Les ruptures de barrages ne sont pas aussi rares que l'on croit, voir lien! et entraînent des centaines, parfois des milliers de morts.
2 UN EXEMPLE: MALPASSET (LA CATASTROPHE DE FRÉJUS)
Le conseil général du Var avait confié la conception et la maîtrise d’œuvre du barrage à
l'ingénieur des Ponts et Chaussées André
Coyne et à son bureau d’études (Coyne et Bellier), [note, LES MÊMES QUI S’OCCUPÈRENT
ENSUITE DU BARRAGE DE SENECHAS* !] spécialistes des barrages-voûtes. La
topographie et la géologie du site n’étaient pas favorables à une voûte très
mince qui exige une gorge étroite et une roche très résistante : le premier et seul géologue consulté
au seul niveau des études préliminaires,
avait conseillé la construction d’un barrage-poids plus en amont ; il ne
fut pas écouté et n’a plus été consulté ; l’"étude" géotechnique
se réduisit à un simple levé géologique de terrain et à quelques sondages
mécaniques ; il n’y eut pratiquement
aucun suivi géotechnique de chantier. On ne fit ni galerie de dérivation dont le forage aurait permis en profondeur d’observer le gneiss (une roche PERMÉABLE
contenant du quartz, du mica, -très friables- des feldspaths identifiables à l'œil nu formant des couches glissantes
en "feuilles" également visibles à l’œil nu –on distingue comme à
Anduze une alternance de "rayures"-…
ni évacuateur de crue latéral dont le terrassement aurait permis d’observer le
gneiss -de très mauvaise qualité- en subsurface. Pendant 5 ans, le
barrage ne se remplit pas –en raison de la sécheresse- puis durant la deuxième
quinzaine de novembre 1959, vinrent des pluies
diluviennes – 500 mm en dix jours dont le 2 décembre, 130 mm en 24 h… (Note : c'est régulièrement le cas en Provence et dans le Midi en général!) Le niveau de la retenue qui était à une dizaine de mètres sous
crête monta alors très rapidement – 4 m
en 24 h et il se produisit des suintements à l’aval, qui
devenaient de véritables sources à mesure que l’eau montait. On décida
néanmoins de ne pas ouvrir la vanne de vidange pour éviter des dommages à un
chantier de construction d’autoroute en aval ; ce n'est qu'à 18 h, trop tard, qu'on l’ouvrit finalement -alors que
l’eau était prête à déborder – sans effet : 2 heures 13 minutes plus tard
seulement, le barrage se fissura puis rompit, libérant 50
millions de mètres cubes d’eau ; une onde de 50 m de haut déferla à 70 km/h dans la plaine côtière de l’Argens et dans les
quartiers ouest de Fréjus qu’elle atteignit en moins de vingt minutes,
ne laissant aucun repli aux occupants d'une zone de près d’un
kilomètre de large balayée par l’eau ; 423 victimes et des dégâts
matériels considérables, routes, voies ferrées, fermes, immeubles… détruits.
Les causes : la crue (la montée très rapide du niveau de la retenue qui entraîna des fuites d’eau
dans le gneiss très fracturé et altéré, claquant les failles en dièdre –ce sont des pans
de montagnes qui figurent un livre ouvert- d’un versant puis chassant le dièdre
de sorte que le barrage s’est peu à peu fissuré et affaissé et a enfin explosé
en totalité) mais les nombreuses causes humaines, techniques ou
comportementales sont tout aussi évidentes.
*Non ce n'est pas un gag ! autrement dit, on peut avoir "conçu" ce barrage meurtrier, -une bombe- et en construire encore d'autres sans problème.. notamment le "nôtre" ! J'ai relu plusieurs fois. Pas d'erreur. C'est bien le même cabinet. Je pensais bêtement le gus en prison ou au moins "interdit de profession" voire tricard dans la région, non il officile (euh, officie) encore.
Voir articles précédents.
Voir articles précédents.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire