dimanche 23 novembre 2014

Faena. Episode 2


Faena précédente..


 Suite de l'épisode 1 http://femmesavenir.blogspot.com/2014/11/dialogue-illustratif-de-larticle.html

Ici, le discours de R (le mari) va de la tentative quasi amoureuse pleine de sollicitude [dont le but en réalité est de faire diversion en l'attendrissant].. aux banderilles les plus cruelles [dont le but est identique mais cette fois en suscitant chez elle une violente colère].. en passant par une comique prestation d'idiot parfait. En images, on a donc : un coucher de soleil à Tahiti ;. une faena de corrida avec un toro puissant et : un pauvre crétin perdu devant des tâches trop compliquées pour lui.. Il faut le savoir : TOUT CECI EST UN JEU DONT LE BUT RÉEL EST SA DESTRUCTION PAR TOUS LES MOYENS.

0 h 26, le dimanche.
Appel (plus exactement rappel car évidemment il n'a pas appelé comme prévu, elle, si, et a eu le répondeur)... rappel donc... mais à 0 h 26 !


R : - Ça va? Tu as chaud? (!) [Dans la conversation précédente, elle avait mentionné qu'elle avait froid et faisait installer un poêle.]
H : - Moyen. Où es-tu? [Question importante car elle va déterminer la "longueur" concédée de la conversation.]
- Dans la rue. Place d'Italie. Je suis en train de rentrer (Note : chez Colette. Donc ça peut durer ? Une demi heure.)
- (Silence)
- C'était la fête de l'assoc.. (Note, "Des artistes de la glaciaire", tout un programme ! dont, infantile, il est très fier d'être le Président-fondateur.)
- (Silence)
- C'était bien.. Super. (Devant le peu d'enthousiasme rencontré, il n'ajoute pas comme d'habitude, faraud, qu'il a rencontré tel Important, Maire, ambassadeur, qu'ils ont parlé de ceci, de cela etc..)
- (Silence.) Bruit de musique.
- En ce moment, je peins beaucoup.. Notamment un tableau du barrage de Sivens. J'ai dessiné des jeunes qui dansent et Vals qui point son doigt.. et en haut, Attali qui se touche la tête et dit "j'ai une idée"[.....] marrant non?" naïvement, il tente de la lancer sur un créneau qu'il sait porteur comme pour lui faire oublier la l'objet, pour lui délicat, de leur précédente conversation ; ainsi, lorsqu'ils auront bien disserté sur les risques du barrage et la monstruosité de Vlas -je laisse!- qui a fait tuer un jeune, il pourra lui dire "je suis arrivé, excuse-moi mais il fait si froid -car il reste dans le jardin de leur résidence ou sur leur terrasse? pour que Colette n'entende pas- je te rappelle demain, bisous.. et éventuellement je t'aime". Là, ça ne marche pas. Il reprend : marrant, non ?
- (Silence glacé). Très.
- N'est ce pas ?
- Envoie le moi.
-Quoi?
- Ton tableau. J'ai du mal à articuler, mon bridge s'est complètement descellé et ça me fait mal.
- (Soudain intéressé, par l'envoi et non par ses problèmes dentaires) ah oui c'est une bonne idée ! (Elle a une bonne audience sur ses blogs. Lui, aucune.)
- Je vais donc aller chez le dentiste.
- Celui qu'on avait déjà vu?
- Oui. 13000 E.
- Il y a du bruit dans le métro.. C'est samedi. Ça peut couper.. (!) (Comique ! Il prévoit de raccrocher puis de prétendre que c'est le réseau.. un grand classique toujours, elle rit silencieusement tant la ficelle est énorme.)
- (Silence)
Il reprend :
- Je sculpte aussi.
- (Silence.) Puis : "Où?"
- A Clamart. (Dans leur maison commune où il ne vit plus mais dont il se sert comme atelier-dépôt d'objets divers parfois en piètre état, si bien que lorsqu'elle y va, elle doit vivre au milieu de ballots et de produits parfois toxiques.. Voulu ? Pas sûr. Son égoïsme est tel que peut-être ne se rend-il pas compte de ce désagrément. Pour lui, à quelques exceptions près (?) les autres n'existent que dans la mesure où ils peuvent le servir de quelque manière que ce soit, elle en premier.)
- (Silence.)
 
