C’ÉTAIT AVANT
Ceci est la réalité. L'insécurité que ressent celui qui veut ferrer l'autre.
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25 ANS APRÈS, ELLE A OSE!
"Ton refus du poste qu'on te proposait à Rathcliffe après ton livre ? Quel poste ? Ah oui.. Un truc assez aléatoire. Non? Bon, mais c'est toi qui as choisi. A toi d'assumer. Je n'y suis pour rien, moi, je ne t'ai rien demandé !"
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Au troquet de Momo où je
recharge mes batteries... dans tous les sens du terme, -j'en ai besoin- : moral, électrique, -le
téléphone-, intellectuel -le net-... et où je trouve un peu de chaleur humaine aussi
; aujourd'hui, j'en ai besoin. Des gens de toutes sortes, parfois -un peu- à la
dérive, des cabossés de la vie, comme moi en somme, et souvent plus gravement :
l'intello sympa devenu dipsomane après une rupture, passionné de nature,
toujours prêt à rectifier les bêtises de certains sur un ton d'instit patient,
désopilant lorsqu'il est bourré -ainsi il explique, -et de surcroît justement !- le code de la
route et la loi sur le retrait des points d'une voix pâteuse à peine audible (!) qui avant hier m'a fait écrouler
de rire sur mon ordinateur- ; le parisien qui rit tout le temps, toujours avec
sa tablette dont il vante les mérites incomparables ; le colosse -Obélix- qui
me salue en me disant "la plus belle" -facile, il n'y a en général
que moi en fait de femme ; l'ancien élève de Lydie, le soir, surdoué en littérature,
gentil envers tout le monde, dont elle déplorait qu'il ne veuille pas étudier
au delà du collège ; un roumain aux cheveux longs toujours un peu imbibé,
cultivé et artiste, intelligent et même brillant -il a vécu des histoires
pénibles dans son pays dont il ne parle presque jamais si ce n'est par
allusions désabusées... ou agressives!- intégré dans le village depuis des
lustres -il est arrivé un jour et n'en est plus reparti- ; Jorges parfois mais
le soir tard, qui me parle de Michel del Castillo, un ami proche -il a
longtemps vécu avec son compagnon dans un village tout proche et à présent un
peu plus loin- ; le jeune -et beau- maçon polonais qui me drague (!) dès qu'il
a un coup dans le nez -et c'est hélas fréquent-, un complexe d'Oedipe sans doute
mal réglé ; quelques gitans de diverses humeurs, parfois pour l'un, un peu
pénible -lorsqu'il a bu- ; le forestier passionné d'animaux qui sait tout sur
les chiens et les plantes, une mine de conseils avisés ; le jeune un peu court qui
parade avec le sien, évidemment le meilleur, le plus intelligent, le plus
"de race", le plus tout ; celui qui a parlé de "bougnoules", que j'ai repris la semaine dernière et qui me regarde de travers, mais ça a
porté puisqu'il annonce à qui veut l'entendre en préambule de toute "conversation"
: "le raciste dit que.." en me lorgnant d'un air torve- ; le jeune
musico compositeur qui m'a dit plusieurs fois que j'étais belle et que cachée
dans mon coin écrivant sans arrêt, fébrile, je représentais... je ne me souviens
plus très bien du terme, disons l'esprit du troquet.. Les gens parlent,
rient... Je crois que j'aurais aimé être bistrote, c'est vraiment sympa et le salaire semble correct. Je récupère.
