jeudi 17 avril 2014

Marilyn, une robe à 4,6 millions de dollars, et le dernier combat féministe


C'est le prix auquel a été adjugé la célèbre robe blanche que portait Marilyn Monroe pour la scène de la bouche de métro du film "Sept ans de réflexion".. Une image-érotique culte, démesurée... mais mesurée -comme tout aux USA-, par l'argent, une somme pharamineuse.. d'une femme fabriquée par la Fox qui leur rapporta des millions de dollars, leur meilleure gagneuse après Shirley Temple dit-on. Et qui nous a fait considérablement régresser -sans qu'elle n'y soit pour rien, une jolie fille pauvre issue d'une famille déchirée et sans appuis, ambitieuse aussi, n'ayant d'autre choix, pour échapper à l'usine et/ou à la misère, que cette pseudo prostitution-. Elle en est sans doute morte. Les mêmes hommes qui s'émeuvent devant son image dézinguent les Femens, Aliaa Elmadhy ou Milo Moiré -tout aussi belles- qui se servent de leur corps, mais pour faire passer un message féministe, et ça marche !!.. (au départ pour les Femens, il s'agissait simplement de dénoncer le tourisme sexuel, la plaie de l'Ukraine dont les agences de voyages vantent ouvertement les "belles filles" peu farouches et bon marché.) Des femmes qui ont renversé la vapeur et ont elles-mêmes pris leur corps, leur seule arme, pour outil, mais À LEUR COMPTE et pour la bagarre -et non pour le fric de la MGM en premier*-, s'en servant de porte gonfalon.. des femmes qui nous ont peut-être fait avancer plus loin, mieux et surtout plus vite que toutes nos manif d'autrefois, réinventant comme un jeu d'enfant, une nouvelle manière d'être femme, d'être militante et tout simplement d'être.
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La critique contre elles est évidemment impitoyable, c'est normal. Les premières féministes, les "suffragettes" -mot volontairement ridicule- furent moquées, brocardées cruellement parce qu'elles se souciaient souvent peu de leur allure ; la génération intermédiaire, celle de la revendication de l'avortement, de la contraception et de la lutte contre le viol -c'est à dire pour la reconnaissance de ce crime dans sa spécificité- essuya des insultes sexuelles (des putes, chaud au cul, forcément) ; et celles-ci, Aliaa, les femens, Milo.. sont taclées d'obscénités provocatrices limite folie. La bête se défend mais cette fois c'est la fin : il y a dans leur combat quelque chose que je perçois comme un aboutissement de ce que nous n'avons pas osé faire ni même imaginer. Ce sera le dernier.
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* A la limite, quand on compare les sommes qu'elle leur a rapportées et ses cachets, on peut dire qu'elle était exploitée !
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LE DOSSIER "quand les femmes prennent leur corps en main"

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