- Je vais voir Nathan (leur fils) demain. A propos, (joyeux) tu sais pour Valérie ? (leur belle-fille) Elle est contente parce qu'elle a gagné son procès et..
- Je sais.
- Nathan te l'a dit? (Surpris, un peu déçu semble-t-il. Il pensait avoir mieux réussi à les séparer -la mère et le fils sont très proches et il en est jaloux.)
- Oui. As-tu contacté un avocat? (aïe, le sujet qu'il tentait d'éviter, c'est foutu.)
- Non. As-tu fait évaluer Attuargues? (parade puérile : ça n'a aucun rapport et il ne l'ignore pas.)
- Non, tu sais que je suis à St A. pour les travaux. Fais le toi.


- Mais où je vais en trouver un ? (!!!) (Note : Il était cadre supérieur top au service "stratégie" qui gérait sous ses ordres les contrats avec les opérateurs- des télécoms.. et il cale devant la recherche d'un avocat qui lui poserait un insurmontable problème!)
- Dans l'annuaire! Si moi je le fais ici, ça coûtera plus cher puisque notre divorce se règlera à Nanterre.
-Mais IL FAUT D'ABORD FAIRE ÉVALUER NOS BIENS !
- A terme peut-être sauf si on s'entend tout simplement, mais dans l'immédiat ce n'est pas nécessaire, enfin ce n'est pas l'urgence. L'urgence, c'est que J'AI BESOIN D'ARGENT. Comme tu le sais. Comme je te l'ai dit hier.
- Je ne peux pas aller plus vite que la musique ! (!!)
- Si. Tu peux m'en envoyer. Je te l'ai déjà demandé hier et je te le redemande maintenant. (Il est choqué, peu habitué à ce qu’elle se positionne clairement en fonction -aussi- de ses intérêts.)
- Mais il faut qu'on divorce avant ! Qu'on évalue nos biens. C'est obligé! (Il tente de se prévaloir de sa "supériorité" toute relative -il est un peu juriste- pour gagner du temps et noyer le poisson.)
- Rien n'est obligé. Nous sommes encore mariés, par ton fait, j'ai besoin d'argent, tu le sais. Les travaux..
- Mais je t'en ai déjà donné.. (!)
- Tu sais bien que ce n'est pas suffisant pour... j'ai 700 E/mois plus 500. Je te l'ai déjà dit.


