vendredi 30 novembre 2012

Sainte Lucie, une sainte féministe

In english, link
Elle se serait arraché les yeux pour les offrir au juge romain qui lui avait dit qu'ils étaient beaux (sous-entendant qu'elle serait épargnée si elle consentait à ..) et les lui aurait offert sur un plateau. Un geste intéressant (rassurez-vous, la vierge Marie, épatée, lui en a aussitôt procuré de plus beaux encore.) En français (lien

Irena Sendler, une héroïne peu connue !!

Lien avec l'article en anglais. In english here


Article partagé à partir de face book.






Lien avec l'article en anglais. In english here

"Récemment décédée à 98 ans, Irena, allemande, pendant la 2ème guerre mondiale, demanda à aller travailler dans le Ghetto de Varsovie comme plombier et serrurier. Elle connaissait les plans d’extermination des nazis envers les juifs*. Elle avait une idée, cacher des enfants dans le fond de sa boite à outils qu’elle transportait à l’arrière de son véhicule ainsi qu’un grand sac (pour les enfants plus grands.) Elle avait aussi un chien entraîné à aboyer quand les soldats allemands la contrôlait à la sortie du ghetto pour couvrir le bruit que pouvait faire les enfants. Elle en sauva 2500, fut arrêtée, torturée (les nazis lui brisèrent les jambes, les bras etc.) Elle garda tous les noms des enfants dans une jarre enterrée derrière un arbre au fond de son jardin. Après la guerre, elle tenta de retrouver les parents qui avaient pu survivre mais la plupart avaient été gazés. Les enfants, placés dans des familles d’accueil ont été adoptés. L’année dernière elle a été proposée pour le prix Nobel de la Paix, mais c’est Al Gore qui fut primé pour son film sur le réchauffement de la planète. En sa mémoire 63 ans plus tard je fais suivre ce message. Faites de même.. Espérons qu'il sera lu par plus de 40 millions de personnes dans le monde entier. Transmettez le." Akim Abdelhak Osman.
 
* Irena, elle, savait pour les camps de la mort. D'autres, non.

mercredi 28 novembre 2012

Des Robin des bois indiennes, Sampat-pal, Pulan Devi.. des exemples pour toutes

A partir de l'article de "dazibaoued" (lien)


 Sampat-pal (lien), indienne de basse caste, mariée à 11 ans, (5 enfants!!) ayant dû fuir sa famille où elle était menacée de mort, s'insurgeant à la fois contre les brahmanes et les "siens", a fondé le "gang des saris roses" qui de village en village vient en aide aux victimes; de la pauvreté, de l'injustice et des impitoyables traditions "culturelles" du système de castes et de dâlits, (lien avec "les intouchables") des femmes en premier chef évidemment. A la fois Saint-Louis sous son chêne, Zorro et son fouet et Robin Hood, cette femme vient rendre... Justice, ni plus ni moins... Et ça marche! Si des réticents, maris cogneurs, belle-mères abusives etc... font la mauvaise tête, après les avoir sermonnés comme il faut, hard, elle promet de revenir avec des camarades les bastonner -et y entraîne les autres-. 



Une femme d'exception qui parle d'égal à égal avec des policiers, les admonestant sec et menaçant parce qu'ils ne font pas leur travail (en raison de la corruption qui sévit). "Je fais seulement respecter la loi puisque personne ne le fait" dit-elle en toute simplicité (!).. Elle a compris qu'on pouvait mettre le système hypocrite face à ses contradictions et en joue avec courage, simplicité et brio : les lois existent comme décor, non appliquées bien sûr et personne ne s'en soucie bien au contraire... et au fond elle survient comme une justicière "intouchable" dans le bon sens du terme. Il n'est que de voir l'air déconfit des flics qu'elle tance sans se gêner.. jusqu'à leur donner des ordres en patronne (sinon je reviendrai dit-elle). Un exemple pour toutes, salut à elles qui dans le système le pire qui soit, ont osé lever la tête et amené les autres à en faire autant. Non dénuée d'humour aussi "Gandhi est le père de la nation" dit-elle en joignant ses mains devant elle avec respect "mais mes méthodes sont différentes." (lien) 


Et Phoolan Devi (lien), elle aussi issue de basse caste, mariée de force à 11 ans, qui, maltraitée de même, a fui dans les bois [rejetée par sa famille, une femme -si l'on peut dire, de 15 ans!- divorcée ou qui a quitté son mari étant assimilée à une prostituée, si elle essaie de revenir vers les siens se voit en général proposer comme solution.. le suicide, se jeter au fond d'un puits est le must... ou on l'y pousse si elle manque de cœur à l'ouvrage (!)] .. tombée amoureuse d'un chef de gang dacoït.. qu'elle vit, impuissante, assassiner sous ses yeux par des propriétaires terriens de haute caste qui l'avaient violée... Devenue chef à son tour, elle organisa une expédition punitive au cours de laquelle 22 de ces hommes furent massacrés.. déclarée "ennemie publique n1" mais adorée par les pauvres.. 

.. elle accepta de se rendre après une "négociation" où elle posa carrément ses conditions ("habeas corpus" pour les siens) emprisonnée 11 ans... et enfin, le couronnement, élue députée (!)... et assassinée par ceux qu'elle dérangeait (lien) davantage par son mandat que par ses rapines et crimes (lien). Un magnifique destin à la Mandela, hors norme, d'une jeune femme morte à 38 (?) ans. "J’étais une petite fille normale d’une famille de basse caste que l’on a mariée à 11ans. Mais quand la société m’a mise contre le mur, j’ai réagi. Je suis un être humain." Et elle en est morte (lien).


Vierge allaitant Jésus

jeudi 22 novembre 2012

Mona Elthawy, "la haine des femmes"


Excision, violences domestiques, négation des droits… Certains vous diront que c’est une «culture» et une «religion » !
Oui: ils nous haïssent. Il faut que cela soit dit. Qu’est-ce que le genre, ou le sexe d’ailleurs, a à voir avec le Printemps arabe? Je ne parle pas du sexe caché dans des coins sombres ou dans des chambres fermées. Mais d’un système politique et économique dans son intégralité qui traite la moitié de l’humanité comme des animaux et doit être détruit en même temps que les tyrannies plus ostensibles qui étouffent l’avenir de la région. Tant que la colère ne se sera pas déplacée des oppresseurs de nos palais présidentiels aux oppresseurs dans nos rues et nos maisons, notre révolution n’aura pas commencé. Les femmes du monde entier ont des problèmes; c’est vrai, les États-Unis n’ont pas encore élu une femme président; et oui, les femmes continuent d’être traitées en objet dans beaucoup de pays «occidentaux». C’est généralement là-dessus que la conversation se termine quand vous essayez de discuter des raisons pour lesquelles les sociétés arabes haïssent les femmes… Mais c’est 1.000 fois pire !

