jeudi 20 décembre 2012

Des syndromes de Stockholm multiples, le cas Sadia, une famille pakistanaise en Belgique, politiquement incorrect..




... Où on voit deux femmes au moins, la mère et une des sœurs, aider deux hommes, le frère et indirectement le père, à assassiner une redoutable "dissidente".. qui refusait d'être violée -c'est à dire mariée de force- (lien). Comme Anita, le cas est certes plus subtil, conduite, elle, au suicide (lien). 


L'histoire: une famille pakistanaise d'origine parfaitement "intégrée", si l'on peut dire, commerçants prospères, 4 filles, 1 fils. Des gens qui, comme le dit benoîtement le père au cours du procès "ne sont pas n'importe qui" dans leur pays, qui ont un rang à tenir. La haute dans leur idée. Miracle du net, tout ce qu'ils et surtout qu'elles font est retransmis in live par web cam au pays du reste ils se rendent souvent. En fait, le Pakistan, ses clans [ses coutumes] ils ne l'ont jamais quitté. "Belges", c'est un peu théorique. Un groupe fermé où les mariages imposés, entre cousins de préférence, sont fréquents, ce qui n'est pas meilleur pour eux que pour les rois de France.  



 Comme souvent dans les fratries nombreuses orientales, les rôles sont distribués assez tôt et l'hypocrisie n'est jamais très loin, ainsi le père vertueux et bosseur, incarnant la loi et la tradition religieuse a de nombreuses maîtresses [le fils surprend des conversations "édifiantes" -hard- qui l'horrifient] et songe à quitter les siens pour refaire sa vie au pays; une des soeurs [celle qui dénonce Sadia] fume du shit, le fils boit -sec- un moment, quant à la mère, usée, entre deux menaces de suicide, elle concocte des intrigues pour se débarrasser de sa fille rebelle.. Les rôles officiels: le garçon, surtout unique, est le chef, le missi domici du père vertueux.. et ici de la mère-suicide. Même plus jeune, moins performant, c'est le cas, il sera chargé de "surveiller" ses sœurs, de les mettre au pas, veillant sur l'honneur c'est à dire leur sexe. Ridicule en ce cas, un rôle un peu trop grand pour un si petit personnage qui avoue naïvement à son procès "lorsque mon père parle, je baisse les yeux".. et il obéit sans discuter.  

Une de filles semble la plus douée: bonne élève, aimée de ses profs et de tous, ambitionnant des études, belle et généreuse de manière émouvante, impensable. [Sentant qu'elle risquait d'être assassinée, elle a fait un testament trois jours avant sa mort et a demandé à son compagnon de ne pas porter plainte contre les "siens".] On l'appelle "Cendrillon" [il est probable qu'elle s'occupe de toutes les taches dont les autres ne veulent pas.] 
Ce sont hélas ses qualités qui vont causer sa perte ; entourée, courtisée, elle va tomber amoureuse et réciproquement d'un jeune belge dont la famille l'accueille avec plaisir. Le bonheur? Et la mort.

Mais voilà! entre temps, la père et la mère [ici notons qu'elle semble avoir un rôle équivalent voire pire car elle joue sur les affects, sur l'amour que lui voue Sadia malgré tout pour la piéger à mort -parallèlement elle aura un comportement terrifiant envers une nièce, forcée elle aussi d'épouser un cousin dont, selon la jeune femme qui n'a pas osé se rendre au procès par peur mais fut entendue en vidéo conférence, elle "présidera" même le viol ; quant au père, ce fut pire : comme la jeune fille refusait de partir au Pakistan, il fut appelé à Marseille -il est l'aîné, le chef- et lui tint un revolver sur la tempe, menaçant de tuer sa mère et ses sœurs si elle n'obéissait pas*].. les parents donc, ces parents-là (!) ont décidé de la marier au pays, avec un cousin également.. Sadia sait donc ce qui l'attend.

Mais non, ils ne sont pas rétrogrades vont-ils clamer au tribunal [attitude typique des accusés se vantant de ce qu'ils n'ont pas fait, l'agresseur soulignant qu'il n'a pas violé, le violeur, qu'il n'a pas tué etc..] ils l'ont laissée "libre". Bien ! Donc elle a choisi! Alors où est le problème  La versatilité d'une gamine qui "papillonne"? Pas un casus belli! Sauf que "libre", dans leur vocabulaire, signifie qu'ils lui ont laissé le "choix" [par web cam interposée!] entre plusieurs candidats. Savoureux. Faute de pire, harcelée par la famille dont tous sont solidaires y compris ses sœurs identiquement "mariées" mais qui elles, ont plié, entrées dans le moule jusqu'à se solidariser avec ceux qui leur ont fait subir un tel déni de justice [en plein dans le syndrome de Stockholm] bref, Sadia, par amour, matraquage, désir de leur plaire... finira par  céder pour l'un. Le moins pire sans doute par web cam interposée.