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Un coup de téléphone m'a déstabilisée "grave" comme on dit maintenant. R. évidemment. C'était bien commencé pourtant, les travaux, la maison qu'il a achetée dans l'Yonne, (question : avec quel argent?) l'autre achat, une maisonnette -en fait, une cabane- à côté mais avec un jardin clôturé où on peut faire un potager, sur la colline.. le temps si beau, le maçon qui a fait une terrasse intérieure, très bien agencée etc... puis ça a dérivé je ne sais même pas comment. Il ne fera pas de travaux dans la maison (NOTRE maison, à Clamart, mais notons le "IL") tant que nous n'aurons pas divorcé, il ne veut pas que je m'en mêle et gâche tout au dernier moment comme je l'ai déjà fait (je me suis opposée à l'abattage de deux arbres et j'ai demandé de changer les plans, rien de grave en réalité, mais pour lui un crime de lèse majesté) il croyait naïvement (!) que la maison était SIENNE puisque j'étais partie (oui, à coups de pieds) et moi j'avais "Attuargues", n'est-ce pas ? ça s'équilibrait en somme, c'était une convention entre nous, ferme, définitive (un cheval, une alouette, ça fait donc du pâté à 50%, il aurait dû se faire maquignon) mais je suis arrivée comme une tornade (mmm c'est lui qui m'avait appelée au secours mais bon... il a oublié) et j'ai tout fait changer lorsque les plans étaient enfin prêts, c'est inacceptable, je lui ai bousillé deux ans de "travaux" (pour faire les plans car il n'est pas un foudre de guerre)... arguant que la maison était aussi mienne à demi alors que nos conventions bla bla bla.." C'est parti mon kiki comme en 14, si je résume, il me menace de DI VOR CER quand moi je le demande depuis des années et qu'il s'y refusait, c'en est presque touchant (il use du même principe que notre fille lorsqu'elle avait 2 ans : "puisque c'est comme ça, je ne le laisserai pas m'essuyer le derrière" -avait-elle dit à sa grand mère, fâchée pour je ne sais quelles raisons-.. c'est à dire qu'il présente un événement souhaité voire sollicité quasiment à genoux comme menace, ou a contrario, un geste peu alléchant -lui torcher le cul- comme faveur concédée à la goutte, si j'ose...) ça s'appelle comment Dr Salmona ? Mégalomanie? Asperger? Psychose? Un peu tout ça..
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DIALOGUE
H : - Divorcer ? Mais c'est toi qui ne voulais pas, ne me présente pas ça comme une menace STP !
R : - Oui parce que je pensais que ça pouvait s'arranger entre nous, je t'aime, tu es mon grand amour et quand on a connu ça on ne peut plus se contenter d'une vie comme... enfin comme... (il hésite, il n'ose pas dire "avec Colette" -ma TR-, la pauvre).. mais à présent je vois que ce n'est pas possible, depuis que tu as tout gâché pour les travaux de Clamart, c'est bien fini...
- Donc résumons : d'accord donc pour le divorce, forcément..
- Moi je veux faire les travaux, mais que la maison soit à MOI SEUL avant. (Note : avec quel argent? Il s’agit ici de reconstruire tout un immeuble et non de poser un simple poêle -comme je m'apprête à faire aux Ramiers, ma maison familiale- pour ne plus me geler... Re question : avec quel argent?) Alors on fait comment?
- Je veux un pied à terre à Clamart pour y aller de temps en temps ou même plus. Impératif. Le studio par exemple, ou un des deux jardins où j'installerai un mobil home par exemple..
-Mmm (il hésite, atermoie, m'explique longuement qu'on ne peut séparer un lot en plusieurs -et cependant le studio, au numéro différent, est un lot à lui seul, mais passons, probablement veut-il présenter les choses comme ça l'arrange..- c'est amusant qu'il conçoive un appart pour notre fille, un pour notre fils et, puisque je l'exige -sinon il n'en était absolument pas question!- un pour moi, lui se réservant évidemment la part du lion : aurait-il l'intention de vivre au dessus de nous tous avec Colette? Certainement, bien que l'appart de celle-ci -où il vit actuellement- situé dans une résidence d'architecte en plein Paris.. soit incomparable avec celui qu'il projette.. Sympa, l'ambiance, lorsqu'on se croisera obligatoirement dans l'escalier ou le jardin si c'est le cas. Au fond, il est touchant : il veut désespérément redevenir le chef féodal qu'était son père, sans en avoir l'étoffe : polygame, autocrate, impitoyable, gagneur -d'après ce qu'on en dit car je n'ai pas eu l'honneur de le connaitre, il avait 25 ans de plus que sa mère et est mort assez vite... Puis finalement, il tranche) :
- D'accord, je te prévoirai un appartement dans l'immeuble. Mais Attuargues? En ce cas je dois moi aussi pouvoir avoir un truc à moi à Attuargues. (Notons le "je" "te" prévoirai => c'est le CHEF QUI CONCÈDE OU REFUSE SANS APPEL UNE FAVEUR A UN ESCLAVE qui évidemment n'a pas mot à dire sauf "merci not'maître". C'est ainsi qu'il conçoit le partage des biens.)