Quand plus de 90% des femmes mariées en Egypte —y compris ma mère et cinq de ses six sœurs— ont subi une mutilation génitale au nom de la décence, alors sûrement, il est nécessaire que tous, nous blasphémions. Quand les femmes égyptiennes sont soumises à d’humiliants «tests de virginité» uniquement parce qu’elle ont osé prendre la parole, il n’est pas temps de se taire. Quand un article du code pénal dit que si une femme a été battue par son mari «avec de bonnes intentions» aucuns dommages-intérêts exemplaires ne peuvent être demandés, alors au diable le politiquement correct. Et dites-moi, s’il vous plaît, ce que sont de «bonnes intentions»? Légalement, elles sont censées comprendre toute raclée qui ne soit «pas violente» ou «dirigée vers le visage». Ce que tout cela signifie, c’est que quand on en vient au statut de la femme dans le monde arabe, la situation est mille fois pire. Même après ces «révolutions », les femmes restent voilées, prisonnières de leur foyer, on leur refuse la simple mobilité de monter dans leurs propres voitures, elles sont obligées de demander aux hommes la permission de voyager et elles sont incapables de se marier, ou de divorcer, sans la bénédiction d’un mâle responsable d’elles.
L’Arabie saoudite et le Yémen voisins, par exemple, sont peut-être à des années-lumière l’un de l’autre en termes de PIB, mais quatre places seulement les séparent dans l’indice des inégalités, avec le royaume à la 131e position et le Yémen 135e sur 135. Le Maroc, dont la loi «progressiste» sur la famille est si souvent vantée (un rapport de 2005 par des «experts» occidentaux le qualifie «d’exemple pour les pays musulmans visant à l’intégration dans la société moderne») occupe la 129e place; selon le ministère de la Justice marocain, 41.098 filles de moins de 18 ans y ont été mariées en 2010. On comprend facilement pourquoi le Yémen est le pays le plus mal noté, puisque 55% des femmes y sont illettrées, 79% ne travaillent pas et une seule femme siège au Parlement qui comprend 301 députés. Les abominables reportages sur des fillettes de 12 ans qui meurent en couches n’aident pas à y endiguer la vague des mariages d’enfants. A la place, les manifestations de soutien au mariage des enfants surpassent celles qui s’y opposent, alimentées par les déclarations du clergé claironnant que les opposants à la pédophilie approuvée par l’État sont des apostats car le prophète Mahomet, selon eux, aurait épousé sa deuxième femme Aïcha alors qu’elle n’était qu’une enfant. Mais au moins les femmes yéménites ont-elles le droit de conduire. Cela n’a certainement pas mis un terme à leurs innombrables problèmes, mais c’est un symbole de liberté —et un tel symbolisme ne résonne nulle part ailleurs plus fort qu’en Arabie saoudite, où le mariage des enfants est également pratiqué et où les femmes sont d’éternelles mineures quel que soit leur âge ou leur niveau d’études. Les femmes saoudiennes, beaucoup plus nombreuses que les hommes sur les campus des universités, en sont pourtant réduites à regarder des hommes bien moins qualifiés qu’elles contrôler tous les aspects de leur vie. Oui, l’Arabie saoudite, où la rescapée d’un viol collectif a été condamnée à de la prison pour avoir accepté de monter dans une voiture sans membre masculin de sa famille, et qui a dû recourir à la grâce royale; l’Arabie saoudite, où une femme qui bravé l’interdiction de conduire a été condamnée à 10 coups de fouets et a elle aussi dû implorer la grâce royale; l’Arabie saoudite, où les femmes n’ont toujours pas le droit ni de voter, ni de se présenter aux élections, et où un décret royal promettant de leur accorder le droit de vote pour des élections locales presque totalement symboliques en —vous allez rire— 2015 est considéré comme un «progrès». La situation est tellement déplorable pour les femmes que ces minuscules cadeaux paternalistes sont accueillis avec ravissement et que le monarque qui les octroie, le roi Abdallah, est salué comme un «réformateur» et figure parmi les 11 dirigeants mondiaux les plus respectés. Le roi Abdallah a 87 ans. Le prochain sur la liste est le prince Nayef, un homme tout droit sorti du Moyen-Age. Sa misogynie et son fanatisme donnent au roi Abdallah des airs de Susan B. Anthony.
Alors pourquoi nous haïssent-ils? En grande partie pour une histoire de sexe, ou plus précisément d’hymen. «La raison pour laquelle les extrémistes s’acharnent toujours sur les femmes reste un mystère pour moi » (Hillary Clinton). «Mais ils semblent tous le faire. Peu importe le pays où ils vivent ou la religion qu’ils revendiquent. Ils veulent contrôler les femmes.»
Si ces régimes exercent un tel contrôle, c’est souvent par conviction que dans le cas contraire, une femme n’est jamais qu’à quelques degrés de la nymphomanie. L'Insatiable Tentatrice. Qaradawi, (un mollah-star de télé, modéré) qui est suivi par un vaste auditoire sur les chaînes satellites et hors antenne affirme que la mutilation génitale des femmes (qu’il appelle la «circoncision», euphémisme courant qui tente de mettre cette pratique sur le même plan que la circoncision masculine) n’est pas «obligatoire», et soutient cette pratique « vu les  circonstances du monde moderne .. pour diminuer la tentation.» !! Donc même chez les «modérés», les organes génitaux mutilés assurent que leur désir garde les lèvres ; Qaradawi a depuis émis une fatwa contre la mutilation génitale féminine, mais personne ne s’étonne que quand l’Egypte a interdit la pratique en 2008, certains législateurs des Frères musulmans se soient opposés à la loi. Et c’est toujours le cas y compris une éminente députée, appelée Azza al-Garf. Pourtant ce sont bien les hommes qui n’arrivent pas à se contrôler dans les rues, où, du Maroc au Yémen, le harcèlement sexuel est endémique, et c’est à cause des hommes que tant de femmes sont encouragées à se voiler. Au Caire, un wagon de métro est réservé aux femmes pour nous protéger des mains baladeuses et de pire ; d’innombrables centres commerciaux saoudiens sont réservés aux familles, interdisant l’accès aux hommes seuls s’ils ne produisent pas la femme requise pour les accompagner.
Nous entendons souvent que les économies défaillantes du monde arabe empêchent de nombreux hommes de pouvoir se marier, et certains utilisent cet argument pour expliquer la hausse du niveau de harcèlement sexuel dans les rues. Plus de 80% des Egyptiennes déclarent avoir subi un harcèlement sexuel et plus de 60% des hommes admettent le pratiquer. En revanche, rien sur la manière dont un mariage plus tardif peut affecter les femmes. Les femmes ont-elles des besoins sexuels ou non? Apparemment, le monde arabe n’en est qu’à ses balbutiements en termes de rudiments de biologie humaine.
Je reviens à l’Arabie saoudite, quand j’ai rencontré ce pays à l’âge de 15 ans, le traumatisme m’a propulsée dans le féminisme —il n’y a pas d’autre moyen de le décrire— . A l’époque —dans les années 1980 et 1990— comme aujourd’hui, les religieux qui passaient à la télévision saoudienne étaient obsédés par les femmes et leurs orifices, et surtout par ce qui en sortait. Je n’oublierai jamais la fois où j’ai entendu que si un bébé mâle vous urinait dessus, vous pouviez garder vos vêtements pour prier, alors que si c’était une fille, il fallait vous changer. Mais qu’est-ce qui pouvait bien vous rendre impur dans l’urine de fillette? m’étais-je demandé. Voulez-vous savoir à quel point l’Arabie saoudite déteste les femmes? Au point que 15 filles sont mortes dans l’incendie de leur école à la Mecque en 2002, quand la «police des mœurs» les a empêchées de fuir le bâtiment en feu —et empêché les pompiers de les secourir— parce qu’elles ne portaient pas les voiles et les manteaux obligatoires en public. Et il n’y a eu aucune conséquence. Personne n’a été jugé. Les parents ont été réduits au silence.

