aller vers la porte.
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J'avais environ 3 ans. Ma mère m'avait appris où descendre après plusieurs trajets de "répétition", ça collait. Les premières fois, elle me confia au chauffeur et propriétaire des cars Pascal, Léon (?) puis ce ne fut plus nécessaire. Ce jour-là, elle m'avait fait asseoir au milieu, par prudence en cas d'accident, et sur le siège intérieur. J'étais censée ne pas bouger jusqu'à ce que j'aperçoive le "papier collant", en fait une affiche jaune, moment où je devais me préparer pour aller vers la porte.
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Il y avait peu de voyageurs, notamment personne derrière moi. Un homme est monté à l'arrêt suivant (Clairac?) ou s'est déplacé de son siège (?) et s'est installé au même niveau que moi, de l'autre côté de la travée, côté fenêtre. Il me regardait avec insistance, souriant d'un étrange rictus. J'étais mal à l'aise. Puis il sortit de leur emballage en papier-soie divers objets dont je ne me souviens que d'une magnifique petite lampe rouge avec un support en bois tourné, tout en me fixant. Je la contemplais avec intérêt; il poussa alors les objets sur ses genoux et m'invita à venir m'assoir à ses côtés; quelque chose en moi résistait. Et puis je ne devais pas bouger (mais c'était juste à côté). D'autre part, il faut obéir aux grands. Dilemme. A qui ?
Je le revois toujours. Il faut dire que son allure était impressionnante: une extrême maigreur, un teint quasi diaphane, de rares cheveux roux sur un visage chafouin émacié et rose, une barbichette étique de la même couleur, des mains très fines dont les doigts, aux ongles rongés, étaient rougis aux phalanges et de petits yeux de porcelaine délavée, fixes : un "vieil" enfant souffreteux.* Après deux invitations, j'obéis à regret. Là, il me mit la lampe dans la main et me posa des questions en série, quel âge avais-je (je l'ignorais) quel était mon poids (?!?) je l'ignorais aussi etc... Son visage avait changé, ses yeux ne me fixaient plus mais soudain était apparu sur ses genoux un étrange objet (auquel il devait particulièrement tenir car il le serrait en fermant les yeux) rose, annelé, assez vilain, ça semblait accroché à lui, pas sûr, au milieu du bazar, on ne pouvait voir d'où il sortait. De plus, l'objet semblait grossir. Etonnant.
En même temps, il avait mis sa main sur mes cuisses (en fait il l'avait déjà depuis le début de la conversation mais là, il avait relevé ma jupe.) Son contact direct avec ma peau me gênait de plus en plus -mais je n'osais rien dire- et pire, il montait. Il saisit alors ma propre main et tenta de l'amener vers l'objet qu'il serrait, ce à quoi je me refusai à voix haute (par chance, je m'exprimais bien et n'étais pas timide) ; il n'insista que peu mais sa main remonta alors jusqu'à mon sexe et soudain, sans prévenir, il me pinça violemment. Là, révoltée, je criais "mais vous me faites mal!"; il cessa mais continua à se masturber tout en me maintenant et me frottant les cuisses. L'expression de son visage, en extase, les yeux soudain fermés, me fit peur.
Je guettais avec une immense impatience le "papier collant" qui allait me délivrer. Pendant ce temps, toujours sa main, toujours ces étranges mouvements de va et viens, mais plus de pinçons et elle ne "remontait" plus. Enfin, l'affiche, je pris mon sac, me levai, après m'être excusée, courus jusqu'à la porte, et avant même que je ne descende, ma grand-mère me soulevait dans ses bras. Je lui expliquai aussitôt qu'un monsieur etc etc.. avec tous les détails...
Je pensais qu'une telle aventure était si inouïe que personne ne me croirait sauf peut-être elle mais sa réaction ainsi celle des deux dames venues elles aussi m'attendre me stupéfia. Rapide, elle me confia à l'un d'elle et fila à la poste (je suppose pour téléphoner et faire arrêter le car?) Les deux dames m'amenèrent comme une grande brûlée juste en face chez l'une d'elle et dans la cuisine me questionnèrent en feu roulant. Moi qui avais craint de ne pas être crue, voilà que je l'étais bien au delà de ce que je n'aurais pu imaginer. Cette insistance me mit mal à l'aise, presqu'autant que le "monsieur": qu'était-il arrivé de si effroyable pour que Marguerite filât comme un éclair et me laissât à ces deux-là, énervées comme des puces? "Jusqu'où est-il monté?".. "Montre-nous!".. "Il t'a fait mal?".. "Montre-nous où." Elles se consultèrent, les yeux inquiets : "Il y a une marque!".. "Tu as saigné?" L'une finit par me jucher sur la table et voulut enlever ma culotte. Je refusais avec force, "si, il le faut, on doit voir ce qu'il t'a fait"... NON!!
