lundi 1 décembre 2014

Faena (6) suite. L'estocade... par le toro. Les stances à Henry (VIII)

suite de : http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/11/faena-6-ca-se-gate.html

 


Le soir, après la scène, elle n'y tient plus, ça tourne dans sa tête sans cesse, elle ne PEUT y croire, ce n'est pas possible, elle a dû mal entendre, mal comprendre, il n'est pas imaginable qu'il la traite ainsi, comme on ne traiterait pas un chien, surtout pas. Certes c'est la bagarre mais tout de même elle, elle n'est jamais allée aussi loin dans les paroles ni dans les actes, une sorte de retenue l'a bridée même si sa voix portait davantage, ce qui fait illusion -car lui est capable de proférer des horreurs sans hausser le ton, juste un peu plus componctueux que d'habitude, presqu'amène souvent. L'honneur? son éducation? il y a des détails que l'on n'a pas à pointer, surtout s'ils sont exacts.. et traumatiques ! ce n'est pas de "sa" faute si etc.. -et il faut dire aussi qu'actuellement, elle est la plus faible -sur un certain plan- : il semble avoir tout calculé, tout verrouillé, elle n'a rien vu venir ou plus exactement ELLE N'Y A PAS CRU, c'est trop moche pour être envisageable (!)-. Paradoxe de la victime qui aime ou a aimé son doleur : en le reconnaissant comme tel, elle s'humilie elle-même. Cela explique que la plupart ne portent pas plainte -si le dol est justiciable, ce qui n'est pas toujours le cas- et ne parlent même pas. Malgré elle, lui reviennent dans la tête les phrases ... ma foi assez récentes de dithyrambe amoureuse outrées. NON ! Il y a une erreur quelque part dans l'équation, le résultat est contradictoire, invraisemblable. Notons aussi que si le MPN présente plusieurs faces -à l'infini parfois- opposées, comme clivées, sa victime étourdie va obligatoirement suivre le mouvement -et se cliver elle même- selon qu'elle opte pour l'une ou l'autre des deux personnages qu'il joue. Elle ne sait plus... ce qui explique ses réactions paradoxales incompréhensibles parfois de l'extérieur. Ainsi, la requête -la dernière, sous la forme d'appel à la pitié ! ou à la clémence, au cessez le feu- d'H est-elle absurde et en totale contradiction avec ce qu'au fond elle SAIT -il est un pervers qui fait tout pour la faire souffrir et qui s'en réjouit- et, elle le sait pourtant ! plus elle se montrera faible et plus il accentuera la pression. N'empêche, là, elle baissé la garde et le résultat ne s'est pas fait attendre, il a serré un cran de plus les brodequins dont il l'a chaussée.

Cela explique cette propension des victimes des MPN à ne pas "y croire", d'où leur tolérance extrême, leur aveuglement en permanence réitéré même devant des faits flagrants sans la moindre ambiguïté -car si les mots d'un MPN trompent, ses actes le révèlent malgré lui-.. ou cet oubli systématique voire immédiat, là, on est seulement une heure après le "passage à tabac psychologique"- attitudes qui peuvent sembler et SONT pathologiques, mais en réalité seulement significatives d'une relation d'emprise. Même si la victime est intelligente voire brillante, à un moment, elle ne sait PLUS QUI ELLE EST, SI ELLE A OU NON RAISON. Notons aussi que plus le dol subi est hors norme, en contradiction totale avec le personnage "joué" par le MPN, plus le geste est abject au delà de ce que l'on peut imaginer -même dans les romans- et moins on y croit donc plus il peut "passer" sans vagues, sans risques judiciaires et/ou de rétorsion car il ne sera pas "cru".. forcément puisque sa victime elle-même par moments semble ne pas y croire!