Haine en Arabie saoudite, haine en Tunisie, haine en Libye...

En Tunisie, longtemps considérée comme ce qui se rapprochait le plus d’un exemple de tolérance à suivre dans la région, les femmes ont retenu leur respiration à l’automne dernier quand le parti islamiste Ennahda a remporté la majorité des voix lors des élections de l’Assemblée constituante. Les dirigeants du parti se sont engagés à respecter le Code du statut personnel de 1956, qui déclare «le principe d’égalité entre hommes et femmes» en tant que citoyens et interdit la polygamie. Mais des enseignantes d’université et des étudiantes se sont plaintes depuis d’avoir subi des agressions et des intimidations de la part d’islamistes parce qu’elles ne portaient pas de hijabs, tandis que de nombreux activistes du droit des femmes se demandent comment des débats sur la loi islamiste vont réellement affecter la loi réelle sous laquelle elles devront vivre dans la Tunisie post-révolution.
En Libye, la première chose que le chef du gouvernement par intérim, Moustafa Abdel Jalil, promit de faire fut de lever les restrictions du tyran mort concernant la polygamie. Avant d’imaginer Mouammar al-Kadhafi comme un féministe, souvenez-vous que sous son règne, les filles et les femmes qui avaient survécu à des agressions sexuelles ou étaient soupçonnées de «crimes moraux» étaient jetées dans des «centres de réhabilitation sociale», des prisons en réalité, d’où elles ne pouvaient sortir tant qu’un homme n’acceptait pas de les épouser ou que leurs familles ne les reprenaient pas.
Et puis il y a l’Egypte, où moins d’un mois après le retrait du président Hosni Moubarak, la junte militaire qui le remplaçait, officiellement pour «protéger la révolution», nous a involontairement rappelé les deux révolutions dont nous, les femmes, avons besoin. Après avoir débarrassé la place Tahrir des manifestants, l’armée a arrêté des dizaines d’activistes, hommes et femmes. Les tyrans oppriment, battent et torturent tout le monde. Ça nous le savons. Mais ces officiers réservent les «tests de virginité» aux activistes femmes: un viol sous la forme d’un médecin qui insère ses doigts dans le vagin à la recherche de l’hymen (le médecin a été poursuivi et finalement acquitté en mars). Quel espoir peut-il y avoir pour les femmes dans le nouveau parlement égyptien, dominé comme il l’est par des hommes bloqués au VIIe siècle? Un quart de ces sièges parlementaires sont désormais occupés par des salafistes, qui estiment que singer les us et coutumes de l’époque du prophète Mahomet est une prescription appropriée à la vie moderne. A l’automne dernier, en présentant des candidates aux élections [parce que la législation l’y obligeait], le parti salafiste égyptien Al-Nour a remplacé le visage de chaque femme par une fleur. Les femmes ne doivent être ni vues, ni entendues —même leur voix est une tentation— elles siègent donc au parlement égyptien, couvertes de noir des pieds à la tête et toujours absolument muettes. Et nous sommes au beau milieu d’une révolution en Egypte! C’est une révolution au cours de laquelle des femmes sont mortes, ont été battues, mitraillées et agressées sexuellement en luttant aux côtés des hommes pour débarrasser notre pays de ce patriarche majuscule —Moubarak— et pourtant tant de patriarches minuscules nous oppriment encore.
Les Frères musulmans, avec presque la moitié de tous les sièges de notre nouveau parlement révolutionnaire, ne croient pas que les femmes (ou les chrétiens d’ailleurs) puissent être présidentes. Celle qui dirige le «comité des femmes» du parti politique des Frères musulmans a récemment déclaré que les femmes ne devraient ni défiler ni manifester car il est plus «digne» de laisser leurs maris et leurs frères le faire pour elles. La haine des femmes va loin dans la société égyptienne. Celles d’entre nous qui ont défilé et manifesté ont dû négocier un champ de mines d’agressions sexuelles commises à la fois par le régime et ses laquais, et, malheureusement, parfois par ceux qui font la révolution à nos côtés.

Celui qui a décidé ainsi n'a jamais été une femme

Le jour de novembre où j’ai été victime d’une agression sexuelle dans la rue Mohamed Mahmoud près de la place Tahrir, par au moins quatre membres de la police anti-émeutes égyptienne, j’avais d’abord été pelotée par un homme sur la place même. Alors que nous dénonçons les agressions commises par le régime, quand nous nous faisons violenter par des civils comme nous, nous imaginons immédiatement que ce sont des agents du régime ou des voyous car nous ne voulons pas ternir l’image de la révolution. D’abord, arrêtons de faire semblant. Reconnaissons la haine pour ce qu’elle est. Résistons au relativisme culturel et sachons que même dans des pays qui connaissent des révolutions et des soulèvements, les femmes resteront toujours la cinquième roue du carrosse. On vous dira —à vous, le monde extérieur— que c’est notre «culture» et notre «religion» de faire ceci ou cela aux femmes. Sachez bien que celui qui en a décidé ainsi n’a jamais été une femme. Les soulèvements arabes ont peut-être été déclenchés par un homme arabe —Mohamed Bouazizi, le vendeur des rues tunisiens qui s’est brûlé vif par désespoir— mais ils seront terminés par les femmes arabes.

