Faisant parfois un peu office d'assistante sociale "free lance" dans mon village, voici qu'un soir d'hiver une jeune femme vint me trouver pour me demander de l'aide. Assez bien mise, cultivée, pleine d'humour, seulement un peu fatiguée. Une histoire banale, séparation, solitude, puis la maladie, peut-être une certaine mal débrouillardise reliée à une dépression, travailleuse pourtant (elle s'occupe bénévolement de tous les chats du quartier, par tous les temps, de nuit comme de jour, arpentant les rues désertes avec un sac de croquettes ou quelques déchets donnés par le boucher -pas toujours!-) elle allait de surcroît être expulsée de son meublé, non pour non paiement de loyer mais parce que sa proprio voulait vendre, et elle cherchait un appartement à la campagne (et un petit boulot) où elle pourrait loger ses animaux et elle même. J'avoue ne pas avoir trouvé; sans caution, c'est mission impossible... et n'ayant pas mesuré l'urgence de sa situation, je n'ai sans doute pas assez fait d'efforts. Elle continuait à me saluer aimablement pourtant et à parler de choses et d'autres, essentiellement de ses chats.
Et aujourd'hui même, me promenant dans Alès, je l'ai trouvée dans une rue, assise, avec une boîte devant elle, triste et gênée : elle mendiait, tout simplement. C'était tout à l'heure. Un signe des temps et de la misère ambiante, poignant. Elle va à Alès en stop tous les jours, je comprends à présent pourquoi.
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