- Bien sûr, c'est du reste ce que je t'ai très souvent proposé -et que tu as refusé parce que tu ne voulais pas t'installer -même brièvement- dans ce "pays de ploucs", je te cite, merci pour moi-.. la galerie, c'est super, tu pourras exposer et même y venir avec Colette, on ne se gênera pas puisque moi -dans mon idée- j'aurais seulement le coté Est.. A la limite, si on ne le souhaite pas, on ne se verra pas.
(Note : le "si" est purement diplomatique c'est à dire un peu hypocrite car je sais que ce sera le cas en ce qui me concerne -mais inutile de mettre de l'huile sur le feu- : leurs relations m’insupportent, non par jalousie, au contraire, par la soumission dont la pauvre fille fait montre vis à vis de lui ; il l'épate.. par sa culture (!).. son côté "artiste engagé" -ainsi se définit-il à présent, là, il me fait carrément penser à BHL.. il a même changé de prénom-. C'est qu'elle me rappelle trop ce que j'étais avant avec lui et cela me désole, me fait honte, m'exaspère. Pour elle -et pour moi au passé-. Son allure également de bobo.. pas très favorisée -comme on dit- par la "nature" mais gentille. Lui si exigeant envers l'allure des femmes, trouvant toujours un "défaut" à leur reprocher -sauf moi, bizarre, peut-être m'a-t-il tout de même aimée?- En la voyant, je ne puis m'empêcher de penser qu'il l'exploite... et/ou d'une certaine manière -soft?- la maltraite. Je me demande? -non, j'en suis sûre!- sans qu'elle n'en sache rien. Il n'est que de le voir se comporter en parfait mufle, tout en lui étant -à présent qu'il a perdu tout espoir avec moi- un peu reconnaissant de lui offrir la sécurité, si j'ose, de l'emploi car il ne supporte pas la solitude.. -Ne m'a-t-il pas dit avec une inénarrable goujaterie -pensant peut-être que j'en jubilerais- qu'il ne "risquait tien avec elle, non", elle ne le trompait pas, -rire condescendant- non, vraiment ! jamais ! c'est absolument certain ! elle n'est pas comme ça.. -il y a des mecs qui mériteraient d'attraper le sida-.. pour enchaîner ensuite que si je voulais, il la larguerait -elle lui pèse, il a eu tort certes d'accepter de venir vivre avec elle mais elle a tellement insisté il faut dire qu'il a fini par céder mais..- mais pas tout de suite tout de même, il faut la préparer, elle est si gentille, il ne veut pas trop la peiner, ah !! si seulement c'était elle qui le quittait, ça arrangerait tout mais pas question hélas etc..- Sympa, le mec! Mauvaise pioche; il ne me connait décidément pas, c'est étrange tout de même : ce sont ces propos censés me complaire qui m'ont irrémédiablement conduite à un certain dégoût et définitivement annulé toute l'admiration que j'avais pour lui autrefois et dont il restait encore quelques traces à ce moment là. Je l'ai enfin vu pour ce qu'il était, un petit type frileux, limité, maladroit, égoïste jusqu'à la folie, misogyne, bluffeur mais maladroit, âpre à ses intérêts, hypocrite et retors, et dénué de tout sens moral, au fond, un parfait bourgeois, ceux sont on se moquait ensemble autrefois : s'il est ainsi envers cette pauvre fille, il l'est EN SOI, il l'est envers toutes les femmes donc évidemment envers moi... ou même si je suis la seule exception -ce qui n'est pas tout à fait impossible- je ne veux pas d'un tel mec.. Une question pesante pourtant -et un peu traumatisante- me taraude : est-ce après le choc énorme pour lui que fut mon départ [auquel il ne s'attendait pas quelles que fussent la dégradation de nos relations, on ne "quitte" pas R. Misrahi ou on le paie cher, c'est LUI QUI QUITTE]... qu'il est redevenu tel qu'on l'avait formaté? Cela peut être à la limite de ma faute, sans doute par manque de tact -d'hypocrisie si l'on veut- : j'aurais pu m'en aller élégamment sous quelque prétexte et en trouver d'autres ensuite pour ne plus revenir, l'honneur eût été sauf. Pour la galerie, il aurait été celui qui est provisoirement seul -onfépacekonvedanlavie-, situation que va changer sous peu, c'est comme ça que cela se passe dans sa famille dans ces cas. Tant pis. mais je crois que cela n'aurait rien changé, sauf de lui faire un peu moins mal.)
- Il faut le faire évaluer. J'ai fait évaluer Clamart. (Note, un prix ridicule, je ne sais comment il s'est débrouillé, sans doute le fait qu'il ait brûlé une partie de la maison a-t-il joué?)
- Est-ce nécessaire si on est d'accord?
- Absolument. Ça doit être fait dans les règles. (!) (Note : ce sont toujours ceux qui violent la Loi qui se montrent les plus pointilleux ensuite, par exemple celui qui accapare un chemin communal qui, une fois démasqué, lorsqu'un géomètre vient mesurer, se battra pied à pied au centimètre près pour ne pas se faire "voler" un iota de "son" terrain, les voleurs qui sont les plus âpres à protéger "leur" bien quitte à tuer pour cela etc... )
- OK. Et la différence sera reversée à celui qui aura perdu dans la répartition.. (En un sens ça m'arrange.)
- S'il y en a une. (!)
- Tu le sais bien : Attuargues n'est pas Clamart, surtout à deux stations de Montpar, et avec un grand terrain en grande partie constructible.
- Pas sûr.. Dans l'état où est la maison (Note : c'est à dire dans l'état OU IL L' A MISE)...
- Bon OK, je fais évaluer Attuargues. A ce propos, combien as-tu de retraite?
Là, c'est le choc frontal. Je ne le lui avais jamais demandé avant, aussi étrange que cela paraisse.
- 2500 E (Note : à vérifier pour des raisons trop compliquées à expliciter ici.)
- Bon, moi j'ai 900... en fait non, même pas, 800.. Donc tu me dois une indemnité compensatoire.
- Jamais de la vie.
- C'est ce que prévoit la Loi en cas de séparation.
- Mais tu as beaucoup plus que 800 !! (Là, il va atermoyer, pinailler âprement, comme d'habitude lorsqu'il est en tort et qu'il le sait.) Tu as "Mohamed".. (le locataire d'un local à Attuargues, 500 E, pour lequel du reste il m'avait fait maintes histoires et poussée à le refuser ou le virer "cela dégrade la galerie, il n'est pas bien, il ne te paiera jamais etc"... j'avais tenu bon) et tes maisons familiales... tu n'as qu'à les louer et ça compensera la différence de nos revenus.. (!) (Note : il se fout carrément de moi et surtout "oublie" qu'il a aussi, lui les revenus d'un appartement nôtre à Bastille -et sur le coup je n'y pense même pas- .. ainsi que ceux du studio, également loué pendant longtemps: l'ensemble doit faire environ 4000 E/mois ou davantage. Je me noie ensuite dans des arguments inutiles mais finalement le "débat", si cruel fût-il pour moi, devient hautement significatif. C'est LA PREMIÈRE FOIS (!!) QUE JE L'INTERROGE SUR SES REVENUS ET QUE JE FAIS ÉTAT D'UNE DEMANDE D’INDEMNITÉ COMPENSATOIRE et visiblement ça passe mal. Il n'est pas habitué.)