N'attendons pas que nos Bouazizi meurent

Amina Filali —la jeune marocaine de 16 ans qui s’est empoisonnée après avoir été forcée à épouser son violeur, qui la battait— est notre Bouazizi. Salwa el-Husseini, la première femme égyptienne à s’ériger publiquement contre les «tests de virginité»; Samira Ibrahim, la première à être allée devant les tribunaux; et Rasha Abdel Rahman, qui a témoigné à ses côtés —elles sont nos Bouazizi. Il ne faut pas attendre qu’elles meurent pour le devenir. Manal al-Sharif, qui a passé neuf jours en prison pour avoir enfreint la loi de son pays interdisant aux femmes de conduire, est la Bouazizi d’Arabie saoudite. Elle est à elle seule une force révolutionnaire qui s’oppose à un océan de misogynie. Nos révolutions politiques ne réussiront pas si elles ne sont pas accompagnées de révolutions de la pensée —des révolutions sociales, sexuelles et culturelles qui renverseront les Moubarak dans nos esprits autant que dans nos chambres à coucher.
«Vous savez pourquoi ils nous ont soumises à des tests de virginité?», m’a demandé Samira Ibrahim après que nous avons défilé des heures en l’honneur de la journée internationale de la femme au Caire le 8 mars. «Ils veulent nous faire taire; ils veulent chasser les femmes pour qu’elles retournent à la maison. Mais nous ne bougerons pas
Nous ne nous réduisons pas à nos foulards et à nos hymens. Ecoutez celles d’entre nous qui se battent. Amplifiez les voix de la région et regardez de près la haine dans ses yeux. Il y eut un temps où être islamiste était la position politique la plus vulnérable en Égypte et en Tunisie. Sachez qu’aujourd’hui, ce pourrait bien être celle de la femme. Comme ça l’a toujours été.
Mona Eltahawy
Traduit par Bérengère Viennot

Une jeune fille de 12 ans meurt... en couches !! au Yemen, comme beaucoup





A 12-year-old Yemeni girl, who was forced into marriage, died during a painful childbirth that also killed her baby. Fawziya Ammodi struggled for three days in labour before dying of severe bleeding at a hospital on Friday. Although the cause of her death was lack of medical care, the real case was the lack of education in Yemen and the fact that child marriages keep happening. Born into an impoverished family she was forced to drop out of school and married off to a 24-year-old man last year. Child brides are commonplace in Yemen, especially in the Red Sea Coast where tribal customs hold sway. Hodeidah is the fourth largest city and an important port. More than half of all young Yemeni girls are married off before the age of 18 many times to older men, sometimes with more than one wife, according to a study by Sanaa University. The reasons vary. Sometimes, financially-strapped parents offer up their daughters for money, hefty dowries. The girls are no longer a financial or moral burden to them. And often parents will extract a promise from the husband to wait until the girl is older to consummate the marriage. When she becomes pregnant, the risks for her and her baby is to die. "Girls who give birth before the age of 15 are five times more likely to die in childbirth than women in their 20s. The Yemeni child brides came to the forefront in 2008 with 10-year-old Nujood Ali who was pulled out of school and married, beaten and raped within weeks of the ceremony. To escape, she hailed a taxi, the first time in her life, to get across town to the central courthouse where she sat on a bench and demanded to see a judge. After a well-publicized trial, she was granted a divorce. The Yemeni parliament tried in February to pass a law setting the minimum marriage age at 17 but the measure has not succeed because many parliamentarians argued it violates sharia which does not stipulate a minimum age.

LE DOSSIER accouchement
http://femmesavenir.blogspot.fr/2013/09/paroi-interface-recto-vaginale.html 
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LE DOSSIER pédophilie
http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/02/pedophilie-le-dossier.html 
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DOSSIER EXCISION; MUTILATIONS SEXUELLES FÉMININES
 http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/03/excision-clitoris-sexualite-feminine.html
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DOSSIER MALTRAITANCE INTRA FAMILIALE (le syndrome de Stockholm)
http://femmesavenir.blogspot.fr/2009/09/maltraitance-intra-familiale-tous-les.html

mercredi 21 novembre 2012

Nos mollahs de Civitas cognent des femmes, une nouvelle croisade, contre la mariage gay ce coup-ci


Caroline Fourest, rouée de coups par des militants de "Civitas" (catho intégristes genre autrefois les joyeux drilles de "l'érotisme ne passera pas" mais en plus hard) à la manif contre le mariage homo, ainsi que les "femens" venues déguisées en nonnes puis dévêtues comme à leur habitude (plastique toujours impeccable) avec écrit sur leur poitrine "in gay we trust". Les ayatollahs à la croix se lancent dur et ferme, contre des femmes c'est plus facile évidemment. Bravo à ces braves serviteurs du Christ qui n'ont sans doute jamais levé les yeux sur la chapelle sixtine (lien avec "Les aventures érotiques de Jésus, marrade garantie).

Mon opinion : le mariage est une institution suffisamment absurde, on se demande pourquoi les homo veulent revendiquer le droit de s'y adonner, mais bon ça les regarde, après tout ils ont le droit d'être aussi cons que les hétéros, question d'égalité. Et nos croisés cogneurs sont limite touchants dans leur passion carrément suspecte de le leur interdire.

Clémentine Autain, une femme courageuse

J'ai été agressée sexuellement à 16 ans. Pourquoi n'en parle-t-on jamais? Parce qu'on vous fait taire. Parfois on tente même de minimiser, on n'y croit pas, même en cas de marques ["tu es sûre de ce que tu dis?".. "ce n'est pas si grave" voire -ce ne fut pas le cas pour moi- cela va jusqu'à vous faire passer pour dingue, c'est plus acceptable.] Par votre "sacrifice", vous portez de toutes manières le poids de la cohésion familiale, du respect social du groupe DONC DE TOUS y compris vous-même. Plus que le geste, c'est ce silence qui pèse, faisant de vous la complice de votre propre dol. Qui ne dit mot consent. Vous êtes marquée et même si rien n'apparaît, toute votre vie affective en sera obérée. Cela se transmettra parfois à vos enfants. Et si 20 ans après ou plus encore, vous parlez enfin, voici ce qui arrive parfois. (Lien.) Vous étonnez-vous toujours que l'on se taise?

