lundi 22 octobre 2012

Accouchement, douleur, controverse, mortalité, l'omerta

In english (link)




"For my, labour felt like someone had put a car jack inside my pelvis and was slowly cranking it open, it was a really deep bones pain. "
Pour moi, le travail [l'accouchement] était comme si quelqu'un avait mis un cric de voiture à l'intérieur de mon corps et était lentement en train de l’ouvrir en deux, une douleur osseuse vraiment profonde (lien)" insupportable, formule que je reprends exactement à mon compte

Pourquoi les femmes n'en parlent-elles jamais ou légèrement, sans insister -même celles qui s'expriment volontiers sur leurs maladies et leurs souffrances en général? J'y vois plusieurs raisons: pour ne pas faire peur à celles qui n'ont pas connu ça -la donne est un peu différente à présent qu'il y a la péridurale- ; ne pas déchoir auprès du mari et de la société dans les cultures qui n'accordent aux femmes que la valeur de reproductrices -il se peut parfois, dit-on (?) que la douleur soit dramatisée pour ces mêmes raisons, perso j'en doute- ; ne pas traumatiser les enfants qui se sentiront en dette ; ne pas paraitre égoïste et rabat-joie devant le bonheur qu'est la venue au monde d'un bébé; et dans les cultures occidentales -effet pervers de l'accouchement dit "sans" douleur- le sentiment d'échec et la culpabilité, on est mal foutues*, mauvaise poulinière, élève déplorable, surtout devant ce que l'on ne peut qu'appeler l'omerta, c'est à dire celles qui assurent mensongèrement** avoir accouché "comme une lettre à la poste"... après tout comme on est seule au jury, mieux vaut se dire reçue, ou minimiser, surtout si on a héroïquement réussi à ne pas hurler trop fort. Oubli? Non, quoiqu'en disent les histoires roses. Même après la joie qu'apporte le bébé...
 
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Image initiale. Controverse sur le texte:

   Il est cucul, soit. Mais voici quelques liens sur la mesure de la douleur, pas si subjective que ça, même si les termes employés ne sont pas DEL mais DOL, ce que reprochent des puristes au texte de l'image et si selon l'échelle de Mac Gill, les chiffres sont établis de 1 à 10 -ou du moins l'étaient-ils autrefois- et non de 1 à 57 (mais c'est le cas parfois à présent, voir liens en bas de page). Quant à dire "qu'un être humain ne peut le supporter", ce qui amuse les mêmes puristes ("il le peut puisqu'elles ne meurent pas" objectent-ils), il n'y a pas là matière à rire; le fait est que le cœur peut effectivement lâcher, dans mon cas les sage-femmes à la fin vérifiaient tout le temps -ainsi que celui du bébé- s'il "tenait", ne me laissant rien ignorer de leurs doutes et à un moment en effet il a cessé -très brièvement- de battre... ce qui a motivé l' "extraction" en urgence absolue.. [panique d'où périnée emporté totalement, (puis-je leur en vouloir? sans cela peut-être...) puis intervention pour me rafistoler dès que le toubib est enfin arrivé -deux heures de couture soignée, à la fin ils n'avaient plus de fil résorbable, il lui a fallu faire avec ce qu'il avait-, puis pendant une semaine interdiction d'aller à la selle évidemment.. et 10 jours après, anesthésie générale pour enlever le matos : chance inouïe, aucune séquelle et bébé OK.] Oui, le cœur peut tout simplement flancher au bout de 2 jours, bien sûr, je ne suis pas passée loin. Et ensuite il y eut aussi -juste après la sortie de ma fille- (banal en ce cas) l'exsanguination non douloureuse, impressionnante, une curieuse chaleur m'inondait, en fait je baignais dans une mare de sang.. pendant que tous s'activaient dans la salle d'à côté auprès du bébé miraculeusement indemne, je m'en foutais, tout était enfin fini et mourir ne me semblait pas grave du tout -sans doute mon cerveau dysfonctionnait-il- mais après hésitation, j'ai tout de même appelé. Les sage-femmes émerveillées que l'enfant soit si parfaite ("10 à l'Apgar, un miracle!").. n'ont pas entendu, mon mari si, le sang dégoûtait jusqu'au sol. La plupart des femmes mortes en couches le sont simplement d'exsanguination. Évitable bien sûr. 