- Oui, mais justement, pour les louer, il faut que j'effectue des réparations! Et pour cela, de l'argent. Je suis très juste... à la limite, pour tout te dire, je crève de faim..
- Parce que tu t'es très mal occupée de gérer Attuargues, c'est tout.. (Note : Exact, en un sens, mais cela n'a rien à voir..) Et la rue Dechamps? (une toute petite maison dans le village issue de mes parents sur laquelle je dois effectuer de lourds travaux, électricité, plomberie, maçonnerie etc..)
- Je ne puis le louer en l'état, tu le sais. Et j'ai même dû refaire faire les chéneaux il y a quinze jours. 1000 E.
- Mais c'est surtout d'Attuargues dont tu dois t'occuper.. C'est prioritaire! Là il n'y a pas de travaux.. Tu laisses tout aller évidemment.. (Exact... mais il oublie que c'était à sa demande que je suis venue -et restée plus que prévu- à Paris pour régler une affaire délicate -de notre fils-, de beaucoup plus importante, pour laquelle il avouait "jeter l'éponge".. certes mais il va de soi que je peux tout faire.. je dois avoir le don d'ubiquité et me dédoubler voire me tripler pour tout assumer.)
- Bon, si tu veux, j'étais déprimée, mais cela n'a rien à voir : la question est que nous étions donc un couple et comme tel les revenus de chacun devaient tomber dans un pot commun, par exemple c'est avec mon salaire que je payais Mercedès, les frais de la maison..
- Tu n'as jamais rien payé de l'emprunt (?) (Note : Je m'en aperçois après-coup, -donc je ne le relève pas- il parle du moment -après notre première séparation- où il a acheté... non, où NOUS avons acheté ! la maison de "Clamart"... mais POUR LUI SEUL -au départ je n'y ai même pas mis les pieds-. Qu'il ait payé l'emprunt semble donc assez logique. Et il est aussi hautement significatif qu'il ne se soit décidé à cet achat qu'au moment où nous nous sommes séparés... alors que pendant tout le temps de notre vie commune -nous étions en location dans une ILM-, je l'en avais supplié, en vain.. essentiellement pour les enfants.. qui hélas à ce moment là, étaient déjà grands -l'un d'eux avait quitté le foyer-. Trop tard donc. Il se targue d'avoir "payé" ce qu'il n'a fini par s'offrir... et dont nous n'avons ensuite profité que par artefact.)
- Bon, on ne va pas faire des comptes absurdes, la Loi dit que dans un couple, les revenus de chacun, même déséquilibrés, vont dans un pot commun, considérant que, même celui qui apporte moins au ménage a un rôle dans l'ascension du tandem.. enfin peu importe... c'est la Loi.. Si bien que tu me dois une indemnité compensatoire..
- La loi, la loi... c'est à voir : tu as de par ta famille DEUX maisons et..
- Sauf que je ne peux pas manger des pierres, et je te répète que je crève de faim..
-Ce n'est pas vrai.
-Si. Enfin je me nourris au minimum. (Note : je commence à m'énerver.)
- Je ne te crois pas. (Il cherche le contact et l'accrochage : jusque là, je l'évite avec assez d'habileté.)
- Bon, crois moi ou non, ça ne fait rien, la Loi me donne le droit de percevoir une indemnité compensatoire ; milite pour la changer si tu veux, grimpe sur une grue, cela sera du plus bel effet pour ton assoc, mais pour l'instant elle est ainsi faite.