Chloé, un enlèvement et des viols durant 6 jours



 

Houria Bouteldja, le voile, une traîtrise.. de politique ou d'acculturée. Les indigènes de la république


UN TEXTE ÉTONNANT (lien) D’UN EX FRONTISTE PROF D’HISTOIRE… ADRESSÉ A HOURIA BOUTELDJA (lien avec "Les indigènes de la république") A PROPOS DES "SOUSCHIENS"… UN PEU TOILETTÉ





Rappel : Houria Bouteldja, Présidente des "Indigènes de la République" a été assignée par l'extrême-droite en raison de l'expression "souchiens" (!) reliée évidemment à celle, classique, souvent raciste de "français de souche" employée par le FN entre autres, dont l'euphonie (cela ne m'était pas apparu), sonnait comme sous "chiens", péjorante... pour qui n'aime pas les chiens. Perso, comme en bien des cas je les préfère aux hommes, cela ne m'avait pas du tout choquée même après que j'eusse pigé l’ambiguïté de l'homophonie. 

"Lorsque vous évoquez la responsabilité des Etats néocolonisateurs dans le développement du phénomène communautariste, lorsque vous mettez en exergue le racisme de la société française vous avez raison. Mais les manifestations violentes irrationnelles qui font la une de l’actu dissimulent la violence systémique, fondement de toute l’architecture économique et sociale du système libéral qui consiste dans une mise en concurrence mondiale des travailleurs, permettant, par une réduction drastique des coûts de production, la maximisation délirante de profits financiers. Les flux migratoires ne servent pas les intérêts des pays pauvres mais des pays riches, engendrant une précarisation aussi bien des populations arrachées de chez elles par le pillage de leurs pays que parfois des travailleurs occidentaux qui se voient infliger un chômage de masse et réduits au statut d’assistés. Tant que ce système procurait suffisamment de croissance pour que quelques miettes puissent être distribuées aux classes popu sous forme de crédits à la conso, cela pouvait tenir, mais l’essoufflement de la croissance, (tant mieux à cause de ses effets dévastateurs notamment sur la nature) couplée à l’idéologie consumériste ont généré ressentiment et crise. Les néocolonisateurs –les oligarques mondialistes– font tout pour que leurs victimes s’en attribuent mutuellement la responsabilité : des salafistes improvisés transformant leur délinquance de hall d’immeuble en Guerre Sainte et prenant le contrôle des cités.. à la croisade de soi-disant français de souche qui s’ensuit font le jeu du système attisant la haine. Comment faire croire à des africains que leur seul horizon d’espérance, pendant que l’on a pillé et pille encore leur continent, est de venir comme clandestins travailler des MacDo en échange de l’AME et d’hébergements d’urgence qui brûlent pendant l’été ? La violence raciste ordinaire est la fois la conséquence et le masque de cette violence systémique. Le système politique actuel pourrait être comparé à de gigantesques ciseaux en train de refermer sur l'humanité leur lame. La droite -c'est la dimension économique du système, celle qui déchire les tissus productifs traditionnels pour réaliser toujours plus de profit- a besoin de déracinés d’immigrés, de sans-papiers pour produire à bas coût ce que d'autres déracinés, les précaires, les assistés et tous ceux que l'on a privés de leur fierté et de leur outil de travail, vont consommer à crédit.. ou ne plus pouvoir consommer. La gauche aussi se charge de les mettre en concurrence pour les empêcher d'identifier la cause commune de leurs malheurs et mettre en commun leur légitime révolte. Bien cordialement.."

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MA POSITION DE MÉTÈQUE

"Les indigènes de la république", mouvement d'époque intéressant qui semble piloté par des intello (ce n'est pas un reproche) français (originés ailleurs certes) avec tout ce que cela comporte de "retour aux sources" controuvés (lien) (là, oui, c'est un reproche) lorsque par exemple il défend le voile intégral ou pas intégral (pardon, s'oppose à la loi qui l'interdit, ce qui revient au même).. mouvement qui semble issu de classes sociales parfaitement intégrées n'ayant pas cerné ce que cela représente pour les femmes des pays qui en font obligation (lien avec Aliaa Elmadhy, "Sous le voile, les pavés")... et qui n'a pas su ou voulu se placer du côté des opprimé/es réel/les (lien avec "Sakineh", femme d'Iran) risquant leur peau pour ne pas le porter... d'"opprimés" un peu volontaristes dans le cas d'intellos nés en France, français ou francophones. [De toutes manières ce n'est pas leur peau que les femmes en France risquent en le portant. Aucune commune mesure.] Entre les femmes de certains pays vitriolées pour avoir refusé le voile (ou pour rien) et celles qui prétendent refuser une loi qui l'interdit parce que "colonialiste", il y a toute la différence entre des privilégiées (certes petitempent) confinant à la traîtrise et des martyres (beaucoup).

Cela évoque l'opposition des africains vis à vis des antillais ou de ceux qu'ils appellent "nègres blancs" en général (l'expression est de Fanon) exagérant selon lui les points les plus contestables de la culture qu'ils ont adoptée avec une ferveur qui va jusqu'à raciser leurs frères "barbares"... ou a contrario, se découvrant après coup avec un certain ressentiment, "nègres-nègres" dans l’œil du blanc, cherchent à "retouver" leurs pseudos racines "africaines", virant de bord à 180 ° vers une culture qui n'est plus la leur.. et qui comporte comme toutes des "traditions" contestables, le mot est faible (excision -lien-, esclavagisme etc..) .. y compris et surtout, avec la même ferveur, dans ce qu'elle a justement de plus détestable. 

Ce mouvement de pendule oscillant à 180° est le fait de tous les déracinés et nous le sommes tous peu ou prou. Cela s'appelle l'acculturation et cela s'oppose au métissage qui CHOISIT dans chaque culture ce qu'elle a de bon EN SOI et non pas, en fonction d'un engagement politique suspect ou de la découverte d'un cocufiage humiliant, ce qu'elle a de pire; nous en sommes tous victimes du plus au moins: par exemple les gens du Midi (lien avec "Racisme à Besançon)", les ploucs de n'importe quelle région par rapport au centralisme culturel parisien.. qui ont en partie perdu LEUR culture, LEURS traditions (notamment paysannes, indispensables pourtant pour survivre dans un pays pauvre) par le fait d'une pseudo colonisation (lien avec "chemin Roque") qui a accaparé des terres illégalement. Mais nous (car c'est de moi que je parle ici) n'avons pas acquis, pas totalement, la culture citadine tip top parisienne. Et lorsque certains tentent de faire renaître cette culture ancestrale qui n'est plus tout à fait nôtre... mais qui l'est aussi encore, ils privilégient parfois, presque par provoc dirait-on, ce qu'elle a de plus contestable, le refermement sur soi, le claniqme et l'intolérance, (cette "sauvagerie" qui tout de même fut historiquement intéressante en temps de guerre, cf les camisards, la résistance -lien avec le Puits de Célas-) en un mot, le racisme imbécile. (Parisien tête de chien etc..) 

