samedi 14 février 2015

Comment détecter -et s'amuser- avec des pervers vocatifs



Le pervers "accompli" est d'abord un pervers vicaif, euh.. vocatif ! et pas forcément un amant/e potentiel : il grenouille partout. Sa caractéristique de base est qu'il considère le monde et les autres comme un champs de bataille ou de labour, à exploiter, à vaincre : son regard scrutateur mais sans empathie sélectionne qui il va pouvoir ferrer afin qu'il le serve, le pompe ; c'est le gentil, le candide, mais aussi celui ou celle qui a du jus, un connu si possible, reconnu socialement, apprécié, courtisé.. Il lance des balles. A nous de ne pas les rapporter. Mais on peut aussi s'amuser à inverser les rôles -un jeu cruel mais passionnant-... c'est à dire à lui retourner ses investigations, à copier ses postures, certes c'est pénible -alors que lui le fait naturellement, c'est là la différence!- mais révélateur. Car là on le découvre soudain pour ce qu'il est : un pauvre type qui tente maladroitement -ou plus habilement- de liquider les insuffisances -qu'il cache- grâce à un ou des autres qui vont le "poser"... ou simplement se laisser exploiter/sadiser. Un défoulement, une libération. Il n'est "rien", du moins "rien" de ce qu'il veut être, de ce qu'il pense devoir être, mais s'il obtient l'allégeance ostensible d'un client juteux, il devient par ricochet enfin "quelqu'un". C'est "l'homme du ressentiment" de Nietzsche. Expérience à ne pas renouveler cependant. 


 Cas n 3 : c'est une femme. [Note, il n'est pas tout à fait exclu jusqu'à présent qu'elle ne soit pas totalement "JS*" mais seulement maladroite.] Elle est détectable, mais cela a trait à son physique et des détails. Bien qu'on les retrouve souvent chez les JS ou les "francs" pervers, ils ne sont pas probants : un regard particulier, fureteur et sélectif à la fois, -un radar- robotisé, sans expression ni de sourire, et une distance associée paradoxalement à des tentatives effrontées d'approches -physiques- qui mettent mal à l'aise... Elle est impec, toujours. Marche vite. L'air de celle qui est entre deux RV -c'est peut-être exact-. Elle s'enquiert -dans un petit troquet- de la wifi. Une cliente à qui la question était directement adressée, bien qu'occupée, s'arrête et lui explique : 
-C'est facile, vous tapez le code etc..."
Revirement, elle déclare alors qu'elle n'aime pas internet, ce n'est pas son truc, ça la barbe etc... [c'est exactement la même tactique que le précédent, requérir une prestation qu'ensuite on va affecter de rejeter, comme si le requis était le requérant !] La cliente qu'elle a ferrée, inconsciente au départ du jeu, se fait alors la "Google bateleuse" -tout en reconnaissant que cela peut être aussi une sorte de drogue-. L'autre répond qu'elle va prendre des cours d’informatique, (tiens tiens?) car elle veut apprendre à... faire des "liens"... 
-C'est important?" lui demande-t-elle naïvement. 
-Fondamental.. et extrêmement facile". Et elle le lui démontre en un clin d’œil. L'autre a l'air de comprendre ... mais ce n'est pas le cas. Il faut donc lui ré expliquer et cette fois, ça semble bon. Pas tout à fait, elle n'a pas saisi que.. et là, c'est le finale : elle a un léger mouvement d'agacement et enfin, lance : 
-Je n'ai pas le temps maintenant mais je reviendrai demain." (!!) 
Cette fois, la "cliente" a compris et sa réponse claque : 
-Je n'aurai pas forcément, moi, le temps demain, déjà que je ne l'avais pas vraiment aujourd'hui.." 
L'autre rectifie alors immédiatement le tir [PN ou seulement maladroite? Il arrive que les PN ou JS, plus subtils, souvent des femmes, se rendant compte qu'ils sont détectés, fassent machine arrière toute.. mais en général ils ne reprennent plus jamais contact avec le mauvais client.] 
- Mais je me débrouillerai toute seule.." précise-t-elle aussitôt. (Sauf que, même en lui expliquant, ce ne fut pas simple!) Et elle s'en va sans remercier.. (tout juste si elle ne proteste pas parce qu'on lui a fait perdre son temps) puis se ravise après avoir passé la porte.. 
-Merci" lance-t-elle en la fermant comme si elle s'adressait à la rue. [Un pervers ne dit jamais "merci" ni "excusez-moi" ou alors de telle manière que cela semble concerner quelqu'un d'autre]. Un raccrochage in extremis? Une simple maladresse de surbookée -cela ne semble pourtant pas le cas- ? Ici le doute subsiste. 
Peu après ; le doute ne subsiste plus. Comme beaucoup de JS ou PN, elle réattaquera autrement. Elle arrive, s'installe à coté de sa "cliente", l'interrompt dans son travail.. et devant la fin de non recevoir, envoie simplement une requête -une cigarette-. L'autre feint l'embarras : 
- Je ne sais pas s'il m'en reste.." puis la lui offre tout de même, ne cachant pas que c'est à regret. 

