samedi 15 décembre 2012

Affaire DSK : ces métiers qui exposent ! Ce que les femmes vivent..



D’après Martine Pauwels

 Que vaut la parole d’une femme? Témoignages

Elles sont hôtesses, mannequins, actrices mais aussi journalistes, photographes, infirmières, aide-soignantes, steward ou femmes de ménage et toutes subissent des agressions, du plus au moins, qu'elles minimisent tant elles y sont habituées. Des hommes aussi. Ont-ils porté plainte comme dans l’affaire DSK? Le feraient-ils?


Une aide soignante en maison de repos : "en cas d’agression physique, je le ferai immédiatement".. "ça n’a jamais été jusque là mais j’ai vécu des situations révoltantes, je ne parle pas ici de certains pensionnaires, des hommes âgées, qui vous mettent la main aux fesses, s’exhibent ou tentent des attouchements, cela fait partie des risques du métier*. Nous stoppons fermement. Mais quand il s’agit de la hiérarchie, tel ce directeur qui faisait irruption dans la salle des douches alors que nous étions nues, c’est l'horreur, pire que du harcèlement sexuel, un jeu de pouvoir et d’humiliation: il jetait des liasses de papier par terre, nous traitant de ramasse merde et exigeait que nous les ramassions. Je n’ai jamais accepté mais d’autres si. Cependant les dégâts étaient là. Colère, haine, révolte mais je ne m’autorisais à pleurer que chez moi, contrairement à d’autres qui craquaient sur place. Même les hommes étaient victimes de ces humiliations." Aujourd’hui, elle a cessé de travailler.
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Autre cas

Alicia, tenues chics et talons hauts, métier oblige, étudie les langues, elle est mannequin et hôtesse d’accueil pour de prestigieuses agences. "J’ai la chance de ne jamais avoir été confrontée à des situations graves, je me méfie, souriante mais sans me départir d’une certaine froideur. Lorsque je subis une attitude ou des propos trop insistants, je m’arrange pour me faire remplacer par une collègue mais c’est rare**. Un gentil compliment ne me dérange pas, je le reçois avec le sourire. Sinon, en cas d’exagération, je pense que je clamerais haut et fort un laissez-moi tranquille gênant". S’il y avait des attouchements physiques porterait-elle plainte? "Je ferais tout pour ne pas en arriver là parce que finalement que vaut le témoignage d’une hôtesse? certains ont le don de nous mépriser d’un simple regard, ce serait ma parole contre celle d’un client bien sous tous rapports et je ne ferais pas le poids, j’ai peur que l’on ne me traite de menteuse ce qui me traumatiserait encore plus. Très souvent, on nous prend pour de ravissantes idiotes alors que je parle plusieurs langues et vais entreprendre un master."

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Troisième cas
Les hommes aussi ! Luc plaît aussi bien aux femmes que, bien malgré lui, aux hommes. "Je commençais dans le métier, je devais effectuer le portrait d’un écrivain connu. Sans que je ne m’en rende compte, il m’a emmené dans sa chambre, a fait des allusions de plus en plus lourdes puis a voulu me toucher; j’ai pris la fuite. Cela peut prêter à rire et en effet quand je raconte cette histoire, tout le monde s’esclaffe et pourtant cela m’a profondément choqué. J’ai tout à coup compris combien les femmes pouvaient se sentir salies par certains comportements."

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* Notons qu'elle passe sur un harcèlement sexuel qu'elle minimise mais qui n'en est pas moins un; "les risques du métier" dit-elle avec philosophie: exhibitions, attouchements etc !...

** Idem pour Alicia qui elle aussi minimise ["c'est rare"... "je m'arrange pour que .."] etc.. L'ambiance de ces métiers est donc la vigilance constante voire l'angoisse et en fait on ne voit que le haut de l'iceberg. Pour le reste, le plus grave ["ce qui est rare".. et représente simplement "les aléas du métier", sous entendu qu'ils sont acceptés avec le choix de celui-ci tel un médecin qui prend le risque d'être contaminé!] il n'y a évidemment ni plainte ni même signalement.

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Des cas à risques, de l'autre côté

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