Un détail anecdotique certes mais signifiant : j'ai été, non pas exclue mais violemment rejetée d'un de ces groupes dont je m'étais imprudemment approchée pour: 1 n'être pas une "vraie" (occitane, mon père est parisien) et 2 avoir eu une relation avec un kurde (lien avec "Noces kurdes") (!) en ces termes délicats (certes qui ne concernent qu'un cinglé mais tout de même représentatif) "Je hais ce monde de métèques où les valeurs de nos ancêtres (chasteté? Unions inter ethnique seulement? qui sait?) sont bafouées par l'étranger colonisateur (un kurde? colonisateur?) et de plus avec une indécente fierté" etc..  Brrrr...



Auteur : Hélène Larrivé - Source : http://larrive.blogspot.fr

mercredi 14 novembre 2012

Aurore Martin, une loi peut-elle périmer? De Marie-Louise Giraud (guillotinée) à Mao Henfen

L'article d'origine (lien)

Datant du 13ième siècle, l'Habeas corpus est toujours un des piliers constitutionnel aux USA, en Angleterre -et partout en Europe, même si la "Magna Carta" [la Grande Charte] n'est pas énoncée dans les mêmes termes-. "Habeas corpus" signifie soit, "présente le corps" [de l'homme arrêté, à un juge], ce qui rendait illégales les mises au secret d'un détenu pouvant durer sa vie entière, soit "présente le corps" [du délit à un juge], ce qui obligeait le questeur à fournir la raison de l'arrestation ou de la plainte [c'est à dire le délit reproché au prisonnier ou au mis-en-cause]. 

Question : comme un yaourt, une loi peut-elle périmer? Oui... Et même tout le temps. Elles changent [en fonction du pouvoir en place ou des situations, légitimement ou non] l'une surgit qui en contredit une autre qui cependant demeure, elles sont "aménagées", non appliquées*, voire carrément retournées, ce qui est interdit devenant obligatoire**... et parfois comme pour Aurore Martin, une "nouvelle" [le MAE] poussée comme un vilain furoncle peut vous envoyer tâter des prions prisons étrangères comme "Erasmus" envoie des étudiants se cultiver dans des universités de pays amis. (Lien

Dans ces cas délicats, l'appréciation du "délit" est laissée au magistrat, c'est à dire au Parquet, c'est à dire au pouvoir. Souvent arbitraire: un contrat économique juteux en vue, des intérêts politiques avec le pays requérant, hop extradition et hop au gnouf. Raison d'état.
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LE CORPS DES FEMMES, PROPRIÉTÉ D’ÉTAT, 
DE MARIE-LOUISE GIRAUD A MAO HENFEN

*Exemple de la loi interdisant l'avortement qui pendant un certain temps, avant le procès de Bobigny ayant abouti à son abolition, n'était en général plus appliquée. Rappelons quand même que Marie-Louise Giraud (lien), guillotinée en 43, l'a été pour avoir pratiqué des avortements à une époque où la saignée de la guerre de 14 rendait "obligatoire" la reproduction d'urgence de chair à canon [la contraception aussi était interdite.]

** Exemple l'obligation en Chine d'avorter après un seul enfant et de lourdes sanctions (lien avec Mao Henfen) en cas de refus. 

lundi 12 novembre 2012

Proportions de crimes et délits, ratio femmes/hommes 1/5


Un article du nouvel obs (lien) au sujet d'un crime commis par une femme envers deux hommes a généré quelques réactions masculines parfois hard. Ce qui m'amène à citer quelques chiffres, ultra connus mais qu'il faut rappeler parfois.

Statistiques officielles. Les taux de criminalité et les infractions commises par genre au Canada (lien)

 
Dans le système de justice pénale, les femmes sont plutôt victimes qu'auteures de crimes. En 2004, elles comptaient pour environ la moitié (51 %) des victimes de crimes avec alors qu’elles représentaient 17 % des inculpés, une hausse légère (14 % en 77.) Leur taux de criminalité est de cinq fois inférieur à celui des hommes et connaît de légères fluctuations à la baisse et à la hausse depuis le début des années 2000. 
Les types de crimes imputés aux femmes diffèrent de ceux des hommes. Elles commettent d’abord des infractions contre les biens (44 % par rapport à 36 % des hommes), des infractions contre la personne (28 % par rapport à 35 % des hommes), mais moins d’infractions contre l’administration de la justice (19 % par rapport à 22 % des hommes). Plus précisément, elles sont surtout accusées pour le vol autre que celui d’un véhicule à moteur, les voies de fait simples, la fraude, vol simple, petite corruption et escroquerie, pari, infractions relatives à la prostitution et actes contraires aux bonnes mœurs, infractions provinciales et celles aux règlements municipaux (2 % des femmes et 1 % des hommes étaient accusés pour des infractions liées à la prostitution) tandis que certaines infractions sont beaucoup plus susceptibles d’être commises par des hommes, l’homicide, vol qualifié, agression sexuelle, introduction par effraction, vol de véhicule à moteur et du méfait. Par ailleurs, le taux de crimes avec violence a augmenté chez les femmes entre 1986 et 2005 (deux décennies), réduisant ainsi l’écart entre les femmes et les hommes à une femme pour cinq hommes en 2005 par rapport à une femme pour neuf hommes en 1986.

dimanche 11 novembre 2012

Mystique, folie, sensualité, l'amour, la mort, la passion, c'est Thérèse d'Avila !! et quelques autres

Thérèse d’Avila, mysticisme et sensualité



Lorenzo Bernini, l'extase de Thérèse

Thérèse d'Avila comme Jean de la Croix illustre la dimension humaine de l'amour divin dans toute sa splendeur romanesque ambiguë un amour plus passion qu'amour :
 Mon Bien-Aimé est à moi, et je suis à lui..." Elle le voit, le dévore du regard, lui parle "0 mon divin Roi, devant votre grandeur, mon âme se consume et ne sait où se mettre... Que sera-ce donc au ciel, si, dès cet exil, votre vue nous inonde de telles délices ?... Jamais je n'aurais pu me figurer une beauté si ravissante, quand j'y aurais passé des années entières, tant sa blancheur et son éclat surpassent tout ce que l'on peut imaginer ici-bas. Mais, c'est un éclat qui n'éblouit point, c'est une blancheur suave, une blancheur qui charme le regard, sans lui laisser la moindre fatigue, c'est une clarté qui rend l'âme capable de voir cette beauté divine, c'est une lumière infiniment différente de celle d'ici-bas, et, près de ses rayons, ceux du soleil ne sont plus rien". 

