mardi 14 octobre 2014

Les crues augmentent en quantité et se rapprochent, les barrages vieillissent.. et voilà !





A Sainte-Cécile-d'Andorge, au nord d'Alès, le battage –euh, barrage !- sur le Gardon, un barrage écrêteur de crues est" l'objet d'études pour pallier un risque de destruction" -qualifié par les sommaires "sommités" de très "improbable"-. Du haut  de ses 42 mètres, le massif ouvrage est donc "l'objet de toutes les attentions", (sic). Rien risque "ils" surveillent entend-on parfois. J’adorre ! Voilà comme on transforme par un tout de passe passe de vocabulaire un événement de risque majeur en un événement de "sécurité maximum",- "ils" sont sérieux, "ils" surveillent-.. Ce que les mots veulent dire !! en le cas, on se fout de nous et parfois ça marche : s'il n'y avait pas de risque majeur d'effondrement, il n'aurait pas besoin de "toutes ces attentions" de malade en phase terminale, ce pépère.


 Barrage de Sainte Cécile pendant les crues de 58: contrairement à ce que laisse penser l'image, il n'est pas plein... ET IL NE DOIT JAMAIS L’ÊTRE!

Barrage "normal" : joli mais impressionnant ! De la terre, tout simplement.. Après tout, ce n'est peut-être pas plus mal, voir celui de Sénéchas..
 
Historique su barrage : comme on peut le voir, c'est un vieux pépère archaïque, ce qui d'ailleurs ne veut pas dire qu'il soit plus dangereux que celui de Sénéchas l'adolescent. Rappelons que celui de Malpasset a cédé dès sa mise réelle en eau, lors de la première crue qu'il a dû encaisser, [comme souvent le cas]... ce qui signifie que la morbidité périnatale des barrages n'est pas du tout négligeable, la période dangereuse étant le moment de l'essai de sa résistance, autant dire l'accouchement. Le barrage de Sainte Cécile d'Andorges a en effet été érigé en 1967 après l’épisode dévastateur de 1958, réplique de celui de 1907. [Notons que à ce moment-là, les inondations étaient espacées de 50 ans]. Il était adapté certes... mais adapté à l'époque. Or voilà : en 58, dans le Gard, on atteignait "seulement" 300mm. http://pluiesextremes.meteo.fr/media/carte/1958_10_03_1J.pdf  [et cependant la Cèze à Saint-Ambroix qui à 4 heures du matin le 4 octobre 58 cotait 2 mètres avait atteint 10 mètres à 11 heures, soit plus que lors de la crue précédente.] Or désormais, il doit pouvoir écrêter une crue générée par une précipitation de 800 mm d'eau/24 h. Pour mémoire, en 2002, année du dernier épisode cévenol cataclysmique comparable à 58, on avait 690 mm/24h dans la région d'Anduze (à 20 km de Sainte-Cécile).


 A présent, c’est donc une nouvelle norme qui doit lui être appliquée, comme à tous ceux conçus de la même manière car il est tout simplement fait de terre et de roches compactées et le danger réside dans son débordement : si le niveau de l'eau arrivait à dépasser sa crête, les flots débordant éroderaient la structure de terre jusqu'à créer une brèche. On imagine la suite.

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