Et là, burlesque, on a un mélange de Moyen-âge trad et de 22ième siècle ultra tech : c'est un "mariage" [sans aucune valeur juridique y compris au Pakistan bien sûr] par web cam interposée avec imam entre deux "promis" à 2000 km de distance qui ne se sont jamais vus!... Une mascarade dont elle pensait évidemment qu'elle ne l'engageait pas. Erreur! Au Pakistan, dans sa famille, elle est bel et bien mariée, les billets prêts pour l'y envoyer [l'enlever serait plus juste.] Le sait-elle? sans doute puisqu'elle fuit. La tragédie de sa cousine dont sa mère fut la cheville ouvrière l'a rendue méfiante, à juste titre. Elle a déjà fui du reste mais à chaque fois est revenue; la mère qui l'appelle, les sœurs peut-être, la comédie des affects etc... Menacée, déchirée, elle les aime tout de même. "Elle était trop gentille" dit une camarade de lycée. Cette fois, elle est dans un foyer pour femmes battues. Y a-t-il eu aussi des coups ? Le procès n'en dit rien mais son admission le laisse penser. La honte pour les parents? Oui et cette fois c'est justifié. Et, enfin "libre", elle est tombée vraiment amoureuse. Cette fois, non, elle ne cèdera plus, soutenue par son compagnon et par sa famille. Elle va l'épouser, rêve d'une vie normale, d'études supérieures. Malgré les menaces, la mort qui plane, elle renaît. Sa mère est claire "je préfèrerai la voir morte qu'épouser un non musulman." Plus tard, son fiancé au procès dira que c'est une famille dangereuse à tout points de vues.





Le drame se noue. C'est l'Aïd, la fin du ramadan, à nouveau on la prie de venir, à nouveau elle cède. Elle sait risquer sa vie, son testament en atteste, mais elle tente pourtant encore une fois l'impossible, les fléchir, c'est la fête, elle va parler, essayer d'obtenir son "pardon", portée par son amour pour son compagnon, par la culture qu'elle a acquise au lycée, par ses copines, ses profs, ce pays qui est sien plus que le Pakistan. 

Le frère a acheté une arme, des munitions, des SMS sont échangéson parle d'elle comme de "la pute". Son comportement, c'est la honte, pour lui particulièrement. La chasteté d'une sœur, c'est tout l'honneur d'un frère dit-il. Le piège se referme, les parents ne sont pas là, elle n'a même pas le temps d'enlever son manteau, il sort l'arme, elle veut fuir, sa sœur la bloque, il la tire, c'est fini. Juliette est morte. Notons qu'au procès, celui-ci avouera naïvement qu'il a aussi songé à tirer sur la sœur qui comme Sadia [la "pute"] n'était pas parfaite, elle fumait parfois du shit (!) et allait peut-être mal tourner elle aussi. Puisque j'en avais tué une, je pensais que je pouvais aussi tuer l'autre dit-il en toute simplicité [mieux vaut prévenir etc..] l'autre qui cependant l'avait aidé à tendre le piège et à assassiner Sadia ! Est-ce la cause? A-t-elle ainsi donné des gages de bonne éducation? Reste qu'il a renoncé. Et celle-ci, mariée [et enceinte!] dans la bonne trad avec un homme qui lui aussi a défendu fortement sa "belle famille" [bien que dans la foulée il ait failli être veuf !] a été condamnée à 5 ans sans faire appel. Par manque de forces dit-elle, mais plutôt parce cette condamnation extrêmement généreuse [elle en fera 2 et demi] pour complicité d'assassinat aurait sans doute été alourdie