- Non ! Absolument pas! pas 700 mais 800... peut-être même 900, enfin presque 1000 .. (!) Plus 500 ça fait..* (il peut ainsi pinailler -fautivement- à l'infini une heure durant ou plus. But : l'épuiser, la conduire à la colère.)
- Non. Vérifie à la banque si tu veux. Toi, tu as 2500 de retraite plus 2000 de loyers. Ça fait 4500 sans compter les revenus des actions que nous avions s'il m'en souvient. (Aïe, le point douloureux jamais abordé jusqu'alors, ça se gâte bel et bien. Il va botter en touche en paraissant ne rien avoir entendu.. en lui faisant une leçon de morale !)
- Mais c'est de ta faute ! tu n'as rien fait à St A. depuis... alors forcément.. Tu ne sais pas gérer l'argent.. (Il répète, répète, à l'infini, pour fatiguer la bête et elle se voit contrainte de répéter également.)
- Je ne sais pas gérer l'argent que je n'ai pas évidemment. [Note : le fait d'avoir des dettes, une vie un peu restreinte, d'être parfois harcelé/e -plus ou moins- par des huissiers, d'avoir les dents en mauvais état... contribue, si on n'est pas doué/e d'une force exceptionnelle, à isoler, à couler, à ce que l'on se méfie parfois injustement de tous : une effroyable spirale qui irrémédiablement entraîne la victime vers le gouffre, parfois jusqu'au suicide.] Je n'ai "rien" fait comme tu dis tout simplement parce que je n'avais pas les moyens de faire. Bon, admettons, d'accord, je ne sais pas faire.. Mais tu n'es pas mon patron et je ne suis pas ton employée mais ta femme. Les époux se doivent assistance, c'est un DROIT.. Et 4400 AU MOINS contre 1300, ça fait de toutes manières 3100 de différence.
- Mais j'ai des charges, moi (!) (Il perd les pédales et ses arguments de boutiquier vont devenir de plus en plus grotesques et sordides.)
- Moi aussi et elles sont proportionnellement  plus lourdes -pour moi- que les tiennes. Mais ça n'a rien à voir.
- C'est juste parce que tu ne sais pas gérer c'est tout.. Tu t'en fous (sic) de tout, alors évidemment..
- Évidemment, avec 1300 E je ne pouvais mieux faire. Tu inverses les causes et les conséquences pour me reprocher une situation DANS LAQUELLE TU M'AS MISE, TOI... Et en prime te poser en exemple glorieux.
- Jamais. Dans la merde, tu t'y es mise toute seule. Besoin de personne pour ça.
- C'est vrai, je m'y suis mise : parce que je t'ai fait confiance. Mais la question n'est pas là : j'y suis ! et tu me dois aide. Ça n'aurait même jamais dû arriver. Même si je ne t'ai au départ rien demandé.
- Jamais. Ce n'est pas une obligation.
- Si et tu le sais. Si tu persistes ce sera aux tribunaux d'en décider. Tant pis pour toi.
- La Loi elle n'est pas si conne que ça.. (ou que "toi", elle n'a pas bien entendu : en ces cas il articule mal, volontairement ou non.)
- Tu es libre de tes appréciations qui pèseront sans doute sur un jugement au cas où tu les réitères en public.
- Tu n'as jamais rien fait (!) et je ne vois pas pourquoi.. c'est un peu fort !
- Pourquoi es-tu resté 30 ans avec une telle nullité? Pourquoi jusqu'à peu prétendais-tu renouer? Ça fait un peu cracher dans la soupe après s'en être gavé, non? Pourquoi est-ce moi, d'après tes dires, qui t'ai quitté et non toi ? Pourquoi est-ce moi qui veux le divorce et toi qui tergiverses? (parce que tu m'aimes toujours, évidemment.) De toutes manières, la loi corrobore.
- Non. pas du tout. La loi n'est pas ainsi. Tu as des biens perso..
- Et re et re et re et re, la même rengaine encore, toujours, ça ne te fatigue pas?... Des biens que je ne puis louer avant d'y avoir effectués des travaux assez lourds.
- Parce que tu as trop tardé, c'est tout.
- Et re et re et re et re.. Parce que je n'en avais pas les moyens. Je te rappelle que je suis partie, j'ai fui serait plus juste -plus ou moins à coup de pieds au cul voire pire souviens toi- en n'emportant que ma voiture, quelques livres et mes chiens.. Rien d'autre et surtout rien de ce que nous avions comme économies. Il n'y avait rien dis-tu maintenant... Enfin presque rien.. Avec quoi as-tu donc acheté D. ? T. ? R. ? M? (quatre maisons, achetées presque coup sur coup sans emprunt) sans que je n'en sache rien (et sans Nathan, je n'en aurais jamais rien su)... au nom d'une SCI.. où je n'apparais pas? Bon, qu'importe, je laisse tomber, j'aurais dû exiger des comptes du temps de notre vie commune et en partant, de les mettre à jour. Mais je suis "légère" en effet avec l'argent, je te le concède. Je me disais que j'avais acheté ma liberté, certes très cher mais tant pis. Oui, en effet je gère mal, parfois, et toi, très bien, (du moins sur certains plans) tu en fournis là un excellent exemple (!) mais m'agonir pour cela, c'est comme si le rescapé d'un incendie reprochait au pompier qui l'a tiré du feu d'avoir dans la bagarre brûlé sa culotte: jusqu'à lui faire une leçon de sagesse et de prudence en plus, se posant en modèle en arguant que lui, a la sienne intacte. (!) Pas mal non ? Ma légèreté, mon désintéressement, tu t'en es nourri et t'en nourris encore. Bon, laissons cela : j'ai réussi tout de même à faire quelques économies pour les travaux justement, en crevant un peu de faim -et en effet tes 7000 E m'y ont aidée- mais ça ne suffit pas... Donc je te demande de l' "aide" à présent, ce que je n'avais jamais fait avant. 
- Je ne vois pas pourquoi puisque quand je t'ai donné 7000 E pour tes dents tu n'as rien fait. (Note, cela date de deux mois, elle avait dû insister, s'abaisser, quasiment se prostituer -encore avait-il laissé entendre qu'il s'agissait d'un "solde de tout comptes"!- et .. lorsqu'elle encaissa le chèque in extremis, il en fut mortifié, une terrible colère : "comment ? je croyais que tu en l'encaisserais pas, tu aurais dû me prévenir"...)
- Je n'ai pas à me justifier, je n'ai même pas théoriquement à te dire pourquoi j'ai besoin de cet argent, tu peux essayer de me culpabiliser, ça ne marche plus. J'en reste là : il y a entre nous une énorme différence de revenus, or nous étions un couple et je pensais -c'est le fait légal- que nous travaillions et économisions pour l'avenir, le nôtre donc aussi le mien, (que je reste avec toi ou pas n'y change rien), je savais que j'aurais une très petite retraite puisqu'à ta demande -et aussi parce que je n'avais guère d'aide de ta part pour les enfants- j'ai longtemps été à mi temps.. et voilà qu'à présent que je suis partie, tu changes unilatéralement le deal et trouves naturel que je crève de faim quand toi tu as 4 ou 5000 E/mois. Je te demande donc de l'"aide" comme moi je t'en ai fournie. Une compensation.