- Ce n'est pas si sûr, je sais comment ça se calcule, si si... (visiblement il s'est renseigné.. ou il fait de l'intox) : tu as deux maisons par héritage et moi, rien, donc tes revenus sont équivalents théoriquement (?!) aux miens, qui viennent de mon seul travail... donc je ne te dois rien, ce n'est pas à moi d'assumer le fait que tu te débrouilles très mal pour gérer TON argent..
- Très bien. C'est ce que ton avocat plaidera sans doute. Mais cela n'a rien à voir et tu le sais. L'argent que NOUS avons gagné ensemble, même s'il provenait de ton salaire pour 75%, de fait provenait aussi de moi et cela aussi tu le sais fort bien (salaire, travail). Tu peux la jouer "pauvre prolo qui a beaucoup trimé -ce que je ne nie pas- et qui a épousé une héritière" (il rit tant l'idée lui semble cocasse : la partition de fond à mon encontre que lui et sa famille jouaient en orchestre a toujours été que moi la minable goy fille d'instit de Province reculée, j'avais eu la chance exceptionnelle de faire un "beau" mariage avec le fils Machin -dans son pays, ça veut dire quelque chose, pas en France-... ma foi, si l'on veut, d'une certaine manière mais surement pas financière).. tu peux donc la jouer pauvre prolo besogneux qui a épousé une héritière qui n'a jamais rien foutu... laquelle a le culot de lui réclamer une indemnité compensatoire justement parce qu'elle, elle n'a rien branlé... ça se tient... un peu tiré par les cheveux mais tu peux faire l'essai... c'est la Justice qui tranchera et, redite, la Loi est en ma faveur, désolée..
- Donc tu ne veux pas de divorce amiable? (Il fait l'andouille..)
- La bonne blague! Puisque tu refuses tout arrangement, toute compensation malgré la différence de nos revenus d'un facteur 4 à peu près, sans doute bien plus si on compte nos avoirs en général. Par ailleurs, ça me semble curieux et marrant à la limite de plaider ça. Cela signifierait en quelque sorte: "malgré la différence de nos revenus, je ne lui dois rien parce qu'elle a du fric.. (serait-ce que tu m'aurais épousée pour mon supposé fric à venir ?).. et si je l'ai empêchée -ou fortement découragée- de bosser, c'est parce que je savais qu'en cas de malheur, elle était parée et que je n'aurais pas un sou à lui verser, sans quoi je ne me serais pas encombré d'une telle tâche, d'une telle ratée.. moi qui ai certes beaucoup d'argent mais gagné à la sueur de mon front sans qu'elle n'y soit pour rien du tout, d'ailleurs elle est nulle, quelle affaire je vous jure ! je me demande pourquoi je l'ai gardée si longtemps etc.." Ça fait un peu cracher dans la soupe après s'en être goinfré, ou grivèlerie.. ou patron cherchant la faute grave pour éviter les indemnités de licenciement d'un employé dont il veut se défaire.. je ne crois pas que les juges apprécieront, mais on verra bien, cela aussi est intéressant. En somme, si on te suit, je n'ai plus qu'à devenir provisoirement call girl ou autre pour m'en sortir c'est à dire payer les travaux qui vont théoriquement me tirer d'affaire -sans pour autant que mes revenus n'équivalent aux tiens évidemment-.. comme Helga.*
-C'est parce que tu veux faire un livre là dessus, tu t'amuses c'est tout.. comme toujours.. (?!)
- Non mon chou, redite, je crève un peu -et même beaucoup- de faim, justement pour ces travaux, et encore le gars -un pote- qui connait -ou devine- ma situation tire-il les prix au max, merci à lui.
- Foutaises, c'est juste un jeu que tu joues.. Pour te faire remarquer, quoi, pour te donner matière à écrire.. devenir plus célèbre peut-être, faire que les gens t'admirent.. des foutaises!"