Cette haine, le père et la mère la lui ont-ils inculquée ainsi qu'à toute la fratrie? l'ont-ils poussé à son geste? L'avocat de celui-ci le clame. Il est évident que le jeune homme qui affirme que dès que son père parle il baisse les yeux [et cela vaut apparemment pour sa mère] n'a pas l'étoffe pour agir seul. Lui aussi est un syndrome de Stockholm, un tel formatage ayant dû lui coûter quelques aléas [dont celui-ci] qu'il ne voit même pas. L'avocat du père, c'est logique, affirme le contraire : il aurait agi seul sans aucune influence [quid des messages échangés entre tous qui parlent de Sadia comme de "la pute".. et dans ce milieu honorable où "on est respecté par tous", que faire d'une "pute"?] Notons aussi que ce pater familias aimé de tous [mais "un peu faible envers Sadia" disent le jeune homme (!) et une de ses sœurs non impliquée dans l'assassinat mais défendant ses parents, comme tous, bec et ongles] ce père donc ne va à aucun moment: 1, tenter de dédouaner son fils apparemment offert en victime propitiatoire au pays qui l'a accueilli et 2, manifester quelques remords ou regrets. Comme dans tous les cas de syndrome de Stockholm, le bourreau qui agit par séide [victime] interposé lâche l'exécuteur lorsqu'il est pincé... lequel consent à son propre sacrifice. [Mais ici tout de même, devant les années de prison qui s'additionnent, l'avocat du jeune homme plaidera sa mise sous influence.] Le père ne va pas défendre l'assassin [ou plus exactement son bras armé] mais il va avoir ce quasi aveu involontaire : au pays, je ne suis pas n'importe qui, notre famille est en vue, on m'aurait posé des questions; là, elle est morte, on a parlé d'un accident et il n'y a plus de problème. CQFD. Elle est morte = il n'y a plus de problème. D'autant moins que ce n'est pas lui qui a tiré. Du coup, son avocat a demandé l'acquittement. Normal.

Mais je jugement belge qui a retenu l'influence du père ET de la mère, le crime de haine envers une personne vulnérable en raison de son sexe et le complot en réunion pour l'accomplir.. les a davantage condamnés que le fils qui a tiré sur Sadia et la fille qui l'a empêché de s'échapper. Une première intéressante. Qui fera peut-être réfléchir les impétrants. 

Les "franssouillais"

Quid de les déchoir de leur nationalité comme il est demandé sur des forums? N'est-il pas précisé qu'adopter une nationalité n'est pas choisir un manteau et qu'il faut en accepter -relativement- les lois, surtout lorsqu'elles sont justes, du reste même un manteau doit être à la bonne taille? Politiquement incorrect? Oui. L'idée naïve: immigrés= situation défavorisée= solidarité, indiscutablement, méconnait parfois la réalité: certains dont la situation originelle est plutôt petite bourgeoise voire même top, choisissent simplement un pays qui leur semble plus intéressant -peut-être plus libéral sur des points qui les arrangent-. Ceux qui ont voulu et pu partir [ce qui nécessite argent, contacts, pots de vin, leviers] ne sont parfois pas les plus démunis au contraire ni les victimes harcelées par un système que l'on imagine, et, jouant sur cette aria, ils peuvent piéger. Il est fréquent ensuite que ceux-ci, enrichis [davantage], lorsqu'ils reviennent au pays pour des séjours ou définitivement parés de l'aura de "français", se comportent comme des chefs qui n'ont rien à envier aux petits potentats locaux, l'argent gagné judicieusement investi [maisons, terres, hôtels, commerces..] les ayant propulsé à un rang plus élevé que leur initial** et en tout état de cause, infiniment plus prestigieux qu'en France.

Les turcs ont pour les désigner un mot péjoratif, "franssouillais", qui signifie arrogant, m'as-tu-vu et.. exploiteurs. (Lien avec "Noces kurdes) dans lequel le héros parle avec ironie de ceux [turcs] qui retournés au "bled" cherchent des "esclaves" kurdes (ou une femme) pour servir à faible coût dans les "entreprises" qu'ils sont fondées avec l'argent gagné en France, de manière pas forcément tout à fait légale affirme-t-il, et blanchi au pays sous forme d'affaires légales. A la fois respectés et craints [ils sont riches et puissants].. et haïs pour leur âpreté au gain et le mépris qu'ils vouent aux pauvres restés sur place. Deux facettes de personnages intéressantes observe-t-il ironiquement, en France, aimables, presqu'obséquieux et au pays, des "franssouillais". Ce phénomène est celui de la première génération et disparaît ensuite si les enfants, nés et demeurés en France ont pu étudier normalement [et au cas, pas général, où la famille les a laissés s'intégrer, par exemple épouser qui ils voulaient..] 


* Elles sont cachées quelque part, témoins protégées, au secret. 
**La famille Shiekh, symptomatique, n'a pas apporté de l'eau au moulin de la cause des immigrés en général.. mais au contraire un sacré pavé. Politiquement pas correct certes.

LE DOSSIER " LE SYNDROME DE STOCKHOLM"
 http://femmesavenir.blogspot.fr/2009/09/maltraitance-intra-familiale-tous-les.html

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