Elle s'agrandit aux dimensions de l'univers entier; par l'amour ardent, qui l'unit à Christ dans l'extase orgasmique, elle atteint l'amour pour l'humanité (cf "Le banquet"). Son envol l'élève au-dessus d'elle-même; vers les autres? Pas toujours, c'est la différence avec Platon : "c'est un détachement extraordinaire que je n'ai point de termes pour définir ; on se sent étranger aux choses d'ici. Là, germent à l'envie, les promesses et les résolutions héroïques, la vivacité des désirs, une sincère horreur du monde, la vue claire de son néant". 

Une sorte d'évanouissement sensuel où "elle est incapable de former une parole et de la prononcer car toutes les forces extérieures l'abandonnent et sentant par là croître les siennes, elle peut mieux jouir de sa gloire et de son bonheur" où elle s’abîme: "ce n'est plus mon âme qui vit, c'est Christ qui vit en elle. Un sentiment délicieux, ineffable remplace tous les autres et l'absorbe tout entière, celui, intime, de la présence divine". La mort alors lui semble seule issue heureuse. "Je brûlais, je me voyais mourir du désir de voir Dieu et je ne savais où trouver la vie si ce n'est dans la mort... Mon cœur à chaque instant était près d'éclater."

Dans sa vie de mortifications, elle semble en fête constante. "Oui, pour te servir, fais-moi donc bientôt mourir. 0 mon Seigneur et mon Époux bien aimé, elle est donc venue l'heure tant désirée ! Il est temps de nous voir. 0 mon Seigneur et mon unique amour, il est temps de partir, il est temps que je sorte de cette vie. Qu'elle soit mille fois bénie cette heure bienheureuse et que votre volonté s'accomplisse. Que mon âme s'en aille vers vous, qu'elle s'unisse à vous après avoir si longtemps attendu".

Comme l'amour humain, l'expérience mystique jette un regard de beauté sur toutes choses sensuellement transfigurées, telles les passions charnelles éternelles (lien avec la préface de Noces kurdes).

La mort par sa puissance sensuelle semble le lieu de l'accomplissement. Cf Nietzsche : "Ce que l'on nomme amour dans toutes les langues, tous les mutismes du monde, l'ivresse vient ici à bout de la réalité au point que l'on dirait, dans la conscience de l'amoureux, la cause première estompée pour autre chose, un frémissement, un scintillement des miroirs magiques de Circé. L'amour et même l'amour de Dieu restent fondamentalement une seule et même chose : comme une fièvre qui a des raisons de se transfigurer, une ivresse qui fait bien de mentir sur son propre compte... s'imaginer par l'autre plus fort, plus riche, plus parfait, et on est plus fort, plus riche, plus parfait en effet."
 

Harcèlement, le principe du cobra

Harcèlement, un phénomène de sensibilisation. La victime corrodée et affaiblie agit toujours comme si elle devait chercher un cobra autour d'elle (parfois à juste titre.) Lien avec l'article "fabrication maladie psy

dimanche 4 novembre 2012

Le viol, un acte de guerre et non un acte sexuel

Premier point : le violeur n'a souvent pas le physique de l'emploi. Ni les victimes. Il faut définitivement tordre le cou à l'image du bestial en manque et de la vamp en minijupe.
 
Sans les nommer intentionnellement, ce sont tous des tueurs violeurs et certains en série.
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D'après l'association féministe metzoise aemf (lien)


1. Le viol est un phénomène marginal ! Faux, au moins 75 000 femmes/an sont violées en France. 1/10 femmes a subi un viol ou une agression sexuelle ou le subira. C’est un phénomène massif. Il concerne dans 1/3 des cas des hommes mais le violeur est presque toujours un homme. (Susan Browmiller.)
2. Le viol est le plus souvent commis par un inconnu dans une rue sombre ! Faux, dans 8% des cas l’auteur du viol est connu de la victime et dans 50% il s’agit d’un membre de la famille ou un proche, dans 34% des cas, le mari ou compagnon. Et 63% des victimes sont  mineur-e-s.
3. Ce sont surtout les filles sexy et aguicheuses qui sont violées ! Faux, ce ne sont pas la tenue ou le comportement d’une femme qui provoquent le viol, c’est le violeur. Les premières victimes de l'étrangleur de Boston étaient des femmes noires du ghetto âgées de plus de 70 ans. Mais on parle plus dans les médias de celles qui sont plus sexy. Les victimes sont très souvent culpabilisées ou ressentent de la honte. C’est une inversion des responsabilités. La victime est transformée ou se transforme en accusée. Notons que le fait de devoir relater le drame dans tous ses détails constitue une réitération de l'humiliation. Le viol concerne tous les milieux, toutes les cultures. Dans certains cas, c'est la femme qui sera rejetée voire tuée par sa propre famille.

 4. Le viol est largement puni ! Faux, moins de 2% des violeurs sont condamnés. La législation reconnaît le viol comme un crime depuis seulement 30 ans (1980). Dans les faits, il est peu puni : moins de 10% des victimes portent plainte, du fait de la peur, de la pression de l’entourage, etc. La véracité de leurs accusations est souvent mise en doute, et beaucoup de plaintes aboutissent à des non-lieux faute de preuves.
5. Le viol est un drame individuel ! Faux, c’est surtout un problème de société. Le viol est l’expression d’une volonté de contrôle et d’emprise sur les femmes. Il suppose qu'elles sont à la disposition des hommes pour satisfaire des besoins sexuels naturels. Il est un signal d’une société.
6. Le viol est provoqué par la testostérone ! Faux, ce n’est pas un comportement naturel, mais culturel. Il repose sur le mythe d’une sexualité masculine "irrépressible"," incontrôlable" et "conquérante" fortement légitimée pour les mâles tandis que l’expression du désir féminin est socialement réprouvée. Il n'est pas jugulé par la prostitution. Les pays qui l'ont autorisée (Allemagne, Pays-Bas) n’ont pas vu baisser le nombre de viols.