Quant au marrant qui compare la douleur de l'accouchement à un coup dans les couilles, je répondrais que je ne sais rien de cela mais que ce serait plutôt cent et pendant 2 jours, régulièrement espacés et de plus en plus forts sans que l'on sache quand ça va finir. La seule comparaison ambigène qui me vienne à l'esprit serait le percement involontaire par une infirmière mal douée de mon tympan avec de l'azote liquide injectée en spray, mais multiplié par un facteur de durée (? cent?) car la douleur transperçante, atroce, coupant le souffle cessa au bout de quelques minutes et évidemment ne se réitéra pas -je m'étais enfuie en la repoussant violemment-. Je pense que la douleur de l'accouchement n'est en fait comparable à aucune autre si ce n'est peut-être à un écartèlement, la sensation d'exploser, déchirée en deux par une écrasante force interne qui ne fait que croître à chaque fois d'où l'idée incontournable à la fin que l'on ne pourra pas y résister -c'est à dire mourir-. Quant à l'expulsion -moins douloureuse que les dernières contraction d'engagement du bébé mais épuisante et en mon cas, vaine- une féministe iconoclaste (Shulamit Firestone?) l'a comparée à.. désolée de la trivialité, je cite "chier un potiron". D'où aussi les forceps, appliqués en cas d'urgence -et ça l'est presque toujours- sans aucune anesthésie. Un tire-bouchon d'une bouteille de champ sur lequel on tire de toutes ses forces en la coinçant, après avoir cassé le goulot. -Ce fut le cas pour mon fils.- 
  
Pour le petit rigolo qui veut se faire une idée
 http://videos.tf1.fr/jt-20h/on-sait-desormais-mesurer-la-douleur-6105540.html 

Par ailleurs, la mortalité en "couches" ne donne lieu à aucune statistique précise réellement fiable et les chiffres varient. D'après la Classification internationale des maladies, la mortalité maternelle se définit par "le décès d'une femme survenue au cours de la grossesse ou dans un délai de 42 jours après sa terminaison". Mais ce délai est controversé car trop court, un décès pouvant fort bien survenir plus longtemps après et relié à l'accouchement. Sur la période 2001-2006, 9,6 décès maternels sont survenus pour 100 000 naissances ce qui place la France dans la moyenne européenne mais largement au-dessus de pays comme la Suède qui présente un taux deux fois moins élevé (lien.) Mais 1/7 femmes mortes au Niger (contre 1/8000 dans les pays riches) décède des suites d'un accouchement. Énorme ! Ce qui en extrapolant donne le chiffre de mortalité de 1% au Niger et sans doute dans tous les pays pauvres, et sur la base de 6 enfants en moyenne/femme, fait 6%. L'absence de données est significative de l'image en pochoir d'une société, tout ce qui n'est pas investigué étant "secondaire". Par exemple, on sait fort bien les intentions de vote de telle population dans tel quartier et même son évolution en fonction de tels paramètres mais on n'est pas capable d'avoir un chiffre fiable de femmes mortes d'accouchements. Pour le tenter, lors de mon DESS, j'ai dû colliger le nombre de décédées de 20 à 40 ans et chercher -pour celles dont la mort n'avait pas de cause accidentelle ou criminelle- si elles avaient eu un enfant quelques temps auparavant, calée sur 1 mois -trop court en fait-. Évidemment une approximation sans aucune garantie, je n'ai plus les chiffres en tête mais me souviens qu'ils étaient nettement supérieurs aux données également approximatives et non officielles dont on disposait, encore plus maigres en 73 que de nos jours.