Il en va ici comme à la chasse ou à la guerre -parait-il- : il faut tirer pour tuer et non pour faire peur ou se défendre sinon la bête blessée peut réagir durement. Or cela, le MPN le sait sans avoir étudié la stratégie de combat. D'instinct. Et il en jubile : sa cruauté peut donner là sa pleine mesure. Car pour "bien" torturer, il faut AIMER CA, ADORER la souffrance de l'autre, c'est un job qui, comme tous, doit être accompli avec foi et plaisir, condition pour qu'il soit efficace, rentable. Or pour un MPN, cela semble naturel, c'est l'avantage qu'il a toujours sur les autres : il a toujours un coup voire dix d'avance. Là, il a prévu depuis longtemps ce qui advient à présent et d'avance a paré à tout : argent planqué au nom de SCI -combien? Elle l'ignore en fait-, repli stratégique dans un appart chic bien à l'abri grâce à une malheureuse TR qu'il a cherchée par annonces, bien pratique certes mais hélas de moindre qualité que la titulaire du poste, on ne peut tout avoir etc...

Au bout d'une heure (?) elle n'y tient plus, ça doit être un malentendu (!)... et elle rappelle. O stupeur, elle l'a tout de suite au bout du fil, fait rarissime, un cas quasi unique. S'attendait-il à son appel? Peut-être : il la connait, il la sait candide, manipulable  -bien que de moins en moins-, il devait se douter de sa démarche. (Celle-ci du reste n'est pas unique, il est fréquent qu'après de tels "passages à tabac psychologiques", elle retourne vers lui, ahurie, comme pour vérifier... de la même manière qu'on se regarde dans un miroir après qu'on ait reçu des coups violents -mais qui n'ont pas fait mal- pour vérifier qu'on est ou NON marqué... et si c'était un cauchemar ou la réalité.)
 

 Elle réitère (en larmes, à bout) :
- Tu ne peux pas faire ça, ce n'est pas possible, j'avais confiance en toi... et en plus pour toi ce n'est presque rien.. Je t'ai déjà dit que je ne disputerai pas les actions, l'argent (elle veut dire celui qu'ils avaient lorsqu'elle est partie dont il "s'occupait" seul (!) et qui de toutes manières est "parti" dans des SCI ou autre*).. Je peux même te faire un reçu si tu veux, ce sera à valoir pour.. Tu me l'avais dit du reste..
- Jamais (!) Tu sais très bien que ça ne marche pas comme ça. (Ton sec, tranchant, mais voix basse). Je pense que tu veux utiliser justement ça contre moi par la suite. Pour te prévaloir d'une indemnité compensatoire que je ne te donnerai pas. Pas question."

Note : là, il n'a pas tout à fait tort. Certes il est faux qu'elle veuille se servir de cet argent -par ailleurs sien!- pour l'attaquer -il s'agit de finir les travaux de sa maison familiale afin de pouvoir la louer et se tirer de la misère à laquelle elle est réduite- mais il n'en demeure pas moins paradoxal qu'elle ait recours à lui (même si ce recours est juste, même si globalement la somme ne sera qu'une "avance" -une "avance ! le mot est impropre!- sur ce que de toutes manières il lui doit, soit sous forme du partage de leurs avoirs -mais à cela elle a renoncé- soit sous forme d'une indemnité compensatoire compte tenu de l'énorme écart de leurs revenus.) Elle est dans la situation navrante, cauchemardesque d'un escroqué qui demande, exige, puis supplie son escroc -pour éviter trop de casse, par dignité, faiblesse, épuisement- de lui restituer une partie -ridicule- de ce qu'il lui a goupillé.. quitte à lui abandonner le reste qu'il a mis à l'abri.