- TU NE M'AS JAMAIS AIDÉE, BIEN AU CONTRAIRE ! Par exemple quand j'ai voulu aller à NY, tu t'y es opposée*.. (Il tente de la pousser à bout sans s'apercevoir que là il va corroborer exactement ses dires.)
- Oui parce que ça m'aurait obligée à quitter mon travail. Ce que tu voulais. CQFD.
- Quand j'ai voulu aller à Londres, même chose.. Pareil pour Tahiti.
- Pour les mêmes raisons. Si je t'avais écouté, je n'aurais plus du tout travaillé. Et à présent.. je crèverais de faim -encore davantage.-
- Tu aurais toujours pu te débrouiller, trouver quelque chose à faire... un travail..
- Mais celui que j'avais me plaisait infiniment. Bon, cessons de pinailler. Je t'ai aidé ou je ne t'ai pas aidé qu'importe, reste que je te demande de l'argent -depuis peu et pour la première fois en 10 ans-... pour ces travaux certes mais aussi sans que je n'aie à te fournir de justifications. Tu as deux options : ou tu contactes un avocat en tenant compte de ce que je viens de te dire, ou on sera obligés d'opter pour un divorce conflictuel avec deux, et ce sera plus cher, désolant, je pensais que nous étions suffisamment adultes pour nous en passer. A condition que nous tombions d'accord sur... (clic, il a raccroché.)

* Des banderilles banales habituelles, c'est à dire des contre-vérités flagrantes -que par ailleurs il dément souvent en d'autres circonstances, aucunement embarrassé d'envoyer coup sur coup des contradictions les plus extrêmes- .. des banderilles donc lancées pour lui faire perdre ses moyens et se donner ainsi prétexte de la traiter de folle hystérique et de raccrocher. Ici cela ne fonctionne pas. 

LE DOSSIER
 http://femmesavenir.blogspot.com/2014/11/racamier-la-perversion-narcissique.htm
Amusant, une erreur de lien fait que celui-ci renvoie automatiquement à l'article "Anne Boleyn, un fils ou la hache"... et finalement cela me semble assez intéressant, je laisse... car l'homme ici se comporte en véritable tyran, en Prince qui exige, tance un esclave et accapare ses biens (parce que "tel est mon bon plaisir") etc..
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Le véritable lien est ici :
 http://femmesavenir.blogspot.com/2014/11/racamier-la-perversion-narcissique.html

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