*"Vous êtes trop sportive, c'est comme ça chez les femmes trop musclées comme des hommes, elles ne sont pas souples et ça ne facilite pas! du coup, elles ont du mal à accoucher". Mal foutue donc, pas  féminine, pas prévoyante aussi. Isadora Duncan dit qu'il lui fut asséné les mêmes formules, les danseuses accouchent mal. Ce fut son cas et elle est une des rares à avoir osé en parler en termes non édulcorés (lien -message suivant- avec des extraits de son autobiographie)

** J'ai pu mesurer la force de l'omerta du fait des femmes elles-mêmes car ayant mis 2 jours et 3 nuits à accoucher -au début je ne souffrais pas trop, le travail était extrêmement lent-, j'en vis défiler en nombre dans la salle d'à côté, entendis, terrorisée, leurs gémissements puis leurs cris et enfin leurs hurlements -je les croyais mortes les premières fois puis je m'habituai-... les mêmes qui le lendemain assuraient parfois devant leurs belle-familles (c'était au "Lilas", maternité pionnière de l'accouchement non médicalisé et "sans douleur") que ç'avait été rapide, magnifique, "comme une lettre à la poste". A ma question dubitative en tête à tête ensuite, la réponse était toujours la même, navrante de banalité "d'accord, la fin c'est un peu pénible mais au fond pas grand chose lorsqu'on voit le bébé, on oublie tout de suite, c'est rien du tout finalement.." Cela glisse du "un peu pénible" (!) à rien du tout en une seule envolée lyrique, dans quelque temps, ce sera sans doute une partie de plaisir (certaines l'assurent, je ne plaisante pas.) Intox, omerta. Ne pas paraître égoïste, devant un bébé rien d'autre ne compte etc.. Mes doutes persistants jetaient comme un froid. Une traître. Pas une bonne militante. Une mère discutable, "enfin vous l'avez votre bébé et elle est parfaite, c'est tout ce qui compte! après cette affaire, vous devriez être soulagée!" Mais moi-même au téléphone ai menti -plus exactement éludé les questions insistantes de ma mère- à mes parents, pour ne pas leur causer de souci rétrospectif, insistant maladroitement sur l'excellent "état" du bébé, ce qui ne fut pas sans lui mettre la puce à l'oreille..

dimanche 21 octobre 2012

Isadora Duncan, son accouchement ("Ma vie", extraits)

Suite de "accouchement, l'omerta" (lien)


Isadora Duncan, MA VIE (lien) 
 
"Je sentis un coup violent dans le milieu du dos, comme si quelque  chose se broyait en moi, puis une douleur épouvantable comme si l'on m'avait enfoncé une vrille dans la colonne vertébrale pour la faire éclater. La torture commençait, comme si j'eusse été une victime aux mains de quelque bourreau impitoyable et tout-puissant. Une crise finissait à peine qu'une autre commençait. On peut dire ce qu'on veut de l'inquisition espagnole, aucune femme qui a eu un enfant ne saurait la redouter. Sans trêve, sans arrêt, sans pitié, cet invisible et cruel génie me tenait dans ses griffes, me déchirait les os et les nerfs. On dit que de telles souffrances sont vite oubliées. Tout ce que je puis répondre c'est qu'il me suffit de fermer les yeux pour entendre à nouveau mes cris et mes plaintes. C'est une barbarie inouïe, une barbarie de sauvages que les femmes soient encore forcées de supporter des tortures aussi monstrueuses. Il faut que cela cesse. Il est tout simplement absurde qu'avec notre science moderne l'enfantement sans douleur ne soit pas la règle. C'est une chose aussi impardonnable que si les médecins opéraient une appendicite sans anesthésie. Il faut vraiment que les femmes aient une patience ridicule ou un manque complet d'intelligence pour accepter un instant cet effroyable massacre d'elles-mêmes. Pendant deux jours et deux nuits, cette douleur indescriptible continua, et le troisième jour au matin ce médecin imbécile sortit une immense paire de forceps et sans anesthésie d'aucune sorte, mit un comble à cette boucherie. A moins que d'être attaché sur une voie, avant le passage d'un train, je n'imagine rien de comparable à ce que j'ai souffert. Ne me parlez pas du mouvement féministe ou des suffragettes tant que les femmes n'auront pas mis fin à cette souffrance inutile et n'auront pas exigé que l'accouchement, comme toutes les autres opérations, se fasse sans douleur. Quelle superstition insensée s'oppose à cette mesure ? Quelle intention criminelle est à son origine?"

samedi 20 octobre 2012

Une femme de 30 ans poignardée par un homme -suspicion de son concubin- en pleine rue, mais...

Article en anglais (lien)


 
Lien

Mais ce n'est pas tout, en effectuant une recherche aujourd'hui pour savoir si elle s'en est tirée, voici ce que je trouve en fait d'actu avec à "femme poignardée dans la rue" sur une page, "en français seulement" !! 