Il va continuer, ("je ne le ferai pas, un point c'est tout"...) mais là, elle ne le laisse pas faire : quelque chose s'est déchiré en elle, la douleur est intense mais au moins a-t-elle en un flash horrible enfin les yeux ouverts, elle a compris, ce n'était pas un cauchemar relié à une bouffée de parano de sa part, sa cruauté est là, palpable, elle explose à présent sans même qu'il ne s'en cache (comme lors de la dernière faena.) Il jubile de sa détresse et de son abaissement. Elle entend vaguement des bruits de vaisselle en fond, comme un repas.. Note: il n'est pas impossible qu'il soit en compagnie : elle a observé par moments que son ton change du tout au tout de manière totalement imprévisible... par exemple, après une conversation qui se voulait amoureuse -de sa part à lui- qui est soudain coupée, elle rappelle -au bout d'un quart d'heure : il semblait aller assez mal, nostalgique, d'une tristesse infinie genre :"sans toi la vie n'a plus de sel" etc- et elle obtient un -Allo?" très sec. Ahurie, elle se demande si elle n'a pas fait un faux numéro. Non, c'est bien lui : - Qu'est-ce qui te prend? On a été coupés.. -C'est toi qui as raccroché (même ton). -Non, absolument pas, la preuve, je te rappelle".. "Bon mais là, je suis occupé!!" (même ton, en pire) etc... En un quart d'heure ou moins et sans aucune transition, il est passé du "sans toi la vie ne vaut pas la peine.." à -en substance- "fous moi la paix salut je suis occupé, clic." (En fait, il venait d'arriver chez "lui" c'est à dire chez Colette -qui l'attendait?-) Là aussi songe-t-elle, a-t-il un public -que le bruit de fond trahit-? veut-il montrer devant celui-ci/celle-ci qu'il n'est pas n'importe qui, qu'il sait se faire respecter, qu'il est un chef? (Cela est déjà arrivé.) Éventuellement lui faire une leçon -s'il s'agit de Colette- au cas où elle aussi aurait elle des velléités de révolte au 10ième film israélien sur les Hassidins? Ou bien serait-ce elle qui le brieferait contre une ex femme dont elle serait jalouse -tout à fait à juste titre- ce qui semble peu probable mais qui sait?.. surtout s'il lui a raconté qu'elle était une folle dangereuse?