J'aurais pu en rire (il rappelle ici Sophie Tolstoï écrivant dans son "Journal" -hélas censuré partout-: "Aujourd'hui, Liova -Léon- a affranchi tous nos serfs -des centaines-. Il ferait n'importe quoi pour se faire remarquer.." rire, oui, mais ce ne fut pas le cas.
Je craque. Complètement. Comment peut-il avoir vécu tant d'années avec moi et si peu me connaitre ? Même Jorges qui n'a jamais été mon amant ni vécu avec moi, même Robert, même Jean Lou ont compris, d'emblée. Pas lui. L'intellectuel, soi disant. J'ai l'impression d'avoir aimé une ombre ou plus exactement d'avoir été une ombre pour celui qui prétendait m'aimer "plus que tout". Un ratage en effet comme jamais et celui-là me déchire -les autres je m'en fous et même je les revendique.- Je hurle, en sanglots :
- TU NE COMPRENDS RIEN A CE QUE JE SUIS, RIEN DE RIEN! TU N'AS JAMAIS MESURÉ L'IMMENSE ORGUEIL AVEC LEQUEL J'AI ÉTÉ CIMENTÉE QUI A GÉNÉRÉ EN MOI CETTE MANIÈRE DE RÉSISTER, CETTE FORCE QUE JE POUSSE PARFOIS A BOUT... LA MANIÈRE DONT JE PENSE TOUJOURS A MES "ANCÊTRES", A GUSTAVE, A MA MÈRE, AUX RÉSISTANTS DONT JE SUIS ISSUE.. JE JOUE, OUI, MAIS PAS COMME TU CROIS. A L'INVERSE DE CE QUE TU CROIS CONNARD. PAR ÉLÉGANCE, JE FAIS COMME SI TOUT CELA N'AVAIT QU'UNE IMPORTANCE RELATIVE - ET C'EST BIEN LE CAS !!- ET A FORCE, CA LE DEVIENT EN EFFET ! LIS OU RELIS SARTRE OU DESCARTES : A FORCE DE JOUER, LE JEU DEVIENT LA RÉALITÉ. C'EST POUR CELA QUE J’ÉCRIS. J’ÉCRIS, OUI, PARCE QUE SINON JE NE SERAIS PLUS. POUR DONNER UN SENS A TOUT CELA. POUR QUE CELA SERVE A D'AUTRES. ET CELA SERT A D'AUTRES EN EFFET ! (J'AI UN NOMBRE CONSIDÉRABLE DE LECTEURS.) MAIS C'EST D'ABORD LE DÉSESPOIR QUI ME BOOSTE, CACHÉ, DE VOIR A QUEL POINT EN EFFET JE SUIS UNE RATÉE, MAIS PAS RATÉE COMME TU LE CROIS, RATÉE PARCE QUE TOI TU ES UN INFIRME AFFECTIF. RATÉE PARCE QUE JE N'AI PAS VOULU LE VOIR ET PARCE QUE J'AI SUBI CES AVANIES DONT JE SUIS AUSSI RESPONSABLE QUE TOI JE LE SAIS - CE SONT LES ESCLAVES QUI FONT LES TYRANS OU DU MOINS QUI CONTRIBUENT A LES FAIRE- ... JUSQU’À CE QUI M'ARRIVE A PRÉSENT OU J'AI LE DOS AU MUR..