Plus cette vidéo  

 

Effarante conclusion: les féminicides sont si courants qu'ils se perdent tout de suite dans la masse, qu'il s'agisse de concubins ou maris (la majorité), de frères (dans le cas de musulmans) ou de simples voleurs à la tire (une femme c'est plus facile) voire même de fils (un cas)! Age variant de 18 à 60 ans. Ils peuvent avoir lieu en plein jour, dans la rue, dans un magasin et partout (sauf un cas qui s'est passé dans un quartier-ghetto). Une suggestion : être femme étant donc infiniment plus périlleux qu'être homme où que l'on soit, que nous soyions autorisées à posséder et porter une arme et à prendre des cours de tir. Moche? Oui. 

dimanche 14 octobre 2012

Le cerveau des mâles fait de l'auto allumage



 Éloge de la grossièreté

Les hommes semblent pécher par défaut d’adaptation ou de souplesse devant des situations inattendues, mais d’eux seuls. Psycho-rigides, archétypiques, avec les femmes ils persistent dans des comportements qui peut-être autrefois ou en d’autres circonstances furent adaptés (?) sans s’apercevoir de leur grotesque, et du malaise ou de l’exaspération qu’ils suscitent. De l’auto allumage : contact coupé, la voiture continue sa route fonçant vers le ravin, le conducteur souriant. Machisme? Pas tout à fait, un machisme par défaut, en pochoir, de posture et non de fond qui se dit féminisme. Et les femmes, refusant de se positionner haut et sec, attitude peu féminine et inconvenante, les confortant dans leurs dérives, sont aussi responsables : même s’il éprouve pour elle admiration ou amour, un mâle agit souvent vis-à-vis d’une femme comme s’il était un cadeau, quel que soit le décalage en sa défaveur de leurs situations.. que, sans souci de cohérence, il peut pourtant souligner –parfois c’est l’évidence. Trois cas, le premier, désopilant.

Un homme sans surface intellectuelle ni allure ne se gênera pas pour expliquer à une agrégée de philo plus jeune -et courtisée, qu’il estime fort dit-il- ce qu’elle doit penser, la coupant net si elle révoque poliment ses assertions.. puis, sans mesurer son saisissement, lui avouera tout de go.. un amour aussi stupéfiant que déplacé [marié, il a 25 ans de plus] et en même temps qu’il n’est pourtant pas question (sic) qu’il quitte sa femme, il se doit de l’en prévenir "honnêtement" (!!) Un autre, bien qu’il prétende lui aussi l’admirer poussera l’aplomb jusqu’à lui exposer Platon qu’il n’a pas lu [elle, si] ou brocarder une position [la sienne] sur un sujet dont elle est spécialiste, certes il l’ignore [elle n’en a jamais fait mention], mais lorsque exaspérée, elle l’en informe, persistera et signera comme si de rien n’était: tout se passe comme si de manière adhérente, il ne pouvait littéralement voir en elle qu’une étudiante obtuse à instruire, alors que par ailleurs il salue, requiert et sait fort bien faire profit de ses compétences.. qu’il dénie. Un autre, désireux de la revoir, une fois en place, fera mine que ce soit elle qui l’ait sollicité pour exiger quelque prestation imprévue. Cette incohérence crispante et touchante! on ne doit pas la supporter : elle est subtilement mortifère. Il faut désapprendre les conventions et savoir si nécessaire dire "ta gueule vieux con".. et ça va mieux.

Francine, 55 ans, meurt sous les coups de son concubin





Suite à  un différend familial une femme de 55 ans, d’origine Congolaise, a été retrouvée morte chez elle, au quartier de la gare de Mons. Des coups lui ont été portés par son concubin, ivre, lors d’un différend familial. L’auteur serait retourné au café avant de prévenir les secours. Vendredi 1 Juillet 2011 à C’est donc un différend familial qui serait à l’origine du décès de Francine, 55 ans, d’origine Congolaise. Son corps sans vie a été retrouvé par les secours, dans son appartement du quartier de la gare de Mons mercredi. Une autopsie a été réalisée (lien.) Et la suite? Rien. Même pas son nom.