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Elle explose d'un coup.
- J'ai compris, une telle cruauté de ta part, gratuite, juste pour le fun, la vengeance que sais-je? pour ta vanité aussi parce que je suis partie, -à coup de pieds au cul, souviens-t-en-.. est impensable, inénarrable, je ne pouvais pas y croire mais cette fois c'est clair : tu es un PERVERS, c'est tout, narcissique, je ne sais pas. J'ai lutté avant de le dire, de me le dire ou plus exactement de le VOIR, DE TE LE DIRE mais c'est cela. Tu jubiles de me faire du mal faute de pouvoir me faire jouir. Tu es un malade, l'homme du ressentiment de Nietzsche, c'est peau de balle à côté de toi : faute de pouvoir jouir toi même et a fortiori faire jouir l'autre, moi en le cas -mais je suis la seule à avoir occupé le poste n'est-ce pas?- tu t'ingénies à le faire souffrir, à le torturer, à le contrôler, le spolier, et tu calcules tout, et sans doute depuis longtemps... Oui j'étais pratique, la brave conne qui ne te demandait jamais de comptes, c'était facile.. Tu n'es qu'un minable si tu as cru pouvoir me tenir par le fric, car c'était peut-être ça la racine de ton incroyable fascination pour l'argent et le pouvoir. Te rends-tu compte à quel point tu es pitoyable? Car même si tu m'avais "tenue" ainsi, qu'aurais-tu eu? Une pute certes gratuite mais c'est tout. C'est cela que tu voulais? Pour me le reprocher après. Ton manque de confiance en toi est-il si faramineux que tu aies besoin de ces minables artefacts? Et bien oui, c'est évident, il faut le croire et au fond, peut-être n'as-tu pas tort. Et à présent c'est le top de la déchéance, la forfaiture sur tous les plans, tu choisis par annonce sans l'aimer une brave fille, qu'elle me pardonne, très moche et sans envergure intellectuelle mais soumise -on ne peut tout avoir- et surtout qui a un bel appart situé juste où il faut, pratique ! et sans doute de l'entregent... et tu tentes de baiser avec, pas facile non, j'en sais quelque chose? Simple : tu penses à moi. Faut ce qu'il faut. Après maquereau, te voilà devenu gigue mais sans les compétences du job qui te va comme des lunettes à un canard. Ah oui, tu as "réussi" comme tout bon Idde, oui tu as de l'argent, du pouvoir, enfin un peu car tu en voudrais plus, toujours plus comme tous ceux de ton acabit, jamais satisfaits.. mais tu as raté tout le reste, tu m'entends, TOUT, tes enfants ne te voient que par obligation ou politesse -et encore!- tu leur fais peur et ta femme, tu vois, MOI, l'être qui t'aimait le plus au monde, voilà ce qu'elle pense de toi, voilà ce qu'elle a enfin compris que tu étais : un pervers perturbé jusqu'à la quasi folie : tu ne m'as jamais, tu m'entends, JAMAIS fait jouir en 20 ans comme Didier en 5 minutes tout mis bout à bout. Un inappétent sexuel qui hait les femmes comme Louis XIII... homosexuel (?) refoulé peut-être ? comme le croyaient tes sœurs, c'est pour ça que tu étais si fier de me montrer, de montrer la brave conne -jolie en plus et cultivée- qui faisait office de Femme de Monsieur, femme de paille mais qui le savait? Même pas moi, ou du moins ne voulais-je pas me l'avouer... Sans amis, tu es seul. Tout ce que tu as c'est une Cour, minable certes mais une Cour tout de même de femmes qui te demandent, te prient de les exposer, là est ton plaisir, tu jubiles d'accepter l'une, de refuser l'autre, de les mettre en rivalité, les humilier, les faire se rabaisser, c'est ton truc. Tu te méfies même de A, dont tu as cru qu'il t'avait volé un document... De ton fils aussi, persuadé que tu étais qu'il t'avait volé de l'argent (!).. de moi, n'en parlons même pas... TU ES UN MALADE (elle hurle). Ah oui, c'est ton milieu, ta famille, je sais... je sais... tes litanies -vraies ou fausses- résonnent encore dans mes oreilles ! et oui, j'ai longtemps pensé -plus exactement TU m'as conduite à penser- que tu étais une rose qui avait poussé sur un tas de fumier. Mais non : tu es juste le haut du tas. Ratée, moi ? Oh oui, j'y souscris pleinement, de t'avoir aimé, c'est sûr, d'avoir vécu avec un tel personnage alors qu'il y en avait tant et tant sur les rangs... tu te souviens peut-être, non? Ta hâte à vouloir te marier? Eh oui, ta famille ! une femme malade psychique dont personne ne voulait parce qu'elle n'avait pas de dot -et qu'en plus elle était moche- et un vieillard épousé pour sa position et son argent, qu'elle haïssait profondément..."