Enfin Marguerite survint et leur intima l'ordre de me laisser tranquille. Puis, après un bref conciliabule entre elles à voix basse, nous partîmes enfin, un kilomètre de marche dans la campagne, pendant lequel elle m'expliqua très calmement.. "Ce que ce monsieur avait fait était très très mal, çaurait même pu être pire, il y avait des messieurs qui aimaient faire du mal aux enfants, c'était rare mais ça existait, il fallait le savoir.. mais il serait sévèrement puni. Et surtout, il ne fallait jamais obéir aux adultes lorsqu'ils vous demandent des choses qui vous mettent mal à l'aise. Les adultes peuvent être méchants envers les enfants..." Elle me félicita aussi d'avoir très bien réagi en criant et en lui parlant tout de suite.. et conclut en me disant qu'elle se sentait, elle, responsable, ainsi que ma mère car personne ne m'avait jamais mise en garde, croyant que cela ne pouvait pas arriver dans un car familial où tout le monde se connaît.. Puis on parla de chats, de la chèvre et de l'île flottante qui m'attendait et le soir, en me lavant, l'air de rien, elle regarda la marque légère du pinçon et me dit que dans deux jours il n'y paraîtrait plus. Personne n'en parla plus et je n'en fus jamais traumatisée. Il est probable que si on m'avait livrée de force à un "examen" méticuleux, il en eût été différemment.
Toutefois, 62 ans après, je peux encore dessiner son portrait (mais cela n'est pas propre à cette aventure -j'ai une bonne mémoire des visages-).
*Rétrospectivement, il est probable qu'il s'agissait d'un débile mental ou d'un malade génétique auxquels il est impossible d'attribuer un âge (entre 25 et 40 ans).
Je pensais qu'une telle aventure était si inouïe que personne ne me croirait sauf peut-être elle mais sa réaction ainsi celle des deux dames venues elles aussi m'attendre me stupéfia. Rapide, elle me confia à l'un d'elle et fila à la poste (je suppose pour téléphoner et faire arrêter le car?) Les deux dames m'amenèrent comme une grande brûlée juste en face chez l'une d'elle et dans la cuisine me questionnèrent en feu roulant. Moi qui avais craint de ne pas être crue, voilà que je l'étais bien au delà de ce que je n'aurais pu imaginer. Cette insistance me mit mal à l'aise, presqu'autant que le "monsieur": qu'était-il arrivé de si effroyable pour que Marguerite filât comme un éclair et me laissât à ces deux-là, énervées comme des puces? "Jusqu'où est-il monté?".. "Montre-nous!".. "Il t'a fait mal?".. "Montre-nous où." Elles se consultèrent, les yeux inquiets : "Il y a une marque!".. "Tu as saigné?" L'une finit par me jucher sur la table et voulut enlever ma culotte. Je refusais avec force, "si, il le faut, on doit voir ce qu'il t'a fait"... NON!!
Enfin Marguerite survint et leur intima l'ordre de me laisser tranquille. Puis, après un bref conciliabule entre elles à voix basse, nous partîmes enfin, un kilomètre de marche dans la campagne, pendant lequel elle m'expliqua très calmement.. "Ce que ce monsieur avait fait était très très mal, çaurait même pu être pire, il y avait des messieurs qui aimaient faire du mal aux enfants, c'était rare mais ça existait, il fallait le savoir.. mais il serait sévèrement puni. Et surtout, il ne fallait jamais obéir aux adultes lorsqu'ils vous demandent des choses qui vous mettent mal à l'aise. Les adultes peuvent être méchants envers les enfants..." Elle me félicita aussi d'avoir très bien réagi en criant et en lui parlant tout de suite.. et conclut en me disant qu'elle se sentait, elle, responsable, ainsi que ma mère car personne ne m'avait jamais mise en garde, croyant que cela ne pouvait pas arriver dans un car familial où tout le monde se connaît.. Puis on parla de chats, de la chèvre et de l'île flottante qui m'attendait et le soir, en me lavant, l'air de rien, elle regarda la marque légère du pinçon et me dit que dans deux jours il n'y paraîtrait plus. Personne n'en parla plus et je n'en fus jamais traumatisée. Il est probable que si on m'avait livrée de force à un "examen" méticuleux, il en eût été différemment.
Toutefois, 62 ans après, je peux encore dessiner son portrait (mais cela n'est pas propre à cette aventure -j'ai une bonne mémoire des visages-).
*Rétrospectivement, il est probable qu'il s'agissait d'un débile mental ou d'un malade génétique auxquels il est impossible d'attribuer un âge (entre 25 et 40 ans).
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