Quelque jours après, elle réitèrera mais avec une autre chalande qu'elle va saluer -devant la première- puis immédiatement lui demander une cigarette, lui jetant un regard de triomphe  comme pour la provoquer. [Note : il ne s'agit pas d'impécuniosité puisque, lors de leur première entrevue, elle lui avait suggéré telle ou telle boutique bio absolument hors de prix -où elle même se fournissait-.] Devant la "défaite", certains JS n'abandonnant pas tout à fait, semblent requérir une sorte de lot de consolation : il faut absolument qu'ils aient tiré quelque chose de leur victime vocative récalcitrante, fût-ce presque rien, une simple cigarette. C'est presqu'obsessionnel. Les gens DOIVENT LEUR SERVIR.

Et c'est là que ça devient intéressant : peu après, la cliente a décidé cette fois de s'amuser avec elle, ce qu'évidemment elle ignore. A inverser les rôles. La ferreuse arrive et comme d'habitude s'installe à ses cotés -mais notons le, ne lui demande plus de cigarette ni ne la dérange dans son travail- ; un JS -du moins les plus intelligents- sait jeter du lest parfois, pour mieux s'envoler d'ailleurs, du moins le croit-il. Elle semble absorbée dans le journal -qui cependant se lit rapidement-. Des mots croisés? peut-être. C'est l'autre alors qui va intentionnellement lancer le jeu; Elle l'interrompt, sans s'excuser.
- Vous faites des mots croisés?" [Elle copie l'attitude de l'autre.]
Cela ne rate pas : l'air légèrement ennuyé, elle répond..
-Euh, non... Je .. lis.." [L'idée, sans qu'elle ne la formule, est bien "ne me dérangez pas".]
- Ah bon.. Quoi ?" [L'impolitesse est voulue.]
- Euh.. les .. pronostics du tiercé..
- Vraiment ! Quelle idée ! [Idem.]
- Bon.. je... je tente ma chance quoi.. [Un vague sourire d'excuse -elle pose à l'intello brillante et "ça" ne colle pas.]
- Vraiment? Mais au fait, quelle est ta profession, à toi? [Allusion à une question de celle-ci.]
- Oh la la... plein ! je fais des tas de choses... [Là, elle laisse s'installer le silence, espérant que l'autre va lâcher mais celle-ci continue de la regarder, intentionnellement, attentive].. "euh.. des animations. Partout. Mais maintenant, j'ai ralenti, j'en ai assez".. [Comme tout PN, elle qui veut tout savoir sur l'autre, lorsqu'on la questionne sur elle même, se montre évasive, gênée, faisant sentir son indiscrétion à son protagoniste ... une indiscrétion calquée sur la sienne!]
La cliente ne lâche pas l'affaire, quelle que soit sa propre gêne de se comporter ainsi. La question est bien là : le MPN investigue naturellement et sans gêne, le non-MPN doit se forcer et n'en éprouve aucun plaisir, bien au contraire -sauf ici, par jeu, par défi.-
- Vous animez QUOI? Du théâtre ? Sur quels sujets?
- Tous (!).. On choisit.
- Mais où ?
- Euh.. Dans les écoles. J'ai un diplôme pour ça.. [Elle commence à se justifier.]
- Vraiment ? je ne connaissais pas. En quoi cela consiste-t-il ?  
- Des sorties, des choses comme ça, des thèmes, des stages aussi..  [Toujours le vague.]
- Tiens, je n'ai jamais entendu parler de cela avant.. Mais il est vrai que j'étais en lycée..
- Cela concerne surtout les primaires..
-Ah bon !! Et ça consiste en somme à aider l'institutrice ou l'instituteur?" [maladresse voulue.]
- Non, enfin pas vraiment, pas du tout.. J'ai passé un diplôme, le KABA, on est tout à fait à part. On fait des interventions spécifiques. Sur la musique, l'art, enfin tout ça... ce diplôme était très complet autrefois, très.. ardu... mais à présent, ce n'est plus rien évidemment, comme tout..

CQFD : le JS ou Mpn est quelqu'un qui souvent souffre d'un poignant complexe d'infériorité, social ou autre .. qu'il tente de réduire en posant, si possible devant QUI A PLUS DE CULTURE, DE DIPLÔME, D’ENTREGENT, DE TALENT -croit-il- que lui, à l'Important, à celui qui exige, interrompt, refusant lui d'être interrompu etc.. => C'est un pauvre type qui instaure ou tente d'instaurer un rapport de force avec des clients qu'il ferre un peu partout, les meilleurs possibles. Celle-ci laisse alors tomber, honteuse -un peu- d'elle même. Expérience concluante. SACHEZ LE !!!
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   * JS ou "je suis" est la déclinaison basse du MPN, beaucoup plus fréquente que l'autre.

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