Là, il parvient à couper et elle l'entend hurler d'une voix lointaine (écoute amplifiée?) curieusement haut perchée : "NON ELLE LE HAÏSSAIT PAS!! ELLE AVAIT FINI PAR S'HABITUER"... (!!!) mais sa propre voix couvre ce qu'il allait ajouter.
... "Elle ne le haïssait pas? mais elle l'a plus ou moins dit devant toi et pas qu'une fois, rappelle toi, lorsqu'elle parlait du tic qu'il avait -certes il était banquier- un geste avec les doigts comme pour compter de l'argent, elle le refaisait et on comprenait à quel point ça l'insupportait.. Non ? ... un type haï devant qui elle a dû ouvrir les cuisses tous les soirs pour qu'il la féconde comme une vache.. HIDEUX !! (Cette fois, elle hurle à en perdre le souffle.) Un fils, oui, il lui en fallait UN, au moins un! mais deux eussent été préférables.. mon pauvre ami, elle ne t'a aimé que pour ce que tu représentais, sa position, le fric et le pouvoir. Sinon couic, répudiée, retour dans son pays avec une aumône, l'échec, ses sœurs qui l'auraient peut-être reçue en bout de table comme la ratée de la famille qu'on se doit de nourrir mais dont on a honte. Elle le disait ouvertement, au moins sur ce coup était-elle sincère, ses filles ne comptaient pour rien et il lui fallait deux fils.. (?) eh oui, tu aurais pu mourir, tu étais fragile (!) qu'est-ce qu'elle avait eu peur lors de ta typhoïde!! Loupé, encore trois filles pour rien. Et voilà d'où tu es issu, et voilà peut-être pourquoi tu es si inappétent, si misogyne et si cruel : en effet, une telle enfance, de tels parents, on ne s'en remet pas facilement... à moins de rencontrer une brave conne comme moi qui accepte d'être à la fois mère, nurse, infirmière sexuelle gratuite, clown, prof de culture, correctrice d'orthographe et de syntaxe, amante et faire valoir que sais-je... Regarde toi dans un miroir mon ami, et dis toi "voilà ce que ma femme, l'être qui me connait le mieux au monde et qui m'a aimé le plus au monde, pense et VOIT de moi, voilà ce que je suis et que peut-être seule elle a pu voir, du moins aussi clairement (?) et mesurer.. et ne l'oublie jamais..." De temps en temps, toujours en arrière fond de sa philippique, elle entend "calme toi.. calme toi.. tu te fais du mal.." (!) mais n'en tient aucun compte. Le souffle coupé comme après une course, épuisée, la tête retournée et à la limite du malaise, elle raccroche et s'effondre dans un fauteuil. Cette fois, c'est le toro qui a chargé le matador... et a écrasé de tout son poids l'homme qui depuis dix jours -et même bien avant-, savamment, le torturait. Elle dormira plus paisiblement.

Question : l'a-t-il exprès poussée à bout pour qu'elle baisse la garde -mais elle l'avait déjà baissée- et se dégrade (mais s'est-elle dégradée? En un sens, oui, un peu, mais être violentée, trompée à ce point n'est-il pas tout aussi dégradant? à ce stade, elle n'a plus à faire de manières !)... afin de pouvoir ensuite s'en plaindre voire s'en prévaloir? Cela aussi était-il orchestré? Avait-il mis l'écoute amplifiée -il ne pouvait se douter de ce qui allait advenir- voire même enregistrée? Il est curieux qu'il n'ait pas raccroché ; lui qui coupe au moindre écart qui écorne sa vanité.. et surtout au seul mot "argent" l'a laissée parler... Un quart d'heure? 5 minutes.. Qu'importe, cela n'a plus d'importance : aucune. Elle sait que ces stances, il les aura toujours en tête : parce qu'elles représentent la réalité toujours tue, toujours soufferte sans mot dire, occultée même dans l'intimité

Parce que lui avait le DROIT d'être tout "cela" mais elle, par contre, n'en avait aucun, la moindre faille suffisait à susciter chez lui reproches puis mépris. Pas de longanimité à attendre : un écart et haro sur le baudet : elle devait et pouvait TOUT. En un sens, c'était presque flatteur.. Moins toutefois lorsqu'elle comprit que c'était à lui qu'elle devait tout. Il fallait le mériter et il plaçait la barre très haut. On observe que ce sont les plus "relâchés" sur un point précis qui vont se montrer vis à vis d'autres les plus susceptibles sur ce même point : c'est le voleur qui va le plus âprement défendre son "bien" contre tout "accaparement" ; le patron de bistrot qui pose benoîtement ses chaises sur les tables pieds sur le plateau qui va au nom de l'"hygiène" protester contre un chat ; celle qui a accaparé un commun -un chemin- qui va s'insurger avec le plus de véhémence contre qui a dépassé d'un centimètre la limite de "sa" terre ; l'avare -riche- qui va tacler un pauvre d'avarice etc.. Il est au fond logique que ce soient précisément "nos" travers qui dérangent le plus lorsqu'on les retrouve identiques chez d'autres -qui nous insupportent- : de fait, un avare s'associera volontiers à qui ne s'intéresse pas à l'argent -car il ne lui disputera jamais sa cassette-; le couard, à un brave -derrière lequel il pourra se cacher- etc.. Mais lorsqu'il y aura changement de situation (le désintéressé, las de crever de faim et/ou humilié, réclame son dû ; le brave, couvert de blessures, se met enfin à l'abri) celui qui a choisi l'un pour son désintéressement, l'autre pour son courage... indigné, va cruellement taper sur qui l'a "trompé", qui a "failli" à la "mission" pour laquelle il l'avait -sans qu'il n'en sache rien- recruté. Aucune pitié à attendre pour celui qui -dans l'esprit du recruteur- l'a trompé, lui -"innocent chaland"- sur la "marchandise" (c'est exactement ce qui advient ici) : et on a alors l'inversion des rôles banale qui parfois va jusqu'au comique : la victime, c'est lui -le "client" filouté- et l'escroc, c'est l'autre -le filouteur-.  