7. Quand une femme dit non, elle pense oui ou peut-être : elle a envie qu’on la force ! Faux, quand une femme dit non, c’est non. La prétendue sexualité féminine passive, soumise aux initiatives des hommes est un mythe*. L’expression du consentement des deux partenaires est la condition absolue d’une relation sexuelle ; sinon, il s’agit d’un viol. Même si elle est montée boire un verre, même si elle dort dans le même lit, même s’ils ont déjà échangé des caresses… au moment où elle dit non, c’est non.
8. Les hommes aussi sont victimes de viol ! Vrai et faux. Les victimes sont des femmes dans 9/10 cas (chiffres différents de ceux de Browmiller aux USA qui donne 2/3) et même les hommes violés -le plus souvent mineurs- le sont dans 99% par des hommes.
9. Les violeurs sont des psychopathes ! Faux, il n’existe pas de profil-type. Les viols sont souvent commis par des hommes parfaitement intégrés socialement parfois même au-dessus de tout soupçon.
10. Le viol est le résultat de la misère sexuelle ! Faux. Les femmes qui n’ont pas de vie sexuelle et en éprouvent de la frustration ne violent pas d'hommes.

J'ajouterais que le viol malgré les apparences n'a en fait rien à voir avec un acte sexuel, -il est même à l'opposé-: c'est un acte de guerre. De pouvoir et de haine. Il est par exemple régulièrement commis par des mâles hétérosexuels voire homophobes à l'encontre d'autres hommes (par exemple dans les prisons, en temps de guerre ou lors d'expéditions punitives.) Cf l'analyse dans "bitissime" -sur l'affaire du Sofitel-, lien.

A partir de contreleviol.fr, campagne 2012 sur les idées reçues sur le viol.

EXCEPTION : DES CAS-LIMITE CAR ILS EXISTENT. LE VIOLEUR SANS VIOLENCE, PAR "ÉTAPES", OU LA "VIOLEUSE" POUR LA BONNE CAUSE !

* A deux exceptions près, celle des rapports sado maso qui s'annoncent clairement comme un jeu, avec ses "règles", codes, "rites" "contractuellement" acceptés, (cf les annonces sur le net ou dans des journaux) concernant pour la moitié ou plus des hommes demandeurs (cf "La Vénus aux fourrures" de Wanda de Sacher-Maso où elle relate ses réticences à ce qui lui imposé par son riche "masochiste" de mari qui la "forçait" paradoxalement à un rôle de dominante qui lui déplaisait). Comme pour tous les comportements sexuels relativement hors norme, (échangisme, fétichisme, boulimie sexuelle, obsessions spécifiques..) le sado masochisme a ses adeptes, sa théâtralité propre et ces cercles au sein desquels les pratiques n'ont rien à voir avec celles de la vie courante et ne doivent pas être confondus avec celle-ci. D'où le danger des films X pour les très jeunes hommes conduits par ignorance à imiter DANS LE RÉEL une image fautive et spécifique de la sexualité prise comme norme. Et qui leur convient !

Deuxièmement. Il est vrai cependant qu'une femme -ou plus rarement un homme- peut changer d'avis, mais cela peut être aussi une justification du violeur a posteriori (c'est presque toujours l'argument invoqué lorsqu'ils sont serrés) d'où l'embarras des juges. Notons qu'en certains cas, relativement rares, car il y a autant de formes de viols qu'il y a de violeurs, elle peut avoir éprouvé du plaisir ; cela n'en reste pas moins un viol si elle n'avait pas elle-même décidé. Au cas où il n'y a pas eu violence physique, c'est à elle d'en juger. Cette "insistance" extrême qui revêt plusieurs formes opposées (cadeaux, attentions, services, supplications.. ou violence) peut aussi être le fait des femmes, la violence en moins, et concerne alors non pas l'acte sexuel en soi mais le mariage. Ce n'est donc pas un viol [ou disons un viol par destination!] mais une démarche comparable à celle d'un commercial déterminé pour parvenir à ses fins à user de tout arguments y compris le charme ou le pragmatisme.. pas toujours controuvés. Le cas de Denis, qui avoue comiquement avoir été quasiment "forcé" par son épouse.. et ne pas le regretter est typique. Ici, Nadine, jolie femme dynamique mais pas toute jeune désirant fonder une famille jette son dévolu sur cet homme riche et talentueux mais timide et paradoxalement peu armé dans l'existence et le poursuit jusqu'à obtenir son consentement.. pour le meilleur puisque comme dans les romans roses, ils furent heureux et eurent beaucoup d'enfants et Denis ne le regretta jamais. Viol? Plus ou moins disait-il drôlement mais il s'en montrait ravi.

Mais parfois, lorsqu'il est le fait d'hommes, il y a dérive. Ainsi Irène, en phase dépressive, accepta-t-elle la "cour" insistante et romanesque mais déplacée d'un jeune "amoureux" infiniment déterminé lui aussi, glissant sans s'en apercevoir du refus stupéfait à une lassitude amusée.. qui se transforma dès que sa garde se relâcha en quasi acceptation, un acte sexuel là aussi un peu "limite" (lien avec la préface de "Noces kurdes") mais qu'elle ne pointa pas comme viol (lien avec le poème de Mary Stuart à Bothwell qui dit-elle "aurait pris son corps avant d'avoir son âme").. et comme Denis, elle s'en montra au début ravie... acte sexuel suivi d'une relation de "couple" qu'il voulut lui imposer et qu'elle refusa assez vite, consciente a postériori d'avoir été manipulée... Et là alors, changement de casquette, il se montra ultra violent envers de supposés rivaux, jusqu'au harcèlement de tous les instants envers elle, menaces, tentatives de chantage et même de meurtre [sabotage d'une chaudière à gaz]... Viol? Pas vraiment mais "viol à l'usure" qui dériva ensuite. Un cas-limite qui ne fut justiciable que lorsqu'il se dévoila, réitérant ses gestes en plus hard envers une autre, preuve que le pseudo-violeur peut user de toutes sortes de méthodes, relativement acceptables socialement, ou de truand, la cour insistante et romanesque (!) OU, envers un autre public, la violence [la seconde victime étant une marginale démunie, il ne prit pas de gants, obtint là aussi un consentement mais moyennant une aide financière et de la même façon refusa la rupture, cette fois avec violence physique envers elle et menaces de mort.] Le violeur s'adapte donc et le viol, s'il n'est pas détecté -pas de violence, plaisir réciproque ou compensation financière qui fait de la victime une prostituée malgré elle pouvant difficilement se plaindre- revêt des forme multiples qui ne le révèle comme tel que dans des cas les plus hard. Non puni voire même non détecté, l'escalade de la violence jusqu'à l'extrême est la règle.
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LE DOSSIER
http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/03/nous-nirons-plus-au-bois-le-viol-mini.html