Une infirmière escroque la Sécu de 700 000 E

Le mari, affecté au service des fraudes (!?!) est blanchi. Avec quelques apparts classe pour voir venir plus tard, trois voitures de prix et un train de vie idoine, il ne s'est pas posé de question, ce spécialiste des fraudes? Pas très curieux, surtout étant donné son job, qu'une simple infirmière et à mi temps gagne tant d'argent (lien). Ils parlaient de quoi le soir après boulot? A moins que justement..? Il n'est même pas venu au procès. 

En fait, les quelques affaires récemment découvertes mettant parfois en jeu des sommes énormes [1 million d'Euros dans un cas] et n'ayant visiblement interpellé personne... posent question précisément pour cela. Négligence? Je m'en foutisme? A ce point? 

 A l'heure de l'informatique, un clic suffit à pointer des anomalies et si on a vraiment la flemme, on peut même programmer l'ordi pour qu'il envoie une alerte exactement comme pour un virus, ce n'est pas plus compliqué -et même beaucoup plus simple-. Ayant déjà été épinglée pour des surfacturations, notons-le, elle eût dû être particulièrement surveillée. Et ce n'était pas difficile: pour qu'elle puisse effectuer le travail correspondant aux fiches qu'elle envoyait, il lui aurait fallu bosser plus de 80 h/jour. De même, une infirmière libérale [dont le salaire est de 2000 E max] en déclarant [car elle ne fraudait pas -en principe!- les impôts] 16000! n'a pas davantage gêné les services fiscaux. Aucun contrôle de son train de vie ni interrogation sur ses achat-investissements par exemple de maisons, pourtant forcément déclarés.. car, c'est le plus joli, ils ouvraient droit à l'exonération d'impôts au titre de la loi Scellier!- 

D'où la question que l'on ne peut pas ne pas poser : au dessous de ces montants pharamineux, combien de fraudes plus modestes et discrètes sont passées inaperçues? 1000, 10000 Euros par ci par là? [Mais si on les met bout à bout].. Ou ont été couvertes? Pourquoi? Combien et pourquoi certains ont-ils fermé les yeux? 

On le sait, la délinquance agit souvent comme une drogue -euphorisante !- et c'est ainsi que se font pincer les escrocs: éblouis que ça "ait marché", fous de joie, ils réitèrent, ça marche encore, ils prennent alors de plus en plus de risques, enivrés par la sensation d'être invincibles, les rois de la terre... jusqu'à la chute [peut-être pas toujours d'ailleurs! Ceux qui ont su s'arrêter à temps coulent sans doute des jours paisibles respectés de tous dans un pays ensoleillé.] 

Juste une idée: au bout de combien de temps sortira-t-elle? Six mois? Trois ? Deux? Tout de suite -son avocate l'espère car elle est primo délinquante-? Ça donnera quand même un indice. En voici un autre, imprévu: sur le "Progrès", au sujet de quelques phrases -cet article mais raccourci et toiletté nickel- sur un forum, j'ai eu, et c'est la première fois ! un mail me disant : votre commentaire sur "Un an de prison ferme pour avoir extorqué plus de 700 000 euros à la CPAM du Rhône" a été rejeté par un modérateur. Raison invoquée : "Diffamatoire". Intéressant. 

Mao Hengfeng, une urgence

Arrêtée le 30 sept en Chine, militante des droits de l'homme plusieurs fois détenue, elle risque la torture comme cela lui est déjà arrivé. De nos réactions dépend son sort. Lien avec la pétition; et à part ça relayons, et bougeons nous fissa.

Mao Hengfeng, défenseur des droits humains chinoise est détenue à Shanghai depuis le 30 sept. Interpellée à Pékin, elle risque de subir à nouveau la torture, comme lors de plusieurs de ses précédentes détentions. Mère de trois enfants, elle se consacre depuis plus de vingt ans à la défense des droits humains, reproductifs, liberté d’expression et contre les expulsions forcées. En conséquence, elle a été arrêtée et torturée à de multiples reprises. En mars 2010, elle est condamnée à une peine de 18 mois dans un « centre de rééducation par le travail » pour avoir manifesté son soutien à Liu Xiabao, prix Nobel de la paix. Au cours de ce séjour, elle subit des mauvais traitements qui s’apparentent à des actes de torture. En février 2011, elle est internée à la prison hôpital de Shanghai, maintenue à l’isolement sans autorisation de quitter son lit, et est relâchée en juillet dans un état proche de la mort après avoir été violemment battue. Depuis, malgré toutes ces violences, elle poursuit le combat.