S'est-elle dégradée ? Non. Manipulée, spoliée, torturée mais à présent lucide, cela compense -en partie-. 
Le MPN masochiste? 

Puis elle se demande s'il n'a pas en effet tout calculé -comme toujours- mais pour une tout autre raison: suicidaire, masochiste. Voulait-il précisément entendre ce qu'elle lui a hurlé et, notons le, qu'il lui avait dit lui-même sans fioritures au début de leur relation -elle en avait été bouleversée-.. par une étrange propension chez lui à la souffrance, à tout ratage, une sorte de désir d'abaissement : inapte au bonheur simple ou du moins à la vie, laissant tout filer devant lui avec dédain, sans rien saisir, y compris celle qu'il appelle son "grand amour" (!) -il a mis un an à le lui avouer, attendant qu'elle se soit mariée avec un autre (!) mais s'était précipité dès qu'il sut leur divorce, ne voulant pas cette fois rater le coche-... incapable de faire confiance à quelqu'un/e, même pas à son "meilleur" ami -ou à celui qui en joue le rôle comme elle celui de sa femme-, ni à son propre fils, il semble rechercher le drame, le malheur et le porter en lui, avec lui. Incomplet, brisé, il a besoin d'un/e autre quelqu'il soit pour le nourrir, le porter vers la lumière. Il ne veut pas s'autoriser le bonheur, il faut que quelqu'un/e le lui apporte, si possible à genoux et encore le refuse-t-il le plus souvent. Lorsqu'il est à portée, il le saccage immédiatement et fuit. [Leur relation ne fut pas une exception car il fit en sorte que la gêne matérielle -voulue, organisée, totalement controuvée par le biais d'une avarice crasse.. peut-être elle aussi controuvée- obérât toute leur existence. Le fait est que depuis leur séparation, il dépense davantage, comme si à présent il n'y a plus rien à saccager, il pouvait se permettre quelques joies et notamment un confort qu'à présent il revendique fortement. Celui qui refusait un lit à ses enfants et un appartemment convenable à sa famille, prompt à la colère-fureur si elle avait fait l'emplette d'un objet ménager qu'il jugeait inutile -un aspirateur par exemple- à présent vit dans un quasi luxe... dont il n'a nulle honte et même qu'il revendique, dont il est très fier ! -Lui reprochant paradoxalement sa pauvreté.- Se refusant toute joie, tout bonheur, il avait voulu d'emblée les détruire ou les obérer.. Au fond il haïssait ceux qu'il "aimait" et cherchait à leur faire payer -cher- l'amour que peut-être il leur vouait et qui risquait de le conduire au bonheur, ce bonheur dont il ne voulait à aucun prix.] 