Je raccroche. Je ne lui pardonnerai jamais de m'avoir conduite à baisser la garde pour la première -non la deuxième- fois, à me dévoiler. Et à présent je le lui ferai payer cher. Il a tenté de m'appeler tout de suite, plusieurs fois, j'ai failli jeter le téléphone par la fenêtre. [Reste à présent la -terrible- question : est-il culpabilisé? A-t-il soudain des remords? Allait-il me dire comme la dernière fois "pardon, je ne pensais pas ce que je t'ai dit, je t'aime etc.." voire me proposer de l'argent (!!?) -sachant d'ailleurs que là, je le refuserai-? Ou... plus trivialement, a-t-il soudain eu peur de ma réaction? Il me connait peut-être ? Non, il se fout en réalité de moi et au fond ne me connait pas du tout, ça ne l'intéresse pas -seul peut-être mon cul l'intéressait et encore- ... mais il a sans doute perçu là que quelque chose s'était brisé. Même lui a pu le sentir. S'est-il dit alors qu'il avait très mal joué? Je suis dans mon droit, il ne l’ignore pas -même s'il tente par des arguties grotesques et de l'intox de tirer la couverture vers lui- et ça risque de lui faire mal à présent alors que je me serais contentée de presque rien, quelque chose de symbolique... L'humiliation est bonne conseillère; être trop désintéressée avec lui revient à se faire écraser : comme beaucoup de gus défendant leur pré carré -ou celui des autres qu'ils ont accaparé- il confond longanimité et sottise et pousse toujours les choses un peu plus loin.. jusqu'à ce que ça casse. C'est fait. A présent la donne est changée... Un bien mauvais calcul de sa part que de m'avoir ainsi poussée à bout, peut-être devrais-je l'en remercier. L'a-t-il compris? Il sait que le dos au mur -mais il faut que je l'aie vraiment- je peux porter des coups et des coups qui tuent.... Le pire est de ne pas savoir ses réelles motivations donc de devoir forcément ne tenir en compte que de la plus sordide pour m'en garder : lorsqu'on ne sait pas si le lion qui bâille a faim ou veut simplement dormir, il est préférable pour sa peau de supposer qu'il veut nous manger et déguerpir ou tirer la première -pour tuer-.]
Malgré tout, j'ai eu la force que nettoyer le haut de la maison, c'est obligé pour que le pote ne bosse pas dans la merde. Au sens littéral. (Suite à une crise de sciatique, les chiens et les chats etc...) Cette tristesse et cette révolte qui m'étreignent, finalement m'ont plus ou moins boostée.
Aspasie |
*Une femme (voir "Noces kurdes") qui avait apposé (sur la toile? Dans des revues spécialisées? je ne sais pas, c'est Erdal qui s'en était occupé, je n'avais rien voulu avoir à faire avec "ça") une annonce ainsi rédigée : "Dame allemande, ex enseignante, 60 ans, résidant à G. mais pouvant se déplacer, propose à messieurs -âge indifférent, mais non fumeurs, non buveurs et parfaite éducation exigée- compagnie pour sorties, théâtre, restaurant, concert.. 200 E/ soirée, prestations sexuelles sans majoration mais uniquement si affinités." Une annonce assez subtile car les "messieurs" devaient s'imaginer devoir la "conquérir" -c'était bien le cas en un sens- ce qui figurait en somme une drague "normale", gommant -un peu- le côté sordide d'une relation tarifée. Je ne sais ce qu'il advint, mais peu après je vis mon père, un vieux Dom Juan assez bien conservé, qui plaisait aux dames et vice versa .. à nouveau squatter la salle de bains des heures, se couper les poils du nez avec ferveur, se mirer de profil, des deux, de dos aussi, bomber le torse devant le miroir... et chantonner l'air de Tosca qu'il fredonnait lorsqu'il était de bonne humeur (O dolci baci languide carezzes). C'était la première fois depuis la mort de maman. Puis reprendre ses livres d'allemand !! Après sa mort, j'ai retrouvé une photo d'Helga -et le texte de l'annonce- avec son numéro de téléphone. Elle ressemblait à ma mère -très belle mais moins fine que Lydie, genre walkyrie germanique, le type de mon père apparemment, qui pourtant n'était pas une grosse baraque-. Elle ne m'a jamais répondu. [Finalement, une prostituée ou pseudo prostituée, dans certains cas, -ici Aspasie- est sans doute mieux lotie qu'une femme non prostituée... Peut-être demain penserai-je différemment?]
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En 6 images http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/11/sultan-et-esclave-largent-ce-que-revele.html
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