Je signe

jeudi 11 octobre 2012

Malala Yousufzai,


 













A 14 ans, cette jeune blogueuse icône au Pakistan du droit des filles notamment à être instruites, persistant courageusement malgré des menaces de plus en plis précises a été gravement blessée de deux balles dans un bus scolaire qui la conduisait à l'école avec d'autres jeunes filles dont l'une a aussi été touchée. Au Pakistan les talibans assassinent des femmes et des jeunes filles simplement parce qu'elles ont voulu se libérer du fléau de l'ignorance, de la misère et des mariages forcés. Malala a miraculeusement survécu à deux balles tirées dans la tête et est actuellement sauvée. D'autres n'ont pas eu cette chance (lien).

Dernière nouvelle: Malala est sauvée, transportée en Angleterre, mais les médecins parlent d'une longue convalescence nécessaire.

samedi 6 octobre 2012

Bronislava Wajs, être femme et rom ; celle qui ne fut pas une Gorki


(lien avec le blog rom)

Suite de l'article "des histoires romanesques à l'infini" (lien). Une femme rom née en Pologne (1908-1987) qui, seule avec son grand-père, avait réchappé enfant à la mort de toute sa tribu, assassinée de manière atroce par les milices fascistes tchécoslovaques en 14, qui réussit miraculeusement à apprendre à lire -soit toute seule en échangeant des poulets contre des leçons et des livres (lien en anglais), ou grâce à son grand père qui lui avait appris en cachette (lien avec son histoire romancée par Colum Mc Can)-... qui devint poète puis auteur compositeur et chanteuse, immédiatement saluée par tous y compris les roms, rencontra un intellectuel communiste qui l'aima, la rendit célèbre -elle allait devenir un nouveau Gorki-.. et la trahit ensuite en publiant ses poèmes ("Retour à la maison") hors contexte pour en faire un symbole du désir d'intégration et de sédentarisation des roms, une sédentarisation dont elle représentait l'exemple parfaitement "réussi" : une rom "évoluée".. [ce fut alors l'argument et le prétexte pour le régime communiste de persécutions infinies contre les siens -leurs chevaux furent massacrés afin de les obliger à s'entasser dans des immeubles sordides à la périphérie des villes dans des ghettos-prisons où on pouvait les surveiller de près... et la fit bannir comme traître par sa communauté].. Isolée, également rejetée par les "gadgés", ses admirateurs de la veille -dont son compagnon!- parce qu'elle refusait de devenir le chantre malgré elle des "sédentarisations forcées", elle renonça à publier -du reste personne n'en voulait plus- et après un séjour en asile psy, se retira et vécut seule dans la misère jusqu'à sa mort, complètement oubliée de tous. Un symbole tragique d'une tentative d'intégration -et à quel prix !-.. et d'un amour qui se termina par l'exclusion totale. 

Les siens crurent-ils vraiment qu'elle les avait trahis en prônant la sédentarisation alors que ses poèmes parlaient au contraire de liberté, de voyages ("le retour à la maison" était un retour sur les routes)? Amère, elle considérait que c'était plutôt un prétexte pour la punir de s'être "élevée". Dans une lettre à sa fille, elle critique les "couillons" -elle parle des roms- qui refusent qu'une femme apprenne, se livre à la littérature et se produise sur scène alors que c'est une tradition de toujours chez eux -mais pas écrite cependant.- Un texte bouleversant, aussi âpre vis à vis des gadgés qui l'ont utilisée comme un animal exotique, vitrine et fer de lance de leur propre racisme contre les siens- que vis à vis des roms -ou du moins des patriarches- qui n'ont pas supporté sa célébrité -qui cependant au début les avait enchantés- dès qu'il s'avéra qu'elle était utilisée, même si elle se démarqua. Le double bannissement fut concomitant. Que ce soit pour les roms ou pour les non roms, une femme n'a pas droit à l'erreur.