Il n'est pas impossible qu'il ait voulu la pousser à bout pour que symboliquement -ou réellement- elle le tue. (Pour une fois, il ne 'a pas coupée). Son existence, sans aucune sincérité ni spontanéité n'est qu'un leurre superficiel, un faux-semblant, un décor de théâtre dont il endosse les multiples personnages -y compris opposés- pour une Galerie... qui n'existe pas. Autrefois elle avait peint un tableau qu'il avait observé, componctueux, sévère, négatif : il faut que tu changes le bras, là il ne va pas, il est dissymétrique, et surtout la couleur, ce rose est hideux etc.. ajoutant comme à l'accoutumée "mais ce n'est pas trop mal quand même". Elle ne releva même pas, habituée, mais le lendemain, par un miracle qui arrive parfois, le tableau fut vendu à peine sec... puis, quelque temps après, repris sur une affiche de l'office de tourisme du village.. ce que voyant, ayant oublié le dézingage auquel il s'était livré un an auparavant, il approuva chaudement, le tableau était "très bien etc.." (!!) Il a besoin de l'opinion des autres pour se "faire" la sienne, s'alignant toujours sur un autre ou sur le plus grand nombre voire sur ceux qui détiennent le pouvoir même minime ; rien ne lui fait plus peur que de devoir se déterminer, lui, et seul. Infantile, ses affects obèrent totalement son jugement : il la haïssait (chez lui l' "amour" s'accompagne toujours comme on l'a vu de cruauté) donc le tableau était mauvais. Mais celui-ci avait été apprécié, acheté, repris, affiché dans toute la région: donc il était bon.

En s'endormant, elle pense en riant intérieurement que cette scène, si toutefois il a mis l'écoute amplifiée pour Colette ou quelqu'autre vassale (afin de montrer sa "folie" -il a mis la marmite à bouillir elle va exploser, c'est une folle délirante, jugez-en-)... ce que laissent à penser les bruits de fond qu'elle entendait ainsi que sa voix déformée... s'il a mis l'écoute amplifiée donc, il a dû être mal. La marmite en effet a explosé mais il a pris de sacrés éclats. La scène lui évoque celle de "Pot bouille" au cours de laquelle Berthe (la jeune femme d'Auguste Vabre, le vieux et grincheux propriétaire de la maison qu'elle a forcé à l'épouser en se prétendant compromise) et Octave (le commis de son mari aux dents longues qui l'a séduite afin de monter en grade dans le magasin) un peu fâchés l'un contre l'autre (il lui a offert un châle bon marché alors qu'elle espérait un Chantilly), surpris par le sommeil au matin d'une folle nuit dans une chambre de bonne -et se demandant terrorisés comment ils allaient réussir à sortir- entendent, tétanisés d'horreur, les servantes tôt levées qui, tout en faisant leur toilette dans le couloir où se trouve le seul robinet, bavardent sur leur liaison en termes à la fois pertinents, sagaces et -pour cela même- terribles pour l'un comme pour l'autre: "Cet Octave, avec ses sourires mielleux, c'est un homme qui se sert des femmes et qui l'air de rien sait fort bien leur donner des claques, il a pris la Berthe pour le magasin.. mais Madame Hardouin a un plus gros sac et s'il réussi l'affaire, il la jettera à coups de pied sans hésiter, à moins que le vieux meure avant"... Octave blêmit. Mais ça continue : "Pour sûr, mais elle, elle ne vaut pas mieux, c'est pour se faire offrir les dentelles que son grigou lui refuse qu'elle lui a cédé.. mais pas de chance, il est aussi serré que l'autre.. Je te fiche mon billet que le vieux clamsé, c'est elle qui le renverra au ruisseau d'où il sort..".. "Pardi! aussi le malin n'a pas mis toutes ses billes dans le même sac et la veuve Hardouin est encore assez belle et propre, pas comme l'autre, je le sais, c'est moi qui lave ses jupons.." Berthe s'étouffe de rage. "Tout ça, c'est filou et compagnie".. concluent les servantes, philosophes. Les deux amants -qui se sont querellés avant de céder à la passion- n'osent plus se regarder en face : tout est parfaitement exact. 

LE DOSSIER
http://femmesavenir.blogspot.com/2014/11/harcelement-et-maltraitance-economique.html

LES FAENAS PRÉCÉDENTES DANS L'ORDRE


http://femmesavenir.blogspot.com/2014/11/faena-4.html
http://femmesavenir.blogspot.com/2014/11/faena-5.html

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